Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1857 10 novembre 1857
Description : 1857/11/10 (A2,N34). 1857/11/10 (A2,N34).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530633p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 450
démontre que le département peut en concevoir de grandes es-
pérances pour ses échanges, pour l'utilisation de ses cours
d'eau, sur lesquels des établissements considérables et écono-
miques pourraient être créés pour la préparation des soies,
des cotons et autres produits provenant des Indes. Et après
avoir relevé les expressions qui dans un pays voisin ont tendu
à jeter un jour fâcheux sur le grand projet dont il s'agit, il
conclut au nom de la Commission , à ce que le Conseil, s'as-
sociant à un sentiment d'estime et d'intérêt européen , donne
à M. de Lesseps un haut témoignage de son approbation et
adresse au gouvernement de l'Empereur l'expression de ses
vœux pour favoriser l'accomplissement le plus prochain de
son projet.
Le Conseil, pénétré de la grande utilité qui résulterait pour
la France, et spécialement pour le département, de la réalisa-
tion du grand ouvrage qui réunirait la Méditerranée à la mer
Rouge et diminuerait de plus de moitié l'immense distance
qui le sépare des contrées les plus riches et les plus popu-
leuses de l'Asie;
Considérant qu'il serait heureux pour l'humanité comme
pour la politique et pour le commerce de la France, d'y faire
pénétrer, par des moyens plus faciles, moins coûteux et plus
prompts, sa civilisation, ses mœurs, sa langue;
Considérant qu'en présence de cette perspective, il est juste
de présenter à M. Ferdinand de Lesseps de hauts témoignages"
d'estime, les encouragements les plus énergiques, et de prier
le gouvernement de lui accorder son appui et sa protection ;
Adopte les conclusions de la Commission.
ARDÈCHE.
(Séance du 29 août 1857.)
Le Conseil exprime le vœu que le gouvernement favorise
par tous les moyens dont il dispose le percement de l'isthme
de Suez, qui a été reconnu d'une exécution facilement prati-
cable par des ingénieurs très-compétents, et qui donnera un
essor incalculable aux intérêts généraux de la civilisation et
au développement de l'industrie et du commerce de l'Europe
entière, et particulièrement de l'industrie et du commerce
français.
BOUCHES-DU-RHÔNE,
(Délibération du 25 août 1857.)
Sur la proposition de M. Honnorat, parlant au nom de la
Commission des objets divers,
Le Conseil général, considérant qu'un canal maritime qui
réunirait directement la mer Rouge à la Méditerranée à tra-
vers l'isthme de Suez, en réduisant notablement les lenteurs,
les dépenses et les dangers qui résultent de l'état actuel des
communications de l'Europe avec l'Inde, par le cap de Bonne-
Espérance, aurait des résultats immenses, non-seulement pour
les intérêts généraux de la civilisation et de l'humanité, mais
encore pour le développement du commerce de la France, et
spécialement de ses ports sur la Méditerranée;
Considérant que l'exécution de ce canal aurait, sur l'éta-
blissement d'un chemin de fer, l'avantage de ne pas obliger
les navires à décharger leur cargaison sur un point intermé-
diaire ;
Émet à l'unanimité le vœu que le gouvernement de l'Em-
pereur intervienne auprès du Sultan pour le presser de donner,
dans le plus bref délai possible, sa sanction au projet de
M. Ferd. de Lesseps.
CANTAL.
Le Conseil général croit devoir terminer la série de ses
travaux par un vœu qui touche aux intérêts les plus graves
de la société européenne, en exprimant, dans un but d'in-
térêt général, le vif désir de voir exécuter le vaste projet
conçu par votre savant compatriote, M. de Lesseps, de mettre
en communication la Méditerranée avec la mer Rouge.
Le projet de M. de Lesseps consistant à ouvrir entre ces
deux mers , et par le percement de J'isthme de Suez, un canal
praticable aux plus grands navires et destiné à devenir une
vaste route maritime entre l'Europe, l'Inde, la Chine et
l'Australie, est une pensée large et féconde, et il s'y associe
de ses vœux comme le feront sans doute tous les Conseils gé-
néraux de la France.
CHARENTE.
Extrait du Registre des délibérations du Conseil général
de la Charente.
(Session de 1857. — Séance du 27 août 1857.)
Canalisation de V isthme de Suez. — Rapport de
la commission.
Messieurs,
M. Ferd. de Lesseps a obtenu du Vice-roi d'Egypte une
concession de 99 ans pour la formation d'une Compagnie
universelle, dans le but d'ouvrir l'isthme de Suez à l'aide d'un
grand canal maritime, c'est-à-dire de joindre la Méditerranée
et la mer Rouge, et de mettre ainsi en contact 300 millions
d'hommes, ayant la civilisation et l'industrie, avec 700 mil-
lions d'hommes encore barbares.
M. de Lesseps a dû demander au Sultan sa ratification au
sujet de cette concession. Le Sultan s'y est montré favorable
comme utile aux intérêts de la Turquie, mais des obstacles
sont survenus de la part de l'ambassade d'Angleterre à Con-
stantinople, et cette ratification n'a pas été donnée.
Et cependant la canalisation de l'isthme de Suez avait pour
résultat de rapprocher l'Europe des Indes, et dès lors, de
devenir très-profitable pour les intérêts de la Grande-Bretagne,
qui a plus de colonies, plus de commerce, plus de marine et
plus de vaisseaux que toutes les nations de l'Europe réunies.
M. de Lesseps en a alors appelé à Londres au gouvernement
anglais lui-même. Mais le Premier Lord de la Trésorerie, lord
Palmerston, dans l'une des séances du Parlement du 12 juillet
dernier, a répondu qu'il userait de tout son crédit pour s'op-
poser à l'exécution du projet.
En présence d'une réponse aussi inexplicable, M. de Lesseps
a fait appel' à l'opinion de son pays comme à l'opinion de
toute l'Europe.
Lord Palmerston paraît ne pas avoir été l'interprète des
intérêts du Royaume-Uni; car de toutes parts, à Londres, à
Liverpool, à Manchester, à Birmingham, à Dublin, à
Glasgow, à Édimbourg, des meetings ont été tenus par les
hommes les plus considérables de ces pays ; et AI. Gladstone,
ancien chancelier de l'Échiquier, a dit notamment dans une
des séances du Parlement, que les Anglais ne pouvaient
éprouver que de la sympathie, surtout dans la situation
actuelle d'intérêts et d'union sincère avec la France.
Aujourd'hui, M. de Lesseps s'adresse aux Conseils généraux
de France pour obtenir d'eux un témoignage de sympathie
et d'encouragement dans cette grande œuvre qu'il a entre-
prise, et la Commission a pensé que vous voudriez l'encou-
rager dans ses efforts et sa persévérance ; car la civilisation
du monde en dépend, et M. de Lesseps peut y trouver l'illus-
tration et la gloire.
La France, vous le voyez, est intéressée à tous égards au
succès de cette importante et vaste question.
démontre que le département peut en concevoir de grandes es-
pérances pour ses échanges, pour l'utilisation de ses cours
d'eau, sur lesquels des établissements considérables et écono-
miques pourraient être créés pour la préparation des soies,
des cotons et autres produits provenant des Indes. Et après
avoir relevé les expressions qui dans un pays voisin ont tendu
à jeter un jour fâcheux sur le grand projet dont il s'agit, il
conclut au nom de la Commission , à ce que le Conseil, s'as-
sociant à un sentiment d'estime et d'intérêt européen , donne
à M. de Lesseps un haut témoignage de son approbation et
adresse au gouvernement de l'Empereur l'expression de ses
vœux pour favoriser l'accomplissement le plus prochain de
son projet.
Le Conseil, pénétré de la grande utilité qui résulterait pour
la France, et spécialement pour le département, de la réalisa-
tion du grand ouvrage qui réunirait la Méditerranée à la mer
Rouge et diminuerait de plus de moitié l'immense distance
qui le sépare des contrées les plus riches et les plus popu-
leuses de l'Asie;
Considérant qu'il serait heureux pour l'humanité comme
pour la politique et pour le commerce de la France, d'y faire
pénétrer, par des moyens plus faciles, moins coûteux et plus
prompts, sa civilisation, ses mœurs, sa langue;
Considérant qu'en présence de cette perspective, il est juste
de présenter à M. Ferdinand de Lesseps de hauts témoignages"
d'estime, les encouragements les plus énergiques, et de prier
le gouvernement de lui accorder son appui et sa protection ;
Adopte les conclusions de la Commission.
ARDÈCHE.
(Séance du 29 août 1857.)
Le Conseil exprime le vœu que le gouvernement favorise
par tous les moyens dont il dispose le percement de l'isthme
de Suez, qui a été reconnu d'une exécution facilement prati-
cable par des ingénieurs très-compétents, et qui donnera un
essor incalculable aux intérêts généraux de la civilisation et
au développement de l'industrie et du commerce de l'Europe
entière, et particulièrement de l'industrie et du commerce
français.
BOUCHES-DU-RHÔNE,
(Délibération du 25 août 1857.)
Sur la proposition de M. Honnorat, parlant au nom de la
Commission des objets divers,
Le Conseil général, considérant qu'un canal maritime qui
réunirait directement la mer Rouge à la Méditerranée à tra-
vers l'isthme de Suez, en réduisant notablement les lenteurs,
les dépenses et les dangers qui résultent de l'état actuel des
communications de l'Europe avec l'Inde, par le cap de Bonne-
Espérance, aurait des résultats immenses, non-seulement pour
les intérêts généraux de la civilisation et de l'humanité, mais
encore pour le développement du commerce de la France, et
spécialement de ses ports sur la Méditerranée;
Considérant que l'exécution de ce canal aurait, sur l'éta-
blissement d'un chemin de fer, l'avantage de ne pas obliger
les navires à décharger leur cargaison sur un point intermé-
diaire ;
Émet à l'unanimité le vœu que le gouvernement de l'Em-
pereur intervienne auprès du Sultan pour le presser de donner,
dans le plus bref délai possible, sa sanction au projet de
M. Ferd. de Lesseps.
CANTAL.
Le Conseil général croit devoir terminer la série de ses
travaux par un vœu qui touche aux intérêts les plus graves
de la société européenne, en exprimant, dans un but d'in-
térêt général, le vif désir de voir exécuter le vaste projet
conçu par votre savant compatriote, M. de Lesseps, de mettre
en communication la Méditerranée avec la mer Rouge.
Le projet de M. de Lesseps consistant à ouvrir entre ces
deux mers , et par le percement de J'isthme de Suez, un canal
praticable aux plus grands navires et destiné à devenir une
vaste route maritime entre l'Europe, l'Inde, la Chine et
l'Australie, est une pensée large et féconde, et il s'y associe
de ses vœux comme le feront sans doute tous les Conseils gé-
néraux de la France.
CHARENTE.
Extrait du Registre des délibérations du Conseil général
de la Charente.
(Session de 1857. — Séance du 27 août 1857.)
Canalisation de V isthme de Suez. — Rapport de
la commission.
Messieurs,
M. Ferd. de Lesseps a obtenu du Vice-roi d'Egypte une
concession de 99 ans pour la formation d'une Compagnie
universelle, dans le but d'ouvrir l'isthme de Suez à l'aide d'un
grand canal maritime, c'est-à-dire de joindre la Méditerranée
et la mer Rouge, et de mettre ainsi en contact 300 millions
d'hommes, ayant la civilisation et l'industrie, avec 700 mil-
lions d'hommes encore barbares.
M. de Lesseps a dû demander au Sultan sa ratification au
sujet de cette concession. Le Sultan s'y est montré favorable
comme utile aux intérêts de la Turquie, mais des obstacles
sont survenus de la part de l'ambassade d'Angleterre à Con-
stantinople, et cette ratification n'a pas été donnée.
Et cependant la canalisation de l'isthme de Suez avait pour
résultat de rapprocher l'Europe des Indes, et dès lors, de
devenir très-profitable pour les intérêts de la Grande-Bretagne,
qui a plus de colonies, plus de commerce, plus de marine et
plus de vaisseaux que toutes les nations de l'Europe réunies.
M. de Lesseps en a alors appelé à Londres au gouvernement
anglais lui-même. Mais le Premier Lord de la Trésorerie, lord
Palmerston, dans l'une des séances du Parlement du 12 juillet
dernier, a répondu qu'il userait de tout son crédit pour s'op-
poser à l'exécution du projet.
En présence d'une réponse aussi inexplicable, M. de Lesseps
a fait appel' à l'opinion de son pays comme à l'opinion de
toute l'Europe.
Lord Palmerston paraît ne pas avoir été l'interprète des
intérêts du Royaume-Uni; car de toutes parts, à Londres, à
Liverpool, à Manchester, à Birmingham, à Dublin, à
Glasgow, à Édimbourg, des meetings ont été tenus par les
hommes les plus considérables de ces pays ; et AI. Gladstone,
ancien chancelier de l'Échiquier, a dit notamment dans une
des séances du Parlement, que les Anglais ne pouvaient
éprouver que de la sympathie, surtout dans la situation
actuelle d'intérêts et d'union sincère avec la France.
Aujourd'hui, M. de Lesseps s'adresse aux Conseils généraux
de France pour obtenir d'eux un témoignage de sympathie
et d'encouragement dans cette grande œuvre qu'il a entre-
prise, et la Commission a pensé que vous voudriez l'encou-
rager dans ses efforts et sa persévérance ; car la civilisation
du monde en dépend, et M. de Lesseps peut y trouver l'illus-
tration et la gloire.
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