Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1856 10 novembre 1856
Description : 1856/11/10 (A1,N10). 1856/11/10 (A1,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
150 L'ISTHME DE SUEZ,
Alexandrie, 21 octobre 1856.
Je vous ai écrit le 19 courant, et quelques moments
après avoir fait jeter ma lettre à la poste le canon a annoncé
l'arrivée de Son Altesse, que personne n'attendait; elle est
encore ici aujourd'hui, mais on croit qu'elle ne tardera pas à
se rendre à Mariout, son séjour de prédilection.
Hier, le prince Mustapha-Bey, président de la Compagnie
des paquebots de la mer Rouge, a convoqué le conseil d'ad-
ministration de la Compagnie pour délibérer sur diverses ques-
tions. Dans cette réunion, on a communiqué les noms des
personnages indigènes que le Vice-roi a désignés pour faire
partie du conseil d'administration. Je vous ferai connaître ces
noms. Dans cette réunion également, Nubar-Bey a été nommé
vice-président; c'est un choix excellent sous tous les rapports.
Je vous ai dit, dans ma dernière lettre, que le Vice-roi
avait fait une excursion sur le chemin de fer du Caire à Suez
jusqu'au point où les rails étaient posés. Son Altesse, recon-
naissant les grands avantages d'une localité appelée El Adabié,
à l'ouest de Suez, a décidé qu'il serait établi une station sur
ce point excellent, pour faciliter le mouvement des passagers
ainsi que l'embarquement et le débarquement des marchan-
dises. Il y a jusqu'à vingt mètres d'eau à une faible distance
du rivage, ce qui permettra aux navires d'accoster, pour
ainsi dire, la terre.
Son Altesse vient de prendre une grande mesure de gou-
vernement, dont j'aurai à vous entretenir plus lard : c'est
l'institution d'un conseil d'État, composé de vingt-quatre per-
sonnes choisies parmi tout ce que l'Egypte compte de plus
intelligent et de plus expérimenté. Ce serait un secours puis-
sant pour l'administration, et le Vice-roi trouverait sans doute
de nouveaux moyens de faire plus complétement encore tout
le bien qu'il désire.
Les travaux du chemin de fer sont toujours poussés avec
une extrême vigueur.
M. de Gottwa, ingénieur, chargé des observations sur les
marées dans le port d'Alexandrie, a terminé ses travaux, qui
vont être envoyés à la Commission internationnale du canal
de Suez.
Aux renseignements que nous donne notre correspondant
d'Alexandrie sur le tremblement de terre nous en ajouterons
quelques autres que nous trouvons dans le Spettatore egi-
ziono, journal du Caire.
C'est dans la nuit du 12 octobre, vers trois heures sept
minutes du matin, que la secousse s'est fait sentir. La pre-
mière a été assez faible ; mais elle a été suivie de deux autres
qui ont été très-fortes. Le mouvement était par ondulation
avec une oscillation légère. La durée a été de 80 à 90 secondes
presque sans aucun intervalle. La direction était du nord an
sud. C'est la plus forte secousse que de mémoire d'homme on
ait éprouvée en Egypte. Comme les maisons du Caire sont en
général fort peu solidement bâties, on n'a eu que très-peu de
dommages à déplorer. Mais si peu de constructions arabes sont
tombées, les murailles attestent par leurs crevasses extérieures
l'action du terrible phénomène.
La frayeur a fait sortir presque tous les Européens de leurs
maisons , et ils sont venus camper sur la place de l'Esbé-
kiéh ; après que le danger a été passé , la foule s'est mise
à plaisanter du singulier accoutrement que chacun avait pris
en se sauvant de chez soi comme il avait pu.
On se demandait au Caire sur quel point le tremblement de
terre avait commencé. La science pourra peut-être répondre
bientôt à cette question. Mais ce que l'on sait déjà c'est qu'à
Malte, dans la nuit du 12 octobre également, et à deux heures
moins onze minutes du matin, la secousse s'est fait sentir. Elle
s'est répétée à deux reprises presque coup sur coup, accompa"
gnée d'un sourd roulement de tonnerre. La trépidation a dure
environ deux minutes. Elle a été terrible à ce qu'il paraît.
Dans la cité La Valette, pas une maison n'est restée sans quel-
que dommage. Ce sont surtout les maisons isolées qui ont
souffert. Ainsi, on le voit, le tremblement de terre, allant du
nord au sud, a mis une heure huit minutes pour parcouru'
l'espace de Malte au Caire.
Par bonheur, les désastres sont beaucoup moins grands qu'on
ne l'avait dit pour cette dernière ville. On parlait de deux cents
maisons renversées ; il n'en est rien , et c'était une exagéra-
tion inspirée sans doute par l'effroi que cause toujours ce
redoutable et mystérieux phénomène.
Le tremblement de terre s'est fait sentir dans toute la Mé-
diterranée depuis la Sicile et Corfou jusqu'à Smyrne, Rhodes
surtout et les côtes de Syrie, Beyrouth, Jérusalem. Il paraît
certain qu'on l'avait également éprouvé à Paris très-légère-
ment dès le 7 octobre à 4 heures 35 minutes de l'après-midi,
Les cours quotidiens de l'école de médecine au Caire ont
commencé à Casr-el-Ein. Il y a cinq professeurs étrangers :
MM. Diamanti, Italien, Figari, Italien, Burguières, Français;
Lautner-Bey et Belhaz, Allemands; les autres sont pris parnll
les meilleurs médecins indigènes. La nouvelle direction s'an-
nonce sous de favorables auspices. Autrefois, sous Méhémet-Ali,
on avait de la peine à trouver des élèves; aujourd'hui il a
fallu que S. E. Zoulfikar-Pacha portât le nombre des places de
quatre-vingts à cent trente, tant le zèle des jeunes gens est
ardent pour cette institution.
Pour extraits, G. LOTHES.
EXPÉDITION AUX SOURCES DU NIL.
D'après les dernières nouvelles du Caire, les prépa-
ratifs de l'expédition aux sources du Nil étaient très-
avancés, et l'on espérait les voir terminer sous peu
de jours. M, le comte d'Escayrac de Lauture, com-
mandant l'expédition, était parvenu à l'organiser dans
toutes ses parties. Il avait été secondé très-activement
par les autorités égyptiennes; et les principaux fonc-
tionnaires s'étaient montrés pleins de bienveillance et
d'empressement, entre autres S. E. Zoulfikar-Pacha,
le ministre des finances, Edhem-Pacha, gouverneur
du Caire, et Arakel-Bey. Les ordres généreux de
S. A. le Vice-roi avaient été ponctuellement exécutés,
et l'administration avait tout fait pour que les prépara-
tifs fussent aussi complets et aussi prompts que possible,
Dès le 16 octobre, AI. le comte d'Escayrac a pu déjà
expédier en avant deux petits bateaux à vapeur et quatre
dahabiéhs, qui devaient remonter jusqu'à la première
cataracte. Il avait placé cette flottille sous les ordres de
l'officier de marine anglais attaché à l'expédition. Le
Nil commençait à décroître, et il présentait une naviga-
tion facile pour ce premier convoi.
Nous espérons annoncer très-prochainement le départ
de l'expédition entière, et nous ne manquerons pas de
communiquer à nos lecteurs tous les détails que nous
recevrons sur ce
recevrons sur cet intéressant sujet.
Voici les noms des personnes qui accompagnent
Alexandrie, 21 octobre 1856.
Je vous ai écrit le 19 courant, et quelques moments
après avoir fait jeter ma lettre à la poste le canon a annoncé
l'arrivée de Son Altesse, que personne n'attendait; elle est
encore ici aujourd'hui, mais on croit qu'elle ne tardera pas à
se rendre à Mariout, son séjour de prédilection.
Hier, le prince Mustapha-Bey, président de la Compagnie
des paquebots de la mer Rouge, a convoqué le conseil d'ad-
ministration de la Compagnie pour délibérer sur diverses ques-
tions. Dans cette réunion, on a communiqué les noms des
personnages indigènes que le Vice-roi a désignés pour faire
partie du conseil d'administration. Je vous ferai connaître ces
noms. Dans cette réunion également, Nubar-Bey a été nommé
vice-président; c'est un choix excellent sous tous les rapports.
Je vous ai dit, dans ma dernière lettre, que le Vice-roi
avait fait une excursion sur le chemin de fer du Caire à Suez
jusqu'au point où les rails étaient posés. Son Altesse, recon-
naissant les grands avantages d'une localité appelée El Adabié,
à l'ouest de Suez, a décidé qu'il serait établi une station sur
ce point excellent, pour faciliter le mouvement des passagers
ainsi que l'embarquement et le débarquement des marchan-
dises. Il y a jusqu'à vingt mètres d'eau à une faible distance
du rivage, ce qui permettra aux navires d'accoster, pour
ainsi dire, la terre.
Son Altesse vient de prendre une grande mesure de gou-
vernement, dont j'aurai à vous entretenir plus lard : c'est
l'institution d'un conseil d'État, composé de vingt-quatre per-
sonnes choisies parmi tout ce que l'Egypte compte de plus
intelligent et de plus expérimenté. Ce serait un secours puis-
sant pour l'administration, et le Vice-roi trouverait sans doute
de nouveaux moyens de faire plus complétement encore tout
le bien qu'il désire.
Les travaux du chemin de fer sont toujours poussés avec
une extrême vigueur.
M. de Gottwa, ingénieur, chargé des observations sur les
marées dans le port d'Alexandrie, a terminé ses travaux, qui
vont être envoyés à la Commission internationnale du canal
de Suez.
Aux renseignements que nous donne notre correspondant
d'Alexandrie sur le tremblement de terre nous en ajouterons
quelques autres que nous trouvons dans le Spettatore egi-
ziono, journal du Caire.
C'est dans la nuit du 12 octobre, vers trois heures sept
minutes du matin, que la secousse s'est fait sentir. La pre-
mière a été assez faible ; mais elle a été suivie de deux autres
qui ont été très-fortes. Le mouvement était par ondulation
avec une oscillation légère. La durée a été de 80 à 90 secondes
presque sans aucun intervalle. La direction était du nord an
sud. C'est la plus forte secousse que de mémoire d'homme on
ait éprouvée en Egypte. Comme les maisons du Caire sont en
général fort peu solidement bâties, on n'a eu que très-peu de
dommages à déplorer. Mais si peu de constructions arabes sont
tombées, les murailles attestent par leurs crevasses extérieures
l'action du terrible phénomène.
La frayeur a fait sortir presque tous les Européens de leurs
maisons , et ils sont venus camper sur la place de l'Esbé-
kiéh ; après que le danger a été passé , la foule s'est mise
à plaisanter du singulier accoutrement que chacun avait pris
en se sauvant de chez soi comme il avait pu.
On se demandait au Caire sur quel point le tremblement de
terre avait commencé. La science pourra peut-être répondre
bientôt à cette question. Mais ce que l'on sait déjà c'est qu'à
Malte, dans la nuit du 12 octobre également, et à deux heures
moins onze minutes du matin, la secousse s'est fait sentir. Elle
s'est répétée à deux reprises presque coup sur coup, accompa"
gnée d'un sourd roulement de tonnerre. La trépidation a dure
environ deux minutes. Elle a été terrible à ce qu'il paraît.
Dans la cité La Valette, pas une maison n'est restée sans quel-
que dommage. Ce sont surtout les maisons isolées qui ont
souffert. Ainsi, on le voit, le tremblement de terre, allant du
nord au sud, a mis une heure huit minutes pour parcouru'
l'espace de Malte au Caire.
Par bonheur, les désastres sont beaucoup moins grands qu'on
ne l'avait dit pour cette dernière ville. On parlait de deux cents
maisons renversées ; il n'en est rien , et c'était une exagéra-
tion inspirée sans doute par l'effroi que cause toujours ce
redoutable et mystérieux phénomène.
Le tremblement de terre s'est fait sentir dans toute la Mé-
diterranée depuis la Sicile et Corfou jusqu'à Smyrne, Rhodes
surtout et les côtes de Syrie, Beyrouth, Jérusalem. Il paraît
certain qu'on l'avait également éprouvé à Paris très-légère-
ment dès le 7 octobre à 4 heures 35 minutes de l'après-midi,
Les cours quotidiens de l'école de médecine au Caire ont
commencé à Casr-el-Ein. Il y a cinq professeurs étrangers :
MM. Diamanti, Italien, Figari, Italien, Burguières, Français;
Lautner-Bey et Belhaz, Allemands; les autres sont pris parnll
les meilleurs médecins indigènes. La nouvelle direction s'an-
nonce sous de favorables auspices. Autrefois, sous Méhémet-Ali,
on avait de la peine à trouver des élèves; aujourd'hui il a
fallu que S. E. Zoulfikar-Pacha portât le nombre des places de
quatre-vingts à cent trente, tant le zèle des jeunes gens est
ardent pour cette institution.
Pour extraits, G. LOTHES.
EXPÉDITION AUX SOURCES DU NIL.
D'après les dernières nouvelles du Caire, les prépa-
ratifs de l'expédition aux sources du Nil étaient très-
avancés, et l'on espérait les voir terminer sous peu
de jours. M, le comte d'Escayrac de Lauture, com-
mandant l'expédition, était parvenu à l'organiser dans
toutes ses parties. Il avait été secondé très-activement
par les autorités égyptiennes; et les principaux fonc-
tionnaires s'étaient montrés pleins de bienveillance et
d'empressement, entre autres S. E. Zoulfikar-Pacha,
le ministre des finances, Edhem-Pacha, gouverneur
du Caire, et Arakel-Bey. Les ordres généreux de
S. A. le Vice-roi avaient été ponctuellement exécutés,
et l'administration avait tout fait pour que les prépara-
tifs fussent aussi complets et aussi prompts que possible,
Dès le 16 octobre, AI. le comte d'Escayrac a pu déjà
expédier en avant deux petits bateaux à vapeur et quatre
dahabiéhs, qui devaient remonter jusqu'à la première
cataracte. Il avait placé cette flottille sous les ordres de
l'officier de marine anglais attaché à l'expédition. Le
Nil commençait à décroître, et il présentait une naviga-
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