Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1856 10 juillet 1856
Description : 1856/07/10 (A1,N2). 1856/07/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202047q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
24 L'ISTHME DE SUEZ,
série d'échantillons qui proviennent des sondages exécutés
dans l'isthme de Suez par ordre de S. A. le vice-roi d'Égypte.
Ces sondages avaient pour but de reconnaître la nature des
terrains dans lesquels devra être creusé, entre Suez et Péluse,
le canal de jonction des deux mers.
Je joins à cet envoi : 1° un cahier donnant pour chaque
forage l'épaisseur des couches traversées et leur niveau rela-
tivement à celui de lit Méditerranée ; 2° un plan de l'isthme
sur lequel est indiquée la position de ces différents forages ;
3° les procès-verbaux des travaux de la Commission interna-
tionale d'ingénieurs, où se trouvent (page 25) les résultats de
l'exploration qu'elle a faite dans l'isthme entier; 40 enfin le
profil en long du canal projeté de Suez à Péluse.
» Je dois faire observer que le nombre des sondages avait
été fixé à 21 ; il a été plus tard réduit à 19, ce qui explique
l'absence des sondages 12 et 13.
» Quoique le voyage de la Commission internationale eût
urtout pour but de vérifier le tracé du canal maritime entre
la mer Rouge et la Méditerranée, j'ai pensé qu'il était bon de
ne pas laisser perdre une occasion aussi précieuse pour la
science. La géologie de ces pays, si elle n'est pas tout à fait
ignorée, est certainement peu connue. Elle paraît cependant
curieuse; et j'espère que les échantillons que je vous transmets
contribueront à la faire connaître davantage. Il est assez fa-
cile, même dans ces solitudes, de recueillir les matériaux qui
sont à la surface du sol; mais la composition du sous-sol est
bien moins accessible. Plus tard, quand les travaux du grand
canal seront en pleine activité, j'aurai soin que l'on conserve
avec vigilance tout ce que les déblais pourront faire décou-
vrir. Mais en attendant, je n'ai pas voulu laisser perdre les
renseignements réels qu'on a déjà pu recueillir, et je désire
que cette communication soit de nature à intéresser l'Aca-
démie.
» Je suis heureux, Monsieur, de les lui transmettre par
l'intermédiaire du plus savant des géologues de notre temps.
Agréez, etc. »
Cette lettre a été insérée dans le Compte rendu de
l'Académie des sciences, séance du 16 juin 1856, avec
un rapport de M. Renaud, inspecteur général des Ponts
et chaussées, et membre de la Commission internatio-
nale. Nous donnerons ce rapport, ainsi que celui de
la commission chargée par l'Académie d'examiner les
échantillons.
ERNEST DESPLACES.
OBSERVATIONS DE MARÉES.
Comme suite à la communication géologique qui a
été faite récemment à l'Académie des sciences, on lui
soumettra prochainement les observations de marées
qui ont été exécutées pour les besoins de l'entreprise à
Suez et à Péluse. Ces travaux spéciaux sont de divers
ordres, et l'on peut en voir l'énumération dans le dis-
cours que nous donnons plus haut. Ces observations ont
été recueillies pendant deux lunaisons consécutives à
Suez, par les ordres de la Commission internationale.
Comme il n'y a pas d'heure de port dans la Méditer-
ranée, il n'était pas indispensable d'y faire des observa-
tions simultanées. Mais celles qui y ont été faites n'en
ont pas moins leur prix.
Aux observations sont joints les savants calculs qu'en
a tirés M. Lieussou, ingénieur hydrographe de la ma-
rine et membre de la Commission internationale. Ces
calculs sont dressés en vue des diverses hypothèses ou
l'on peut se placer pour apprécier le régime des eaux
dans le canal des Deux-Mers. Dans une première dispo-
sition, le canal est sans berges pour la traversée des
Lacs Amers ; dans une seconde disposition, le canal a
des berges, etc., etc.
Nous donnerons plus tard à nos lecteurs un résume
de ces travaux, qui, dans leurs généralités, sont faits
pour les intéresser ; car ils touchent aux points les plus
essentiels de l'exécution.
ERNEST DESPLACES.
MÉMOIRE DE M. DE NEGRELLI.
On lit dans le Handelsblad d'Amsterdam, 27 juin
1856:
« M. le chevalier de Negrelli, membre de la Commission
internationale de Suez, a publié à Vienne un écrit dans lequel
il constate le résultat de ses observations pendant son der"
nier voyage en Egypte. Il y démontre, d'après des principes
géologiques, que les deux mers, séparées par l'isthme, ont
été réunies autrefois, et que par conséquent le projet de IL
Commission de Suez n'a d'autre but que de rendre la dé-
pression de l'isthme à son ancien domaine, et d'écarter, avec
les ressources de la science moderne, les obstacles naturels qui
se sont accumulés pendant des siècles. »
Nous espérons pouvoir publier prochainement le tra-
vail de notre savant collaborateur, qui viendra se joindre
heureusement à celui de son collègue, M. Renaud.
ERNEST DESPLACES.
LA VÉRITÉ SUR LA MER ROUGE.
On se rappelle que la Revue d'Édimbourg avait élevé
contre l'utilité du percement de l'isthme de Suez une ob-
jection formidable : «Vous auriez beau ouvrir l'isthme,
55 disait-elle, votre canal serait parfaitement vain : la
55 navigation de la mer Rouge est à peu près imprati-
55 cable aux navires à voiles. Ces navires ne passeront
55 pas dans votre canal, par crainte de cette mer inhos-
55 pitalière où ils n'osent aujourd'hui s'aventurer. 55 L'ob-
jection était grave, si elle eût été aussi vraie qu'elle était
spécieuse. On avait répondu à la Revue d'Èdimbourg en
lui citant Horsburg, Moresby, Wellsled, Rogers, dont
l'autorité en fait de marine valait mieux que celle de
saint Jérôme, qu'elle invoquait assez singulièrement.
La réfutation avait paru péremptoire; mais en voici
une bien autrement décisive : c'est celle des marins ex-
périmentés qui étaient membres de la Commission inter-
nationale.
Dans la sixième séance, le 25 juin dernier, la ques-
tion de la navigation dans la mer Rouge a été traitée
par M. le contre-amiral Rigault de Genouilly, par
série d'échantillons qui proviennent des sondages exécutés
dans l'isthme de Suez par ordre de S. A. le vice-roi d'Égypte.
Ces sondages avaient pour but de reconnaître la nature des
terrains dans lesquels devra être creusé, entre Suez et Péluse,
le canal de jonction des deux mers.
Je joins à cet envoi : 1° un cahier donnant pour chaque
forage l'épaisseur des couches traversées et leur niveau rela-
tivement à celui de lit Méditerranée ; 2° un plan de l'isthme
sur lequel est indiquée la position de ces différents forages ;
3° les procès-verbaux des travaux de la Commission interna-
tionale d'ingénieurs, où se trouvent (page 25) les résultats de
l'exploration qu'elle a faite dans l'isthme entier; 40 enfin le
profil en long du canal projeté de Suez à Péluse.
» Je dois faire observer que le nombre des sondages avait
été fixé à 21 ; il a été plus tard réduit à 19, ce qui explique
l'absence des sondages 12 et 13.
» Quoique le voyage de la Commission internationale eût
urtout pour but de vérifier le tracé du canal maritime entre
la mer Rouge et la Méditerranée, j'ai pensé qu'il était bon de
ne pas laisser perdre une occasion aussi précieuse pour la
science. La géologie de ces pays, si elle n'est pas tout à fait
ignorée, est certainement peu connue. Elle paraît cependant
curieuse; et j'espère que les échantillons que je vous transmets
contribueront à la faire connaître davantage. Il est assez fa-
cile, même dans ces solitudes, de recueillir les matériaux qui
sont à la surface du sol; mais la composition du sous-sol est
bien moins accessible. Plus tard, quand les travaux du grand
canal seront en pleine activité, j'aurai soin que l'on conserve
avec vigilance tout ce que les déblais pourront faire décou-
vrir. Mais en attendant, je n'ai pas voulu laisser perdre les
renseignements réels qu'on a déjà pu recueillir, et je désire
que cette communication soit de nature à intéresser l'Aca-
démie.
» Je suis heureux, Monsieur, de les lui transmettre par
l'intermédiaire du plus savant des géologues de notre temps.
Agréez, etc. »
Cette lettre a été insérée dans le Compte rendu de
l'Académie des sciences, séance du 16 juin 1856, avec
un rapport de M. Renaud, inspecteur général des Ponts
et chaussées, et membre de la Commission internatio-
nale. Nous donnerons ce rapport, ainsi que celui de
la commission chargée par l'Académie d'examiner les
échantillons.
ERNEST DESPLACES.
OBSERVATIONS DE MARÉES.
Comme suite à la communication géologique qui a
été faite récemment à l'Académie des sciences, on lui
soumettra prochainement les observations de marées
qui ont été exécutées pour les besoins de l'entreprise à
Suez et à Péluse. Ces travaux spéciaux sont de divers
ordres, et l'on peut en voir l'énumération dans le dis-
cours que nous donnons plus haut. Ces observations ont
été recueillies pendant deux lunaisons consécutives à
Suez, par les ordres de la Commission internationale.
Comme il n'y a pas d'heure de port dans la Méditer-
ranée, il n'était pas indispensable d'y faire des observa-
tions simultanées. Mais celles qui y ont été faites n'en
ont pas moins leur prix.
Aux observations sont joints les savants calculs qu'en
a tirés M. Lieussou, ingénieur hydrographe de la ma-
rine et membre de la Commission internationale. Ces
calculs sont dressés en vue des diverses hypothèses ou
l'on peut se placer pour apprécier le régime des eaux
dans le canal des Deux-Mers. Dans une première dispo-
sition, le canal est sans berges pour la traversée des
Lacs Amers ; dans une seconde disposition, le canal a
des berges, etc., etc.
Nous donnerons plus tard à nos lecteurs un résume
de ces travaux, qui, dans leurs généralités, sont faits
pour les intéresser ; car ils touchent aux points les plus
essentiels de l'exécution.
ERNEST DESPLACES.
MÉMOIRE DE M. DE NEGRELLI.
On lit dans le Handelsblad d'Amsterdam, 27 juin
1856:
« M. le chevalier de Negrelli, membre de la Commission
internationale de Suez, a publié à Vienne un écrit dans lequel
il constate le résultat de ses observations pendant son der"
nier voyage en Egypte. Il y démontre, d'après des principes
géologiques, que les deux mers, séparées par l'isthme, ont
été réunies autrefois, et que par conséquent le projet de IL
Commission de Suez n'a d'autre but que de rendre la dé-
pression de l'isthme à son ancien domaine, et d'écarter, avec
les ressources de la science moderne, les obstacles naturels qui
se sont accumulés pendant des siècles. »
Nous espérons pouvoir publier prochainement le tra-
vail de notre savant collaborateur, qui viendra se joindre
heureusement à celui de son collègue, M. Renaud.
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LA VÉRITÉ SUR LA MER ROUGE.
On se rappelle que la Revue d'Édimbourg avait élevé
contre l'utilité du percement de l'isthme de Suez une ob-
jection formidable : «Vous auriez beau ouvrir l'isthme,
55 disait-elle, votre canal serait parfaitement vain : la
55 navigation de la mer Rouge est à peu près imprati-
55 cable aux navires à voiles. Ces navires ne passeront
55 pas dans votre canal, par crainte de cette mer inhos-
55 pitalière où ils n'osent aujourd'hui s'aventurer. 55 L'ob-
jection était grave, si elle eût été aussi vraie qu'elle était
spécieuse. On avait répondu à la Revue d'Èdimbourg en
lui citant Horsburg, Moresby, Wellsled, Rogers, dont
l'autorité en fait de marine valait mieux que celle de
saint Jérôme, qu'elle invoquait assez singulièrement.
La réfutation avait paru péremptoire; mais en voici
une bien autrement décisive : c'est celle des marins ex-
périmentés qui étaient membres de la Commission inter-
nationale.
Dans la sixième séance, le 25 juin dernier, la ques-
tion de la navigation dans la mer Rouge a été traitée
par M. le contre-amiral Rigault de Genouilly, par
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