Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1856 10 septembre 1856
Description : 1856/09/10 (A1,N6). 1856/09/10 (A1,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202051m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
90 .-- -- L'ISTHME DE SUEZ,
EXPÉDITION AUX SOURCES DU NIL.
L'expédition internationale à la recherche des sources
du Nil, dont le-vice-roi d'Egypte a la glorieuse initia-
tive, et dont il s'est réservé d'acquitter les frais de toute
nature, occupe depuis six mois l'attention du monde
savant. Après quelques retards et quelques longueurs
toujours inévitables au début des grandes choses, elle
va très-prochainement commencer. Le comte d'Escayrac
de Lauture, qui en a le commandement, après avoir,
obtenu, le 20 juillet, l'approbation de S. A. le vice-roi
pour le plan qu'il avait présenté, est venu en Europe
chercher les éléments nécessaires à l'exécution de son
entreprise. Invité à s'adjoindre douze savants ou ar-
tistes, il a recruté en Autriche des officiers exercés
aux travaux topographiques; en Prusse un ingénieur
des mines très-instruit, en France des naturalistes et
des marins. Il a demandé également à l'Angleterre des
officiers de marine, et les Etats-Unis lui ont fourni un
photographe exercé.
Il a choisi à Londres, à Berlin, à Vienne, à Paris, les
instruments nécessaires aux observations les plus va-
riées. Rien ne sera négligé de ce qui peut intéresset la
science par quelque côté. Les observations magnétiques,
météorologiques et microscopiques, l'histoire natu-
relle , la géographie , l'astronomie, l'ethnographie
si neuve et si pleine d'intérêt dans cette partie du
monde, seront l'objet de la constante attention et des
patients efforts d'hommes dont le savoir est déjà
prouvé par de nombreux et excellents travaux.
La photographie prêtera à la science le concours
le plus précieux. Elle fera vivre devant nos yeux ce
monde éloigné; et les savants de l'Europe verront tout
ce que l'expédition elle-même aura vu d'intéressant et
de remarquable. Ainsi, l'expédition portera en quelque
Sorte sa preuve avec elle. Cette authenticité s'ajoutera
encore à celle que lui donnera le grand nombre de ses
membres, dont les observations se contrôleront mu-
tuellement.
Cette expédition de découvertes est analogue à
celles que l'on faisait il y a trois siècles, et elle a pour
théâtre la seule portion de l'Afrique où le pied de
l'homme blanc ne se soit pas encore posé depuis le
commencement du monde. Elle pourra nous faire con-
naître ces contrées reculées mieux que nous ne connais-
sons beaucoup de parties de l'Europe; et elle portera
pour ainsi dire sa date avec elle, étant aidée de toute
la puissance de nos plus récentes et de nos plus ingé-
nieuses inventions.
Le matériel de transport de l'expédition sera con-
sidérable. Elle ne manquera de rien de ce qui peut aider
à son succès. La sollicitude éclairée du vice-roi a pourvu
à tout. Une es-corte suffisante protégera la marché paci-
fique des, missionnaires de la science. Des barques
nombreuses et des bateaux à vapeur les transporteront
sur le Nil; et, au delà du poinf -où le fleuve est naviga-
ble, ils s'avanceront comme les bauers du Cap ou les
hardis pionniers des Montagnes Rocheuses, à l'aide de
solides chariots qui porteront leurs vivres, leurs instru-
ments et leurs collections. Sans doute, de tels voyagj^B
ne s'accomplissent point sans peine; et parfois les calcll
les mieux faits, les précautions les mieux prises se troflM
vent déjoués par quelque coup de la fortuné. L'and
de telles entreprises est grande; et c'est un jeu ha
auquel on peut tout perdre; mais auquel, avec de
telligence et du cœur, on gagne assez souvent. ~N
L'expédition actuelle a tout pour elle; la protectiflM
généreuse qui l'a rendue possible, l'expérience de
chef, et l'ardeur des hommes d'élite qui y prennent p
Elle est donc du petit nombre de celles dont on
d'avance espérer et prédire le succès. Le comte, d'
cayrac d'ailleurs ne se fait point d'illusions sur les di
cuités et les périls qui l'attendent. Mais quelque obstac
qu'il rencontre, il y a lieu de croire qu'il n'hésît
point à l'affronter et qu'il saura venir à bout de ~N
vaincre. -~N
Ainsi, le problème des sources du Nil touche à âfl
solution; et l'Afrique intérieure va s'ouvrir à la scien
en même temps que la mer Rouge, par la coupure
l'isthme de Suez et le cabotage à vapeur, va s'ouvrir a^B
commerce de tous les peuples. Ces deux grandes chos
seront l'œuvre d'un même prince, dont elles portero
le nom à la postérité. L'Europe savante et les mon
ques qui la gouvernent voient avec intérêt cette graQ
expédition. L'empereur Napoléon vient d'en donner il
preuve en nommant le comte d'Escayrac officier de
Légion d'honneur. *4
Le comte d'Escayrac est parti le 3 septembre po
Trieste. Le 15, il sera en Égypte. Ses compagnons l'fl
auront bientôt rejoint; et dans les premiers jours d'O
tobre l'expédition commencera à remonter le Nil. NpuM
attendons son retour dans deux ans. Ce retour se^B
pour la science un grand événement; car, quelque cho
qu'il arrive, le séjour prolongé de douze savants eur<*
péens dans la partie la plus inconnue du monde ne pc
manquer d'avoir d'immenses résultats.
Nous donnerons prochainement la liste du perso
nel européen de l'expédition.
ERNEST DÈSPLACËS.
REVUE DE LA PRESSE.
/Nous avons, dans notre dernière revue, cité le Courrier ifch
États-Unis. Nous pouvons mentionner aujourd'hui le coo",
cours d'autres journaux qui se publient dans les centres lcSj
plus importants de l'Union américaine, le National Intelli-
gencer dé Philadelphie, le Courier and Inquirer de New-York,
l'Abeille de la Nouvelle-Orléans.
La feuille de Philadelphie publie en entier le premier exposé
de M. Ferd. de Lesseps, et le fait précéder de ces observa"
tions :
ic Le projet de joindre la mer Rouge à la Méditerranée pa^
un canal maritime traversant l'isthme de Suez est d'une si.
vaste importance pour les intérêts commerciaux du monde, e'
a déjà si fortement excité l'attention de tous les savants et de
EXPÉDITION AUX SOURCES DU NIL.
L'expédition internationale à la recherche des sources
du Nil, dont le-vice-roi d'Egypte a la glorieuse initia-
tive, et dont il s'est réservé d'acquitter les frais de toute
nature, occupe depuis six mois l'attention du monde
savant. Après quelques retards et quelques longueurs
toujours inévitables au début des grandes choses, elle
va très-prochainement commencer. Le comte d'Escayrac
de Lauture, qui en a le commandement, après avoir,
obtenu, le 20 juillet, l'approbation de S. A. le vice-roi
pour le plan qu'il avait présenté, est venu en Europe
chercher les éléments nécessaires à l'exécution de son
entreprise. Invité à s'adjoindre douze savants ou ar-
tistes, il a recruté en Autriche des officiers exercés
aux travaux topographiques; en Prusse un ingénieur
des mines très-instruit, en France des naturalistes et
des marins. Il a demandé également à l'Angleterre des
officiers de marine, et les Etats-Unis lui ont fourni un
photographe exercé.
Il a choisi à Londres, à Berlin, à Vienne, à Paris, les
instruments nécessaires aux observations les plus va-
riées. Rien ne sera négligé de ce qui peut intéresset la
science par quelque côté. Les observations magnétiques,
météorologiques et microscopiques, l'histoire natu-
relle , la géographie , l'astronomie, l'ethnographie
si neuve et si pleine d'intérêt dans cette partie du
monde, seront l'objet de la constante attention et des
patients efforts d'hommes dont le savoir est déjà
prouvé par de nombreux et excellents travaux.
La photographie prêtera à la science le concours
le plus précieux. Elle fera vivre devant nos yeux ce
monde éloigné; et les savants de l'Europe verront tout
ce que l'expédition elle-même aura vu d'intéressant et
de remarquable. Ainsi, l'expédition portera en quelque
Sorte sa preuve avec elle. Cette authenticité s'ajoutera
encore à celle que lui donnera le grand nombre de ses
membres, dont les observations se contrôleront mu-
tuellement.
Cette expédition de découvertes est analogue à
celles que l'on faisait il y a trois siècles, et elle a pour
théâtre la seule portion de l'Afrique où le pied de
l'homme blanc ne se soit pas encore posé depuis le
commencement du monde. Elle pourra nous faire con-
naître ces contrées reculées mieux que nous ne connais-
sons beaucoup de parties de l'Europe; et elle portera
pour ainsi dire sa date avec elle, étant aidée de toute
la puissance de nos plus récentes et de nos plus ingé-
nieuses inventions.
Le matériel de transport de l'expédition sera con-
sidérable. Elle ne manquera de rien de ce qui peut aider
à son succès. La sollicitude éclairée du vice-roi a pourvu
à tout. Une es-corte suffisante protégera la marché paci-
fique des, missionnaires de la science. Des barques
nombreuses et des bateaux à vapeur les transporteront
sur le Nil; et, au delà du poinf -où le fleuve est naviga-
ble, ils s'avanceront comme les bauers du Cap ou les
hardis pionniers des Montagnes Rocheuses, à l'aide de
solides chariots qui porteront leurs vivres, leurs instru-
ments et leurs collections. Sans doute, de tels voyagj^B
ne s'accomplissent point sans peine; et parfois les calcll
les mieux faits, les précautions les mieux prises se troflM
vent déjoués par quelque coup de la fortuné. L'and
de telles entreprises est grande; et c'est un jeu ha
auquel on peut tout perdre; mais auquel, avec de
telligence et du cœur, on gagne assez souvent. ~N
L'expédition actuelle a tout pour elle; la protectiflM
généreuse qui l'a rendue possible, l'expérience de
chef, et l'ardeur des hommes d'élite qui y prennent p
Elle est donc du petit nombre de celles dont on
d'avance espérer et prédire le succès. Le comte, d'
cayrac d'ailleurs ne se fait point d'illusions sur les di
cuités et les périls qui l'attendent. Mais quelque obstac
qu'il rencontre, il y a lieu de croire qu'il n'hésît
point à l'affronter et qu'il saura venir à bout de ~N
vaincre. -~N
Ainsi, le problème des sources du Nil touche à âfl
solution; et l'Afrique intérieure va s'ouvrir à la scien
en même temps que la mer Rouge, par la coupure
l'isthme de Suez et le cabotage à vapeur, va s'ouvrir a^B
commerce de tous les peuples. Ces deux grandes chos
seront l'œuvre d'un même prince, dont elles portero
le nom à la postérité. L'Europe savante et les mon
ques qui la gouvernent voient avec intérêt cette graQ
expédition. L'empereur Napoléon vient d'en donner il
preuve en nommant le comte d'Escayrac officier de
Légion d'honneur. *4
Le comte d'Escayrac est parti le 3 septembre po
Trieste. Le 15, il sera en Égypte. Ses compagnons l'fl
auront bientôt rejoint; et dans les premiers jours d'O
tobre l'expédition commencera à remonter le Nil. NpuM
attendons son retour dans deux ans. Ce retour se^B
pour la science un grand événement; car, quelque cho
qu'il arrive, le séjour prolongé de douze savants eur<*
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ERNEST DÈSPLACËS.
REVUE DE LA PRESSE.
/Nous avons, dans notre dernière revue, cité le Courrier ifch
États-Unis. Nous pouvons mentionner aujourd'hui le coo",
cours d'autres journaux qui se publient dans les centres lcSj
plus importants de l'Union américaine, le National Intelli-
gencer dé Philadelphie, le Courier and Inquirer de New-York,
l'Abeille de la Nouvelle-Orléans.
La feuille de Philadelphie publie en entier le premier exposé
de M. Ferd. de Lesseps, et le fait précéder de ces observa"
tions :
ic Le projet de joindre la mer Rouge à la Méditerranée pa^
un canal maritime traversant l'isthme de Suez est d'une si.
vaste importance pour les intérêts commerciaux du monde, e'
a déjà si fortement excité l'attention de tous les savants et de
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