Presse et revues
Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1858-01-22
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 22 janvier 1858 22 janvier 1858
Description : 1858/01/22 (T12,A7,N4). 1858/01/22 (T12,A7,N4).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51143489k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
COSMOS.
85
NOUVELLES DE LA SEMAINE.
Il ne nous appartient pas de stigmatiser dans le Cosmos l’attentat
qui, vendredi dernier, a jeté la consternation dans la capitale, mais
il nous sera permis d’emprunter à un chimiste habile, M. Aimé
Girard, rédacteur de la Patrie, quelques détails techniques et
scientifiques sur l’horrible projectile choisi par les auteurs, et
qui a fait tant de victimes. Ils sont creux, en fer ou acier tournés,
sous forme de cylindres, de dix centimètres environ de longueur,
de six centimètres de diamètre, terminés par deux calottes sphé
riques. L’une des deux calottes a deux centimètres d’épaisseur,
elle est armée de vingt-cinq cheminées disposées en hérisson et
munies chacune d’une capsule fulminante. L’autre calotte est
beaucoup plus mince, de sorte que, lancée ou jetée d’une fe
nêtre, la bombe ou grenade vient toujours frapper le pavé par la
calotte armée de capsules. L’éclat du métal est dissimulé par une
couche de couleur imitant le bronze. Les épouvantables ravages
causés par ces projectiles ne permettent pas d’admettre que le
vide intérieur fût rempli de poudre ordinaire ; la poudre em
ployée était sans doute le fulminate de mercure ou une substance
analogue. Il fallait, du reste, que cette poudre fût douée d’une
explosibilité extraordinaire, car les barbares constructeurs des
bombes ont pris pour les remplir des précautions exceptionnelles.
Une portion du cylindre s’adapte à frottement sur l’autre, parce
qu’il était à craindre qu’en vissant on ne fît tout éclater ; une
soudure extérieure rendait la résistance à l’effort que la jonction
par simple superposition ne donnait pas; la portion du cylindre
qui contenait la poudre était fermée au moyen d’un couvercle
posé simplement sur une rainure ; la calotte sphérique s’ajustait
sur ce couvercle au moyen d’une forte vis en acier dont la tête
avait deux centimètres de diamètre. La force de projection du
fulminate de mercure est cinquante fois plus grande que celle de
la poudre de chasse, et il suffit d’un kilogramme de fulminate
pour charger 40 000 capsules détonantes. Pour donner une idée
de son effroyable puissance, M. Girard rappelle les deux faits .
suivants. Berzélius rapporte qu’un homme qui ouvrait une petite
boîte pleine de cette substance fut foudroyé; les os de la main
qui tenait la boîte furent brisés et lancés avec tant de force qu’ils
traversèrent une table épaisse en chêne. Un savant allemand,
Hallen, fut tellement mutilé par l’explosion de 250 grammes de
Septième année. — T. XII, 22 janvier 1858. 4
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NOUVELLES DE LA SEMAINE.
Il ne nous appartient pas de stigmatiser dans le Cosmos l’attentat
qui, vendredi dernier, a jeté la consternation dans la capitale, mais
il nous sera permis d’emprunter à un chimiste habile, M. Aimé
Girard, rédacteur de la Patrie, quelques détails techniques et
scientifiques sur l’horrible projectile choisi par les auteurs, et
qui a fait tant de victimes. Ils sont creux, en fer ou acier tournés,
sous forme de cylindres, de dix centimètres environ de longueur,
de six centimètres de diamètre, terminés par deux calottes sphé
riques. L’une des deux calottes a deux centimètres d’épaisseur,
elle est armée de vingt-cinq cheminées disposées en hérisson et
munies chacune d’une capsule fulminante. L’autre calotte est
beaucoup plus mince, de sorte que, lancée ou jetée d’une fe
nêtre, la bombe ou grenade vient toujours frapper le pavé par la
calotte armée de capsules. L’éclat du métal est dissimulé par une
couche de couleur imitant le bronze. Les épouvantables ravages
causés par ces projectiles ne permettent pas d’admettre que le
vide intérieur fût rempli de poudre ordinaire ; la poudre em
ployée était sans doute le fulminate de mercure ou une substance
analogue. Il fallait, du reste, que cette poudre fût douée d’une
explosibilité extraordinaire, car les barbares constructeurs des
bombes ont pris pour les remplir des précautions exceptionnelles.
Une portion du cylindre s’adapte à frottement sur l’autre, parce
qu’il était à craindre qu’en vissant on ne fît tout éclater ; une
soudure extérieure rendait la résistance à l’effort que la jonction
par simple superposition ne donnait pas; la portion du cylindre
qui contenait la poudre était fermée au moyen d’un couvercle
posé simplement sur une rainure ; la calotte sphérique s’ajustait
sur ce couvercle au moyen d’une forte vis en acier dont la tête
avait deux centimètres de diamètre. La force de projection du
fulminate de mercure est cinquante fois plus grande que celle de
la poudre de chasse, et il suffit d’un kilogramme de fulminate
pour charger 40 000 capsules détonantes. Pour donner une idée
de son effroyable puissance, M. Girard rappelle les deux faits .
suivants. Berzélius rapporte qu’un homme qui ouvrait une petite
boîte pleine de cette substance fut foudroyé; les os de la main
qui tenait la boîte furent brisés et lancés avec tant de force qu’ils
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Hallen, fut tellement mutilé par l’explosion de 250 grammes de
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