Presse et revues
28 pages
Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1868-02-29
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 29 février 1868 29 février 1868
Description : 1868/02/29 (T2,A17,N9). 1868/02/29 (T2,A17,N9).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t511435198
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/11/2022
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COSMOS DU 29 FEVRIER 1868. 1
BULLETIN
« L’Académie des sciences a fait bourgeoisement une petite élec
tion de famille. » C’est ainsi qu’un journal, qui est de la partie {la
France médicale), juge l’élection de lundi dernier dans la section de
médecine et de chirurgie, en remplacement de M. Velpeau. C’est bien
jugé. Ajoutons que pour faire cette petite élection, quand l’occasion
s’offrait d’en faire une grande, l’Académie a dû se déjuger elle-même,
manquer à ses engagements, méconnaître les droits acquis.
Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive ; mais d’ordinaire,
elle se préoccupe davantage de sauver les apparences. Rarement elle
s’est, avec tant de facilité , mise en contradiction aussi flagrante avec
elle-même.
Nous avons cité le Bulletin de l’Association scientifique demandant
pourquoi M. Jules Guérin qui, lors de l’avant-dernière élection, occu
pait le premier rang sur la liste de présentation, et pourquoi M. Lau
gier, qui y occupait le second rang, ont fait entre eux échange de
places sur la dernière liste. « Pourquoi, — disait le Bulletin — pour
quoi ce renversement de l’ordre de mérite des candidats, à si peu de
mois de distance, et lorsque personne ne peut citer une raison scien
tifique qui puisse motiver cette interversion ? Il sera impossible au
public scientifique d’y rien comprendre. »
Loin en effet que le candidat qui, en mai 1867, occupait le haut de
la liste ait démérité depuis cette époque, il a acquis des titres nou
veaux et des titres éclatants à l’estime de la section et de l’Académie.
On sait que M. Jules Guérin, après avoir fait entrer la méthode
sous-cutanée dans la chirurgie, entreprit ( j’emploie ses expressions )
de faire entrer la chirurgie dans la méthode sous-cutanée. En d’au
tres termes, il voulut, en plaçant les plaies ouvertes, les plaies expo
sées à l’air, en les plaçant, dis-je, dans les conditions de celles qui
sont faites sous la peau, à l’abri de l’air, communiquer aux premières
les propriétés des secondes. A l’inverse des plaies ordinaires, les plaies
sous-cutanées ne s’enflamment pas, ne suppurent pas, elles s’organi
sent immédiatement. J’ai cité ici même ce fait admirable : en une
seule séance, sur un sujet atteint d’une difformité générale des arti
culations, on coupa sous la peau quarante-deux muscles ou tendons;
aucune de ces plaies ne suppura, le malade n’éprouva pas le plus pe
tit accès de fièvre; quelques heures après l’opération, il dormait du
plus profond sommeil.
Cette innocuité merveilleuse des plaies pratiquées selon la méthode
créée par lui, M. Jules Guérin chercha le moyen d’en doter toutes les
plaies ordinaires; c’était se proposer de diminuer à la fois la gravité
Dix-septième année. — Troisième série. — Tome II. — 9 e livraison, 29 février 1868.
COSMOS DU 29 FEVRIER 1868. 1
BULLETIN
« L’Académie des sciences a fait bourgeoisement une petite élec
tion de famille. » C’est ainsi qu’un journal, qui est de la partie {la
France médicale), juge l’élection de lundi dernier dans la section de
médecine et de chirurgie, en remplacement de M. Velpeau. C’est bien
jugé. Ajoutons que pour faire cette petite élection, quand l’occasion
s’offrait d’en faire une grande, l’Académie a dû se déjuger elle-même,
manquer à ses engagements, méconnaître les droits acquis.
Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive ; mais d’ordinaire,
elle se préoccupe davantage de sauver les apparences. Rarement elle
s’est, avec tant de facilité , mise en contradiction aussi flagrante avec
elle-même.
Nous avons cité le Bulletin de l’Association scientifique demandant
pourquoi M. Jules Guérin qui, lors de l’avant-dernière élection, occu
pait le premier rang sur la liste de présentation, et pourquoi M. Lau
gier, qui y occupait le second rang, ont fait entre eux échange de
places sur la dernière liste. « Pourquoi, — disait le Bulletin — pour
quoi ce renversement de l’ordre de mérite des candidats, à si peu de
mois de distance, et lorsque personne ne peut citer une raison scien
tifique qui puisse motiver cette interversion ? Il sera impossible au
public scientifique d’y rien comprendre. »
Loin en effet que le candidat qui, en mai 1867, occupait le haut de
la liste ait démérité depuis cette époque, il a acquis des titres nou
veaux et des titres éclatants à l’estime de la section et de l’Académie.
On sait que M. Jules Guérin, après avoir fait entrer la méthode
sous-cutanée dans la chirurgie, entreprit ( j’emploie ses expressions )
de faire entrer la chirurgie dans la méthode sous-cutanée. En d’au
tres termes, il voulut, en plaçant les plaies ouvertes, les plaies expo
sées à l’air, en les plaçant, dis-je, dans les conditions de celles qui
sont faites sous la peau, à l’abri de l’air, communiquer aux premières
les propriétés des secondes. A l’inverse des plaies ordinaires, les plaies
sous-cutanées ne s’enflamment pas, ne suppurent pas, elles s’organi
sent immédiatement. J’ai cité ici même ce fait admirable : en une
seule séance, sur un sujet atteint d’une difformité générale des arti
culations, on coupa sous la peau quarante-deux muscles ou tendons;
aucune de ces plaies ne suppura, le malade n’éprouva pas le plus pe
tit accès de fièvre; quelques heures après l’opération, il dormait du
plus profond sommeil.
Cette innocuité merveilleuse des plaies pratiquées selon la méthode
créée par lui, M. Jules Guérin chercha le moyen d’en doter toutes les
plaies ordinaires; c’était se proposer de diminuer à la fois la gravité
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