Titre : Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann
Titre : New annals of the construction
Titre : Neue Annalen der Baukunst
Éditeur : V. Dalmont (Paris)
Éditeur : V. DalmontV. Dalmont (Paris)
Éditeur : DunodDunod (Paris)
Éditeur : J. BaudryJ. Baudry (Paris)
Éditeur : C. BérangerC. Béranger (Paris)
Date d'édition : 1855-11-01
Contributeur : Oppermann, Charles Alfred (18..-18.. ; ingénieur des Ponts et chaussées). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32826369p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5529 Nombre total de vues : 5529
Description : 01 novembre 1855 01 novembre 1855
Description : 1855/11/01 (N11)-1855/11/30. 1855/11/01 (N11)-1855/11/30.
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55770647
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-3528
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
NOUVELLES ANNALES DE LA. CONSTRUCTION. — NOVEMBRE 1855.
à celle de toutes les ancres éprouvées concurremment; il fallut la dé-
visser pour la retirer, après avoir vainement essayé de l'arracher avec
un effort de plus de 5 tonnes. — Si l'on compare aux faibles amarres
éprouvées les amarres ordinaires des vaisseaux, vissées jusqu'à 3 mètres
à 4m.5 de profondeur, et qui ont ordinairement ln'.22 de diamètre,
c'est-à-dire plus de sept fois la surface d£ la plus large des vis expéri-
mentées, on se fera une idée de la résistance considérable que présen-
tent ces amarres.
Lors d'une violente tempête, qui fit rompre les amarres et causa
750,000 fr. environ de dommages dans le seul port de Sunderland, où les
vaisseaux étaient amarrés suivant l'ancien système, il n'y eut pas 300 fr.
de perte dans le port voisin, celui de Newcaslle-ïyne, où se trouvaient
près de mille navires amarrés par un système de corps morts à vis.
Pour déterminer le diamètre des vis à employer dans la fonda-
tion du phare Maplin, une tige de sonde de 9m.15 de longueur et
32 millimètres de diamètre, armée d'une vis de 15 centimètres de
diamètres, fut enfoncée par un mouvement circulaire jusqu'à 8m.25
de profondeur, et surmontée d'une plate-forme chargée de 12 hommes;
le poids de ces hommes et de l'appareil, soit environ 1,000 kilogr.,
ne produisit aucun abaissement de la tige d'épreuve. De celte expé-
rience, faite en présence de sir John Henry Pelly, député délégué, et de
quelques personnes de Elder-Brethren, on conclut qu'une vis de lm.22 de
diamètre, présentant une surface 64 fois aussi grande que la vis d'essai,
pourrait supporter 64 tonnes au minimum, une surface continue résis-
tant mieux que l'ensemble des parties fractionnées de cette même sur-
face. La fondation du phare de Maplin (pi. 50, fig. 1 et 2), exécutée
en 1838, était encore parfaitement stable quatorze ans après, en 1852,
cl. il résulte de l'inspection faite à cette époque, que le fer et la fonte
qui y sont employés n'avaient rien souffert de ce séjour prolongé dans
l'eau de mer. On s'est aperçu, depuis, que le phare se déplaçait tout
d'une pièce avec le banc de sable dans lequel il est fondé; la fondation
sera reprise sans démontrer l'édifice. De nouveaux pieux à vis de 0m.40
de diamètre, formés par la superposition de 3 tôles enroulées d'une
épaisseur totale d'environ 8 centimètres, seront vissés dans le sol jus-
qu'à 12 mètres de profondeur, de manière à atteindre le terrain résistant.
La fondation du phare de Fleetwood, dans la baie de Morecambe,
faite en 1839-1840, n'a exigé aucun autre entretien que le renouvelle-
ment des peintures. Ce phare, de même forme et de même importance
que celui du Spit Bank (pi. 50, fig. 3), a coûté 84,000 fr., dont 25,000
pour un appareil d'éclairage de deuxième ordre. Le lieutenant F. Ro-
binson, de la marine royale, a constaté qu'il s'incline légèrement sous
le vent pendant les ouragans les plus violents, mais qu'il revient aussi-
tôt après à la position perpendiculaire.
La jetée de Courlown, trois ans après sa construction, avait supporté
les coups de vent de trois hivers très-orageux consécutifs, sans dom-
mage pour les pieux à vis et la charpente proprement dite, quoique les
ouragans eussent été assez violents pour arracher quelques bordages du
passavant, et pour renverser hors de la jetée un truck du chemin de fer
qui y est établi.
Les avantages que présente l'emploi des pieux et amarres à vis peu-
vent donc se résumer ainsi :
Les amarres à vis, substituées dans les ports de mer aux corps morts
et aux chaînes plongeantes ancrées sur les berges, suppriment de grands
obstacles à la navigation, offrent une sécurité beaucoup plus complète,
et donnent aux navires, par la facilité du démarrage, la possibilité de
tirer parti des courts instants où la sortie du port est possible : au mo-
ment de la marée, 150 vaisseaux sortent en 2 heures de Newcastle. —-
Les balises fixes vissées sur les bancs de sable sont beaucoup mieux
protégées et mieux protectrices que les signaux flottants, trop souvent
endommagés par les vaisseaux, dont ils gênent le passage; la force des
vagues et du vent brise souvent les meilleures amarres, et le déplace-
ment du feu flottant, chassé à la dérive, cause de fréquents naufrages.
D'ailleurs, les feux fixes donnent une lumière plus intense et plus égale
que les feux flottants; ils coûtent beaucoup moins de premier établis-
sement et d'entretien.—Il fallait l'invention des pieux à vis pour rendre
possible la pose de ces balises fixes sur des bancs composés d'un sable
fin et compacte, incompressible parce qu'il ne contient aucune partie
argileuse ; et se laissant à peine entamer par les pieux à sabot battus à
la sonnette. En octobre 1851, au banc de Gunfleet, M. Saunders a fait
pénétrer à plus de 15 mètres, dans un tel sable, un pieu à vis dont la
tige creuse avait 0™.15 de diamètre. — Les jetées, solidement fondées
avec une grande facilité sur des pieux à vis, opposent une résistance
insensible à la marche des marées et des courants ; ils ne provoquent
point de chocs, d'affouillemenls, ni d'atterrissements.
Tous ces avantages des vis appliquées aux travaux maritimes, résul-
tent de la facilité de leur introduction et de la difficulté, pour ne pas
dire de l'impossibilité, de leur extraction. Les résultats obtenus sont un
grand bienfait pour l'humanité, car ils diminueront le nombre considé-
rable des victimes faites par la navigation : sur les côtes de la Grande-
Bretagne et de l'Irlande seulement, on a compté, en 1854, 484 navires
perdus, 503 navires avariés, et 1,549 personnes environ ont péri dans
ces sinistres.
Dans leur application aux travaux à sec, les pieux à vis ont surtout
l'avantage de porter plus que les pieux à sabot, la section de leur pied
offrant une surface beaucoup plus grande ; ils s'introduisent dans le sol
avec régularité, sans rompre les couches de stratification, avec plus de
facilité, et à moins de frais par conséquent. — La facilité de leur arra-
chage , par dévissement, les rend surtout précieux pour les travaux
provisoires. — Ils ont été employés avec succès pour des étalements
importants où l'ébranlement du battage n'était pas admissible. —Enfin,
dans le cas des poteaux télégraphiques, des mâts de signaux, des po-
teaux de barrières, etc., que l'on scelle actuellement dans des trous
fouillés à l'avance, puis remplis de terre pilonnée ou de maçonnerie, la
vis qui résiste à tous les efforts, quelle que soit leur direction, assurera
une stabilité beaucoup plus grande, et causera moins de frais lorsque
le terrain résistant ne sera pas trop loin du sol.
Phare du Maplin Bank., à l'embouchure de la Tamise.
PLANCHE 50, Fig. 1 et 2.
Le phare du Maplin Bank fut érigé, comme il a été dit plus haut,
pour la corporation de Trinity House, d'après les dessins de MM. WAL-
KER et BOURGES, et terminé en 1841.
La marée s'élève jusqu'à 4m.90 sur le banc de Maplin, qu'ellejaisse
rarement à découvert. D'après l'examen du terrain, il fut décidé que
l'on fonderait, sur neuf pieux, en fer forgé, de 0m.127 de diamètre et
7m.90 de longueur, armés chacun d'une vis en fonte de lm.22 de dia-
mètre. Ces pilotis, vissés dans le sable jusqu'à 6m.70 de profondeur,
furent mis en place en neuf journées consécutives, du 28 août au 5 sep-
tembre 1838; huit sont placés au sommet d'un octogone régulier, dont
le neuvième occupe le centre. La lanterne repose sur des colonnes en
fonte qui emboîtent les tiges des vis. Le poids total étant 73 tonnes en-
viron, chaque pieu est chargé de 8 tonnes, le mètre de surface de vis
porte moins de 7 tonnes.
Comme une plate-forme sur bateaux eût été trop élevée au-dessus
de l'eau, on construisit, pour recevoir les ouvriers 1, un radeau carré
de 4 mètres de côté, en bois d'Amérique, qui fut échoué vers la fin de
l'opération, la tête des pieux de fondation devant dépasser de peu le
niveau du banc de sable. Ce radeau (fig. 2), chargé d'enrochements,
servit ultérieurement de plate-forme de garde contre les affouillements.
Quarante ouvriers furent employés à le construire.
Dépenses. — M. MITCHEIX reçut, pour le placement des pieux et pour
ses frais de direction, 22,500 francs. En comprenant le radeau, la dé-
pense totale, pour la fondation, fut de 30,000 francs.
Phare du Spit ISanfc, dans le port de Cork (Irlande).
PLANCHE 50 , Fig. 3.
Ce phare, d'un genre différent du précédent, a été construit pour
la Commission des phares d'Irlande, par M. MITCHELL, d'après les
dessins de M. GEORGE HALPIN, et terminé en 1851.
L'ouvrage est porté sur neuf pieux en fer enfoncés de 5 mètres dans
le sol, sous une profondeur d'eau variant de 2m.45 à 6m.25, suivant
l'état de la marée. Les vis ont 0m.61 de diamètre. Les pieux, disposés
comme ceux du phare du Maplin Bank, ont 0m.lô de diamètre à la
base, et 0m.20 au sommet. Les poteaux entés sur les pieux de fondation
sont composés de deux parties réunies par un fort manchon à vis. Ils
sont en fer, comme les pieux, et se terminent à la plateforme de la
lanterne ; leur diamètre est de 0m.20 à la jonction avec les pieux, et de
0m.127 au sommet. Les huit poteaux extérieurs sont unis entre eux et
avec le poteau central, dans un plan horizontal, à 6m.10 en contre-bas
de la plate-forme, par des barres de fer ayant 0ni.127 de diamètre en
leur milieu et 0m.10 aux extrémités, assemblées sur les poteaux avec
des colliers forgés. Deux systèmes de liens diagonaux de 0m.05 de dia-
mètre, dirigés du poteau central aux poteaux extérieurs (voir la figure),
sont ajustés à leurs extrémités et réunis à leurs points d'intersection, de
manière à donner une rigidité complète à toutes les parties de cet
échafaudage en fer.
Chaque poteau est surmonté d'un chapeau en fonte placé sur un col-
lier en fer, et formant lit de pose pour le cadre de la plate-forme de la
lanterne, que des boulons retiennent en place ; de fortes vis à têtes ap-
parentes assurent la solidarité des chapeaux avec les poteaux.
La plate-forme est à 5m.20 au-dessus des hautes eaux, et la lanterne
à 4m.60 plus haut.
On s'est servi de bois de chêne pour les charpentes de la plate-
forme, les montants de la lanterne et les solives du toit. Les parois de
la lanterne sont en forte tôle; la couverture est en feuilles de plomb
pesant 48\8 par mètre carré.
G. A. OPPERMANN, Ingénieur des Ponts et Chaussées,
DIRECTEUR,
11, rue des Beaux-Arts, à Paris.
Paris. — Imprime par E. TiWNOT et Ce, 26, rue Racine.
à celle de toutes les ancres éprouvées concurremment; il fallut la dé-
visser pour la retirer, après avoir vainement essayé de l'arracher avec
un effort de plus de 5 tonnes. — Si l'on compare aux faibles amarres
éprouvées les amarres ordinaires des vaisseaux, vissées jusqu'à 3 mètres
à 4m.5 de profondeur, et qui ont ordinairement ln'.22 de diamètre,
c'est-à-dire plus de sept fois la surface d£ la plus large des vis expéri-
mentées, on se fera une idée de la résistance considérable que présen-
tent ces amarres.
Lors d'une violente tempête, qui fit rompre les amarres et causa
750,000 fr. environ de dommages dans le seul port de Sunderland, où les
vaisseaux étaient amarrés suivant l'ancien système, il n'y eut pas 300 fr.
de perte dans le port voisin, celui de Newcaslle-ïyne, où se trouvaient
près de mille navires amarrés par un système de corps morts à vis.
Pour déterminer le diamètre des vis à employer dans la fonda-
tion du phare Maplin, une tige de sonde de 9m.15 de longueur et
32 millimètres de diamètre, armée d'une vis de 15 centimètres de
diamètres, fut enfoncée par un mouvement circulaire jusqu'à 8m.25
de profondeur, et surmontée d'une plate-forme chargée de 12 hommes;
le poids de ces hommes et de l'appareil, soit environ 1,000 kilogr.,
ne produisit aucun abaissement de la tige d'épreuve. De celte expé-
rience, faite en présence de sir John Henry Pelly, député délégué, et de
quelques personnes de Elder-Brethren, on conclut qu'une vis de lm.22 de
diamètre, présentant une surface 64 fois aussi grande que la vis d'essai,
pourrait supporter 64 tonnes au minimum, une surface continue résis-
tant mieux que l'ensemble des parties fractionnées de cette même sur-
face. La fondation du phare de Maplin (pi. 50, fig. 1 et 2), exécutée
en 1838, était encore parfaitement stable quatorze ans après, en 1852,
cl. il résulte de l'inspection faite à cette époque, que le fer et la fonte
qui y sont employés n'avaient rien souffert de ce séjour prolongé dans
l'eau de mer. On s'est aperçu, depuis, que le phare se déplaçait tout
d'une pièce avec le banc de sable dans lequel il est fondé; la fondation
sera reprise sans démontrer l'édifice. De nouveaux pieux à vis de 0m.40
de diamètre, formés par la superposition de 3 tôles enroulées d'une
épaisseur totale d'environ 8 centimètres, seront vissés dans le sol jus-
qu'à 12 mètres de profondeur, de manière à atteindre le terrain résistant.
La fondation du phare de Fleetwood, dans la baie de Morecambe,
faite en 1839-1840, n'a exigé aucun autre entretien que le renouvelle-
ment des peintures. Ce phare, de même forme et de même importance
que celui du Spit Bank (pi. 50, fig. 3), a coûté 84,000 fr., dont 25,000
pour un appareil d'éclairage de deuxième ordre. Le lieutenant F. Ro-
binson, de la marine royale, a constaté qu'il s'incline légèrement sous
le vent pendant les ouragans les plus violents, mais qu'il revient aussi-
tôt après à la position perpendiculaire.
La jetée de Courlown, trois ans après sa construction, avait supporté
les coups de vent de trois hivers très-orageux consécutifs, sans dom-
mage pour les pieux à vis et la charpente proprement dite, quoique les
ouragans eussent été assez violents pour arracher quelques bordages du
passavant, et pour renverser hors de la jetée un truck du chemin de fer
qui y est établi.
Les avantages que présente l'emploi des pieux et amarres à vis peu-
vent donc se résumer ainsi :
Les amarres à vis, substituées dans les ports de mer aux corps morts
et aux chaînes plongeantes ancrées sur les berges, suppriment de grands
obstacles à la navigation, offrent une sécurité beaucoup plus complète,
et donnent aux navires, par la facilité du démarrage, la possibilité de
tirer parti des courts instants où la sortie du port est possible : au mo-
ment de la marée, 150 vaisseaux sortent en 2 heures de Newcastle. —-
Les balises fixes vissées sur les bancs de sable sont beaucoup mieux
protégées et mieux protectrices que les signaux flottants, trop souvent
endommagés par les vaisseaux, dont ils gênent le passage; la force des
vagues et du vent brise souvent les meilleures amarres, et le déplace-
ment du feu flottant, chassé à la dérive, cause de fréquents naufrages.
D'ailleurs, les feux fixes donnent une lumière plus intense et plus égale
que les feux flottants; ils coûtent beaucoup moins de premier établis-
sement et d'entretien.—Il fallait l'invention des pieux à vis pour rendre
possible la pose de ces balises fixes sur des bancs composés d'un sable
fin et compacte, incompressible parce qu'il ne contient aucune partie
argileuse ; et se laissant à peine entamer par les pieux à sabot battus à
la sonnette. En octobre 1851, au banc de Gunfleet, M. Saunders a fait
pénétrer à plus de 15 mètres, dans un tel sable, un pieu à vis dont la
tige creuse avait 0™.15 de diamètre. — Les jetées, solidement fondées
avec une grande facilité sur des pieux à vis, opposent une résistance
insensible à la marche des marées et des courants ; ils ne provoquent
point de chocs, d'affouillemenls, ni d'atterrissements.
Tous ces avantages des vis appliquées aux travaux maritimes, résul-
tent de la facilité de leur introduction et de la difficulté, pour ne pas
dire de l'impossibilité, de leur extraction. Les résultats obtenus sont un
grand bienfait pour l'humanité, car ils diminueront le nombre considé-
rable des victimes faites par la navigation : sur les côtes de la Grande-
Bretagne et de l'Irlande seulement, on a compté, en 1854, 484 navires
perdus, 503 navires avariés, et 1,549 personnes environ ont péri dans
ces sinistres.
Dans leur application aux travaux à sec, les pieux à vis ont surtout
l'avantage de porter plus que les pieux à sabot, la section de leur pied
offrant une surface beaucoup plus grande ; ils s'introduisent dans le sol
avec régularité, sans rompre les couches de stratification, avec plus de
facilité, et à moins de frais par conséquent. — La facilité de leur arra-
chage , par dévissement, les rend surtout précieux pour les travaux
provisoires. — Ils ont été employés avec succès pour des étalements
importants où l'ébranlement du battage n'était pas admissible. —Enfin,
dans le cas des poteaux télégraphiques, des mâts de signaux, des po-
teaux de barrières, etc., que l'on scelle actuellement dans des trous
fouillés à l'avance, puis remplis de terre pilonnée ou de maçonnerie, la
vis qui résiste à tous les efforts, quelle que soit leur direction, assurera
une stabilité beaucoup plus grande, et causera moins de frais lorsque
le terrain résistant ne sera pas trop loin du sol.
Phare du Maplin Bank., à l'embouchure de la Tamise.
PLANCHE 50, Fig. 1 et 2.
Le phare du Maplin Bank fut érigé, comme il a été dit plus haut,
pour la corporation de Trinity House, d'après les dessins de MM. WAL-
KER et BOURGES, et terminé en 1841.
La marée s'élève jusqu'à 4m.90 sur le banc de Maplin, qu'ellejaisse
rarement à découvert. D'après l'examen du terrain, il fut décidé que
l'on fonderait, sur neuf pieux, en fer forgé, de 0m.127 de diamètre et
7m.90 de longueur, armés chacun d'une vis en fonte de lm.22 de dia-
mètre. Ces pilotis, vissés dans le sable jusqu'à 6m.70 de profondeur,
furent mis en place en neuf journées consécutives, du 28 août au 5 sep-
tembre 1838; huit sont placés au sommet d'un octogone régulier, dont
le neuvième occupe le centre. La lanterne repose sur des colonnes en
fonte qui emboîtent les tiges des vis. Le poids total étant 73 tonnes en-
viron, chaque pieu est chargé de 8 tonnes, le mètre de surface de vis
porte moins de 7 tonnes.
Comme une plate-forme sur bateaux eût été trop élevée au-dessus
de l'eau, on construisit, pour recevoir les ouvriers 1, un radeau carré
de 4 mètres de côté, en bois d'Amérique, qui fut échoué vers la fin de
l'opération, la tête des pieux de fondation devant dépasser de peu le
niveau du banc de sable. Ce radeau (fig. 2), chargé d'enrochements,
servit ultérieurement de plate-forme de garde contre les affouillements.
Quarante ouvriers furent employés à le construire.
Dépenses. — M. MITCHEIX reçut, pour le placement des pieux et pour
ses frais de direction, 22,500 francs. En comprenant le radeau, la dé-
pense totale, pour la fondation, fut de 30,000 francs.
Phare du Spit ISanfc, dans le port de Cork (Irlande).
PLANCHE 50 , Fig. 3.
Ce phare, d'un genre différent du précédent, a été construit pour
la Commission des phares d'Irlande, par M. MITCHELL, d'après les
dessins de M. GEORGE HALPIN, et terminé en 1851.
L'ouvrage est porté sur neuf pieux en fer enfoncés de 5 mètres dans
le sol, sous une profondeur d'eau variant de 2m.45 à 6m.25, suivant
l'état de la marée. Les vis ont 0m.61 de diamètre. Les pieux, disposés
comme ceux du phare du Maplin Bank, ont 0m.lô de diamètre à la
base, et 0m.20 au sommet. Les poteaux entés sur les pieux de fondation
sont composés de deux parties réunies par un fort manchon à vis. Ils
sont en fer, comme les pieux, et se terminent à la plateforme de la
lanterne ; leur diamètre est de 0m.20 à la jonction avec les pieux, et de
0m.127 au sommet. Les huit poteaux extérieurs sont unis entre eux et
avec le poteau central, dans un plan horizontal, à 6m.10 en contre-bas
de la plate-forme, par des barres de fer ayant 0ni.127 de diamètre en
leur milieu et 0m.10 aux extrémités, assemblées sur les poteaux avec
des colliers forgés. Deux systèmes de liens diagonaux de 0m.05 de dia-
mètre, dirigés du poteau central aux poteaux extérieurs (voir la figure),
sont ajustés à leurs extrémités et réunis à leurs points d'intersection, de
manière à donner une rigidité complète à toutes les parties de cet
échafaudage en fer.
Chaque poteau est surmonté d'un chapeau en fonte placé sur un col-
lier en fer, et formant lit de pose pour le cadre de la plate-forme de la
lanterne, que des boulons retiennent en place ; de fortes vis à têtes ap-
parentes assurent la solidarité des chapeaux avec les poteaux.
La plate-forme est à 5m.20 au-dessus des hautes eaux, et la lanterne
à 4m.60 plus haut.
On s'est servi de bois de chêne pour les charpentes de la plate-
forme, les montants de la lanterne et les solives du toit. Les parois de
la lanterne sont en forte tôle; la couverture est en feuilles de plomb
pesant 48\8 par mètre carré.
G. A. OPPERMANN, Ingénieur des Ponts et Chaussées,
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