Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1856 10 octobre 1856
Description : 1856/10/10 (A1,N8). 1856/10/10 (A1,N8).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202053f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
118 L'ISTHME DE SUEZ,
collégial. Il en résulte que les étudiants trouvent réunis dans
le même établissement tous les moyens d'instruction théori-
que et pratique ; qu'ils ne sont plus dans l'obligation de par-
courir des distances plus ou moins longues pour se rendre
soit aux amphithéâtres, soit aux hôpitaux, et que, constam-
ment placés sous une surveillance active, aucune cause de
distraction ne les enlève à leurs études.
A cet avantage, nous avons ajouté ceux, non moins impor-
tants, de la répétition journalière des cours, de la rédaction
des leçons par chaque élève. Vous conserverez, je n'en doute
pas, messieurs, une méthode qui se recommande par ses
succès.
Deux opinions ont été débattues sur le meilleur moyen d'in-
troduire les arts et les sciences de l'Europe en Egypte. L'une
préconise l'envoi à l'étranger de sujets nationaux , pour y re-
cevoir une éducation complète, afin qu'ils rapportent dans
leur pays les connaissances qu'ils auront acquises. L'autre re-
commande le système contraire, qui consiste à appeler des
professeurs étrangers, pour leur confier l'enseignement dans
les écoles nationales.
Le premier mode présente, selon nous, plusieurs inconvé-
nients : 1° On ne connait pas la vocation des élèves qu'on
envoie à l'étranger; et, par conséquent, on risque de les des-
tiner à des études pour lesquelles ils n'auraient aucune apti-
tude; 2° la langue arabe exige de si longues études que, de
deux choses l'une, ou les élèves partiront d'Egypte trop jeunes
pour en avoir une parfaite connaissance, et alors ils l'oublie-
ront en cessant de la cultiver, ce qui, à leur retour, les pla-
cerait dans la même condition que les professeurs étrangers;
ou ils partiront assez âgés pour bien connaître leur langue,
et dans ce cas, ils la sauront trop pour en apprendre facile-
ment une autre ; 3° les élèves égyptiens étant dans la néces-
sité, dès leur arrivée en Europe, de donner plusieurs années
à l'étude de la langue du pays qu'ils habiteront, ce n'est que
très-tard qu'ils pourront commencer les études spéciales.
La seconde manière de procéder nous a toujours paru pré-
férable. D'abord elle est exempte des inconvénients que nous
venons de signaler; en second lieu, elle ne restreint pas l'en-
seignement à un petit nombre de sujets; enfin, elle est beau-
coup moins dispendieuse.
L'introduction des études scientifiques en Egypte, à l'aide
de l'idiome du pays et par le moyen d'écoles nationales, voilà
le système auquel l'expérience et la raison commandent de
s'arrêter; et nous nous y attachons avec d'autant plus de con-
fiance , qu'il est toujours possible d'en compléter les avantages
en envoyant en Europe, pour y perfectionner leur éducation,
ceux des élèves qui se seront le plus distingués dans le cours
de leurs études.
Messieurs, vous ne l'ignorez pas, telle est d'ailleurs la
marche qu'on a généralement suivie chez tous les peuples qui
ont été successivement invités à la civilisation.
Ce n'est pas que nous méconnaissions l'utilité d'une langue
européenne. Nous sommes au contraire convaincu que la con-
naissance en est indispensable dans toutes les carrières scien-
tifiques; car c'est l'unique moyen, pour ceux qui les suivent,
de se tenir au courant des progrès -que réalise le mouvement
incessant de l'esprit humain. Aussi, en créant l'école de mé-
decine , avais-je eu le soin d'y annexer une école préparatoire
dont le programme comprend l'étude du français. C'est par la
même raison qu'une classe de langue française est établie dans
la nouvelle école, afin de combler cette lacune de l'instruc-
tion jusqu'au moment ou la grande école préparatoire, que le
Vice-roi a eu la généreuse pensée de fonder, pourra fournir
des sujets aptes aux études spéciales.
Vous me pardonnerez , messieurs, de m'être arrêté avec trop
de complaisance peut-être, sur des détails dont il était sans
doute superflu de vous entretenir; car votre indulgence attu
buera ce long retour vers le passé à un sentiment bien nature
de ma part : l'ardente sollicitude dont je suis animé pour une
œuvre à laquelle j'ai consacré, avec les plus belles années de
mon existence, tout ce que la Providence divine m'avait de
parti de force et d'intelligence.
Puisque la vie est rendue à une institution si éminemment
utile, puisque son avenir vous est confié, nous sommes ell
droit d'espérer qu'elle produira tous les fruits que le pays ell
attend.
Deux puissants mobiles entretiendront constamment, mes'
sieurs, votre zèle et votre émulation : l'importance de la mIS'
sion humanitaire dont vous êtes chargés, et les sentiments de
gratitude et de dévouement dont nous sommes profondément
pénétrés envers le prince qui restaure l'école de médecine. Il
manifeste par cet acte éclatant son amour de la science, la
bonté de son cœur et l'intérêt qu'il porte au bien-être de la
population de l'Egypte. Pour extraits :
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
REMORQUAGE A VAPEUR SUR LE NIL.
On lit dans le Constitutionnel du 26 septembre def
nier:
« Notre correspondance d'Alexandrie exposait dernièrement
le dissentiment qui s'était élevé entre le consul de Prusse et
le gouvernement du Vice-roi, au sujet d'une entreprise de re-
morquage sur le Nil. On assure que l'affaire va être soumis"
au jugement de S. H. le sultan. Elle prend donc les propoi''
tions d'une question de principe; elle touche aux droits que
le Vice-roi d'Egypte tient des traités, et nous paraît, à ce titre,
digne d'être examinée.
» Il faut d'abord qu'on sache que Saïd-Pacha a concédé a
une compagnie égyptienne le droit de remorquage. Certaines
conditions et charges sont imposées à la compagnie; et, en
échange, celle-ci est privilégiée. Ce n'est que justice; car les
obligations auxquelles elle se trouve soumise seraient rui"
neuses si elle avait à soutenir une concurrence.
H C'est un fait qui a été parfaitement compris en Angleterre,
où le commerce est plus intéressé que partout ailleurs à ap-
précier les mesures de ce genre. Les représentants des autres
puissances ont partagé l'avis du consul anglais. Seul, le con-
sul de Prusse a fait scission. Il existe à Alexandrie un sujet
prussien, le seul qui soit établi dans le pays. Ce personnage
a eu l'idée de faire, pour son compte, le remorquage sur le
Nil. Sans doute il trouvait commode de s'attribuer les béné-
fices de cette industrie sans supporter aucune des charges qui
pèsent sur la compagnie. C'eût été avantageux pour lui, sans
aucun doute; mais ce n'était pas juste. Pourtant le consul
prussien a approuvé son entreprise, et l'a autorisé à arborer
l'aigle de Prusse sur son remorqueur.
» Pour la première fois, on a fait naviguer sur les eaux in"
térieures de l'Egypte le pavillon de Guillaume IV, et l'on
peut se figurer l'étonnement des populations, qui n'y voient i a.
mais flotter que les couleurs de l'Empire Ottoman.
» Prises à l'improviste, les autorités du pays ont laissé passer
un premier convoi, composé de barques chargées de céréales.
Le remorqueur et sa suite sont entrés paisiblement à Alexan-
drie. Mais son odyssée a fini dans cette ville. Le gouvernement
du Vice-roi a immédiatement interdit le renouvellement d'un
pareil voyage, et le citoyen prussien a dû se borner au profit
collégial. Il en résulte que les étudiants trouvent réunis dans
le même établissement tous les moyens d'instruction théori-
que et pratique ; qu'ils ne sont plus dans l'obligation de par-
courir des distances plus ou moins longues pour se rendre
soit aux amphithéâtres, soit aux hôpitaux, et que, constam-
ment placés sous une surveillance active, aucune cause de
distraction ne les enlève à leurs études.
A cet avantage, nous avons ajouté ceux, non moins impor-
tants, de la répétition journalière des cours, de la rédaction
des leçons par chaque élève. Vous conserverez, je n'en doute
pas, messieurs, une méthode qui se recommande par ses
succès.
Deux opinions ont été débattues sur le meilleur moyen d'in-
troduire les arts et les sciences de l'Europe en Egypte. L'une
préconise l'envoi à l'étranger de sujets nationaux , pour y re-
cevoir une éducation complète, afin qu'ils rapportent dans
leur pays les connaissances qu'ils auront acquises. L'autre re-
commande le système contraire, qui consiste à appeler des
professeurs étrangers, pour leur confier l'enseignement dans
les écoles nationales.
Le premier mode présente, selon nous, plusieurs inconvé-
nients : 1° On ne connait pas la vocation des élèves qu'on
envoie à l'étranger; et, par conséquent, on risque de les des-
tiner à des études pour lesquelles ils n'auraient aucune apti-
tude; 2° la langue arabe exige de si longues études que, de
deux choses l'une, ou les élèves partiront d'Egypte trop jeunes
pour en avoir une parfaite connaissance, et alors ils l'oublie-
ront en cessant de la cultiver, ce qui, à leur retour, les pla-
cerait dans la même condition que les professeurs étrangers;
ou ils partiront assez âgés pour bien connaître leur langue,
et dans ce cas, ils la sauront trop pour en apprendre facile-
ment une autre ; 3° les élèves égyptiens étant dans la néces-
sité, dès leur arrivée en Europe, de donner plusieurs années
à l'étude de la langue du pays qu'ils habiteront, ce n'est que
très-tard qu'ils pourront commencer les études spéciales.
La seconde manière de procéder nous a toujours paru pré-
férable. D'abord elle est exempte des inconvénients que nous
venons de signaler; en second lieu, elle ne restreint pas l'en-
seignement à un petit nombre de sujets; enfin, elle est beau-
coup moins dispendieuse.
L'introduction des études scientifiques en Egypte, à l'aide
de l'idiome du pays et par le moyen d'écoles nationales, voilà
le système auquel l'expérience et la raison commandent de
s'arrêter; et nous nous y attachons avec d'autant plus de con-
fiance , qu'il est toujours possible d'en compléter les avantages
en envoyant en Europe, pour y perfectionner leur éducation,
ceux des élèves qui se seront le plus distingués dans le cours
de leurs études.
Messieurs, vous ne l'ignorez pas, telle est d'ailleurs la
marche qu'on a généralement suivie chez tous les peuples qui
ont été successivement invités à la civilisation.
Ce n'est pas que nous méconnaissions l'utilité d'une langue
européenne. Nous sommes au contraire convaincu que la con-
naissance en est indispensable dans toutes les carrières scien-
tifiques; car c'est l'unique moyen, pour ceux qui les suivent,
de se tenir au courant des progrès -que réalise le mouvement
incessant de l'esprit humain. Aussi, en créant l'école de mé-
decine , avais-je eu le soin d'y annexer une école préparatoire
dont le programme comprend l'étude du français. C'est par la
même raison qu'une classe de langue française est établie dans
la nouvelle école, afin de combler cette lacune de l'instruc-
tion jusqu'au moment ou la grande école préparatoire, que le
Vice-roi a eu la généreuse pensée de fonder, pourra fournir
des sujets aptes aux études spéciales.
Vous me pardonnerez , messieurs, de m'être arrêté avec trop
de complaisance peut-être, sur des détails dont il était sans
doute superflu de vous entretenir; car votre indulgence attu
buera ce long retour vers le passé à un sentiment bien nature
de ma part : l'ardente sollicitude dont je suis animé pour une
œuvre à laquelle j'ai consacré, avec les plus belles années de
mon existence, tout ce que la Providence divine m'avait de
parti de force et d'intelligence.
Puisque la vie est rendue à une institution si éminemment
utile, puisque son avenir vous est confié, nous sommes ell
droit d'espérer qu'elle produira tous les fruits que le pays ell
attend.
Deux puissants mobiles entretiendront constamment, mes'
sieurs, votre zèle et votre émulation : l'importance de la mIS'
sion humanitaire dont vous êtes chargés, et les sentiments de
gratitude et de dévouement dont nous sommes profondément
pénétrés envers le prince qui restaure l'école de médecine. Il
manifeste par cet acte éclatant son amour de la science, la
bonté de son cœur et l'intérêt qu'il porte au bien-être de la
population de l'Egypte. Pour extraits :
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
REMORQUAGE A VAPEUR SUR LE NIL.
On lit dans le Constitutionnel du 26 septembre def
nier:
« Notre correspondance d'Alexandrie exposait dernièrement
le dissentiment qui s'était élevé entre le consul de Prusse et
le gouvernement du Vice-roi, au sujet d'une entreprise de re-
morquage sur le Nil. On assure que l'affaire va être soumis"
au jugement de S. H. le sultan. Elle prend donc les propoi''
tions d'une question de principe; elle touche aux droits que
le Vice-roi d'Egypte tient des traités, et nous paraît, à ce titre,
digne d'être examinée.
» Il faut d'abord qu'on sache que Saïd-Pacha a concédé a
une compagnie égyptienne le droit de remorquage. Certaines
conditions et charges sont imposées à la compagnie; et, en
échange, celle-ci est privilégiée. Ce n'est que justice; car les
obligations auxquelles elle se trouve soumise seraient rui"
neuses si elle avait à soutenir une concurrence.
H C'est un fait qui a été parfaitement compris en Angleterre,
où le commerce est plus intéressé que partout ailleurs à ap-
précier les mesures de ce genre. Les représentants des autres
puissances ont partagé l'avis du consul anglais. Seul, le con-
sul de Prusse a fait scission. Il existe à Alexandrie un sujet
prussien, le seul qui soit établi dans le pays. Ce personnage
a eu l'idée de faire, pour son compte, le remorquage sur le
Nil. Sans doute il trouvait commode de s'attribuer les béné-
fices de cette industrie sans supporter aucune des charges qui
pèsent sur la compagnie. C'eût été avantageux pour lui, sans
aucun doute; mais ce n'était pas juste. Pourtant le consul
prussien a approuvé son entreprise, et l'a autorisé à arborer
l'aigle de Prusse sur son remorqueur.
» Pour la première fois, on a fait naviguer sur les eaux in"
térieures de l'Egypte le pavillon de Guillaume IV, et l'on
peut se figurer l'étonnement des populations, qui n'y voient i a.
mais flotter que les couleurs de l'Empire Ottoman.
» Prises à l'improviste, les autorités du pays ont laissé passer
un premier convoi, composé de barques chargées de céréales.
Le remorqueur et sa suite sont entrés paisiblement à Alexan-
drie. Mais son odyssée a fini dans cette ville. Le gouvernement
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