Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juillet 1856 25 juillet 1856
Description : 1856/07/25 (A1,N3). 1856/07/25 (A1,N3).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020484
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 47
desséchées de son lit, et dans le lit du canal ouvert au-
trefois dans la vallée de l'Ouadée-Toumilat, les tama-
riscs
s croissent en assez grande abondance.
ce Les sables présentent partout une grande fixité, ex-
cepté en quelques points aux abords du lac Timsah et
dans le sud du lac Ballah, ou il existe des dunes mobi-
les. Cette fixité est attestée par les traces encore parfai-
teIllent visibles de travaux exécutés avant la domination
^Ue, par l'état de conservation des digues de l'an-
cien canal, ouvert par les rois égyptiens et recreusé par
les califes, enfin par la forme même des ondulations
ongées que presente e terram, orme qUI lllere
"Plongées que présente le terrain, forme qui diffère
essentiellement de celle que le vent donne aux dunes ou
sables voyageurs. -
Ou trouve aussi en quelques points :
1° A la surface du sol, du sulfate de chaux soit en
lames, soit --en rhomboïdes disséminés, soit en dépôts
e 15 à 40 centimètres d'épaisseur, cristallisés en ai-
guilles;
2° Sur le seuil compris entre Suez et le bassin des
Lacs Amers, des moellons calcaires dispersés à la sur-
face des sables;
30 Sur le sommet de quelques monticules de sable,
Que ou deux couches d'un calcaire ayant toute l'appa-
reQce du silex.
(La fiii au numéro prochain.)
L'abondance des matières nous force à renvoyer à
otre prochain numéro la Revue de la presse qui devait
dans celui-ci.
re ans celui-ci.
VA R I ÉTÉS.
LE GÉNÉRAL BONAPARTE ET LE CANAL DE SUEZ.
t Quand le général Bonaparte quitta la France, au prin-
temps de 1798, pour une expédition mystérieuse, dont
l'Europe entière se préoccupait, une des rumeurs qui
parurent alors les plus plausibles fut qu'il allait en
Egypte percer l'isthme de Suez. Ce bruit, comme on le
sut -Pl us
plus tard, n'était qu'à demi exact, et l'expédition
Sypte se proposait bien d'autres buts à côté de
Celui-là. Mais il est certain que l'ouverture de l'isthme
qUI sépare la mer Rouge de la Méditerranée entrait
dans les desseins du jeune général, et qu'il ne tint pas
lui que dès lors cette belle œuvre ne se réalisât. Il en
avait reçu l'ordre formel du Directoire; ou plutôt ce
prQjet était spécialement énoncé dans les instructions
qU'il avait rédigées lui-même, et qu'il s'était fait impo-
Ser officiellement par le gouvernement.
1 A peine libre des premiers embarras de la conquête,
e général Bonaparte avait repris cette pensée, liée, dans
Sa^gueuse imagination, à d'autres pensées qui étaient
Plus vastes, si elles n'étaient pas plus utiles. Au mois
e novembre (12 brumaire, an VI), le général Bon, suivi
du commandant du génie Say et de l'ingénieur Arnollet,
recevait l'ordre d'aller occuper la ville de Suez avec
deux ou trois mille hommes, et il en prenait possession
le 8 novembre sans coup férir. Le beau-fils du général
en chef, Eugène Beauharnais, faisait partie de.Favant-
garde ; et il se hâtait d'aller quelques jours après ap-
porter la nouvelle du succès à son beau-père.
Le général en chef ne put se transporter de sa per-
sonne à Suez que vers la fin du mois. Parti du Caire le
24 décembre, il arrivait sur les bords de la mer Rouge
le 26, aans l'après-midi. Il lui avait fallu trois jours de
marche dans le désert, beaucoup moins fréquenté à
cette époque qu'il ne l'est aujourd'hui, où des relais de
poste facilitent une traversée rapide. L'état-major se
composait des généraux Caflarelli, Berthier, Dommar-
tin, et du contre-amiral Gantheaume. Des membres de
l'Institut, dont le général en chef aimait à s'entourer et
à se dire le confrère, l'accompagnaient, Berthollet,
Monge, Dutertre, Descotils, Lepère, Costaz, tous de
l'Institut de France, ou de l'Institut d'Égypte.récemment
fondé.
Le général Bonaparte donna deux jours à visiter les
alentours de la ville, et à désigner l'emplacement des
fortifications qui devaient la mettre à l'abri d'un coup
de main. Puis le 28, il traversa la mer Rouge pour aller
voir les fontaines de Moïse, qu'une tradition sainte en-
tourait de respect,.et qui servaient en partie à alimenter
la ville de l'eau qui lui manque.
On sait qu'au retour de cette excursion, égaré dans le
fond du golfe par des guides maladroits, il pensa périr
dans le gué, qu'il devait traverser de nuit avec toute son
escorte. La marée était assez haute ce jour-là ; et sans
sa présence d'esprit, qui conjura tout danger, la ca-
tastrophe qui atteignit jadis le Pharaon sur ces côtes se
serait renouvelée, emportant cette fois des destins pro-
digieux , dont Dieu seul aurait gardé le secret.
Dès que toutes les précautions qu'exigeait la prudence
eurent été prises à Suez, le général s'occupa de l'objet
spécial qui l'y avait amené : c'était la recherche de l'an-
cien canal que les Pharaons, les Ptolémées, les Romains
et les Califes avaient creusé et entretenu, et qui venait
aboutir dans les environs de Suez.
Le 30 au matin, on partait en reconnaissance. Cha-
cun en marchant examinait le terrain pour y découvrir
les traces antiques. Par un hasard singulier, ou plutôt
par une sagacité supérieure, ce fut le jeune général qui
le premier entre tous les aperçut, et les désigna à l'at-
tention d'observateurs plus spéciaux, mais moins perspi-
caces que lui. Les ingénieurs de métier n'avaient encore
rien vu, que les yeux de l'homme de génie discernaient
l'objet de l'investigation commune.
Ce n'est pas qu'en bien des endroits le lit du canal
et ses berges ne soient très-aisément reconnaissables,
puisque l'un a 40 ou 50 mètres de large, et que les
autres ont 7 ou 8 mètres de haut. Mais à l'origine du
canal, et vers les lieux où il aboutissait à la mer, les
vestiges sont moins évidents. Là où ils commencent, ils
sont à peine sensibles ; et je me rappelle fort bien que
nous eûmes quelque peine aussi à les retrouver, quand
desséchées de son lit, et dans le lit du canal ouvert au-
trefois dans la vallée de l'Ouadée-Toumilat, les tama-
riscs
s croissent en assez grande abondance.
ce Les sables présentent partout une grande fixité, ex-
cepté en quelques points aux abords du lac Timsah et
dans le sud du lac Ballah, ou il existe des dunes mobi-
les. Cette fixité est attestée par les traces encore parfai-
teIllent visibles de travaux exécutés avant la domination
^Ue, par l'état de conservation des digues de l'an-
cien canal, ouvert par les rois égyptiens et recreusé par
les califes, enfin par la forme même des ondulations
ongées que presente e terram, orme qUI lllere
"Plongées que présente le terrain, forme qui diffère
essentiellement de celle que le vent donne aux dunes ou
sables voyageurs. -
Ou trouve aussi en quelques points :
1° A la surface du sol, du sulfate de chaux soit en
lames, soit --en rhomboïdes disséminés, soit en dépôts
e 15 à 40 centimètres d'épaisseur, cristallisés en ai-
guilles;
2° Sur le seuil compris entre Suez et le bassin des
Lacs Amers, des moellons calcaires dispersés à la sur-
face des sables;
30 Sur le sommet de quelques monticules de sable,
Que ou deux couches d'un calcaire ayant toute l'appa-
reQce du silex.
(La fiii au numéro prochain.)
L'abondance des matières nous force à renvoyer à
otre prochain numéro la Revue de la presse qui devait
dans celui-ci.
re ans celui-ci.
VA R I ÉTÉS.
LE GÉNÉRAL BONAPARTE ET LE CANAL DE SUEZ.
t Quand le général Bonaparte quitta la France, au prin-
temps de 1798, pour une expédition mystérieuse, dont
l'Europe entière se préoccupait, une des rumeurs qui
parurent alors les plus plausibles fut qu'il allait en
Egypte percer l'isthme de Suez. Ce bruit, comme on le
sut -Pl us
plus tard, n'était qu'à demi exact, et l'expédition
Sypte se proposait bien d'autres buts à côté de
Celui-là. Mais il est certain que l'ouverture de l'isthme
qUI sépare la mer Rouge de la Méditerranée entrait
dans les desseins du jeune général, et qu'il ne tint pas
lui que dès lors cette belle œuvre ne se réalisât. Il en
avait reçu l'ordre formel du Directoire; ou plutôt ce
prQjet était spécialement énoncé dans les instructions
qU'il avait rédigées lui-même, et qu'il s'était fait impo-
Ser officiellement par le gouvernement.
1 A peine libre des premiers embarras de la conquête,
e général Bonaparte avait repris cette pensée, liée, dans
Sa^gueuse imagination, à d'autres pensées qui étaient
Plus vastes, si elles n'étaient pas plus utiles. Au mois
e novembre (12 brumaire, an VI), le général Bon, suivi
du commandant du génie Say et de l'ingénieur Arnollet,
recevait l'ordre d'aller occuper la ville de Suez avec
deux ou trois mille hommes, et il en prenait possession
le 8 novembre sans coup férir. Le beau-fils du général
en chef, Eugène Beauharnais, faisait partie de.Favant-
garde ; et il se hâtait d'aller quelques jours après ap-
porter la nouvelle du succès à son beau-père.
Le général en chef ne put se transporter de sa per-
sonne à Suez que vers la fin du mois. Parti du Caire le
24 décembre, il arrivait sur les bords de la mer Rouge
le 26, aans l'après-midi. Il lui avait fallu trois jours de
marche dans le désert, beaucoup moins fréquenté à
cette époque qu'il ne l'est aujourd'hui, où des relais de
poste facilitent une traversée rapide. L'état-major se
composait des généraux Caflarelli, Berthier, Dommar-
tin, et du contre-amiral Gantheaume. Des membres de
l'Institut, dont le général en chef aimait à s'entourer et
à se dire le confrère, l'accompagnaient, Berthollet,
Monge, Dutertre, Descotils, Lepère, Costaz, tous de
l'Institut de France, ou de l'Institut d'Égypte.récemment
fondé.
Le général Bonaparte donna deux jours à visiter les
alentours de la ville, et à désigner l'emplacement des
fortifications qui devaient la mettre à l'abri d'un coup
de main. Puis le 28, il traversa la mer Rouge pour aller
voir les fontaines de Moïse, qu'une tradition sainte en-
tourait de respect,.et qui servaient en partie à alimenter
la ville de l'eau qui lui manque.
On sait qu'au retour de cette excursion, égaré dans le
fond du golfe par des guides maladroits, il pensa périr
dans le gué, qu'il devait traverser de nuit avec toute son
escorte. La marée était assez haute ce jour-là ; et sans
sa présence d'esprit, qui conjura tout danger, la ca-
tastrophe qui atteignit jadis le Pharaon sur ces côtes se
serait renouvelée, emportant cette fois des destins pro-
digieux , dont Dieu seul aurait gardé le secret.
Dès que toutes les précautions qu'exigeait la prudence
eurent été prises à Suez, le général s'occupa de l'objet
spécial qui l'y avait amené : c'était la recherche de l'an-
cien canal que les Pharaons, les Ptolémées, les Romains
et les Califes avaient creusé et entretenu, et qui venait
aboutir dans les environs de Suez.
Le 30 au matin, on partait en reconnaissance. Cha-
cun en marchant examinait le terrain pour y découvrir
les traces antiques. Par un hasard singulier, ou plutôt
par une sagacité supérieure, ce fut le jeune général qui
le premier entre tous les aperçut, et les désigna à l'at-
tention d'observateurs plus spéciaux, mais moins perspi-
caces que lui. Les ingénieurs de métier n'avaient encore
rien vu, que les yeux de l'homme de génie discernaient
l'objet de l'investigation commune.
Ce n'est pas qu'en bien des endroits le lit du canal
et ses berges ne soient très-aisément reconnaissables,
puisque l'un a 40 ou 50 mètres de large, et que les
autres ont 7 ou 8 mètres de haut. Mais à l'origine du
canal, et vers les lieux où il aboutissait à la mer, les
vestiges sont moins évidents. Là où ils commencent, ils
sont à peine sensibles ; et je me rappelle fort bien que
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