Presse et revues
28 pages
Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1867-12-14
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 14 décembre 1867 14 décembre 1867
Description : 1867/12/14 (A16,SER1). 1867/12/14 (A16,SER1).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t57337305
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2022
COSMOS DU 14 DECEMBRE 1867. 1
UN CANDIDAT A L’ACADÉMIE DES SCIENCES
La loyale déclaration de M. Maisonneuve reconnaissant à M. Jules
Guérin « l’honneur d’avoir réalisé l’occlusion par aspiration con
tinue (1)» a fourni à ce dernier l’occasion de poser sa candidature à la
place devenue vacante dans la section de médecine et de chirurgie,
par suite du décès de M. Velpeau. J’exposerai aujourd’hui les titres de
ce candidat.
La découverte de la période prodromique du choléra lui est due.
Le choléra passait pour une maladie foudroyante; il a démontré
que cette maladie traverse à ses débuts une phase pendant laquelle il
est presque toujours possible de la guérir. Si le choléra coufirmé
dépasse trop souvent les moyens de la science, grâce à M. Jules
Guérin, la science sait reconnaître le mal à ses débuts, alors qu’il peut
être enrayé; elle est donc en mesure d’en arrêter le développement
épidémique.
Cette découverte est devenue la base du traitement prophylactique
du choléra. Et ce qui ajoute, s’il est possible, au mérite de celui àqui
nous la devons, c’est qu’il l’a faite dès la première invasion du fléau
et peu de temps après que celui-ci eut fait son apparition parmi nous.
Elle est consignée, en effet, dans le numéro de la Gazette médicale en
date du 12 avril 1832. L’auteur a depuis soutenu cette thèse que la
plupart des maladies infectieuses et violentes (la fièvre jaune, la fièvre
puerpérale, la morve, la rage), ont, comme leur choléra, une période
prémonitoire et une forme ébauchée.
On tendait à admettre que le chloroforme bien employé ne tue
jamais, et on attribuait les nombreux cas de mort causés par cet anes
thésique à la disposition vicieuse des appareils; l’Académie de méde
cine allait adopter cette doctrine. C’est alors que M. Jules Guérin fit
connaître ses expériences sur l’action toxique du chloroforme; il
prouva qu’une faible dose de chloroforme injectée dans les veines d’un
animal détruit les globules du sang et amène une mort immédiate:
qu’employé en inhalation, il tue par une véritable intoxication pul
monaire.
Jusqu’à lui on avait cru que le rachitisme était causé par une mau
vaise alimentation; il a démontré que cette maladie est due à une
alimentation prématurée, c’est-à-dire non appropriée à l’état des
organes digestifs de l’enfant; il l’a démontré en rendant rachitiques
de jeunes chiens nourris d’aliments qui eussent convenu à des chiens
adultes. Avant ces expériences et les recherches qui les ont com
plétées, les médecins prescrivaient aux enfants rachitiques une ali-
(1) Voir le précédent numéro, pages 21 et 22.
Seizième année. — Troisième série. — Tome 1.— 11e livraison, 14 décembre 1867.
UN CANDIDAT A L’ACADÉMIE DES SCIENCES
La loyale déclaration de M. Maisonneuve reconnaissant à M. Jules
Guérin « l’honneur d’avoir réalisé l’occlusion par aspiration con
tinue (1)» a fourni à ce dernier l’occasion de poser sa candidature à la
place devenue vacante dans la section de médecine et de chirurgie,
par suite du décès de M. Velpeau. J’exposerai aujourd’hui les titres de
ce candidat.
La découverte de la période prodromique du choléra lui est due.
Le choléra passait pour une maladie foudroyante; il a démontré
que cette maladie traverse à ses débuts une phase pendant laquelle il
est presque toujours possible de la guérir. Si le choléra coufirmé
dépasse trop souvent les moyens de la science, grâce à M. Jules
Guérin, la science sait reconnaître le mal à ses débuts, alors qu’il peut
être enrayé; elle est donc en mesure d’en arrêter le développement
épidémique.
Cette découverte est devenue la base du traitement prophylactique
du choléra. Et ce qui ajoute, s’il est possible, au mérite de celui àqui
nous la devons, c’est qu’il l’a faite dès la première invasion du fléau
et peu de temps après que celui-ci eut fait son apparition parmi nous.
Elle est consignée, en effet, dans le numéro de la Gazette médicale en
date du 12 avril 1832. L’auteur a depuis soutenu cette thèse que la
plupart des maladies infectieuses et violentes (la fièvre jaune, la fièvre
puerpérale, la morve, la rage), ont, comme leur choléra, une période
prémonitoire et une forme ébauchée.
On tendait à admettre que le chloroforme bien employé ne tue
jamais, et on attribuait les nombreux cas de mort causés par cet anes
thésique à la disposition vicieuse des appareils; l’Académie de méde
cine allait adopter cette doctrine. C’est alors que M. Jules Guérin fit
connaître ses expériences sur l’action toxique du chloroforme; il
prouva qu’une faible dose de chloroforme injectée dans les veines d’un
animal détruit les globules du sang et amène une mort immédiate:
qu’employé en inhalation, il tue par une véritable intoxication pul
monaire.
Jusqu’à lui on avait cru que le rachitisme était causé par une mau
vaise alimentation; il a démontré que cette maladie est due à une
alimentation prématurée, c’est-à-dire non appropriée à l’état des
organes digestifs de l’enfant; il l’a démontré en rendant rachitiques
de jeunes chiens nourris d’aliments qui eussent convenu à des chiens
adultes. Avant ces expériences et les recherches qui les ont com
plétées, les médecins prescrivaient aux enfants rachitiques une ali-
(1) Voir le précédent numéro, pages 21 et 22.
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