Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-07-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 juillet 1856 10 juillet 1856
Description : 1856/07/10 (A1,N2). 1856/07/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202047q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
32 L'ISTHME DE SUEZ,
» nuel est payé, égal à l'intérêt d'un large capital, pour rac-
» courcir la route entre Southampton et l'Inde, au moyen
« d'un service de poste par la vapeur.
» Un canal maritime à travers l'isthme de Suez, sur une
» échelle suffisante pour recevoir les steamers de la Compa-
» gnie péninsulaire et orientale, procurerait une économie de
» temps de près de moitié pour le transport de la marchan-
» dise, et en argent pour fret et intérêt une économie dont le
» montant serait difficile à évaluer.
» La réussite d'un canal qui donnerait la possibilité d'en-
» voyer de l'Inde une balle de soie écrue ou un ballot d'in-
» digo, et d'Australie une caisse de poudre d'or ou une balle
» de laine par la plus courte voie sans rompre charge, amè-
» nerait plus de soie, d'or et de laine en Angleterre que dans
» aucun autre pays. Il remplirait d'autant la poche des expor-
» tateurs et des importateurs; et quoique d'autres nations
» dussent sans doute profiter de la route abrégée, et quoique
» Trieste dût tirer avantage de sa position, tout juste comme un
» homme qui, tenant un hôtel, bénéficie de l'ouverture d'un
» chemin de fer aboutissant à sa porte, le plus gros bénéfice
» irait encore à ceux qui font les plus grosses affaires. Aussi
» longtemps que l'Angleterre possédera ses avantages actuels
» en mines, en manufactures, en facilité de communications in-
n térieures, en population maritime nombreuse et exercée,
» en spéculateurs entreprenants, en capitaux abondants, et
r, par conséquent tant qu'elle aura le pouvoir de faire des
» avances aux producteurs et des crédits aux consommateurs,
» tout changement qui rendra plus faciles les communications,
» soit de mer soit de terre, lui présentera plus d'avantage qu'à
» toute autre nation.
» Tout l'avenir de l'entreprise dépend du rapport des ingé-
» nieurs. Il y a des noms parmi nos ingénieurs qui font auto-
» rité pour nos capitalistes. Si deux ou trois ingénieurs anglais
» et français du premier ordre présentent un rapport favora-
» ble, c'est-à-dire affirment que l'ouvrage peut être effective-
» ment exécuté, et fonctionner pendant une période raisonna-
» blé, s'il est prouvé que le capital nécessaire rapportera un
» suffisant intérêt, il n'y aura pas plus de difficulté à obtenir
» ici des souscripteurs pour une entreprise en Egypte, qu'en
a Italie, dans l'Inde, ou en Amérique. Si toutefois le rapport
» devait être à moitié favorable, s'il concluait que le projet est
» praticable, mais que le bénéfice ne sera pas suffisamment
» rémunératoire, il serait bon alors d'examiner s'il ne serait
» pas digne des principales puissances européennes de s'unir
» pour exécuter la canalisation, comme une question d'intérêt
» universel, indépendamment du profit.
» Un chemin rapide vers l'Europe est un intérêt spécial
» pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Une route plus
» courte et meilleure est un des éléments qui manquent au
» progrès de la plus florissante des colonies britanniques.
» Nous faisons des vœux pour que M. de Lesseps réussisse
» dans sa grande entreprise. »
Tel est l'esprit de la presse anglaise à l'heure qu'il
est.
En octobre 1852, un grand meeting, convoqué à
Londres sous la présidence d'un des hommes les plus
considérables du commerce britannique, votait à l'una-
nimité cette résolution :
« L'établissement d'une voie de communication sûre,
w rapide et commode par l'Egypte est devenue néces-
» saire à la sécurité et à la bonne administration de notre
» empire indien, à l'extension du commerce de l'Europe
5) avec l'Orient, au progrès industriel et commercial de
« l'Egypte; et il n'est contraire ni aux intérêts ni à la
55 légitime ambition d'aucune puissance. il
En 1855 et 1856, la presse d'Angleterre, on vient de
le voir, s'est montrée fidèle à l'esprit de la déclaration
de 1852. Elle redoutait seulement que l'exécution du
canal maritime ne fût point praticable. La solennelle
décision d'un aréopage scientifique, pris dans l'élite
des ingénieurs de l'Europe, l'a désormais délivrée de ce
dernier scrupule. Aujourd'hui donc, la presse d'Angle-
terre semble entièrement unie à la presse du continent
pour proclamer d'une commune voix que le percement
de l'isthme de Suez est le plus grand des intérêts actuels
de l'Europe, de l'Angleterre, de l'Egypte et de l'Orient-
ERNEST DESPLACES.
Nos souscripteurs trouveront dans les deux volumes
que nous mettons à leur disposition les pièces suivantes.
Dans le premier volume :
1° Exposé ; 2° Mémoire au vice-roi ; 3° Acte de conces-
sion ; 4° Instructions aux ingénieurs; 5° Avant-projet;
60 Lettre à lord Stratford de Redcliffe ; 7° Lettre du
grand vizir à S. A. le vice-roi ; 8° Rapport au vice-roi
et instructions de S. A. ; 9° Opinion de M. Arthur An-
derson ; 10° Opinion du capitaine Vetch; 11° Opinion
de M. David Urquhart ; 12° Article du Moniteur sur les
avantages du tracé direct ; 13° Lettre au Times.
Dans le second volume :
1° Un deuxième exposé de M. Ferd. de Lesseps sur la
situation actuelle de l'affaire; 20 Une notice historique
sur le percement de l'isthme de Suez, par M. Barthé-
lémy Saint-Hilaire ; 3° Les procès-verbaux de la Com-
mission internationale; 4° Un mémoire de M. l'ingénieur
Paleocapa, ministre des travaux publics à Turin; 5° Une
réponse de M. Barthélémy Saint-Hilaire à la Revue dJ E-
dimbourg ; 6° Une note de M. de Chancel sur le mouve-
ment du commerce et de la navigation entre l'Orient et
l'Occident ; 7° L'acte de concession, le cahier des charges
et les statuts de la Compagnie.
AVIS SUR LE PROFIL EN LONG DU CANAL DE SUEZ.
Les personnes qui n'ont pas l'habitude de lire sur les pro-
fils d'ingénieurs pourraient être surprises, d'après la des-
cription qui a été donnée de l'isthme, de rencontrer sur le
plan joint à notre numéro de ce jour, pour nos abonnés, des
hauteurs et des dépressions de terrain qui paraissent considé-
rables. Mais si on se reporte à l'échelle qui a servi pour ré-
duire ce dessin, on remarquera que l'on a augmenté les
hauteurs de cinq cents fois par rapport aux longueurs. Cette
disposition, qu'on donne d'ordinaire aux plans de ce genre, a
précisément pour but de faire sentir plus nettement les faibles
mouvements du terrain, qui sans cette disposition eussent été
difficilement appréciés.
Nos abonnés auront à tenir compte de cette observation,
lorsqu'ils examineront le plan qui leur est distribué.
ERNEST DESPLACES.
Le GérantERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPOGRAPHIE DE HENRI PLON, IMPRIMEUR DE L'EMPEREUR, RUE GARANCIÈRE, 8.
» nuel est payé, égal à l'intérêt d'un large capital, pour rac-
» courcir la route entre Southampton et l'Inde, au moyen
« d'un service de poste par la vapeur.
» Un canal maritime à travers l'isthme de Suez, sur une
» échelle suffisante pour recevoir les steamers de la Compa-
» gnie péninsulaire et orientale, procurerait une économie de
» temps de près de moitié pour le transport de la marchan-
» dise, et en argent pour fret et intérêt une économie dont le
» montant serait difficile à évaluer.
» La réussite d'un canal qui donnerait la possibilité d'en-
» voyer de l'Inde une balle de soie écrue ou un ballot d'in-
» digo, et d'Australie une caisse de poudre d'or ou une balle
» de laine par la plus courte voie sans rompre charge, amè-
» nerait plus de soie, d'or et de laine en Angleterre que dans
» aucun autre pays. Il remplirait d'autant la poche des expor-
» tateurs et des importateurs; et quoique d'autres nations
» dussent sans doute profiter de la route abrégée, et quoique
» Trieste dût tirer avantage de sa position, tout juste comme un
» homme qui, tenant un hôtel, bénéficie de l'ouverture d'un
» chemin de fer aboutissant à sa porte, le plus gros bénéfice
» irait encore à ceux qui font les plus grosses affaires. Aussi
» longtemps que l'Angleterre possédera ses avantages actuels
» en mines, en manufactures, en facilité de communications in-
n térieures, en population maritime nombreuse et exercée,
» en spéculateurs entreprenants, en capitaux abondants, et
r, par conséquent tant qu'elle aura le pouvoir de faire des
» avances aux producteurs et des crédits aux consommateurs,
» tout changement qui rendra plus faciles les communications,
» soit de mer soit de terre, lui présentera plus d'avantage qu'à
» toute autre nation.
» Tout l'avenir de l'entreprise dépend du rapport des ingé-
» nieurs. Il y a des noms parmi nos ingénieurs qui font auto-
» rité pour nos capitalistes. Si deux ou trois ingénieurs anglais
» et français du premier ordre présentent un rapport favora-
» ble, c'est-à-dire affirment que l'ouvrage peut être effective-
» ment exécuté, et fonctionner pendant une période raisonna-
» blé, s'il est prouvé que le capital nécessaire rapportera un
» suffisant intérêt, il n'y aura pas plus de difficulté à obtenir
» ici des souscripteurs pour une entreprise en Egypte, qu'en
a Italie, dans l'Inde, ou en Amérique. Si toutefois le rapport
» devait être à moitié favorable, s'il concluait que le projet est
» praticable, mais que le bénéfice ne sera pas suffisamment
» rémunératoire, il serait bon alors d'examiner s'il ne serait
» pas digne des principales puissances européennes de s'unir
» pour exécuter la canalisation, comme une question d'intérêt
» universel, indépendamment du profit.
» Un chemin rapide vers l'Europe est un intérêt spécial
» pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Une route plus
» courte et meilleure est un des éléments qui manquent au
» progrès de la plus florissante des colonies britanniques.
» Nous faisons des vœux pour que M. de Lesseps réussisse
» dans sa grande entreprise. »
Tel est l'esprit de la presse anglaise à l'heure qu'il
est.
En octobre 1852, un grand meeting, convoqué à
Londres sous la présidence d'un des hommes les plus
considérables du commerce britannique, votait à l'una-
nimité cette résolution :
« L'établissement d'une voie de communication sûre,
w rapide et commode par l'Egypte est devenue néces-
» saire à la sécurité et à la bonne administration de notre
» empire indien, à l'extension du commerce de l'Europe
5) avec l'Orient, au progrès industriel et commercial de
« l'Egypte; et il n'est contraire ni aux intérêts ni à la
55 légitime ambition d'aucune puissance. il
En 1855 et 1856, la presse d'Angleterre, on vient de
le voir, s'est montrée fidèle à l'esprit de la déclaration
de 1852. Elle redoutait seulement que l'exécution du
canal maritime ne fût point praticable. La solennelle
décision d'un aréopage scientifique, pris dans l'élite
des ingénieurs de l'Europe, l'a désormais délivrée de ce
dernier scrupule. Aujourd'hui donc, la presse d'Angle-
terre semble entièrement unie à la presse du continent
pour proclamer d'une commune voix que le percement
de l'isthme de Suez est le plus grand des intérêts actuels
de l'Europe, de l'Angleterre, de l'Egypte et de l'Orient-
ERNEST DESPLACES.
Nos souscripteurs trouveront dans les deux volumes
que nous mettons à leur disposition les pièces suivantes.
Dans le premier volume :
1° Exposé ; 2° Mémoire au vice-roi ; 3° Acte de conces-
sion ; 4° Instructions aux ingénieurs; 5° Avant-projet;
60 Lettre à lord Stratford de Redcliffe ; 7° Lettre du
grand vizir à S. A. le vice-roi ; 8° Rapport au vice-roi
et instructions de S. A. ; 9° Opinion de M. Arthur An-
derson ; 10° Opinion du capitaine Vetch; 11° Opinion
de M. David Urquhart ; 12° Article du Moniteur sur les
avantages du tracé direct ; 13° Lettre au Times.
Dans le second volume :
1° Un deuxième exposé de M. Ferd. de Lesseps sur la
situation actuelle de l'affaire; 20 Une notice historique
sur le percement de l'isthme de Suez, par M. Barthé-
lémy Saint-Hilaire ; 3° Les procès-verbaux de la Com-
mission internationale; 4° Un mémoire de M. l'ingénieur
Paleocapa, ministre des travaux publics à Turin; 5° Une
réponse de M. Barthélémy Saint-Hilaire à la Revue dJ E-
dimbourg ; 6° Une note de M. de Chancel sur le mouve-
ment du commerce et de la navigation entre l'Orient et
l'Occident ; 7° L'acte de concession, le cahier des charges
et les statuts de la Compagnie.
AVIS SUR LE PROFIL EN LONG DU CANAL DE SUEZ.
Les personnes qui n'ont pas l'habitude de lire sur les pro-
fils d'ingénieurs pourraient être surprises, d'après la des-
cription qui a été donnée de l'isthme, de rencontrer sur le
plan joint à notre numéro de ce jour, pour nos abonnés, des
hauteurs et des dépressions de terrain qui paraissent considé-
rables. Mais si on se reporte à l'échelle qui a servi pour ré-
duire ce dessin, on remarquera que l'on a augmenté les
hauteurs de cinq cents fois par rapport aux longueurs. Cette
disposition, qu'on donne d'ordinaire aux plans de ce genre, a
précisément pour but de faire sentir plus nettement les faibles
mouvements du terrain, qui sans cette disposition eussent été
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