Voisin-Bey, François-Philippe (1821-1918)

Promotion de 1840

p. 101

N° d’ordre du classement
9

Noms et qualités personnelles des élèves
Voisin François Philippe*
Né le 20 mai 1821 à Versailles (Seine-et-Oise).
Fils de Jacques Philippe Voisin et de Marie Louise Drouillet, son épouse.
Son père, aubergiste à Versailles, rue des Deux-Portes, 6.
Signalement : cheveux et sourcils bruns, front haut, nez moyen, yeux châtains, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1m66.

Date de l’entrée à l’École
20 novembre [1840]
[signé] Voisin

Âge
-

Emploi du temps
A l’École
Session 1842-1843
2e accessit d’architecture
2e prix de mécanique
Session 1843-1844
1er prix de canal
2e prix de mécanique
1er accessit d’architecture
1er accessit de bassin de radoub

En mission
En 1840-1841, Finistère, Études et travaux des routes.
En 1842, mission dans la Gironde, Travaux de la Pointe de Grave.
En 1843, mission dans la Gironde, Chemins de fer de Paris en Belgique, Études et travaux.
En 1844, mission dans la Seine, Conseil général des Ponts et Chaussées.

Connaissances acquises dans la théorie et la pratique
A fait ses études de langues anciennes chez son père, sa philosophie ainsi que ses mathématiques au collège de Versailles.
Entré à l’École Polytechnique en 1838 sous le n° 46.
Passé à la 1e division le 15e d’une liste de 124.
Sergent pendant l’année scolaire 1839 à 1840.
Sorti sous le n° 13.

Degrés attribués
En 1840-1841
A la théorie : 91
A la pratique : -
Total : 91
En 1841-1842
A la théorie : 160.4
A la pratique : -
Total : 160.4
En 1842-1843
A la théorie : 274.4
A la pratique : 28
Total : 302.4
En 1843-1844
A la théorie : 248.9
A la pratique : 24
Total : 272.9

Observations
M. Voisin n’ayant point obtenu à la fin de l’année scolaire 1840-1841 le minimum de degrés fixés pour passer à la classe supérieure, a fait une 2e année dans la 3e classe.

Professeur du cours de constructions maritimes

Chargé de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer puis du service hydraulique de Pau, François Voisin-Bey s'échappe d'un parcours professionnel classique en décidant de se lancer dans l’une des plus grandes aventures techniques du siècle.

En 1861, il demande un congé à son administration pour intégrer le service de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez. En qualité de directeur général des travaux, il succède alors à Dieudonné Eugène Mougel (Bey), qui exerce cette fonction depuis l’inauguration du chantier en 1859. Pendant huit années, ses grandes qualités d’administrateur, d’organisateur et de gestionnaire lui permettent de venir à bout des multiples difficultés que pose cette gigantesque réalisation au milieu du désert égyptien.

Le canal de Suez est inauguré en grande pompe en novembre 1869, sans que l’on connaisse vraiment cet homme au tempérament modeste, resté dans l’ombre du président de la Compagnie, Ferdinand de Lesseps. Dès l’année 1866, le gouvernement égyptien, en témoignage de sa gratitude, lui décerne le titre de bey.

De retour en France en 1870, François Voisin-Bey est amené à faire profiter de sa formidable expérience, en donnant des cours à l’École des ponts et chaussées et en prenant part à diverses commissions d’experts comme les Annales des ponts et chaussées, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, la Société d’études pour le percement de l’isthme de Panama, etc. En 1880, il est affecté à l’inspection de l’Algérie et participe aux travaux de la commission du transsaharien.

À sa retraite, il devient membre de la commission internationale des travaux du Canal de Suez, créée en 1884, puis membre du conseil d’administration de la Compagnie jusqu’à sa mort en 1918. Il rédige une volumineuse histoire de cette grande épopée en 7 volumes et un atlas.

Registre matricule des élèves, Ms. 3274, Vol. 1, 1827-1862