Presse et revues
28 pages
Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1867-11-09
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 09 novembre 1867 09 novembre 1867
Description : 1867/11/09 (A16,SER1). 1867/11/09 (A16,SER1).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5733725q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2022
COSMOS DU 9 NOVEMBRE 1867.
1
UN GRATIOLET EN PRÉPARATION
« Un illustre professeur au Jardin des plantes que l’état de sa santé,
empêche de faire son cours, aurait résolu de se faire remplacer, non
point par le jeune naturaliste qui l’assiste comme chef des travaux
anatomiques et qui déjà l’a suppléé honorablement, mais par un pro
fesseur de la Faculté des sciences, qui a bien assez de la chaire qu’il
occupe. Ainsi la carrière d’un jeune savant se trouverait arbitraire
ment compromise, et un nouveau cas de cumul serait préparé pour
l’avenir. Or, cette double iniquité proposée à l’assemblée des profes
seurs du Muséum a, dit-on, obtenu leur appui. Nous n’en voulons rien
—croire. Mais si le fait est vrai, cette fois encore, la science et la justice
n’ont plus d’espoir qu’en M. Duruy. Nous ferons part aux lecteurs du
résultât de nos informations. »
Ainsi nous exprimions-nous dans le précédent article. La nouvelle
était exacte. Nous y revenons aujourd’hui suivant notre promesse.
Jamais les devoirs de la critique n’auront été pour nous aussi pé-
nibles. Nous avons à les remplir contre un homme dont nous hono- .
rons le caractère, contre un savant dont nous admirons les travaux,
contre un maître dont nous avons suivi les éloquentes et profondes
leçons, contre l’ami le plus fidèle et le plus cher de Geoffroy Saint-
Hilaire, et son émule dans l’immortelle entreprise qui eut pour résul
tat d’élever l’histoire naturelle du rang de science descriptive, au rang
de science philosophique.
Le professur si justement qualifié d’illustre dans la note rapportée
ci-dessus est, en effet, un des chefs de l’école anatomique française ;
c’est le fondateur de l'ensignement anthropologique en France, c’est
le créateur du musée consacré dans Paris à cette science admirable;
c’est le professeur qui occupe au Muséum la chaire illustrée par Cuvier,
où après Cuvier il a su se montrer original ; c’est M. Serres. C’est contre
un tel homme, l’honneur, le génie et le patriotisme en personne, qu’il
nous faut, en dépit de toute vraisemblance, prendre la défense de la
jeunesse, de la science et du droit!
L’aide naturaliste, à qui la mesure que nous allons combattre pré
pare un avenir semblable à celui de Gratiolet, est M. Georges Pouchet,
digne fils du grand physiologiste- rouennais, qui, à l’âge de soixante-
sept ans, donne aux jeunes l’exemple du travail.
L’homme à qui cette mesure profiterait est M. Paul Gervais, pro
fesseur à la Faculté des sciences, où il a été appelé de Montpellier, il
y a vingt-huit mois, et qui aime tant la science qu’après moins de
deux ans et demi,-cette place, honorée, enviée, cette bonne place (une
tribune, un laboratoire, un traitement) ne suffit déjà plus à son
amour.
Seizième année. — Troisième série. — Tome I. — 6 e livraison, 9 novembre 1867.
1
UN GRATIOLET EN PRÉPARATION
« Un illustre professeur au Jardin des plantes que l’état de sa santé,
empêche de faire son cours, aurait résolu de se faire remplacer, non
point par le jeune naturaliste qui l’assiste comme chef des travaux
anatomiques et qui déjà l’a suppléé honorablement, mais par un pro
fesseur de la Faculté des sciences, qui a bien assez de la chaire qu’il
occupe. Ainsi la carrière d’un jeune savant se trouverait arbitraire
ment compromise, et un nouveau cas de cumul serait préparé pour
l’avenir. Or, cette double iniquité proposée à l’assemblée des profes
seurs du Muséum a, dit-on, obtenu leur appui. Nous n’en voulons rien
—croire. Mais si le fait est vrai, cette fois encore, la science et la justice
n’ont plus d’espoir qu’en M. Duruy. Nous ferons part aux lecteurs du
résultât de nos informations. »
Ainsi nous exprimions-nous dans le précédent article. La nouvelle
était exacte. Nous y revenons aujourd’hui suivant notre promesse.
Jamais les devoirs de la critique n’auront été pour nous aussi pé-
nibles. Nous avons à les remplir contre un homme dont nous hono- .
rons le caractère, contre un savant dont nous admirons les travaux,
contre un maître dont nous avons suivi les éloquentes et profondes
leçons, contre l’ami le plus fidèle et le plus cher de Geoffroy Saint-
Hilaire, et son émule dans l’immortelle entreprise qui eut pour résul
tat d’élever l’histoire naturelle du rang de science descriptive, au rang
de science philosophique.
Le professur si justement qualifié d’illustre dans la note rapportée
ci-dessus est, en effet, un des chefs de l’école anatomique française ;
c’est le fondateur de l'ensignement anthropologique en France, c’est
le créateur du musée consacré dans Paris à cette science admirable;
c’est le professeur qui occupe au Muséum la chaire illustrée par Cuvier,
où après Cuvier il a su se montrer original ; c’est M. Serres. C’est contre
un tel homme, l’honneur, le génie et le patriotisme en personne, qu’il
nous faut, en dépit de toute vraisemblance, prendre la défense de la
jeunesse, de la science et du droit!
L’aide naturaliste, à qui la mesure que nous allons combattre pré
pare un avenir semblable à celui de Gratiolet, est M. Georges Pouchet,
digne fils du grand physiologiste- rouennais, qui, à l’âge de soixante-
sept ans, donne aux jeunes l’exemple du travail.
L’homme à qui cette mesure profiterait est M. Paul Gervais, pro
fesseur à la Faculté des sciences, où il a été appelé de Montpellier, il
y a vingt-huit mois, et qui aime tant la science qu’après moins de
deux ans et demi,-cette place, honorée, enviée, cette bonne place (une
tribune, un laboratoire, un traitement) ne suffit déjà plus à son
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