Professeur de géométrie
En 1877, alors âgé de 17 ans, Maurice d’Ocagne publie ses premiers travaux mathématiques. Deux ans plus tard, il entre aux "Nouvelles annales de mathématiques, journal des candidats aux écoles polytechnique et normale", puis en 1880 à l’École polytechnique. Il est diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées en 1884.
Après un rapide passage au service hydraulique de la Marne, Maurice d’Ocagne devient l'adjoint du directeur du nivellement général de la France en 1891, puis répétiteur d'astronomie et de géodésie à l’École polytechnique et professeur de géométrie à l'École nationale des ponts et chaussées où il gère également le service des cartes et plans.
Les mathématiques occupent toute sa vie, comme l'attestent ses très nombreuses publications sur les invariantes algébriques, les suites récurrentes ou le calcul des probabilités.
Ingénieur en chef des ponts et chaussées en 1908, il reste toutefois universellement connu comme le père de la "nomographie" qui permet de remplacer et visualiser certains calculs par des graphes, grâce en particulier à sa méthode des points alignés. Pour la première fois il devient possible de représenter sur un plan des équations de plus de trois variables. Toutes ces méthodes sont exposées dans son grand Traité de nomographie, qu'il complète par de nombreuses applications. Durant la Première Guerre mondiale, le bureau d'études créé pour l'application du calcul graphique utilise des nomogrammes pour tous les calculs que comporte le tir des pièces d'artillerie.
Attaché également aux ports militaires de Rochefort et de Cherbourg il est aussi - parmi ses multiples fonctions et responsabilités - directeur de la bibliothèque de mathématiques de France et membre honoraire de la Société mathématique d'Amsterdam.
Membre de l’Académie des sciences (élu académicien libre en 1922), il publie les trois volumes du remarquable Hommes et choses de sciences. En 1924, il organise à la Société des ingénieurs civils un concours opposant Jacques (Giacomo) Inaudi, calculateur prodige, aux machines à calculer de l’époque.
Rares sont ceux qui savent que l’inspiration de Maurice d’Ocagne était également littéraire. En effet, sous le pseudonyme de Pierre Delix il a signé des essais ; des vaudevilles ou encore une comédie intitulée La candidate publiée en 1888.