Presse et revues
8 pages
Titre : Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann
Titre : New annals of the construction
Titre : Neue Annalen der Baukunst
Éditeur : V. Dalmont (Paris)
Éditeur : V. DalmontV. Dalmont (Paris)
Éditeur : DunodDunod (Paris)
Éditeur : J. BaudryJ. Baudry (Paris)
Éditeur : C. BérangerC. Béranger (Paris)
Date d'édition : 1858-08-01
Contributeur : Oppermann, Charles Alfred (18..-18.. ; ingénieur des Ponts et chaussées). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32826369p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5529 Nombre total de vues : 5529
Description : 01 août 1858 01 août 1858
Description : 1858/08/01 (T4,N8)-1858/08/31. 1858/08/01 (T4,N8)-1858/08/31.
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56657781
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3528
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
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NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — AOUT 1858.
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quentés. Cette nouvelle installation n'a rencontré aucune difficulté.
Le matériel est respecté partout, et souvent même les indigènes vien-
nent en aide aux surveillants. Les poteaux, alignés sur de longues lignes
droites, offrent un coup d'oeil satisfaisant, et n'ont plus de tendance à
se renverser par la tension des fils; les ravins sont franchis par degrandes
portées, ce qui a permis de réaliser une économie considérable de ma-
tériel et de diminuer les pertes du courant électrique.
"Villes projetées à Mustapha et à Mers-el-HéMr.
On se propose de créer à Mustapha et à Mers-el-Kébir deux grands
centres de population correspondants aux issues du chemin de fer d'Al-
ger à Oran.
Les plans de ces villes futures sont très-élendus et ont été soumis ré-
cemment aux autorités du gouvernement algérien.
TRAVAUX DE L'ÉTRANGER.
Distribution d'eau de Iâvcrpool.
Dans la dernière séance annuelle que la Société des ingénieurs civils
de Londres a tenue en 1857, quelques détails intéressants ont été
donnés sur les travaux exécutés dans les derniers mois de l'année par
M. HAWKSLEY, pour l'approvisionnement de la ville de Liverpool. Ces
travaux consistent dans l'établissement de plusieurs réservoirs fermés,
au nombre desquels il en est deux qui ont des digues de 15 mètres envi-
ron de hauteur, et deux autres dont les digues atteignent jusqu'à SO^.50.
La contenance de ces réservoirs est de 14 millions et demi de mètres
cubes, et l'aménagement en est fait de manière à fournir par jour
180,000 mètres cubes d'eau à la population de Liverpool, et 40,500 mè-
tres cubes aux moulins et usines qui en ont besoin. L'eau est fournie
par-une maîtresse conduite en fonte ayant lm,113 de diamètre et une
longueur de plus de 37 kilomètres.
De grands obstacles ont dû être surmontés pendant la construction,
à cause du peu de consistance des terres sur lesquelles il a fallu établir
les digues les plus importantes, ainsi que d'autres travaux du même
genre. Sur plusieurs points, on a été obligé de creuser à 15, à 18, et
même jusqu'à 21 mètres de profondeur pour établir les fondations de
ces digues. Le prix des travaux, y compris l'achat du terrain et les frais
d'enquêtes locales et parlementaires, s'élève environ à 48,750,000 fr. ;
sur cette somme, on estime que les frais de contestation avec les au-
torités locales ont absorbé-3,750,000 fr.En outre,ilfaut compter l'ac-
quisition des travaux des deux compagnies qui, dans le principe, étaient
chargées d'alimenter Liverpool ; or cette acquisition n'a pas coûté moins
de 11,250,000 fr. Depuis l'origine jusqu'à ce jour, on peut donc évaluer
que l'approvisionnement d'eau pour la ville et ses environs, formant un
ensemble de 500,000 habitants, anécessité une dépense totale de 40 mil-
lions de francs; ce qui fait par tête la somme de 80 fr. environ.
Arsenal de Mare-Island .{Californie).
L'Ile de Mare-Island, ou île de la Jument, est située par 38° 6' de
latitude nord et 122° 12' de longitude ouest, dans la baie de Saint-Paul,
en face de celle de Suison, où vient se jeter le Sacramento, la principale
rivière de la Californie. Les baies de Saint-Paul et de Suison pourraient,
en quelque sorte, être considérées comme la continuation de la baie de
San-Francisco, avec laquelle leurs eaux se mêlent, et qu'il faut traverser
en entier pour les atteindre.
En 1850, le gouvernement fédéral des États-Unis envoya à Mare-Is-
land une commission d'officiers de la marine et du génie militaire,
chargée d'examiner s'il ne serait pas avantageux d'y établir un arsenal
maritime. D'après l'avis de cette commission, mais seulement en 1854,
le congrès en décida la construction, et les travaux commencèrent au
mois d'octobre de la même année. Ils sont aujourd'hui poussés avec la
plus grande activité, et, dans-quelques années, cet arsenal deviendra
probablement un des principaux de l'Union américaine, et sera certai-
nement le plus important de toutes les côtes de l'océan Pacifique.
Lorsqu'il sera complet, le nombre des constructions qu'on doit y éle-
ver sera de quatre-vingts, parmi lesquelles il s'en trouvera une destinée
à la fabrication de toutes sortes de machines. C'est un parallélogramme
rectangle, dont deux des côtés auront chacun 1,160 pieds anglais de
longueur, et les deux autres 700 pieds, le centre formant une vaste
cour au milieu de laquelle sera un grand bassin servant de réservoir.
La partie destinée aux forges est déjà complète et en contient soixante-
quatre qui, toutes, ont des tuyaux de cheminée conduisant, par-dessous
le sol, à une cheminée unique de 124 pieds de hauteur dans laquelle le
tirage s'établit au moyen d'une communication pratiquée avec le tuyau
d'échappement de la machine à vapeur d'une force de 40 chevaux,
destinée à faire mouvoir les tours et tout ce qui s'applique à la fabrica-
tion des appareils moteurs. Au centre de ces forges, et mis en mouve-
ment par cette même machine, est placé un marteau pilon connu sous
le nom de son inventeur, M. NASMYTH; il est du poids de 1,610 livres,
et peut forger les plus grosses pièces.
Il y aura quatre grands magasins, dont deux sont déjà couverts et
presque terminés. Ils auront chacun 400 pieds de longueur sur 55 de
large, et seront de deux étages reposant sur des caves voûtées. Ces ma-
gasins, construits à l'épreuve du feu, sont destinés aux approvisionne-
ments de tout genre, chacun devant avoir sa spécialité. D'autres con-
structions, sur une échelle tout aussi vaste, vont s'élever à côté de
celles-là pour recevoir les armes et les divers ateliers nécessaires dans
un arsenal maritime.
Les quartiers des officiers se composent de treize corps de logis sépa-
rés. La résidence du Commodore commandant, vaste hôtel en briques
et granit, est déjà achevée. De chaque côté, seront en alignement six
fort belles maisons également en briques et granit, dont plusieurs déjà
achevées sont occupées par le personnel de l'établissement. En avant
de ces constructions se trouvent trois esplanades ayant chacune 900 pieds
de long sur 300 de large. Ces grands espaces, parfaitement gazonnés,
sont séparés par des chemins pavés avec de petits morceaux de houille
qui, une fois agglomérés, formeront une masse solide capable d'une
assez longue durée.
Un bassin de construction est déjà bâti ; il a 300 pieds de long sur 150
de large et repose sur une fondation de 4,500 pilotis qui supportent la
maçonnerie. Le fond et les murs sont en granit, dont les assises sont
liées par du béton. Il existe, en outre et déjà en usage, une cale sèche
inclinée portant une sorte de chemin de fer sur lequel on fait monter
et descendre les plus grands vaisseaux au moyen d'un moteur hydrau-
lique. Un bateau à vapeur de la compagnie qui dessert la ligne de Pa-
nama, de 2,000 tonneaux de jauge, ayant à bord 500 tonneaux environ
de marchandises, ainsi que tout son matériel et ses provisions, éprouva,
il y a quelque temps, une avarie au moment où il sortait de la baie de
San-Francisco. Il fut sur-le-champ envoyé à Mare-Island et monté sur
cette cale tel quel, sans que même un seul des six cents passagers ou
un homme de l'équipage ait eu à quitter le navire. En quelques heures
il était réparé, remis à la mer, et reprenait son voyage. Outre le
bassin et la cale sèche il se trouve, au nombre des travaux à exécuter,
un autre immense bassin en granit autour duquel seront huit cales qui
pourront recevoir chacune un vaisseau. Cette partie seule des travaux
est estimée devoir coûter 5 millions de francs.
Le projet comprend aussi une corderie longue de 1,380 pieds sur
45 de large; à l'une des extrémités sera placée une machine à vapeur
dans un bâtiment de 120 pieds sur 70 ; ce qui portera la longueur to-
tale de cette construction à 1,500 pieds.
A.portée de toutes ces constructions, et de manière que les officiers,
marins et ouvriers employés à l'arsenal puissent facilement y arriver,
doit s'élever une chapelle qui aura 100 pieds de long sur 65 de large.
Un quai en granit, déjà commencé, et qui aura plus d'un mille de
longueur du côté qui forme le port et qui se trouve être le plus rap-
proché du continent, dont l'île n'est là séparée que par un bras de mer
d'environ un quart de mille de largeur, facilitera l'embarquement et le
débarquement des plus grands vaisseaux, qui pourront l'approcher et
le toucher sans la moindre difficulté.
A environ un mille de distance loin des principaux bâtiments, et à
l'Est de l'île, se trouve la poudrière, qui est presque entièrement
achevée. Elle a 136 pieds de longueur sur 65 de largeur. Elle est con-
struite en briques et granit et d'une solidité qui la met à l'épreuve des
plus forts projectiles.
La totalité des sommes affectées jusqu'à ce jour à l'établissement de
cet arsenal s'élève à 8,500,000 fr. Les travaux projetés comporteront
une dépense totale évaluée à 15 ou 20 millions de dollars, c'est-à-dire
75 à 100 millions de francs. Bien qu'il doive coûter encore plusieurs
millions de dollars et plusieurs années de travail avant qu'il ne soit
achevé, les Américains sont persuadés, dès ce moment, que cet arsenal
sera le plus grand et le plus complet de ceux que possèdent les États-
Unis, et le plus considérable peut-être du monde entier. Les travaux
sont d'ailleurs poussés avec toute la vigueur que permet la difficulté de
la main-d'oeuvre, dans un pays où la population est restreinte et où les
bons ouvriers manquent souvent.
La situation géographique de Mare-Island paraît des plus avanta-
geuses sous tous les rapports. On n'y peut parvenir de l'océan Pacifique
qu'en entrant dans la baie de San-Francisco par l'étroit passage nommé
Golden Gâte (la porte dorée). Toutes les passes qui y conduisent de
ce point sont sûres, profondes, d'une navigation facile, et, au besoin,
pourraient recevoir de nombreux ouvrages de défense qui les rendraient
presque inabordables. Un cours d'eau qui vient aboutir tout près de
l'arsenal, et qu'on doit y conduire plus tard au moyen d'un aqueduc,
donne assez d'eau pour les besoins du service et l'approvisionnement
des navires. Le port naturel, qui est'formé par Mare-Island et le conti-
nent en face, sur lequel se trouve la petite ville de Vallejo, est assez
étendu pour contenir plus de bâtiments qu'on n'aura jamais l'occasion
NOUVELLES ANNALES DE LA CONSTRUCTION. — AOUT 1858.
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quentés. Cette nouvelle installation n'a rencontré aucune difficulté.
Le matériel est respecté partout, et souvent même les indigènes vien-
nent en aide aux surveillants. Les poteaux, alignés sur de longues lignes
droites, offrent un coup d'oeil satisfaisant, et n'ont plus de tendance à
se renverser par la tension des fils; les ravins sont franchis par degrandes
portées, ce qui a permis de réaliser une économie considérable de ma-
tériel et de diminuer les pertes du courant électrique.
"Villes projetées à Mustapha et à Mers-el-HéMr.
On se propose de créer à Mustapha et à Mers-el-Kébir deux grands
centres de population correspondants aux issues du chemin de fer d'Al-
ger à Oran.
Les plans de ces villes futures sont très-élendus et ont été soumis ré-
cemment aux autorités du gouvernement algérien.
TRAVAUX DE L'ÉTRANGER.
Distribution d'eau de Iâvcrpool.
Dans la dernière séance annuelle que la Société des ingénieurs civils
de Londres a tenue en 1857, quelques détails intéressants ont été
donnés sur les travaux exécutés dans les derniers mois de l'année par
M. HAWKSLEY, pour l'approvisionnement de la ville de Liverpool. Ces
travaux consistent dans l'établissement de plusieurs réservoirs fermés,
au nombre desquels il en est deux qui ont des digues de 15 mètres envi-
ron de hauteur, et deux autres dont les digues atteignent jusqu'à SO^.50.
La contenance de ces réservoirs est de 14 millions et demi de mètres
cubes, et l'aménagement en est fait de manière à fournir par jour
180,000 mètres cubes d'eau à la population de Liverpool, et 40,500 mè-
tres cubes aux moulins et usines qui en ont besoin. L'eau est fournie
par-une maîtresse conduite en fonte ayant lm,113 de diamètre et une
longueur de plus de 37 kilomètres.
De grands obstacles ont dû être surmontés pendant la construction,
à cause du peu de consistance des terres sur lesquelles il a fallu établir
les digues les plus importantes, ainsi que d'autres travaux du même
genre. Sur plusieurs points, on a été obligé de creuser à 15, à 18, et
même jusqu'à 21 mètres de profondeur pour établir les fondations de
ces digues. Le prix des travaux, y compris l'achat du terrain et les frais
d'enquêtes locales et parlementaires, s'élève environ à 48,750,000 fr. ;
sur cette somme, on estime que les frais de contestation avec les au-
torités locales ont absorbé-3,750,000 fr.En outre,ilfaut compter l'ac-
quisition des travaux des deux compagnies qui, dans le principe, étaient
chargées d'alimenter Liverpool ; or cette acquisition n'a pas coûté moins
de 11,250,000 fr. Depuis l'origine jusqu'à ce jour, on peut donc évaluer
que l'approvisionnement d'eau pour la ville et ses environs, formant un
ensemble de 500,000 habitants, anécessité une dépense totale de 40 mil-
lions de francs; ce qui fait par tête la somme de 80 fr. environ.
Arsenal de Mare-Island .{Californie).
L'Ile de Mare-Island, ou île de la Jument, est située par 38° 6' de
latitude nord et 122° 12' de longitude ouest, dans la baie de Saint-Paul,
en face de celle de Suison, où vient se jeter le Sacramento, la principale
rivière de la Californie. Les baies de Saint-Paul et de Suison pourraient,
en quelque sorte, être considérées comme la continuation de la baie de
San-Francisco, avec laquelle leurs eaux se mêlent, et qu'il faut traverser
en entier pour les atteindre.
En 1850, le gouvernement fédéral des États-Unis envoya à Mare-Is-
land une commission d'officiers de la marine et du génie militaire,
chargée d'examiner s'il ne serait pas avantageux d'y établir un arsenal
maritime. D'après l'avis de cette commission, mais seulement en 1854,
le congrès en décida la construction, et les travaux commencèrent au
mois d'octobre de la même année. Ils sont aujourd'hui poussés avec la
plus grande activité, et, dans-quelques années, cet arsenal deviendra
probablement un des principaux de l'Union américaine, et sera certai-
nement le plus important de toutes les côtes de l'océan Pacifique.
Lorsqu'il sera complet, le nombre des constructions qu'on doit y éle-
ver sera de quatre-vingts, parmi lesquelles il s'en trouvera une destinée
à la fabrication de toutes sortes de machines. C'est un parallélogramme
rectangle, dont deux des côtés auront chacun 1,160 pieds anglais de
longueur, et les deux autres 700 pieds, le centre formant une vaste
cour au milieu de laquelle sera un grand bassin servant de réservoir.
La partie destinée aux forges est déjà complète et en contient soixante-
quatre qui, toutes, ont des tuyaux de cheminée conduisant, par-dessous
le sol, à une cheminée unique de 124 pieds de hauteur dans laquelle le
tirage s'établit au moyen d'une communication pratiquée avec le tuyau
d'échappement de la machine à vapeur d'une force de 40 chevaux,
destinée à faire mouvoir les tours et tout ce qui s'applique à la fabrica-
tion des appareils moteurs. Au centre de ces forges, et mis en mouve-
ment par cette même machine, est placé un marteau pilon connu sous
le nom de son inventeur, M. NASMYTH; il est du poids de 1,610 livres,
et peut forger les plus grosses pièces.
Il y aura quatre grands magasins, dont deux sont déjà couverts et
presque terminés. Ils auront chacun 400 pieds de longueur sur 55 de
large, et seront de deux étages reposant sur des caves voûtées. Ces ma-
gasins, construits à l'épreuve du feu, sont destinés aux approvisionne-
ments de tout genre, chacun devant avoir sa spécialité. D'autres con-
structions, sur une échelle tout aussi vaste, vont s'élever à côté de
celles-là pour recevoir les armes et les divers ateliers nécessaires dans
un arsenal maritime.
Les quartiers des officiers se composent de treize corps de logis sépa-
rés. La résidence du Commodore commandant, vaste hôtel en briques
et granit, est déjà achevée. De chaque côté, seront en alignement six
fort belles maisons également en briques et granit, dont plusieurs déjà
achevées sont occupées par le personnel de l'établissement. En avant
de ces constructions se trouvent trois esplanades ayant chacune 900 pieds
de long sur 300 de large. Ces grands espaces, parfaitement gazonnés,
sont séparés par des chemins pavés avec de petits morceaux de houille
qui, une fois agglomérés, formeront une masse solide capable d'une
assez longue durée.
Un bassin de construction est déjà bâti ; il a 300 pieds de long sur 150
de large et repose sur une fondation de 4,500 pilotis qui supportent la
maçonnerie. Le fond et les murs sont en granit, dont les assises sont
liées par du béton. Il existe, en outre et déjà en usage, une cale sèche
inclinée portant une sorte de chemin de fer sur lequel on fait monter
et descendre les plus grands vaisseaux au moyen d'un moteur hydrau-
lique. Un bateau à vapeur de la compagnie qui dessert la ligne de Pa-
nama, de 2,000 tonneaux de jauge, ayant à bord 500 tonneaux environ
de marchandises, ainsi que tout son matériel et ses provisions, éprouva,
il y a quelque temps, une avarie au moment où il sortait de la baie de
San-Francisco. Il fut sur-le-champ envoyé à Mare-Island et monté sur
cette cale tel quel, sans que même un seul des six cents passagers ou
un homme de l'équipage ait eu à quitter le navire. En quelques heures
il était réparé, remis à la mer, et reprenait son voyage. Outre le
bassin et la cale sèche il se trouve, au nombre des travaux à exécuter,
un autre immense bassin en granit autour duquel seront huit cales qui
pourront recevoir chacune un vaisseau. Cette partie seule des travaux
est estimée devoir coûter 5 millions de francs.
Le projet comprend aussi une corderie longue de 1,380 pieds sur
45 de large; à l'une des extrémités sera placée une machine à vapeur
dans un bâtiment de 120 pieds sur 70 ; ce qui portera la longueur to-
tale de cette construction à 1,500 pieds.
A.portée de toutes ces constructions, et de manière que les officiers,
marins et ouvriers employés à l'arsenal puissent facilement y arriver,
doit s'élever une chapelle qui aura 100 pieds de long sur 65 de large.
Un quai en granit, déjà commencé, et qui aura plus d'un mille de
longueur du côté qui forme le port et qui se trouve être le plus rap-
proché du continent, dont l'île n'est là séparée que par un bras de mer
d'environ un quart de mille de largeur, facilitera l'embarquement et le
débarquement des plus grands vaisseaux, qui pourront l'approcher et
le toucher sans la moindre difficulté.
A environ un mille de distance loin des principaux bâtiments, et à
l'Est de l'île, se trouve la poudrière, qui est presque entièrement
achevée. Elle a 136 pieds de longueur sur 65 de largeur. Elle est con-
struite en briques et granit et d'une solidité qui la met à l'épreuve des
plus forts projectiles.
La totalité des sommes affectées jusqu'à ce jour à l'établissement de
cet arsenal s'élève à 8,500,000 fr. Les travaux projetés comporteront
une dépense totale évaluée à 15 ou 20 millions de dollars, c'est-à-dire
75 à 100 millions de francs. Bien qu'il doive coûter encore plusieurs
millions de dollars et plusieurs années de travail avant qu'il ne soit
achevé, les Américains sont persuadés, dès ce moment, que cet arsenal
sera le plus grand et le plus complet de ceux que possèdent les États-
Unis, et le plus considérable peut-être du monde entier. Les travaux
sont d'ailleurs poussés avec toute la vigueur que permet la difficulté de
la main-d'oeuvre, dans un pays où la population est restreinte et où les
bons ouvriers manquent souvent.
La situation géographique de Mare-Island paraît des plus avanta-
geuses sous tous les rapports. On n'y peut parvenir de l'océan Pacifique
qu'en entrant dans la baie de San-Francisco par l'étroit passage nommé
Golden Gâte (la porte dorée). Toutes les passes qui y conduisent de
ce point sont sûres, profondes, d'une navigation facile, et, au besoin,
pourraient recevoir de nombreux ouvrages de défense qui les rendraient
presque inabordables. Un cours d'eau qui vient aboutir tout près de
l'arsenal, et qu'on doit y conduire plus tard au moyen d'un aqueduc,
donne assez d'eau pour les besoins du service et l'approvisionnement
des navires. Le port naturel, qui est'formé par Mare-Island et le conti-
nent en face, sur lequel se trouve la petite ville de Vallejo, est assez
étendu pour contenir plus de bâtiments qu'on n'aura jamais l'occasion
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