Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1857 25 octobre 1857
Description : 1857/10/25 (A2,N33). 1857/10/25 (A2,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306328
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 44T 1
la direction à venir de la politique. On peut s'attendre
à des réformes importantes dans le système qui régit ac-
tuellement les Indes orientales.
ERNEST DESPLACES.
Le Journal des Débats du 22 octobre répondant à un ar-
, ticle du Times, fait les réflexions suivantes :
CI Le journal anglais s'abuse et se fait une illusion grave en
attribuant à l'envie l'espèce d'impopularité qui s'attache en ce
moment chez nous à l'Angleterre. Le Times aurait pu chercher
la cause de cette impopularité dans certains incidents bien
connus qui ont si fâcheusement compromis et troublé les re-
lations amicales de la France et de l'Angleterre; il aurait dû
faire une part, et une très-grande part, à l'irritation que la
politique égoïste et passionnée de lord Palmerston a soulevée
non-seulement en France, mais sur le continent tout entier.
Il aurait dû se demander si la presse anglaise avait toujours
suffisamment ménagé les justes et honorables susceptibilités
de la France, et si elle ne les avait pas violemment froissées
dans cette occasion récente, où, pour justifier l'opposition de
lord Palmerston au percement de l'isthme de Suez, l'organe
confidentiel du Premier Ministre déclarait que « le gouverne-
ment français pourrait d'un jour à l'autre expédier de ses
ports, à travers le canal de Suez, une flotte nombreuse pour
attaquer et envahir l'empire anglais de l'Inde. » Au lieu d'exa-
miner cette question, qui a son à-propos et son importance,
le journal anglais a trouvé plus simple de monter au Capitole,
en écrivant des phrases, où s'étale naïvement toute la pompe
de l'orgueil britannique, n
L. ALLOURV.
CONSÉQUENCES COMMERCIALES
DE L'INSURRECTION DES INDES.
Le Times du 15 octobre, dans son article sur la Bourse et
la Cilp (Money market and City intelligence), apprécie de la
manière suivante la situation commerciale des Indes :
Les nouvelles des Indes, dit-il, font espérer que la pertur-
bation générale, du moins en ce qui concerne les produits
commerciaux du pays, ne s'étendra pas au delà de ses limites
actuelles. On peut donc se hasarder à examiner à quel degré
les approvisionnements des différents articles seront affectés.
Les exportations principales de Calcutta pour la Grande-Bre-
tagne, la France et l'Amérique du Nord consistent en indigo,
sucre, salpêtre, soie, coton, riz, peaux, safran, graines de lin
et de moutarde, cochenille et laque. La valeur totale de ces
marchandises, estimée d'après les prix actuels des marchés de
l'hide, est de 9,000,000 de livres sterl., dont 6,200,000 livres
pour la Grande-Bretagne, 1,100,000 livres pour la France,
et 1,700,000 livres pour l'Amérique. L'indigo, le sucre, la
soie, le salpêtre et le coton sont les articles les plus impor-
tants ; mais le riz, la moutarde et le lin, le safran, etc., con-
tribuent qu total pour une somme considérable. Il s'agit
maintenant d'examiner dans quelles proportions chacun de
ces articles est cultivé dans les contrées soulevées, Quant au
sucre, presque la moitié de la quantité totale provient du voi-
sipage de Bénarès ; ainsi la production se ressentira des
troubles actuels. La soie, provenant pour la plus grande partie
des provinces basses, ne sera pas beaucoup affectée. Le sal-
pêtre souffrira beaucoup. La seule espèce propre à la fabrica-
tion de la poudre à canon est trouvée dans le Bengale, et les
deux tiers proviennent des districts révoltés. Quant au coton,
le tiers ou presque.la moitié est supposé provenir égale-
ment de ces contrées. L'indigo a déjà très-souffert par suite
d'une mauvaise récolte, et comme un quart ou presque un
tiers de la production annuelle vient des provinces supé-
rieures, on peut prévoir une diminution des approvisionne-
ments, qui fera hausser les prix d'une manière sensible. A la
date des dernières nouvelles, on avait de graves inquiétudes
par rapport aux provisions de semences pour la prochaine
saison, le bas Bengale tirant ses semences pour la plus grande
partie des contrées insurgées. La production du riz a bien plus
d'importance pour la situation intérieure que pour le com-*
merce extérieur du pays. La quantité exportée de Calcutta est
assez considérable et à peu près d'une valeur de 400,000 li-
vres ; comme le transport coûte cher, de petites quantités seu-
lement seront apportées à ce port dans les circonstances ac-
tuelles. Le grand sujet de crainte cependant est l'état des
récoltes autour du théâtre de l'insurrection, et l'on redoute que
beaucoup de localités ne souffrent de la famine. La cochenille
exportée de Calcutta n'est pas un produit indigène, mais elle
vient du Fégu. La laque n'est pas un article très-important;
elle est surtout produite-dans les pays où règne l'insurrection.
Les peaux également ne sont pas d'une grande importance i
elles sont préparées dans toutes les parties de l'Inde. En géné-
ral, on peut admettre que les pertes du commerce d'exporta-
tion s'élèveront à peu près à 10 ou 20 p. cent de la valeur
totale des marchandises exportées. Mais les deux articles les
plus importants, l'indigo et le salpêtre, étant fournis par les
Indes en dehors de toute concurrence étrangère, la hausse
inévitable de ces articles aura pour le producteur indien les
mêmes résultats pécuniaires que si la récolte n'avait pas été
affectée des désordres de l'insurrection.
Ainsi donc la seule calamité sérieuse que les Indes aurQpt à
supporter par suite des troubles et de, la révolte, sera celle
qui résultera de la perte des récoltes de riz et de froment in-
dispensables pour la subsistance des populations ; et il y a
tout lieu de croire que ces malheurs seront seulement locaux
et limités. Au point de vue commercial, c'est l'Europe et l'A'"
mérique qui auront à souffrir et seront obligées d'économiser
les matières qui arriveront en moindres quantités. L'Inde con-
tinuera de prendre notre or, et sera par conséquent en état
de payer elle-même pour les conséquences de l'insurrection,
bien que quelques personnes paraissent craindre qu'un em-
prunt ne lui soit accordé, même avant qu'elle le demande.
Nous ne savons si ces calculs du Times sont bien exacts;
mais on peut les admeltre jusqu'à preuve contraire, parce que
les renseignements commerciaux de ce journal sont en général
puisés à très-bonnes sources. Dans les conjonctures actuelles^
les prophéties sont bien hasardeuses.
G. WAGENEHJ
PASSAGE DES TROUPES ANGLAISES PAR L'ÈGYPTE.
Le Times du 13 octobre publie un article sur lé
transport de l'artillerie par l'isthme de Suez :
« Le magnifique vapeur à hélice /'Australien, capitaine
J. Sceales, appartenant à la Royal Mail Company, a quitté
Southampton hier dans l'après-midi avec une lourde malle pour
Malte, Egypte, Aden, Ceylan, les colonies d'Australie et delà
Nouvelle-Zélande, 30,320 liv. st. en espèces, des bijoux d'une
valeur de 2,000 liv. st., et un plein chargement, comprenant
une grande quantité d'approvisionnements militaires. Il em-
porte aussi environ 150 passagers, parmi lesquels 13 officiers
la direction à venir de la politique. On peut s'attendre
à des réformes importantes dans le système qui régit ac-
tuellement les Indes orientales.
ERNEST DESPLACES.
Le Journal des Débats du 22 octobre répondant à un ar-
, ticle du Times, fait les réflexions suivantes :
CI Le journal anglais s'abuse et se fait une illusion grave en
attribuant à l'envie l'espèce d'impopularité qui s'attache en ce
moment chez nous à l'Angleterre. Le Times aurait pu chercher
la cause de cette impopularité dans certains incidents bien
connus qui ont si fâcheusement compromis et troublé les re-
lations amicales de la France et de l'Angleterre; il aurait dû
faire une part, et une très-grande part, à l'irritation que la
politique égoïste et passionnée de lord Palmerston a soulevée
non-seulement en France, mais sur le continent tout entier.
Il aurait dû se demander si la presse anglaise avait toujours
suffisamment ménagé les justes et honorables susceptibilités
de la France, et si elle ne les avait pas violemment froissées
dans cette occasion récente, où, pour justifier l'opposition de
lord Palmerston au percement de l'isthme de Suez, l'organe
confidentiel du Premier Ministre déclarait que « le gouverne-
ment français pourrait d'un jour à l'autre expédier de ses
ports, à travers le canal de Suez, une flotte nombreuse pour
attaquer et envahir l'empire anglais de l'Inde. » Au lieu d'exa-
miner cette question, qui a son à-propos et son importance,
le journal anglais a trouvé plus simple de monter au Capitole,
en écrivant des phrases, où s'étale naïvement toute la pompe
de l'orgueil britannique, n
L. ALLOURV.
CONSÉQUENCES COMMERCIALES
DE L'INSURRECTION DES INDES.
Le Times du 15 octobre, dans son article sur la Bourse et
la Cilp (Money market and City intelligence), apprécie de la
manière suivante la situation commerciale des Indes :
Les nouvelles des Indes, dit-il, font espérer que la pertur-
bation générale, du moins en ce qui concerne les produits
commerciaux du pays, ne s'étendra pas au delà de ses limites
actuelles. On peut donc se hasarder à examiner à quel degré
les approvisionnements des différents articles seront affectés.
Les exportations principales de Calcutta pour la Grande-Bre-
tagne, la France et l'Amérique du Nord consistent en indigo,
sucre, salpêtre, soie, coton, riz, peaux, safran, graines de lin
et de moutarde, cochenille et laque. La valeur totale de ces
marchandises, estimée d'après les prix actuels des marchés de
l'hide, est de 9,000,000 de livres sterl., dont 6,200,000 livres
pour la Grande-Bretagne, 1,100,000 livres pour la France,
et 1,700,000 livres pour l'Amérique. L'indigo, le sucre, la
soie, le salpêtre et le coton sont les articles les plus impor-
tants ; mais le riz, la moutarde et le lin, le safran, etc., con-
tribuent qu total pour une somme considérable. Il s'agit
maintenant d'examiner dans quelles proportions chacun de
ces articles est cultivé dans les contrées soulevées, Quant au
sucre, presque la moitié de la quantité totale provient du voi-
sipage de Bénarès ; ainsi la production se ressentira des
troubles actuels. La soie, provenant pour la plus grande partie
des provinces basses, ne sera pas beaucoup affectée. Le sal-
pêtre souffrira beaucoup. La seule espèce propre à la fabrica-
tion de la poudre à canon est trouvée dans le Bengale, et les
deux tiers proviennent des districts révoltés. Quant au coton,
le tiers ou presque.la moitié est supposé provenir égale-
ment de ces contrées. L'indigo a déjà très-souffert par suite
d'une mauvaise récolte, et comme un quart ou presque un
tiers de la production annuelle vient des provinces supé-
rieures, on peut prévoir une diminution des approvisionne-
ments, qui fera hausser les prix d'une manière sensible. A la
date des dernières nouvelles, on avait de graves inquiétudes
par rapport aux provisions de semences pour la prochaine
saison, le bas Bengale tirant ses semences pour la plus grande
partie des contrées insurgées. La production du riz a bien plus
d'importance pour la situation intérieure que pour le com-*
merce extérieur du pays. La quantité exportée de Calcutta est
assez considérable et à peu près d'une valeur de 400,000 li-
vres ; comme le transport coûte cher, de petites quantités seu-
lement seront apportées à ce port dans les circonstances ac-
tuelles. Le grand sujet de crainte cependant est l'état des
récoltes autour du théâtre de l'insurrection, et l'on redoute que
beaucoup de localités ne souffrent de la famine. La cochenille
exportée de Calcutta n'est pas un produit indigène, mais elle
vient du Fégu. La laque n'est pas un article très-important;
elle est surtout produite-dans les pays où règne l'insurrection.
Les peaux également ne sont pas d'une grande importance i
elles sont préparées dans toutes les parties de l'Inde. En géné-
ral, on peut admettre que les pertes du commerce d'exporta-
tion s'élèveront à peu près à 10 ou 20 p. cent de la valeur
totale des marchandises exportées. Mais les deux articles les
plus importants, l'indigo et le salpêtre, étant fournis par les
Indes en dehors de toute concurrence étrangère, la hausse
inévitable de ces articles aura pour le producteur indien les
mêmes résultats pécuniaires que si la récolte n'avait pas été
affectée des désordres de l'insurrection.
Ainsi donc la seule calamité sérieuse que les Indes aurQpt à
supporter par suite des troubles et de, la révolte, sera celle
qui résultera de la perte des récoltes de riz et de froment in-
dispensables pour la subsistance des populations ; et il y a
tout lieu de croire que ces malheurs seront seulement locaux
et limités. Au point de vue commercial, c'est l'Europe et l'A'"
mérique qui auront à souffrir et seront obligées d'économiser
les matières qui arriveront en moindres quantités. L'Inde con-
tinuera de prendre notre or, et sera par conséquent en état
de payer elle-même pour les conséquences de l'insurrection,
bien que quelques personnes paraissent craindre qu'un em-
prunt ne lui soit accordé, même avant qu'elle le demande.
Nous ne savons si ces calculs du Times sont bien exacts;
mais on peut les admeltre jusqu'à preuve contraire, parce que
les renseignements commerciaux de ce journal sont en général
puisés à très-bonnes sources. Dans les conjonctures actuelles^
les prophéties sont bien hasardeuses.
G. WAGENEHJ
PASSAGE DES TROUPES ANGLAISES PAR L'ÈGYPTE.
Le Times du 13 octobre publie un article sur lé
transport de l'artillerie par l'isthme de Suez :
« Le magnifique vapeur à hélice /'Australien, capitaine
J. Sceales, appartenant à la Royal Mail Company, a quitté
Southampton hier dans l'après-midi avec une lourde malle pour
Malte, Egypte, Aden, Ceylan, les colonies d'Australie et delà
Nouvelle-Zélande, 30,320 liv. st. en espèces, des bijoux d'une
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une grande quantité d'approvisionnements militaires. Il em-
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