Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1868-05-23
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 23 mai 1868 23 mai 1868
Description : 1868/05/23 (T2,A17,N21). 1868/05/23 (T2,A17,N21).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51143531q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
COSMOS DU 23 MAI 1868.
1
DESCRIPTION D’UN HOPITAL MILITAIRE APRÈS UNE BATAILLE PENDANT
LA GUERRE D’ORIENT (1854)
-Cest'Yrité que je décris; ce sont des faits horribles, et non les
reves d'une imagination démoniaque; car la réalité est plus noire,
plus terrible que tout le royaume des songes. Dans un bâtiment qui
ressemble a une grange, un hôpital fut établi pour les troupes de
Widdinetde Kalafat. Il consistait en un carré ouvert du côté du
Danube, et divisé en deux compartiments, l’un pour les blessés, l'au-
trepcur les malades. Je répète qu’il est de fait que dans six mois,
10 000 hommes moururent du typhus et d’autres affections épouvan
tables... Dans ces lieux désolés, il faisait froid, horriblement froid
pendant les nuits du mois de janvier. Adroite et à gauche étaient des
tas de paille, sur lesquels étaient étendues des couvertures, des man
teaux et quelques rares coussins. Mais la paille était pourrie, fétide,
à peine renouvelée pendant des semaines entières, et le vent sif
flait, et la neige pénétrait à travers la toiture et les parois en plan
ches. L’humidité s’écoulait au milieu des salles et y formait des espè
ces de mares fangeuses. Au dehors, sous la voûte étoilée d’un ciel
d’hiver, un air frais dans un clair-obscur transparent. Dans cet antre
de la souffrance régnait une atmosphère lourde, chaude, chargée du
poison de la mort et de la contagion, un nuage d’un gris jaunâtre,
que les nombreuses lampes placées à l’intérieur de l’édifice ne pou
vaient percer qu’avec peine. Sur la paille, en longues fdes, étaient
entassés, pêle-mêle, 5 ou 6 000 hommes, dans tous les stades de la
décomposition corporelle. La douleur, sur tous les tons, depuis la
plainte légère jusqu'au cri retentissant du mal insupportable; la souf
france, depuis l’apathie jusqu’au désespoir qui blasphème; la mort,
depuis le calme anéantissement de toutes les forces jusqu’à l’agonie
furieuse des muscles et des nerfs : tout était réuni dans cette atmos
phère empestée. Ordinairement vêtus d’habits, ou plutôt de lambeaux
pourris sur leur corps, les malades étaient rongés de vermine. Heu
reux qui pouvait avoir une. couverture pour s’envelopper et se garantir
du froid. La main du voisin de lit arrachait même cette couverture au
mourant, et souvent celui qui avait été sauvé par un camarade, lequel
peut-être, quelques jours auparavant, avait reçu le coup mortel qui
lui était destiné, n’accordait pas même à ce brave camarade la der
nière commodité du trépas... :
Et plus loin : «Le spectacle de l'hôpital en feu était épouvantable, »
impossible à décrire. On n'avait pas d'eau, ear la source la plus voi-
Dix-septième année. — Troisième série. — Tome II. — 21 e livraison, 23 mai 1868.
1
DESCRIPTION D’UN HOPITAL MILITAIRE APRÈS UNE BATAILLE PENDANT
LA GUERRE D’ORIENT (1854)
-Cest'Yrité que je décris; ce sont des faits horribles, et non les
reves d'une imagination démoniaque; car la réalité est plus noire,
plus terrible que tout le royaume des songes. Dans un bâtiment qui
ressemble a une grange, un hôpital fut établi pour les troupes de
Widdinetde Kalafat. Il consistait en un carré ouvert du côté du
Danube, et divisé en deux compartiments, l’un pour les blessés, l'au-
trepcur les malades. Je répète qu’il est de fait que dans six mois,
10 000 hommes moururent du typhus et d’autres affections épouvan
tables... Dans ces lieux désolés, il faisait froid, horriblement froid
pendant les nuits du mois de janvier. Adroite et à gauche étaient des
tas de paille, sur lesquels étaient étendues des couvertures, des man
teaux et quelques rares coussins. Mais la paille était pourrie, fétide,
à peine renouvelée pendant des semaines entières, et le vent sif
flait, et la neige pénétrait à travers la toiture et les parois en plan
ches. L’humidité s’écoulait au milieu des salles et y formait des espè
ces de mares fangeuses. Au dehors, sous la voûte étoilée d’un ciel
d’hiver, un air frais dans un clair-obscur transparent. Dans cet antre
de la souffrance régnait une atmosphère lourde, chaude, chargée du
poison de la mort et de la contagion, un nuage d’un gris jaunâtre,
que les nombreuses lampes placées à l’intérieur de l’édifice ne pou
vaient percer qu’avec peine. Sur la paille, en longues fdes, étaient
entassés, pêle-mêle, 5 ou 6 000 hommes, dans tous les stades de la
décomposition corporelle. La douleur, sur tous les tons, depuis la
plainte légère jusqu'au cri retentissant du mal insupportable; la souf
france, depuis l’apathie jusqu’au désespoir qui blasphème; la mort,
depuis le calme anéantissement de toutes les forces jusqu’à l’agonie
furieuse des muscles et des nerfs : tout était réuni dans cette atmos
phère empestée. Ordinairement vêtus d’habits, ou plutôt de lambeaux
pourris sur leur corps, les malades étaient rongés de vermine. Heu
reux qui pouvait avoir une. couverture pour s’envelopper et se garantir
du froid. La main du voisin de lit arrachait même cette couverture au
mourant, et souvent celui qui avait été sauvé par un camarade, lequel
peut-être, quelques jours auparavant, avait reçu le coup mortel qui
lui était destiné, n’accordait pas même à ce brave camarade la der
nière commodité du trépas... :
Et plus loin : «Le spectacle de l'hôpital en feu était épouvantable, »
impossible à décrire. On n'avait pas d'eau, ear la source la plus voi-
Dix-septième année. — Troisième série. — Tome II. — 21 e livraison, 23 mai 1868.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.34%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.34%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Nouvelles annales de la construction : publication rapide et économique des documents les plus récents et les plus intéressants relatifs à la construction française et étrangère... / C.-A. Oppermann /ark:/12148/bd6t53888191c.highres Annales des arts et manufactures, ou Mémoires technologiques sur les découvertes modernes concernant les arts, les manufactures, l'agriculture et le commerce / par R. O'Reilly,... /ark:/12148/bd6t53888030b.highresCorpus : Art de l'ingénieur Corpus : Art de l'ingénieur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp15"
- Auteurs similaires
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/28
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t51143531q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t51143531q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t51143531q/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t51143531q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t51143531q
Facebook
Twitter