Titre : Cosmos : revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des sciences / fondée... par M. B. R. de Monfort ; rédigée par M. l'abbé Moigno
Éditeur : [B. R. de Monfort] (Paris)
Éditeur : A. TramblayA. Tramblay (Paris)
Éditeur : bureaux du Cosmosbureaux du Cosmos (Paris)
Date d'édition : 1867-11-02
Contributeur : Moigno, François (1804-1884). Rédacteur
Contributeur : Monfort, Benito R. de (18..-18..). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Victor (1817-1903). Directeur de publication
Contributeur : Meunier, Stanislas (1843-1925). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32749351k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1809 Nombre total de vues : 1809
Description : 02 novembre 1867 02 novembre 1867
Description : 1867/11/02 (A16,SER1). 1867/11/02 (A16,SER1).
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur Collection numérique : Corpus : Art de l'ingénieur
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5733724b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 13/11/2022
COSMOS DU 2 NOVEMBRE 1867.
1
LA PROPOSITION DE M. FREMY
Il est possible que la proposition de grossir aux frais du budget la
dotation des sciences ne soit pas très-populaire. Les dépenses sans
utilité ont mal disposé le public pour les dépenses en général. Il faut
distinguer cependant entre l’argent jeté par les fenêtres et l’argent
placé à de bons intérêts, et ce que la société moderne doit à la science
est trop éclatant pour qu’aucun bon esprit puisse douter qu’un capi
tal convenable, judicieusement mis au service de celle-ci, ne soit une
force bien employée.
Considérez d’ailleurs la situation du savant. Le peintre , le compo-
siteur, le poète vendent leurs produits ; le savant donne les siens;
dans un nombre immense de cas, le don est même absolument forcé.
Copernic, sur son lit de mort, nous a révélé le vrai système du
monde; Kepler a formulé, après vingt années d'un travail acharné,
les lois qui portent son nom; Newton s’est élevé, « en y pensant
— toujours, » jusqu’à la connaissance de l’attraction universelle; Galilée
a découvert les taches du soleil, Harvey, la circulation du sang, Leu-
wenhoveck, un monde immense, le monde microscopique; Rœmer
a mesuré la vitesse de la lumière; Cavendish a pesé la terre, Lavoisier
a placé la chimie sur sa base, Cuvier a fait revivre les races éteintes;
Geoffroy Saint-Hilaire a lait de l’histoire naturelle une philosophie :
mais aucun de ces grands hommes, aucun de ceux qui marchent sur
leurs traces, n’a produit et ne produira la moindre valeur échangea
ble, ni quoi que ce soit dont le spéculateur le plus aventureux ou
l’amateur le plus extravagant puisse leur offrir seulement un écu.
Bien plus! l’unique moyen qu’ils aient de s’assurer l’honneur de
leurs travaux (et c’est le seul avantage qu’ils en puissent retirer) est
d’en partager les fruits avec tout le monde, et leurs découvertes aus
sitôt promulguées tombent dans le domaine commun. Si donc ils
n’ont quelque autre moyen de subvenir aux premières nécessités de
la vie, ces découvertes, dont les siècles et les peuples se glorifient, et
qui honorent tout le genre humain, n’empêcheront pas ceux qui les
ont faites de trouver porte close chez le boulanger, et d’être mis de
hors par leurs propriétaires. C’est pourquoi l’infortuné Kepler écri
vait ces almanachs que des astronomes bien rentés ont eu l’impu
deur de lui reprocher.
Donc, de deux choses l’une : ou vous fournirez à ces gens-là les
moyens de continuer leur œuvre, c’est-à-dire que vous leur fournirez
du pain et des instruments de travail, ou vous vous résignerez à voir
leur œuvre délaissée, car il n’est point à espérer qu’elle soit reprise
par les millionnaires, aucune loi, ni même aucun préjugé n’ayant
jamais interdit à ces messieurs la carrière des découvertes.
Seizième année. — Troisième série. — Tome I.— 5e livraison, 2 novembre 1867.
1
LA PROPOSITION DE M. FREMY
Il est possible que la proposition de grossir aux frais du budget la
dotation des sciences ne soit pas très-populaire. Les dépenses sans
utilité ont mal disposé le public pour les dépenses en général. Il faut
distinguer cependant entre l’argent jeté par les fenêtres et l’argent
placé à de bons intérêts, et ce que la société moderne doit à la science
est trop éclatant pour qu’aucun bon esprit puisse douter qu’un capi
tal convenable, judicieusement mis au service de celle-ci, ne soit une
force bien employée.
Considérez d’ailleurs la situation du savant. Le peintre , le compo-
siteur, le poète vendent leurs produits ; le savant donne les siens;
dans un nombre immense de cas, le don est même absolument forcé.
Copernic, sur son lit de mort, nous a révélé le vrai système du
monde; Kepler a formulé, après vingt années d'un travail acharné,
les lois qui portent son nom; Newton s’est élevé, « en y pensant
— toujours, » jusqu’à la connaissance de l’attraction universelle; Galilée
a découvert les taches du soleil, Harvey, la circulation du sang, Leu-
wenhoveck, un monde immense, le monde microscopique; Rœmer
a mesuré la vitesse de la lumière; Cavendish a pesé la terre, Lavoisier
a placé la chimie sur sa base, Cuvier a fait revivre les races éteintes;
Geoffroy Saint-Hilaire a lait de l’histoire naturelle une philosophie :
mais aucun de ces grands hommes, aucun de ceux qui marchent sur
leurs traces, n’a produit et ne produira la moindre valeur échangea
ble, ni quoi que ce soit dont le spéculateur le plus aventureux ou
l’amateur le plus extravagant puisse leur offrir seulement un écu.
Bien plus! l’unique moyen qu’ils aient de s’assurer l’honneur de
leurs travaux (et c’est le seul avantage qu’ils en puissent retirer) est
d’en partager les fruits avec tout le monde, et leurs découvertes aus
sitôt promulguées tombent dans le domaine commun. Si donc ils
n’ont quelque autre moyen de subvenir aux premières nécessités de
la vie, ces découvertes, dont les siècles et les peuples se glorifient, et
qui honorent tout le genre humain, n’empêcheront pas ceux qui les
ont faites de trouver porte close chez le boulanger, et d’être mis de
hors par leurs propriétaires. C’est pourquoi l’infortuné Kepler écri
vait ces almanachs que des astronomes bien rentés ont eu l’impu
deur de lui reprocher.
Donc, de deux choses l’une : ou vous fournirez à ces gens-là les
moyens de continuer leur œuvre, c’est-à-dire que vous leur fournirez
du pain et des instruments de travail, ou vous vous résignerez à voir
leur œuvre délaissée, car il n’est point à espérer qu’elle soit reprise
par les millionnaires, aucune loi, ni même aucun préjugé n’ayant
jamais interdit à ces messieurs la carrière des découvertes.
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