Professeur d’économie politique
Clément Colson, économiste réputé, connut une carrière assez atypique. Polytechnicien peu attiré par le métier d’ingénieur, il préfère s'orienter dès sa sortie de l'École nationale des ponts et chaussées vers la haute fonction publique et l'enseignement.
Durant sa scolarité à l'École nationale des ponts et chaussées, il prépare sa licence en droit, s’étant alors découvert une passion pour cette matière et pour celle de l'économie politique. À sa sortie, il réussit le concours d'entrée au Conseil d'État. Nommé auditeur et détaché au ministère des Travaux Publics, il y mène une brillante carrière pendant dix-sept ans.
Adjoint d'Alfred Picard à la direction des Routes, des Chemins de fer et de la Navigation, il se consacre pendant cinq ans à la réforme et à l'unification des tarifs des chemins de fer. En 1894, il est nommé à la direction des Chemins de fer, fonction délicate aux plans financier et politique. D'un caractère entier, Colson a la réputation de soutenir ses idées envers et contre tout. Les relations avec les ministres de tutelle s'avèrent souvent difficiles et il finit par proposer sa démission plutôt que d'accepter les compromis.
Rentré au Conseil d'État, il accède en 1923 au poste suprême de cette institution. Passionné par l'enseignement, il mène également une carrière de professeur essentiellement consacrée à l'économie politique qu'il enseigne dès 1892 et pendant près de quarante ans à l'École nationale des ponts et chaussées, mais aussi à Polytechnique et à l'École des sciences politiques.
Grand spécialiste des voies de communication et plus particulièrement des chemins de fer, ses travaux d'économiste sont très liés à ce domaine. Il a notamment idée de rattacher les questions de tarif à une théorie générale ce qui l'oriente vers l'étude du monopole et du mécanisme des prix. Sa théorie de la détermination du salaire et de l'intérêt lui est inspirée par l'examen des projets d'équipement des gares.
Économiste libéral, sa doctrine est souvent rattachée à celle de l'économie mathématique, ce dont il se défendait invoquant l'importance du facteur psychologique selon lui essentiel en économie.
Élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1910, il se prononce lors d'un débat mémorable en 1925 pour la dévaluation du franc, ce qui lui attire une fois de plus la réprobation du gouvernement. Cette dévaluation deviendra effective peu de temps après