Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-06-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 juin 1856 25 juin 1856
Description : 1856/06/25 (A1,N1). 1856/06/25 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020469
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
4 L'ISTHME DE SUEZ,
échantillons en ont été soigneusement recueillis, et ils
ont été soumis à l'Académie des sciences de l'Institut
par notre illustre géologue M. Elie dé Beaumont, se-
crétaire perpétuel, dans la séance du 16 juin.
Pendant les deux premiers jours de marche dans le
désert, la Commission suivit le lit de l'antique canal des
Pharaons, dont les berges ont encore en certains en-
droits jusqu'à 25 pieds de haut, et dont la largeur est
parfois de 40 à 50 mètres. Le 23, elle était au lieu
nommé Scheik Ennedek, sur les bords du lac Timsah.
Se dirigeant alors à l'ouest par l'Ouadée-Toumilat, elle
examinait la vallée où doit passer le canal d'eau douce
qui se rendra du Caire au lac Timsah, et qui de là se
bifurquera sur Péluse et sur Suez. Elle retrouvait dans
l'Ouadée-Toumilat les vestiges du canal deNéCos; et le
25 décembre, elle campait sur les ruines de la ville que
la Bible appelle Rhamsès, et que les Grecs nommaient
Héroopolis. Le 28 décembre, la Commission atteignait
Péluse et les bords de la Méditerranée.
L'examen de l'isthme avait prouvé qu'il n'y avait au-
cune difficulté sérieuse à y creuser le futur canal. Le sol,
qui est partout excellent, est aussi partout à peu près
complétement uni. Les instruments de nivellement y ré-
vèlent cependant à de grands intervalles des ondulations
qui échappent à l'œil nu. Tantôt le sol s'abaisse au-des-
sous du niveau des deux mers, tantôt il s'élève un peu
au-dessus. Le point culminant est à El-Guisr, le seuil du
Sérapéum; et là, sur une étendue très-limitée d'ailleurs,
les déblais pourront avoir 14 ou 15 mètres. Ce n'est rien
pour l'art de l'ingénieur; et, comme le sous-sol est en
général assez compacte, les levées et les berges seront
parfaitement solides sous la seule inclinaison naturelle
des terres. Les prétendus sables mobiles, dont on se fai-
sait une si redoutable idée, n'existent pas; ou, s'ils
existent, leur action est tellement faible que les futurs
travaux n'ont rien à en craindre.
Dans le bassin du lac Timsah, qui communique déjà
naturellement par l'Ouadée-Toumilat avec le Nil, on
pourra faire un port intérieur aussi vaste qu'on le vou-
dra. Ce port servira de point de ravitaillement aux na-
vires; et de plus, il reliera le grand canal maritime au
reste de l'Egypte, au Caire, au Delta, à Alexandrie.
Le 28 décembre, la Commission explorait la rade de
Péluse en tous sens, et elle y demeurait jusqu'au 31. Ce
jour-là, elle montait à bord de la frégate égyptienne le
Nil, pour rentrer dans le port d'Alexandrie le 1er janvier
1856.
L'étude de la rade de Péluse a fait voir qu'elle offrait
presque autant de facilités que celle de Suez. M. La-
rousse, ingénieur hydrographe de la marine, chargé des
sondages, les y a exécutés pendant près d'un mois et
demi, et il a reconnu que les profondeurs de 9 mètres
se trouvaient à 2,300 mètres de la plage, vers la bouche
de Gémileh, sur une longueur de plus de cinq lieues.
Les jetées n'auront donc tout au plus que 2,500 mètres
de long. Les bancs de vase dont on menaçait la naviga-
tion dans la rade de Péluse n'existent pas, et le dépôt du
limon du Nil ne se trouve que dans les grands fonds de
la mer et au delà des profondeurs de 10 mètres. Les
appréhensions qu'on s'est plu à répandre sont parfaite-
ment chimériques.
En rentrant à Alexandrie, la Commission a pu, le
3 janvier 1856, remettre à S. A. le vice-roi un rapport
sommaire sur le résultat général de son exploration.
La science européenne déclare dans ce rapport que le !
canal maritime de Suez à Péluse est d'une exécution fa-
cile, et que le succès en est assuré. La dépense ne dé- .j
passera pas les 200 millions portés dans l'Avant-projet.
Rentrée en Europe avant la fin de janvier, la Commis-
sion internationale s'occupe depuis cette époque de son
ra port définitif. Elle avait demandé aux ingénieurs de
S. A. le vice-roi quelques documents supplémentaires,
entre autres des observations de marées à Suez, des son-
dages dans le lac Menzaleh, où passera le tracé rectifié
du canal, un peu plus à l'ouest, des profils en long et en
travers du canal, etc., etc.
Ces matériaux ont été réunis , comme le désirait la
Commission; et, maintenant qu'elle les possède, elle
pourra se livrer aux derniers travaux qui lui restent à
accomplir. Le monde savant, le monde commercial et le
monde politique sauront bientôt quelles sont ses déci-
sions, et les motifs longuement élaborés sur lesquels
elles seront fondées.
G. LOTHES.
RÉUNION DE LA COMMISSION INTERNATIONALE.
La Commission internationale, composée comme on
vient de le voir dans l'article précédent, s'est réunie'
avant-hier lundi 23 juin. Le jour de la première séance,
indiqué d'abord pour le 24, a été avancé pour satisfaire
quelques convenances particulières.
Plus tard, nous publierons les procès-verbaux de ces
nouvelles séances, où sera définitivement arrêté le devis
de tous les travaux qu'exigera le futur canal. Nous pu-
blierons également le rapport général, dès qu'il sera
rédigé. Ce sera, comme chacun peut le pressentir, une
œuvre considérable, et qui aura dorénavant le plus
grand poids dans toutes les discussions dont notre
grande entreprise pourra être encore l'objet.
Afin de préparer les travaux auxquels la Commission
internationale va se livrer, une sous-Commission s'est
réunie depuis plus d'une semaine. Elle était formée de
MM. Conrad, président, Renaud, Lieussou, et de M. Uou-
gel-Bey, venu d'Egypte pour assister aux délibérations
qui vont avoir lieu, et donner toutes les explications né-
cessaires sur l'Avant-projet, dont il est l'auteur avec
M. Linant-Bey.
Cette sous-Commission a dû coordonner tous les ma-
tériaux recueillis depuis plus de dix-huit mois : sondages
dans les deux rades de Suez et de Péluse, observations
de marées, forages au nombre de 19 dans le parcours
de l'isthme, échantillons de toute nature extraits de ce"
sondages, calculs hydrographiques sur le mouvement
des eaux, plans de l'isthme et des deux rades, profils
en long et en travers du canal projeté, tableau des ni-
vellements de 1846 à 1856, géologie de l'isthme, do-
échantillons en ont été soigneusement recueillis, et ils
ont été soumis à l'Académie des sciences de l'Institut
par notre illustre géologue M. Elie dé Beaumont, se-
crétaire perpétuel, dans la séance du 16 juin.
Pendant les deux premiers jours de marche dans le
désert, la Commission suivit le lit de l'antique canal des
Pharaons, dont les berges ont encore en certains en-
droits jusqu'à 25 pieds de haut, et dont la largeur est
parfois de 40 à 50 mètres. Le 23, elle était au lieu
nommé Scheik Ennedek, sur les bords du lac Timsah.
Se dirigeant alors à l'ouest par l'Ouadée-Toumilat, elle
examinait la vallée où doit passer le canal d'eau douce
qui se rendra du Caire au lac Timsah, et qui de là se
bifurquera sur Péluse et sur Suez. Elle retrouvait dans
l'Ouadée-Toumilat les vestiges du canal deNéCos; et le
25 décembre, elle campait sur les ruines de la ville que
la Bible appelle Rhamsès, et que les Grecs nommaient
Héroopolis. Le 28 décembre, la Commission atteignait
Péluse et les bords de la Méditerranée.
L'examen de l'isthme avait prouvé qu'il n'y avait au-
cune difficulté sérieuse à y creuser le futur canal. Le sol,
qui est partout excellent, est aussi partout à peu près
complétement uni. Les instruments de nivellement y ré-
vèlent cependant à de grands intervalles des ondulations
qui échappent à l'œil nu. Tantôt le sol s'abaisse au-des-
sous du niveau des deux mers, tantôt il s'élève un peu
au-dessus. Le point culminant est à El-Guisr, le seuil du
Sérapéum; et là, sur une étendue très-limitée d'ailleurs,
les déblais pourront avoir 14 ou 15 mètres. Ce n'est rien
pour l'art de l'ingénieur; et, comme le sous-sol est en
général assez compacte, les levées et les berges seront
parfaitement solides sous la seule inclinaison naturelle
des terres. Les prétendus sables mobiles, dont on se fai-
sait une si redoutable idée, n'existent pas; ou, s'ils
existent, leur action est tellement faible que les futurs
travaux n'ont rien à en craindre.
Dans le bassin du lac Timsah, qui communique déjà
naturellement par l'Ouadée-Toumilat avec le Nil, on
pourra faire un port intérieur aussi vaste qu'on le vou-
dra. Ce port servira de point de ravitaillement aux na-
vires; et de plus, il reliera le grand canal maritime au
reste de l'Egypte, au Caire, au Delta, à Alexandrie.
Le 28 décembre, la Commission explorait la rade de
Péluse en tous sens, et elle y demeurait jusqu'au 31. Ce
jour-là, elle montait à bord de la frégate égyptienne le
Nil, pour rentrer dans le port d'Alexandrie le 1er janvier
1856.
L'étude de la rade de Péluse a fait voir qu'elle offrait
presque autant de facilités que celle de Suez. M. La-
rousse, ingénieur hydrographe de la marine, chargé des
sondages, les y a exécutés pendant près d'un mois et
demi, et il a reconnu que les profondeurs de 9 mètres
se trouvaient à 2,300 mètres de la plage, vers la bouche
de Gémileh, sur une longueur de plus de cinq lieues.
Les jetées n'auront donc tout au plus que 2,500 mètres
de long. Les bancs de vase dont on menaçait la naviga-
tion dans la rade de Péluse n'existent pas, et le dépôt du
limon du Nil ne se trouve que dans les grands fonds de
la mer et au delà des profondeurs de 10 mètres. Les
appréhensions qu'on s'est plu à répandre sont parfaite-
ment chimériques.
En rentrant à Alexandrie, la Commission a pu, le
3 janvier 1856, remettre à S. A. le vice-roi un rapport
sommaire sur le résultat général de son exploration.
La science européenne déclare dans ce rapport que le !
canal maritime de Suez à Péluse est d'une exécution fa-
cile, et que le succès en est assuré. La dépense ne dé- .j
passera pas les 200 millions portés dans l'Avant-projet.
Rentrée en Europe avant la fin de janvier, la Commis-
sion internationale s'occupe depuis cette époque de son
ra port définitif. Elle avait demandé aux ingénieurs de
S. A. le vice-roi quelques documents supplémentaires,
entre autres des observations de marées à Suez, des son-
dages dans le lac Menzaleh, où passera le tracé rectifié
du canal, un peu plus à l'ouest, des profils en long et en
travers du canal, etc., etc.
Ces matériaux ont été réunis , comme le désirait la
Commission; et, maintenant qu'elle les possède, elle
pourra se livrer aux derniers travaux qui lui restent à
accomplir. Le monde savant, le monde commercial et le
monde politique sauront bientôt quelles sont ses déci-
sions, et les motifs longuement élaborés sur lesquels
elles seront fondées.
G. LOTHES.
RÉUNION DE LA COMMISSION INTERNATIONALE.
La Commission internationale, composée comme on
vient de le voir dans l'article précédent, s'est réunie'
avant-hier lundi 23 juin. Le jour de la première séance,
indiqué d'abord pour le 24, a été avancé pour satisfaire
quelques convenances particulières.
Plus tard, nous publierons les procès-verbaux de ces
nouvelles séances, où sera définitivement arrêté le devis
de tous les travaux qu'exigera le futur canal. Nous pu-
blierons également le rapport général, dès qu'il sera
rédigé. Ce sera, comme chacun peut le pressentir, une
œuvre considérable, et qui aura dorénavant le plus
grand poids dans toutes les discussions dont notre
grande entreprise pourra être encore l'objet.
Afin de préparer les travaux auxquels la Commission
internationale va se livrer, une sous-Commission s'est
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qui vont avoir lieu, et donner toutes les explications né-
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M. Linant-Bey.
Cette sous-Commission a dû coordonner tous les ma-
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dans les deux rades de Suez et de Péluse, observations
de marées, forages au nombre de 19 dans le parcours
de l'isthme, échantillons de toute nature extraits de ce"
sondages, calculs hydrographiques sur le mouvement
des eaux, plans de l'isthme et des deux rades, profils
en long et en travers du canal projeté, tableau des ni-
vellements de 1846 à 1856, géologie de l'isthme, do-
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