Presse et revues
28 pages
Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1868-03-14
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 14 mars 1868 14 mars 1868
Description : 1868/03/14 (T2,A17,N11). 1868/03/14 (T2,A17,N11).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51143521b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
COSMOS DU 14 MARS 1868.
1
SUR LES ANIMAUX FOSSILES
< 1 1/2.
(Suite et fin.)
< —1
Réseryerons-nous l’épithète de fossiles pour les animaux dont l’espèce
est éteinte ? C’est le sens qu’y attache le vulgaire, et c’est même ainsi
que Cuvier l'entendait : «Qu’on se demande, dit Cuvier, pourquoi l’on
trouve tant de dépouilles d’animaux inconnus, tandis qu’on n’en trouve
aucune dont on puisse dire qu’elle appartient aux espèces que nous con
naissons, et l’on verra combien il est probable qu’elles ont toutes appar
tenu à des êtres d’un monde antérieur au nôtre; à des êtres détruits
par quelque révolution du globe, à des êtres dont ceux qui existent
aujourd’hui ont rempli la place. » Alcide d’Orbigny, plus formel
encore, écrit : « toutes les couches terrestres, depuis les plus anciennes,
jusqu’aux époques les plus rapprochées de nous, ne contiennent que
des fossiles perdus, » et il ajoute: « Les fossiles ne sont pas perdus
' seulement par rapport à la nature actuelle ; les familles, les genres,
et dans tous les cas, les espèces, le sont encore presque tous d’un étage
géologique à l’autre. » Mais la science a marché, et aujourd’hui
animaux fossiles et animaux perdus, ne sont plus choses identiques.
Une foule d’espèces auxquelles s’applique sans contestation possible
la qualification de fossiles comptent encore parmi celles qui animent
actuellement la terre. Nous venons de voir que c’est le cas d’un grand
nombre de coquilles de l’époque crétacée, et de certaines coquilles
tertiaires. C’est aussi parmi les mammifères, celui de l’aurochs et du
renne. On a émis l’opinion que le grand chat des cavernes est le même
lion qui lors de l’invasion de Xerxès, inquiétait en Macédoine les
soldats du roi des rois et que ce lion existe encore en certains cantons
retirés de l’Asie ; si cette opinion est fondée, le felis spelœa pour être
encore vivant n’en sera pas moins.fossile. La définition proposée
serait donc trop étroite, elle n’embrasserait pas tout ce qu’elle doit
contenir: passons.
Eliminant l’idée d’extinction qui n’est pas essentielle, appelerai-je
fossiles tous les animaux dont les restes ou les vestiges sont conservés
dans les couches de la terre ? Mais à ce titre, nos sépultures seraient
du domaine de la paléontologie, les ossements d’hommes et d’animaux
enfouis dans les champs de bataille seraient des ossements fossiles.
La définition pécherait donc par un excès opposé à celui où tombait
la précédente ; elle embrasserait tant de choses, qu’elle ne désignerait
plus rien. Passons encore.
Mais peut-être deviendra-t-elle exacte si nous y introduisons et
(1) Voir le numéro précédent.
Dix-septième année. — Troisième série. — Tome II. — 11 e livraison, 14 mars 1868.
1
SUR LES ANIMAUX FOSSILES
< 1 1/2.
(Suite et fin.)
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Réseryerons-nous l’épithète de fossiles pour les animaux dont l’espèce
est éteinte ? C’est le sens qu’y attache le vulgaire, et c’est même ainsi
que Cuvier l'entendait : «Qu’on se demande, dit Cuvier, pourquoi l’on
trouve tant de dépouilles d’animaux inconnus, tandis qu’on n’en trouve
aucune dont on puisse dire qu’elle appartient aux espèces que nous con
naissons, et l’on verra combien il est probable qu’elles ont toutes appar
tenu à des êtres d’un monde antérieur au nôtre; à des êtres détruits
par quelque révolution du globe, à des êtres dont ceux qui existent
aujourd’hui ont rempli la place. » Alcide d’Orbigny, plus formel
encore, écrit : « toutes les couches terrestres, depuis les plus anciennes,
jusqu’aux époques les plus rapprochées de nous, ne contiennent que
des fossiles perdus, » et il ajoute: « Les fossiles ne sont pas perdus
' seulement par rapport à la nature actuelle ; les familles, les genres,
et dans tous les cas, les espèces, le sont encore presque tous d’un étage
géologique à l’autre. » Mais la science a marché, et aujourd’hui
animaux fossiles et animaux perdus, ne sont plus choses identiques.
Une foule d’espèces auxquelles s’applique sans contestation possible
la qualification de fossiles comptent encore parmi celles qui animent
actuellement la terre. Nous venons de voir que c’est le cas d’un grand
nombre de coquilles de l’époque crétacée, et de certaines coquilles
tertiaires. C’est aussi parmi les mammifères, celui de l’aurochs et du
renne. On a émis l’opinion que le grand chat des cavernes est le même
lion qui lors de l’invasion de Xerxès, inquiétait en Macédoine les
soldats du roi des rois et que ce lion existe encore en certains cantons
retirés de l’Asie ; si cette opinion est fondée, le felis spelœa pour être
encore vivant n’en sera pas moins.fossile. La définition proposée
serait donc trop étroite, elle n’embrasserait pas tout ce qu’elle doit
contenir: passons.
Eliminant l’idée d’extinction qui n’est pas essentielle, appelerai-je
fossiles tous les animaux dont les restes ou les vestiges sont conservés
dans les couches de la terre ? Mais à ce titre, nos sépultures seraient
du domaine de la paléontologie, les ossements d’hommes et d’animaux
enfouis dans les champs de bataille seraient des ossements fossiles.
La définition pécherait donc par un excès opposé à celui où tombait
la précédente ; elle embrasserait tant de choses, qu’elle ne désignerait
plus rien. Passons encore.
Mais peut-être deviendra-t-elle exacte si nous y introduisons et
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