Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-08-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 août 1856 10 août 1856
Description : 1856/08/10 (A1,N4). 1856/08/10 (A1,N4).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202049j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
50 L'ISTHME DE SUEZ,
n'est pas moins évident; et sans des préoccupations que
nous comprenons, tout en les déplorant, les deux gou-
vernements que nous venons de nommer songeraient à
l'avenir admirable qui les attend, s'ils peuvent s'y dis-
poser avec sagesse.
Quant à l'Espagne , elle a de plus que ces autres États
des colonies qui ont été jadis très-productives et qui
pourraient aisément le redevenir. Elle est placée comme
eux, quoique un peu plus loin, sur la Méditerranée; elle
y a des ports excellents et nombreux ; et par delà l'océan
Indien elle possède des établissements qui n'attendent,
pour recouvrer leur ancienne prospérité, que l'impulsion
de la mère patrie. On peut croire, sans crainte de se
tromper, que l'Espagne, si elle n'était pas détournée
par des discordes civiles, ne négligerait point de pareils
trésors. Le discours que M. Baguer y Ribas, consul gé-
néral d'Espagne en Egypte, adressait récemment à Son
Altesse le vice-roi, nous en est une preuve manifeste; et
nos vœux ne tarderont pas certainement à se réaliser,
dès que la Péninsule sera pacifiée.
Nous ne parlons pas de la France; car on sait de
reste comment Marseille se prépare à des destinées de
plus en plus prospères, en se créant un troisième port,
qui lui-même ne sera pas le dernier, et en organisant
de nombreuses et puissantes compagnies, qui toutes ont
les yeux tournés vers l'Orient, prochainement accessi-
ble à leurs spéculations.
L'enquête hollandaise et l'enquête autrichienne, ainsi
que l'enquête vénitienne, ont surtout pour but de se ren-
dre compte de l'influence que le canal maritime de Suez
exercera sur la navigation et le commerce en général,
et spécialement sur le commerce de la Néerlande, de
l'Adriatique, et de l'Allemagne.
L'enquête anglaise a un tout autre caractère. Devant
l'opinion publique, qui se prononce de plus en plus en
faveur de notre entreprise, le cabinet n'a fait aucun
acte officiel d'où l'on pût inférer qu'il n'eût point les
mêmes sympathies. Seulement, il a envoyé dans la rade
de Péluse un bâtiment de la marine royale refaire les
sondages qu'avait faits au mois de décembre dernier
la Commission internationale. On ne sait point encore
positivement ce qu'a produit ce contrôle d'opérations
faites d'ailleurs avec la plus parfaite exactitude. On verra
par la correspondance du Timesinsérée plus loin,
que jusqu'à présent les travaux du Tartarus_, c'est le
nom de la corvette anglaise , semblent concorder en-
tièrement avec ceux de la Commission internationale.
Cette vérification, dont on peut interpréter la vraie
pensée de diverses manières, parce que cette pensée est
assez obscure, ne nous inquiète en rien. On peut même,
si on le juge nécessaire, après les sondages hydrogra-
phiques, refaire les forages géologiques. Après la baie
de Péluse , on peut étudier de nouveau le golfe de Suez.
Peu importe; c'est une satisfaction qu'on peut se don-
ner, bien qu'il soit assez difficile de deviner dans quel
but. Les ingénieurs qui sont allés en Egypte, et parmi
lesquels figurait un ingénieur anglais du plus grand
mérite, offrent toutes les garanties qu'on peut désirer.
Ils sont à la fois pleins de science et d'habilité pratique.
L'erreur n'est pas supposable. Si des hommes corn1116
eux se sont trompés, personne n'est à l'abri des fautcS
qu'ils auraient commises ; et la vérification elle-mêfl10
que l'on fait maintenant serait à vérifier de nouveau.
Mais, encore une fois, l'enquête anglaise est parfaite"
ment libre de se porter sur les points où elle veut; et
le pis qui puisse arriver, c'est qu'elle soit inutile.
Voilà donc les gouvernements qui sans faire aucune
démarche diplomatique, et chacun isolément, s'occu-
pent de cette grande question, qui doit servir à la fois
leurs intérêts et ceux de la civilisation entière. Nous
sommes d'autant plus heureux de tous ces examen5
qu'ils sont indépendants les uns des autres; ils ne pel1'
vent tourner qu'aux progrès de notre œuvre, et nous
en attendons avec toute assurance le résultat prochain
FERD. DE LESSEPS. J
AMÉLIORATION DU PORT DE GÈNES î
EN VUE DU PERCEMENT DE L'ISTHME DE SUEZ-
t
Nous trouvons dans les journaux officiels de Sar"
daigne le texte du projet de loi présenté par les ministre
des finances et des travaux publics (MM. de Cavour el
Paléocapa), dans la séance du 5 mai 185G, pour un pre"
mier prolongement de 150 mètres au môle nouveau dans
le port de Gênes. :,
Voici comment s'exprime l'Exposé des motifs, apil>
avoir montré quels développements le chemin de fer,
prolongé actuellement jusqu'à Gênes, va donner aux ar"
faires de ce port :
« A cet heureux événement, qui assure au commerce
» de Gênes tant de facilité pour étendre ses communice'
» tions par les routes de terre, se joint encore la perspec'
» tive d'une extension plus grande, qui sera donnée
» à sa navigation. Cette extension nouvelle sera une con"
» séquence de l'ouverture de l'isthme de Suez, entre-
» prise que nous croyons moins gigantesque et moinS
» coûteuse qu'on ne l'a prétendu. Elle contribuera tollt
» à la fois et à répandre la civilisation parmi des peuples
» barbares et pauvres, et à favoriser les intérêts maté"
» riels des nations civilisées ; elle jouira dans l'opiné
» universelle d'une faveur qui vaincra les opposition5
» qu'on soulèverait contre elle, de quelque côté que ces
» oppositions puissent venir. »
A la suite de ce rapport, dont nous ne citons à regref
que ce passage, vient le projet de loi qui demande un
crédit de 2,000,000 de francs à employer en six ans-
Ce projet a été approuvé et converti en loi par le Parle
ment Sarde, le 9 juin de cette année.
Ainsi, dans l'opinion du gouvernement Piémontais,
le percement de l'isthme de Suez est une question dès
aujourd'hui résolue, et l'on se prépare aux conséquences-
Nous sommes à la fois très-heureux et très-fiers de
cet assentiment indirect donné à notre entreprise. DeS
ministres tels que MM. de Cavour et Paléocapa sont trop
éclairés et trop patriotes pour négliger une si noble oc
casion de servir à la fois leur pays et la civilisation-
n'est pas moins évident; et sans des préoccupations que
nous comprenons, tout en les déplorant, les deux gou-
vernements que nous venons de nommer songeraient à
l'avenir admirable qui les attend, s'ils peuvent s'y dis-
poser avec sagesse.
Quant à l'Espagne , elle a de plus que ces autres États
des colonies qui ont été jadis très-productives et qui
pourraient aisément le redevenir. Elle est placée comme
eux, quoique un peu plus loin, sur la Méditerranée; elle
y a des ports excellents et nombreux ; et par delà l'océan
Indien elle possède des établissements qui n'attendent,
pour recouvrer leur ancienne prospérité, que l'impulsion
de la mère patrie. On peut croire, sans crainte de se
tromper, que l'Espagne, si elle n'était pas détournée
par des discordes civiles, ne négligerait point de pareils
trésors. Le discours que M. Baguer y Ribas, consul gé-
néral d'Espagne en Egypte, adressait récemment à Son
Altesse le vice-roi, nous en est une preuve manifeste; et
nos vœux ne tarderont pas certainement à se réaliser,
dès que la Péninsule sera pacifiée.
Nous ne parlons pas de la France; car on sait de
reste comment Marseille se prépare à des destinées de
plus en plus prospères, en se créant un troisième port,
qui lui-même ne sera pas le dernier, et en organisant
de nombreuses et puissantes compagnies, qui toutes ont
les yeux tournés vers l'Orient, prochainement accessi-
ble à leurs spéculations.
L'enquête hollandaise et l'enquête autrichienne, ainsi
que l'enquête vénitienne, ont surtout pour but de se ren-
dre compte de l'influence que le canal maritime de Suez
exercera sur la navigation et le commerce en général,
et spécialement sur le commerce de la Néerlande, de
l'Adriatique, et de l'Allemagne.
L'enquête anglaise a un tout autre caractère. Devant
l'opinion publique, qui se prononce de plus en plus en
faveur de notre entreprise, le cabinet n'a fait aucun
acte officiel d'où l'on pût inférer qu'il n'eût point les
mêmes sympathies. Seulement, il a envoyé dans la rade
de Péluse un bâtiment de la marine royale refaire les
sondages qu'avait faits au mois de décembre dernier
la Commission internationale. On ne sait point encore
positivement ce qu'a produit ce contrôle d'opérations
faites d'ailleurs avec la plus parfaite exactitude. On verra
par la correspondance du Timesinsérée plus loin,
que jusqu'à présent les travaux du Tartarus_, c'est le
nom de la corvette anglaise , semblent concorder en-
tièrement avec ceux de la Commission internationale.
Cette vérification, dont on peut interpréter la vraie
pensée de diverses manières, parce que cette pensée est
assez obscure, ne nous inquiète en rien. On peut même,
si on le juge nécessaire, après les sondages hydrogra-
phiques, refaire les forages géologiques. Après la baie
de Péluse , on peut étudier de nouveau le golfe de Suez.
Peu importe; c'est une satisfaction qu'on peut se don-
ner, bien qu'il soit assez difficile de deviner dans quel
but. Les ingénieurs qui sont allés en Egypte, et parmi
lesquels figurait un ingénieur anglais du plus grand
mérite, offrent toutes les garanties qu'on peut désirer.
Ils sont à la fois pleins de science et d'habilité pratique.
L'erreur n'est pas supposable. Si des hommes corn1116
eux se sont trompés, personne n'est à l'abri des fautcS
qu'ils auraient commises ; et la vérification elle-mêfl10
que l'on fait maintenant serait à vérifier de nouveau.
Mais, encore une fois, l'enquête anglaise est parfaite"
ment libre de se porter sur les points où elle veut; et
le pis qui puisse arriver, c'est qu'elle soit inutile.
Voilà donc les gouvernements qui sans faire aucune
démarche diplomatique, et chacun isolément, s'occu-
pent de cette grande question, qui doit servir à la fois
leurs intérêts et ceux de la civilisation entière. Nous
sommes d'autant plus heureux de tous ces examen5
qu'ils sont indépendants les uns des autres; ils ne pel1'
vent tourner qu'aux progrès de notre œuvre, et nous
en attendons avec toute assurance le résultat prochain
FERD. DE LESSEPS. J
AMÉLIORATION DU PORT DE GÈNES î
EN VUE DU PERCEMENT DE L'ISTHME DE SUEZ-
t
Nous trouvons dans les journaux officiels de Sar"
daigne le texte du projet de loi présenté par les ministre
des finances et des travaux publics (MM. de Cavour el
Paléocapa), dans la séance du 5 mai 185G, pour un pre"
mier prolongement de 150 mètres au môle nouveau dans
le port de Gênes. :,
Voici comment s'exprime l'Exposé des motifs, apil>
avoir montré quels développements le chemin de fer,
prolongé actuellement jusqu'à Gênes, va donner aux ar"
faires de ce port :
« A cet heureux événement, qui assure au commerce
» de Gênes tant de facilité pour étendre ses communice'
» tions par les routes de terre, se joint encore la perspec'
» tive d'une extension plus grande, qui sera donnée
» à sa navigation. Cette extension nouvelle sera une con"
» séquence de l'ouverture de l'isthme de Suez, entre-
» prise que nous croyons moins gigantesque et moinS
» coûteuse qu'on ne l'a prétendu. Elle contribuera tollt
» à la fois et à répandre la civilisation parmi des peuples
» barbares et pauvres, et à favoriser les intérêts maté"
» riels des nations civilisées ; elle jouira dans l'opiné
» universelle d'une faveur qui vaincra les opposition5
» qu'on soulèverait contre elle, de quelque côté que ces
» oppositions puissent venir. »
A la suite de ce rapport, dont nous ne citons à regref
que ce passage, vient le projet de loi qui demande un
crédit de 2,000,000 de francs à employer en six ans-
Ce projet a été approuvé et converti en loi par le Parle
ment Sarde, le 9 juin de cette année.
Ainsi, dans l'opinion du gouvernement Piémontais,
le percement de l'isthme de Suez est une question dès
aujourd'hui résolue, et l'on se prépare aux conséquences-
Nous sommes à la fois très-heureux et très-fiers de
cet assentiment indirect donné à notre entreprise. DeS
ministres tels que MM. de Cavour et Paléocapa sont trop
éclairés et trop patriotes pour négliger une si noble oc
casion de servir à la fois leur pays et la civilisation-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.55%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.55%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6202049j/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6202049j/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6202049j/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6202049j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6202049j
Facebook
Twitter