Presse et revues
26 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1856 25 juin 1856
Description : 1856/06/25 (A1,N1). 1856/06/25 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 5
A
cuments accessoires sur des questions analogues et rela-
tives au régime des eaux et des sables sur les côtes de
diverses mers, notes de tout genre sur les prix des ma-
tériaux , les moyens de se les procurer, les avant-mé-
trés, etc., etc.
La sous-Commission s'est assemblée plusieurs heures
par jour, et de ses travaux est sorti un ensemble de
questions qui comprennent la totalité du projet. Ce sera
le cadre facultatif des délibérations générales, qui répa-
reront d'ailleurs toutes les lacunes, si par hasard il en
avait été commis. On remarquera que les quatre ingé-
nieurs composant la sous-Commission, étant tous allés
en Egypte, ont vu les lieux, et les ont examinés sous
tous les aspects qui peuvent se rapporter au percement
de l'isthme.
M. Ferdinand de Lesseps a ouvert la séance en rap-
pelant dans un exposé succinct le point précis où sont
parvenues les études du percement de l'isthme, et en
déposant entre les mains de la Commission tous les do-
cuments qu'elle a rassemblés eljërmême dans son explo-
ration, ou qu'elle a fait rassembler depuis lors; selon les
vues qui lui étaient propres. Nous donnerons dans un
prochain .numéro cette communication de M. de Les-
seps, qui, faite dans cette circonstance, est comme une
des pièces officielles de la discussion.
Après le discours de M. de Lesseps, M. Conrad, qui
avait présidé la Commission en Egypte, a pris la parole
au nom de la sous-Commission, et il a présenté à la
réunion générale la série des questions qu'il avait étu-
diées à l'avance, de concert avec ses trois collègues.
Comme nous donnerons plus tard ce travail de la Com-
mission, ainsi que toutes les autres pièces, nous nous
bornons aujourd'hui à indiquer les questions principales
qu'il touche. Ce sont celles de l'alimentation du canal
des Deux-Mers, celles -rles barrages éclusés à Suez et à
Péluse, celle de l'endiguement des Lacs Amers, celles de
la direction, de la profondeur et de la largeur du canal.
Sur chacune de ces questions, les commissaires qui sont
allés en Egypte ont pu se faire une conviction person-
nelle , et ils veulent soumettre à l'appréciation de leurs
collègues les motifs sur lesquels ils ont fondé cette con-
viction. On sent que divers systèmes peuvent être en
présence sur tous ces points si graves. Ainsi, le canal
peut être alimenté par les eaux douces du Nil, ou par
l'eau de mer ; il peut être un simple Bosphore librement
ouvert à ses deux extrémités ; ou il peut être fermé à l'une
et à l'autre par des barrages éclusés; il peut être endi-
gué dans le passage des Lacs Amers ; ou bien on peut
laisser la navigation tout à fait libre dans ces lacs que
l'eau de la mer viendrait remplir. Le canal peut avoir
8 ou 10 mètres de profondeur; il peut avoir 80 ou 100
mètres de large, etc. Enfin les cinq membres de la
Commission qui ont fait le voyage d'Egypte se sont pro-
noncés à l'unanimité contre le tracé indirect qui condui-
sit le canal d'Alexandrie au Caire, du Caire à l'Ouadée-
Toumilat, et de 1 Ouadée-Toumiïat à Suez. Leur déci-
sion repose sur les arguments les plus péremptoires
9u'ils soumettront à la science-et à l'impartialité de leurs
collègues. 1 * ;
Telles sont en général les questions préliminaires que
la sous-Commission a cru devoir fixer à l'avance.
Après que la lecture en a été faite par M. Conrad, la
Commission internationale a commencé ses délibéra-
tions. Nous y reviendrons avec amples détails dès
qu'elles seront terminées.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
RAPPORT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans la séance du lundi 16 juin dernier, l'Académie a
reçu les échantillons des forages exécutés dans l'isthme de
Suez. L'illustre M. Elie de Beaumont, l'un des secrétaires
perpétuels de l'Académie, a présenté ces échantillons au nom
de M. Ferdinand de Lesseps, avec un rapport de M. Renaud.
L'Académie a nommé, pour examiner ces diverses communi-
cations, une commission composée de MM. Cordier, Charles
Dupin, Elie de Beaumont, Dufrénoy et de l'Amiral Du Petit-
Thouars. Nous comptons revenir sur ce sujet..
ERNEST DESPLACES.
ORGANISATION FINANCIÈRE.
Voici en quelques mots, et indépendamment des Sta-
tuts, ou l'on trouvera tous les détails nécessaires, quelle
est la constitution financière qu'on doit donner à la Com-
pagnie universelle du canal de Suez.
Le capital de 200 millions sera réparti entre les di-
verses nations qui ont un intérêt proportionnel dans
l'achèvement de cett, grande entreprise. A l'Empire ot-
toman, par exemple, seraient attribués 50 millions; à,
l'Angleterre, 40 millions; à la France, 40 millions ; à
l'Autriche, 25 millions. C'est déjà plus des trois quarts
du capital; et cependant ce n'est rien pour chacune de
ces grandes nations. Le reste serait distribué entre les
autres peuples : Russie, Allemagne, Hollande, Italie,
Espagne, Portugal, Villes hanséatiques, États-Unis, etc.
Tel est le projet actuel de répartition. Mais on sent
que cette repartition n'est pas absolument invariable, et
qu'elle pourra, quand on constituera définitivement la
Société, changer selon les demandes plus ou moins em-
pressées, plus ou moins abondantes, attendu que l'en-
semble des souscriptions dans les divers pays dépasse
déjà la somme totale de 200 millions de francs.
On sait, d'un autre côté, que les revenus estimatifs du
canal, tels qu'ils sont portés à l'Avant-projet des ingé-
nieurs de S. A. le vice-roi, se montent à 40 millions,
sans parler de l'augmentation certaine qu'amènera la
facilité plus grande des communications, une fois que
le canal sera ouvert. On calcule qu'il y passera d'abord
3 millions de tonneaux, qui formeront à peu près la
moitié du trafic total des Indes et de l'Asie avec le reste
du monde.
Telles sont les évaluations générales qui peuvent éclai-
rer cette grandé question. Dans les pays et chez les peu-
ples où elle n'inspirera pas la confiance qu'elle inspire à
A
cuments accessoires sur des questions analogues et rela-
tives au régime des eaux et des sables sur les côtes de
diverses mers, notes de tout genre sur les prix des ma-
tériaux , les moyens de se les procurer, les avant-mé-
trés, etc., etc.
La sous-Commission s'est assemblée plusieurs heures
par jour, et de ses travaux est sorti un ensemble de
questions qui comprennent la totalité du projet. Ce sera
le cadre facultatif des délibérations générales, qui répa-
reront d'ailleurs toutes les lacunes, si par hasard il en
avait été commis. On remarquera que les quatre ingé-
nieurs composant la sous-Commission, étant tous allés
en Egypte, ont vu les lieux, et les ont examinés sous
tous les aspects qui peuvent se rapporter au percement
de l'isthme.
M. Ferdinand de Lesseps a ouvert la séance en rap-
pelant dans un exposé succinct le point précis où sont
parvenues les études du percement de l'isthme, et en
déposant entre les mains de la Commission tous les do-
cuments qu'elle a rassemblés eljërmême dans son explo-
ration, ou qu'elle a fait rassembler depuis lors; selon les
vues qui lui étaient propres. Nous donnerons dans un
prochain .numéro cette communication de M. de Les-
seps, qui, faite dans cette circonstance, est comme une
des pièces officielles de la discussion.
Après le discours de M. de Lesseps, M. Conrad, qui
avait présidé la Commission en Egypte, a pris la parole
au nom de la sous-Commission, et il a présenté à la
réunion générale la série des questions qu'il avait étu-
diées à l'avance, de concert avec ses trois collègues.
Comme nous donnerons plus tard ce travail de la Com-
mission, ainsi que toutes les autres pièces, nous nous
bornons aujourd'hui à indiquer les questions principales
qu'il touche. Ce sont celles de l'alimentation du canal
des Deux-Mers, celles -rles barrages éclusés à Suez et à
Péluse, celle de l'endiguement des Lacs Amers, celles de
la direction, de la profondeur et de la largeur du canal.
Sur chacune de ces questions, les commissaires qui sont
allés en Egypte ont pu se faire une conviction person-
nelle , et ils veulent soumettre à l'appréciation de leurs
collègues les motifs sur lesquels ils ont fondé cette con-
viction. On sent que divers systèmes peuvent être en
présence sur tous ces points si graves. Ainsi, le canal
peut être alimenté par les eaux douces du Nil, ou par
l'eau de mer ; il peut être un simple Bosphore librement
ouvert à ses deux extrémités ; ou il peut être fermé à l'une
et à l'autre par des barrages éclusés; il peut être endi-
gué dans le passage des Lacs Amers ; ou bien on peut
laisser la navigation tout à fait libre dans ces lacs que
l'eau de la mer viendrait remplir. Le canal peut avoir
8 ou 10 mètres de profondeur; il peut avoir 80 ou 100
mètres de large, etc. Enfin les cinq membres de la
Commission qui ont fait le voyage d'Egypte se sont pro-
noncés à l'unanimité contre le tracé indirect qui condui-
sit le canal d'Alexandrie au Caire, du Caire à l'Ouadée-
Toumilat, et de 1 Ouadée-Toumiïat à Suez. Leur déci-
sion repose sur les arguments les plus péremptoires
9u'ils soumettront à la science-et à l'impartialité de leurs
collègues. 1 * ;
Telles sont en général les questions préliminaires que
la sous-Commission a cru devoir fixer à l'avance.
Après que la lecture en a été faite par M. Conrad, la
Commission internationale a commencé ses délibéra-
tions. Nous y reviendrons avec amples détails dès
qu'elles seront terminées.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
RAPPORT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
Dans la séance du lundi 16 juin dernier, l'Académie a
reçu les échantillons des forages exécutés dans l'isthme de
Suez. L'illustre M. Elie de Beaumont, l'un des secrétaires
perpétuels de l'Académie, a présenté ces échantillons au nom
de M. Ferdinand de Lesseps, avec un rapport de M. Renaud.
L'Académie a nommé, pour examiner ces diverses communi-
cations, une commission composée de MM. Cordier, Charles
Dupin, Elie de Beaumont, Dufrénoy et de l'Amiral Du Petit-
Thouars. Nous comptons revenir sur ce sujet..
ERNEST DESPLACES.
ORGANISATION FINANCIÈRE.
Voici en quelques mots, et indépendamment des Sta-
tuts, ou l'on trouvera tous les détails nécessaires, quelle
est la constitution financière qu'on doit donner à la Com-
pagnie universelle du canal de Suez.
Le capital de 200 millions sera réparti entre les di-
verses nations qui ont un intérêt proportionnel dans
l'achèvement de cett, grande entreprise. A l'Empire ot-
toman, par exemple, seraient attribués 50 millions; à,
l'Angleterre, 40 millions; à la France, 40 millions ; à
l'Autriche, 25 millions. C'est déjà plus des trois quarts
du capital; et cependant ce n'est rien pour chacune de
ces grandes nations. Le reste serait distribué entre les
autres peuples : Russie, Allemagne, Hollande, Italie,
Espagne, Portugal, Villes hanséatiques, États-Unis, etc.
Tel est le projet actuel de répartition. Mais on sent
que cette repartition n'est pas absolument invariable, et
qu'elle pourra, quand on constituera définitivement la
Société, changer selon les demandes plus ou moins em-
pressées, plus ou moins abondantes, attendu que l'en-
semble des souscriptions dans les divers pays dépasse
déjà la somme totale de 200 millions de francs.
On sait, d'un autre côté, que les revenus estimatifs du
canal, tels qu'ils sont portés à l'Avant-projet des ingé-
nieurs de S. A. le vice-roi, se montent à 40 millions,
sans parler de l'augmentation certaine qu'amènera la
facilité plus grande des communications, une fois que
le canal sera ouvert. On calcule qu'il y passera d'abord
3 millions de tonneaux, qui formeront à peu près la
moitié du trafic total des Indes et de l'Asie avec le reste
du monde.
Telles sont les évaluations générales qui peuvent éclai-
rer cette grandé question. Dans les pays et chez les peu-
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