Presse et revues
28 pages
Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1868-04-11
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 11 avril 1868 11 avril 1868
Description : 1868/04/11 (T2,A17,N15). 1868/04/11 (T2,A17,N15).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t511435250
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
COSMOS DU 11 AVRIL 1868.
1
COMMENT ON ÉCRIT.... LES PÉTITIONS
Le Journal des Villes et Campagnes publie une lettre adressée
à M. le sénateur Chaix d'Est-Ange par celui de ses rédacteurs qui a
pris l’initiative de la pétition pour la liberté de l’enseignement supé
rieur.
Les paroles dénoncées de confiance par des pétitionnaires qui n’ont
pu les entendre ayant paru d’une authenticité douteuse au rappor
teur lui-même, l’auteur de la pétition a senti la nécessité de donner
à son œuvre un point d’appui plus solide que ce tas de signatures de
—complaisance, et s’élant mis à feuilleter les écrits de certains profes
seurs, il a rapporté de cette recherche quelques lambeaux de textes,
, entre alitres celui-ci qu’il emprunte aux Conférences historiques faites
a la Faculté de médecine, et réunies en un volume in-8 par M. Germer
Baillière:
< -eS'ilme fallait un patronage d’une autorité du passé pour faire
lubsoudre ma franchise, eh bien ! je me réclamerais de notre vieux
Jean Wier qui, à ses risques et périls, attaqua une croyance séculaire
entourée du respect de tous, où il ne voyait, lui, qu’un préjugé à
combattre ».
Ce passage ainsi souligné par le Journal des Villes et Campagnes
se lit à la page 442 du susdit volume ; il forme, les dernières lignes
d’une conférence qui a pour auteur M. Axenfeld et pour titre : Jean
Wier et les sorciers. Le professeur nous transporte en plein xvi e siècle,
époque où la croyance à la sorcellerie et aux possessions était géné
rale; il nous met en présence de .cette diablerie, la distingue en ac
tive et en passive, qu’il étudie l’une et l’autre; nous fait assister aux
procès monstrueux auxquels elle donne lieu, passant en revue les
indications et les témoignages, l’interrogation et les épreuves, enfin
les aveux. Il y a en effet des prévenues qui s’accusent elles-mêmes
des crimes imaginaires que l’immonde superstition du temps s’ap
prête à leur faire expier; elles dénoncent leur commerce avec Satan,
se déclarent dignes du dernier supplice, l’appellent de tous leurs
vœux. C’est à ce moment que l’honorable et savant professeur intro
duit sur la scène le héros de cette émouvante étude :
« Quoi ! — s’écrie-t-il — lorsque la sorcière s’offrait ainsi en holo
causte, qu’elle débitait ce roman à travers mille extravagances, mille
obscénités, des puérilités sans nom, avec un rire stupide ou effronté,
blasphémant et balbutiant des prières, quoi ! personne ne se trouvait
là pour apostropher les juges enfoncés dans leurs robes d’hermine,
et prêtant l’oreille avec de grands airs capables, et pour leur dire :
« Mais malheureux, ne voyez-vous donc pas que cette femme est
folle » ?
Dix-septième année. — Troisième série. — Tome II. — 15 e livraison, 11 avril 1868.
1
COMMENT ON ÉCRIT.... LES PÉTITIONS
Le Journal des Villes et Campagnes publie une lettre adressée
à M. le sénateur Chaix d'Est-Ange par celui de ses rédacteurs qui a
pris l’initiative de la pétition pour la liberté de l’enseignement supé
rieur.
Les paroles dénoncées de confiance par des pétitionnaires qui n’ont
pu les entendre ayant paru d’une authenticité douteuse au rappor
teur lui-même, l’auteur de la pétition a senti la nécessité de donner
à son œuvre un point d’appui plus solide que ce tas de signatures de
—complaisance, et s’élant mis à feuilleter les écrits de certains profes
seurs, il a rapporté de cette recherche quelques lambeaux de textes,
, entre alitres celui-ci qu’il emprunte aux Conférences historiques faites
a la Faculté de médecine, et réunies en un volume in-8 par M. Germer
Baillière:
< -eS'ilme fallait un patronage d’une autorité du passé pour faire
lubsoudre ma franchise, eh bien ! je me réclamerais de notre vieux
Jean Wier qui, à ses risques et périls, attaqua une croyance séculaire
entourée du respect de tous, où il ne voyait, lui, qu’un préjugé à
combattre ».
Ce passage ainsi souligné par le Journal des Villes et Campagnes
se lit à la page 442 du susdit volume ; il forme, les dernières lignes
d’une conférence qui a pour auteur M. Axenfeld et pour titre : Jean
Wier et les sorciers. Le professeur nous transporte en plein xvi e siècle,
époque où la croyance à la sorcellerie et aux possessions était géné
rale; il nous met en présence de .cette diablerie, la distingue en ac
tive et en passive, qu’il étudie l’une et l’autre; nous fait assister aux
procès monstrueux auxquels elle donne lieu, passant en revue les
indications et les témoignages, l’interrogation et les épreuves, enfin
les aveux. Il y a en effet des prévenues qui s’accusent elles-mêmes
des crimes imaginaires que l’immonde superstition du temps s’ap
prête à leur faire expier; elles dénoncent leur commerce avec Satan,
se déclarent dignes du dernier supplice, l’appellent de tous leurs
vœux. C’est à ce moment que l’honorable et savant professeur intro
duit sur la scène le héros de cette émouvante étude :
« Quoi ! — s’écrie-t-il — lorsque la sorcière s’offrait ainsi en holo
causte, qu’elle débitait ce roman à travers mille extravagances, mille
obscénités, des puérilités sans nom, avec un rire stupide ou effronté,
blasphémant et balbutiant des prières, quoi ! personne ne se trouvait
là pour apostropher les juges enfoncés dans leurs robes d’hermine,
et prêtant l’oreille avec de grands airs capables, et pour leur dire :
« Mais malheureux, ne voyez-vous donc pas que cette femme est
folle » ?
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