Titre : Le Magasin pittoresque / publié... sous la direction de M. Édouard Charton
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1918-03-01
Contributeur : Charton, Édouard (1807-1890). Directeur de publication
Contributeur : Desportes, François. Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32810629m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37695 Nombre total de vues : 37695
Description : 01 mars 1918 01 mars 1918
Description : 1918/03/01 (A86,N3). 1918/03/01 (A86,N3).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5587490c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LE ,M£&&Bm- PITTOHESQiJE
Si un peuple doit conserver t jalousement sa. c
langue, qui sur les lèvres-de sa ■nourrice a coin- '
menée à le charnier et qui plus tard a- augmenté^ .,;■..'
sa joie ou endormi sa douleur dans des chants J
^populaires qui, pareils à un bon vin, ont un goût ■ ]
de. terroir, nous croyons qu'il doit conserver '■
aussi son-costume: c'est celui de ses: ancêtres. On
peuidire sans^exagératioiique le costume breton, !
par exemple, est Un des plus originaux. Malheu-
ireusement,, poussées par on ne sait quelle folie -
de nouveauté, les femmes aiment à remplacer'
leur béguinou leurs cpiffesailées par des chapeaux
de la:ville qui, ne pouvant, tenir sur leur tête, sont
àitout moment sur le point de chavirer et dou-
.- loureusement vacillent à gauche et à droite.
'■ Un autre moyen puissant de relier le présent au
passé est la conservation des vieux monuments, ;
et non pas .seulement ceux du moyen âge qui
déjà par leur beauté artistique se défendent en
quelque sorte contre les mains sacrilèges, mais
ceux qu'on; appelle préhistoriques et qui n'ont
pour les sauver que leur masse énorme,, étrange,
qui confond l'imagination (menhirs, cromlechs,
pierres alignées, allées couvertes..., etc.) Que fait- ■■
on pour sauvegarder ces vestiges des croyances
antiques ? Lesmonuments sont classés et protégés
par l'Etat, et ils ne le sont pas toujours avec une
sagacité prudente. Mais enfin ils sont protégés 1.
Que fait-on pour lés costumes ? Rien.
Que fait-on pour nos vieux idiomes, d'unesève
si originale et si poétique ? Des hommes, animés
d'un beau zèle, encouragent des représentations
théâtrales qui se font sur des tréteaux en plein
vent, à la manière des miracles, des, mystères et
des moralités du: moyen âge. Malheureusement
ces manifestations,, faites en faveurde la tradition
et pour entretenir le feu. sacré po.urla consérvàjion
des vieilles coutumes, sont beaucoup trop rares--
et ne peuvent arrêter le flot, débordant dès barbares
, modernistes.
Mais si on laisse'mourir lentement ce qu'on
appelle avec dédain des patois, les amateurs, de
; bouleversements protègent de tous leurs efforts
.là venue au mondé d'une langue universelle,. ■
monstre enfanté par, des cerveaux purement
: mathématiciens. Cette Ianguevappelée Espéranto,
,: a commencé timidement et a essayé de s'affirmer
par des congrès.internationaux. Le premier avait
;.'■' ' eu lieu en WQ5> et quelques: centaines.d'adeptes
■ ■'-,;- du nouveau langage avaient répondu à l'appel.diu
.; Comité : le résultat était: loin d'être: brillant, mais
' ; depuis les au très.congrès qui ont suivi ontdépassé
toutes lés espérances des novateurs, surtout depuis
L'année 1906, où fut créée -t'Association.. scienti-
fique internationale,. espérantiste. Nous vpulops
être juste, et, avant de formuler: des critiques
sévères, rtiontrer les services que cette langue
aurait pu rendre dans l'armée, la marine et la-
Grbix-Rouge. Certes il eût été bon qu'une société
internationale dé': secours aux blessés et malades
dès, armées pût se servir d'une langue interna^
tionale destinée à-faciliter les secours à donner
'aux malheureux blessés, malades et prisonniers..
Aussi, l'amiraf Beyltea^Ml dit avec raison : « Qn
peut assurer que l'Espéranto et la Groix-Rougë
sont faits l'une pour l'autre. » '>
Iiélas '.ils'en faut que dans eette.'guerre l'Espé-
ranto ait répondu,à l'appel des coeurs généreux
qui le destinaient au soulageïnènt de toutes les
misères. À aucun moment l'Espéranto n'a figure
dans nos rapports de guerre et l'Allemagne,; qui
l'avait tant protégé en temps de paix, pour éla-,
blir ses relations commerciales et les étendre
aux, quatre coins dû globe, l'Allemagnèvdis-je,ar
reniisé cette langue dans le vieux cabinet myslé-
rieuxde son Barbe bleue,, pour ne là ressortir que...
lorsque la paix sera signée. : -
Jusque-là, malheur à ceux de nos prisonniers
qui ne comprennent pas assez vite les gutturales
syllabes des ordres teutonsdonnés par des geôliers ,
bpehes ! ..'"'.■■'
L'Espéranto, à la veille de devenir une langue
universelle dominant toutes les autres, ne fait-il
.pas songer à la tour de Babel ?
Cet idiome nouveau n'était-il pas une des for-
teresses dans laquelle l'Allemagne voulait se
cacher pour maîtriser toute l'humanité et l'as-
servir? Gr, sans cette guerre où elle a jeté' le
masque, sommes-nous certains que nous aurions
su nous mettre en garde contre son Espéranto
.— filet immense destiné' à drainer toutes- les
bonnes affaires dû monde entier? ,
■■■■'■■ t
Gomment fut créé l'Espéranto,
J'avoue qu'une idée originale a présidé'à la con-
ception de ce nouvel idiome. Un savant russe vou-
lut fabriquer une langue internationale : dans ce .
but,, objet des efforts persévérants, de tant de
^travailleurs,, on réunit toutes les .racines;: qù'-'on
peut appeler internationales, en-faisant.le- relevé
du nombre'H'iïomtnes parlant la même langue,
et en donnant à ces racines un droit d'asile d'au-
tant plus étendu qu'elles" sont en quejque sorte
-plus internationales. Et l'on: trouvé ainsi que les
racines sont en grande partie tirées des langues, ;
. romanes; Il est certain que, dans 1 ces conditions
" plus que favorables, cette langue: devenait facile.
Jioignèz à cela une: grammaire dès plus: rudimen-
, tâirès, et vous pourrez sans- crainte affirmer
; qu'en deux, mois on peut posséder à fond !'Espé~
. rantp. ■ "■; '.■ . :■■; :'■•■
Cependant l'Espéranto: doit pratiquer une
vertu, rare, je l'avoue, mais nécessaire : la mpd'es^-
tie; Jf ne doit pas se. griser de Kapabiti op. d'êtrér
Si un peuple doit conserver t jalousement sa. c
langue, qui sur les lèvres-de sa ■nourrice a coin- '
menée à le charnier et qui plus tard a- augmenté^ .,;■..'
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^populaires qui, pareils à un bon vin, ont un goût ■ ]
de. terroir, nous croyons qu'il doit conserver '■
aussi son-costume: c'est celui de ses: ancêtres. On
peuidire sans^exagératioiique le costume breton, !
par exemple, est Un des plus originaux. Malheu-
ireusement,, poussées par on ne sait quelle folie -
de nouveauté, les femmes aiment à remplacer'
leur béguinou leurs cpiffesailées par des chapeaux
de la:ville qui, ne pouvant, tenir sur leur tête, sont
àitout moment sur le point de chavirer et dou-
.- loureusement vacillent à gauche et à droite.
'■ Un autre moyen puissant de relier le présent au
passé est la conservation des vieux monuments, ;
et non pas .seulement ceux du moyen âge qui
déjà par leur beauté artistique se défendent en
quelque sorte contre les mains sacrilèges, mais
ceux qu'on; appelle préhistoriques et qui n'ont
pour les sauver que leur masse énorme,, étrange,
qui confond l'imagination (menhirs, cromlechs,
pierres alignées, allées couvertes..., etc.) Que fait- ■■
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par l'Etat, et ils ne le sont pas toujours avec une
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Que fait-on pour lés costumes ? Rien.
Que fait-on pour nos vieux idiomes, d'unesève
si originale et si poétique ? Des hommes, animés
d'un beau zèle, encouragent des représentations
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■ ■'-,;- du nouveau langage avaient répondu à l'appel.diu
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' ; depuis les au très.congrès qui ont suivi ontdépassé
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Aussi, l'amiraf Beyltea^Ml dit avec raison : « Qn
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