Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-46242-46279
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/08/2022
T. IX, 22 août 1856.
Cinquième année.
COSMOS.
XoU.NOUVELLES ET FAITS DIVERS. (S Nos lecteurs I font avec intérêt la note que M. Tabbé Raillard cous adresse sur plusieurs orages qui ont éclaté dans la Bour- gogne, la semaine dernière, et qui ont offert quelques particula- sités dignes de remarque. iLesoirdu 10, un nuage s’est formé sur Dijon et a donné des éclairs très-fréquents. Tous ces éclairs descendaient à terre, à l’exception d’un très-petit nombre. Le nuage, d’abord de peu d’apparence, grossit rapidement et s’adjoignit d’autres nuages qui étaient autour de lui. A environ 50 kilomètres au nord, près de Montormentier, un nouveau foyer d’éclairs s’est formé quelques minutes après le premier, donnant aussi des éclairs qui devinrent de même très-multipliés, et qui atteignaient presque tous le sol comme ceux du premier. Bientôt les deux nuages, grossissant continuellement, ne firent plus qu’une grande nuée. La foudre a déchiré plusieurs peupliers aux environs de Montormentier, où je me trouvais ; il a allumé des incendies dans plusieurs villages, notamment à Celsay, à l’est de Langres, où quinze maisons ont été brûlées. La marche dè la nuée était du sud- ouest au nord-est. « D’après la théorie que j’ai donnée, il y a six ans, sur la for- mation des éclairs, et que le Cosmos a fait connaître dans son pre- mier volume, la fréquence des éclairs s’explique facilement par la rapidité des accroissements que prend un nuage. « Le soir du 12, il s’est formé sur Montsaugeonnais un nuage ayant aussi deux foyers d’éclairs. Ces deux foyers étaient assez près l’un de l’autre. Ce qu’il y a eu de curieux, c’est que pendant assez longtemps ils ont donné des éclairs alternativement; céüx de l’un arrivant sept à huit secondes après ceux de l’autre. Cela a duré pendant tout le temps qu’il y eut entre eux un intervalle sans pluie. Les éclairs descendaient tous sur le sol. J’ai regretté de n’avoir pas eu, en ce moment, un électromètre pour recon-
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