Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1867-11-30
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 30 novembre 1867 30 novembre 1867
Description : 1867/11/30 (A16,SER1). 1867/11/30 (A16,SER1).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5733728v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2022
COSMOS DU 30 NOVEMBRE 1867. 1
A MONSIEUR DUPANLOUP
Rédacteur de la Gazette de France.
Puisque vous'voulez bien descendre, Monsieur, du Mont-Sinaï de la
révélation, pour traiter en simple journaliste une de ces questions qu’on
peut discuter sans toucher au dogme, aux mystères et aux articles de foi,
permettez-moi quelques réflexions à propos de votre honorée du 47 cou
rant, adressée à l’un de vos collègues, non pas du journalisme, mais de
l’épiscopat.
J’ai lu- avec un vif intérêt cette-homélie un peu violente contre les uni
versitaires, elle occupe huit colonnes de la Gazette de France.
Examinons le sujet de votre colère : le ministre de l’instruction pu
blique a créé, à Paris et dans les départements, pour les jeunes filles de
quatorze à dix-huit ans, sous le nom d'Enseignement secondaire, des cours
publics faits par des professeurs de l’Université. Les cours comprennent
les matières de l’enseignement des collèges et des lycées, moins les lan
gues mortes et les hautes mathématiques.
Cette grande mesure, véritable émancipation intellectuelle de la femme,
aura pour résultat inévitable de compléter l’éducation très-insuffisante
que. reçoivent en général les jeune filles, et fera disparaître l’inégalité
choquante qui existe entre les scolarités des deux sexes.
Les adversaires les plus systématiques de la diffusion des lumières
pourraient à la rigueur organiser, contre cette magnifique vulgarisation
de la science, la conspiration du silence; mais n’est-ce pas aller trop loin
dans la voie de l’injustice que de condamner comme une œuvre mauvaise
une chose excellente à tous les points de vue.
Il est vrai, monseigneur le journaliste, que l’éducation a ses côtés
fâcheux à votre point de vue. La science conduit à l’esprit de discussion,
au libre examen, et lorsqu’on s’attache à étudier l’enchaînement et l’évo
lution des choses naturelles, on est bien près de ne plus croire au surna
turel. Si le créateur a donné à l’homme une intelligence perfectible, c’est
probablement pour qu’il la perfectionne, et quoi que vous fassiez il vous
sera tout aussi difficile de ramener notre époque au niveau intellectuel
des Hottentots ou des Papous, que d’empêcher la terre de tourner.
Si un casuiste inepte, s’emparant d’un enfant au berceau, lui tenait ce
langage : Dieu t’a fait petit et faible, je vais t’enfermer dans un moule de
bronze pour arrêter le développement de ton corps, car c’est pécher contre
Dieu que de permettre à la créature de modifier la forme qu’elle a reçue
en tombant sur la terre, — vous blâmeriez certainement ce fanatique,
mais vous le laisseriez probablement faire, s’il pouvait trouver un moule
qui pût arrêter l’essor de l’intelligence humaine.
Un jour, l’archevêque de Bologne visitant son diocèse, se trouvait à
Cinto; il témoignait au gonfalonier la joie que lui causait l’état moral de
la population : « Quel beau pays! s’écria-t-il, quelle admirable ville ! elle
est en retard de deux siècles sur le reste du monde! » Quand vous serez
Seizième année. — Troisième série. — Tome I. — 9 e livraison, 30 novembre 1867.
A MONSIEUR DUPANLOUP
Rédacteur de la Gazette de France.
Puisque vous'voulez bien descendre, Monsieur, du Mont-Sinaï de la
révélation, pour traiter en simple journaliste une de ces questions qu’on
peut discuter sans toucher au dogme, aux mystères et aux articles de foi,
permettez-moi quelques réflexions à propos de votre honorée du 47 cou
rant, adressée à l’un de vos collègues, non pas du journalisme, mais de
l’épiscopat.
J’ai lu- avec un vif intérêt cette-homélie un peu violente contre les uni
versitaires, elle occupe huit colonnes de la Gazette de France.
Examinons le sujet de votre colère : le ministre de l’instruction pu
blique a créé, à Paris et dans les départements, pour les jeunes filles de
quatorze à dix-huit ans, sous le nom d'Enseignement secondaire, des cours
publics faits par des professeurs de l’Université. Les cours comprennent
les matières de l’enseignement des collèges et des lycées, moins les lan
gues mortes et les hautes mathématiques.
Cette grande mesure, véritable émancipation intellectuelle de la femme,
aura pour résultat inévitable de compléter l’éducation très-insuffisante
que. reçoivent en général les jeune filles, et fera disparaître l’inégalité
choquante qui existe entre les scolarités des deux sexes.
Les adversaires les plus systématiques de la diffusion des lumières
pourraient à la rigueur organiser, contre cette magnifique vulgarisation
de la science, la conspiration du silence; mais n’est-ce pas aller trop loin
dans la voie de l’injustice que de condamner comme une œuvre mauvaise
une chose excellente à tous les points de vue.
Il est vrai, monseigneur le journaliste, que l’éducation a ses côtés
fâcheux à votre point de vue. La science conduit à l’esprit de discussion,
au libre examen, et lorsqu’on s’attache à étudier l’enchaînement et l’évo
lution des choses naturelles, on est bien près de ne plus croire au surna
turel. Si le créateur a donné à l’homme une intelligence perfectible, c’est
probablement pour qu’il la perfectionne, et quoi que vous fassiez il vous
sera tout aussi difficile de ramener notre époque au niveau intellectuel
des Hottentots ou des Papous, que d’empêcher la terre de tourner.
Si un casuiste inepte, s’emparant d’un enfant au berceau, lui tenait ce
langage : Dieu t’a fait petit et faible, je vais t’enfermer dans un moule de
bronze pour arrêter le développement de ton corps, car c’est pécher contre
Dieu que de permettre à la créature de modifier la forme qu’elle a reçue
en tombant sur la terre, — vous blâmeriez certainement ce fanatique,
mais vous le laisseriez probablement faire, s’il pouvait trouver un moule
qui pût arrêter l’essor de l’intelligence humaine.
Un jour, l’archevêque de Bologne visitant son diocèse, se trouvait à
Cinto; il témoignait au gonfalonier la joie que lui causait l’état moral de
la population : « Quel beau pays! s’écria-t-il, quelle admirable ville ! elle
est en retard de deux siècles sur le reste du monde! » Quand vous serez
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