Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1857 25 mars 1857
Description : 1857/03/25 (A2,N19). 1857/03/25 (A2,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 109
de M. de Lesseps, et il interroge l'histoire dans les traditions
qu'elle nous a conservées sur le canal qui jadis unissait le
Nil à la mer Érythrée. En arrivant au nouveau projet et au
tracé direct, l'auteur résume les explorations de la Commis-
sion internationale en Egypte, et il annonce un examen ulté-
rieur du rapport que nos lecteurs connaissent.
Nous remercions le Siècle du nouvel appui qu'il prête à
notre grande œuvre, déjà soutenue par lui dans des articles
excellents. Cette analyse du rapport de la Commission inter-
nationale sera un service de plus qu'il rendra à l'entreprise
du canal de Suez. Il est bon que le vaste public auquel s'a-
dresse le Siècle sache les conditions principales de ce travail
d'une exécution facile et de conséquences si bienfaisantes.
Le Ëloydfrançais du 28 février contient un nouvel article
sur le canal de Suez. L'auteur s'étonne comme nous que lord
Stratford, en faisant accorder tant de concessions privilégiées
à ses compatriotes, continue à combattre un projet qui,
comme celui de l'ouverture de l'isthme de Suez, doit profiter
à toutes les nations. Le Lloyd français espère qu'une résis-
tance aussi peu louable sera vaincue, et il termine en mon-
trant que le chemin de fer de l'Euphrate ne peut faire con-
currence au canal de Suez.
La Revue contemporaine a publié dans son numéro du
15 février un article remarquable de M. le comte E. de War-
ren, intitulé : L'Inde anglaise, la Russie et la Perse. Nous
ne pouvons pas suivre l'auteur dans les développements qu'il
a donnés à sa pensée, tout intéressants qu'ils sont, parce
qu'il s'éloigne trop de notre sujet spécial. Mais il était bien
difficile que M. 4 de Warren, en traitant aussi largement
cette grande question qu'il parait connaître parfaitement,
n'en vînt point à parler du rôle que l'Angleterre joue dans
l'Empire turc, et par suite qu'il n'abordât pas la question par-
ticulière du canal de Suez. Voici ce qu'en dit M. de Warren en
terminant son article :
a Dès lors, nous serions tenté de leur dire : Ce n'est pas
assez d'avoir le chemin de fer de l'Euphrate, qui n'est pas
encore fait, et qui sera pendant quelque temps au moins
d'une exploitation précaire. Vous avez intérêt comme nous à
la construction du canal de l'isthme de Suez. Ces deux grandes
entreprises, au lieu de se faire concurrence, doivent se don-
ne mutuellement la main. L'exécution du canal rendra plus
certaine et plus rapide l'exécution du chemin ; et si enfin ce
nuage russe, si longtemps suspendu à l'horizon, venait "un
jour ou l'autre fondre sur vos possessions de l'Inde, la
voie du canal serait toujours praticable, et les renforts arri-
veraient plus sûrement au secours de votre colonie.
» Nous reviendrons plus tard sur ces considérations. »
Nous remercions M. de Warren de cette sympathie pour
notre grande œuvre, et nos lecteurs peuvent se rappeler que
ce n'est pas la première fois que la Revue contemporaine
veut bien nous prêter son appui.
Pour exlrails :
ERKEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 7 mars 1857.
J'éprouve une bien vive satisfaction en vous annonçant
l'heureux retour de M. de Lesseps en parfaite santé. Déjà,
par ma lettre du 23 février, je vous ai annoncé l'arrivée du
Vice-roi au Caire. Son Altesse, partie de Kartoum le 28 jan-
vier, par le désert de Bayoudah et par Dongola, a accompli
son voyage avec une rapidité merveilleuse. Elle a fait en
vingt-quatre jours un trajet qui en demande ordinairement
quarante. Pour franchir les cataractes, qui à cette époque
de basses eaux sont dangereuses à passer, le Vice-roi, monté
sur une frêle embarcation et accompagné de quelques hom-
mes seulement, a traversé ces obstacles avec l'intrépidité qui
est familière à sa race, et il est arrivé au Caire se portant
on ne peut mieux.
M. de Lesseps, qui avait jusqu'alors accompagné Son Al-
tesse, a dû s'arrêter en route pour donner ses soins à un de
ses compagnons de voyage tombé dangereusement malade.
C'est pour ce motif qu'il est arrivé au Caire une dizaine de
jours après le Vice-roi.
Je suis en mesure de vous donner aujourd'hui d'intéres-
sants détails sur le voyage que Son Altesse vient d'accomplir
au Soudan. Ces provinces si éloignées du centre du gouver-
nement étaient livrées à des abus que la présence du souve-
rain vient de faire disparaître. Vous verrez par les documents
que je vous envoie, et surtout par une traduction exacte des
ordres de Son Altesse pour les nouveaux gouverneurs de ces
contrées, avec quelle sagesse et avec quel instinct du plus
large libéralisme le Vice-roi a réglé la position de ces pro-
vinces. Les impôts réduits des deux tiers; la vie, la liberté,
la propriété de chacun garanties ; la justice rendue par des
municipalités élues par les administrés eux-mêmes : tout cela
opéré avec une grandeur et un tact admirables.
Tels sont les fruits de ce pénible voyage que le Prince a
entrepris pour voir par lui-même et pour faire cesser les
maux dont il avait entendu parler. Il a voulu porter jus-
qu'aux dernières limites du pays qu'il est appelé à gouverner
les bienfaits de la civilisation. Aussi de quelles bénédictions
le nom du Vice-roi n'est-il pas salué maintenant? Le régime
odieux qui a régné jusqu'à ce jour dans un pays si peu connu
forçait le malheureux habitant à chercher dans une triste
expatriation un remède à ses maux; car l'impôt pesait sur le
village, et non pas sur les individus; de telle sorte que celui
qui était présent devait payer au gouvernement les dettes de
l'absent ou du défunt. L'expatriation, cette extrémité suprême
du malheureux, devenait ainsi une nécessité pour les habi-
tants d'une localité dont plusieurs avaient disparu. Pour
donner une idée de la dépopulation effrayante de ces contrées,
il suffira de dire qu'à l'époque de la conquête, c'est-à-dire
depuis trente-cinq ans, on comptait 24,000 sa/fiés, et qu'au-
jourd'hui il en existe à peine 1,500. Tel est le résultat de la
vieille administration turque.
Aujourd'hui tout cela a cessé, et l'impôt est tout à fait
personnel.
Une mesure qui donne encore des garanties certaines que
le nouveau système adopté sera religieusement suivi, c'est le
choix que Son Altesse vient de faire, laissant comme gouver-
neur du Sennaar, résidence à Kartoum, Arakel-Bey, son
premier secrétaire interprète, chrétien et élevé en Europe,
qui l'avait accompagné au Soudan.
Le caractère honorable du nouveau gouverneur est si bien
connu de tous, que chacun a applaudi à une pareille nomi-
nation ; et comme c'est la première fois que le gouvernement
confie à un chrétien un poste aussi éminent et qui réunit le
commandement militaire au commandement civil, on re-
trouve encore là une preuve nouvelle de l'esprit libéral et
exempt de préjugés de S. A. le Vice-roi.
de M. de Lesseps, et il interroge l'histoire dans les traditions
qu'elle nous a conservées sur le canal qui jadis unissait le
Nil à la mer Érythrée. En arrivant au nouveau projet et au
tracé direct, l'auteur résume les explorations de la Commis-
sion internationale en Egypte, et il annonce un examen ulté-
rieur du rapport que nos lecteurs connaissent.
Nous remercions le Siècle du nouvel appui qu'il prête à
notre grande œuvre, déjà soutenue par lui dans des articles
excellents. Cette analyse du rapport de la Commission inter-
nationale sera un service de plus qu'il rendra à l'entreprise
du canal de Suez. Il est bon que le vaste public auquel s'a-
dresse le Siècle sache les conditions principales de ce travail
d'une exécution facile et de conséquences si bienfaisantes.
Le Ëloydfrançais du 28 février contient un nouvel article
sur le canal de Suez. L'auteur s'étonne comme nous que lord
Stratford, en faisant accorder tant de concessions privilégiées
à ses compatriotes, continue à combattre un projet qui,
comme celui de l'ouverture de l'isthme de Suez, doit profiter
à toutes les nations. Le Lloyd français espère qu'une résis-
tance aussi peu louable sera vaincue, et il termine en mon-
trant que le chemin de fer de l'Euphrate ne peut faire con-
currence au canal de Suez.
La Revue contemporaine a publié dans son numéro du
15 février un article remarquable de M. le comte E. de War-
ren, intitulé : L'Inde anglaise, la Russie et la Perse. Nous
ne pouvons pas suivre l'auteur dans les développements qu'il
a donnés à sa pensée, tout intéressants qu'ils sont, parce
qu'il s'éloigne trop de notre sujet spécial. Mais il était bien
difficile que M. 4 de Warren, en traitant aussi largement
cette grande question qu'il parait connaître parfaitement,
n'en vînt point à parler du rôle que l'Angleterre joue dans
l'Empire turc, et par suite qu'il n'abordât pas la question par-
ticulière du canal de Suez. Voici ce qu'en dit M. de Warren en
terminant son article :
a Dès lors, nous serions tenté de leur dire : Ce n'est pas
assez d'avoir le chemin de fer de l'Euphrate, qui n'est pas
encore fait, et qui sera pendant quelque temps au moins
d'une exploitation précaire. Vous avez intérêt comme nous à
la construction du canal de l'isthme de Suez. Ces deux grandes
entreprises, au lieu de se faire concurrence, doivent se don-
ne mutuellement la main. L'exécution du canal rendra plus
certaine et plus rapide l'exécution du chemin ; et si enfin ce
nuage russe, si longtemps suspendu à l'horizon, venait "un
jour ou l'autre fondre sur vos possessions de l'Inde, la
voie du canal serait toujours praticable, et les renforts arri-
veraient plus sûrement au secours de votre colonie.
» Nous reviendrons plus tard sur ces considérations. »
Nous remercions M. de Warren de cette sympathie pour
notre grande œuvre, et nos lecteurs peuvent se rappeler que
ce n'est pas la première fois que la Revue contemporaine
veut bien nous prêter son appui.
Pour exlrails :
ERKEST DESPLACES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 7 mars 1857.
J'éprouve une bien vive satisfaction en vous annonçant
l'heureux retour de M. de Lesseps en parfaite santé. Déjà,
par ma lettre du 23 février, je vous ai annoncé l'arrivée du
Vice-roi au Caire. Son Altesse, partie de Kartoum le 28 jan-
vier, par le désert de Bayoudah et par Dongola, a accompli
son voyage avec une rapidité merveilleuse. Elle a fait en
vingt-quatre jours un trajet qui en demande ordinairement
quarante. Pour franchir les cataractes, qui à cette époque
de basses eaux sont dangereuses à passer, le Vice-roi, monté
sur une frêle embarcation et accompagné de quelques hom-
mes seulement, a traversé ces obstacles avec l'intrépidité qui
est familière à sa race, et il est arrivé au Caire se portant
on ne peut mieux.
M. de Lesseps, qui avait jusqu'alors accompagné Son Al-
tesse, a dû s'arrêter en route pour donner ses soins à un de
ses compagnons de voyage tombé dangereusement malade.
C'est pour ce motif qu'il est arrivé au Caire une dizaine de
jours après le Vice-roi.
Je suis en mesure de vous donner aujourd'hui d'intéres-
sants détails sur le voyage que Son Altesse vient d'accomplir
au Soudan. Ces provinces si éloignées du centre du gouver-
nement étaient livrées à des abus que la présence du souve-
rain vient de faire disparaître. Vous verrez par les documents
que je vous envoie, et surtout par une traduction exacte des
ordres de Son Altesse pour les nouveaux gouverneurs de ces
contrées, avec quelle sagesse et avec quel instinct du plus
large libéralisme le Vice-roi a réglé la position de ces pro-
vinces. Les impôts réduits des deux tiers; la vie, la liberté,
la propriété de chacun garanties ; la justice rendue par des
municipalités élues par les administrés eux-mêmes : tout cela
opéré avec une grandeur et un tact admirables.
Tels sont les fruits de ce pénible voyage que le Prince a
entrepris pour voir par lui-même et pour faire cesser les
maux dont il avait entendu parler. Il a voulu porter jus-
qu'aux dernières limites du pays qu'il est appelé à gouverner
les bienfaits de la civilisation. Aussi de quelles bénédictions
le nom du Vice-roi n'est-il pas salué maintenant? Le régime
odieux qui a régné jusqu'à ce jour dans un pays si peu connu
forçait le malheureux habitant à chercher dans une triste
expatriation un remède à ses maux; car l'impôt pesait sur le
village, et non pas sur les individus; de telle sorte que celui
qui était présent devait payer au gouvernement les dettes de
l'absent ou du défunt. L'expatriation, cette extrémité suprême
du malheureux, devenait ainsi une nécessité pour les habi-
tants d'une localité dont plusieurs avaient disparu. Pour
donner une idée de la dépopulation effrayante de ces contrées,
il suffira de dire qu'à l'époque de la conquête, c'est-à-dire
depuis trente-cinq ans, on comptait 24,000 sa/fiés, et qu'au-
jourd'hui il en existe à peine 1,500. Tel est le résultat de la
vieille administration turque.
Aujourd'hui tout cela a cessé, et l'impôt est tout à fait
personnel.
Une mesure qui donne encore des garanties certaines que
le nouveau système adopté sera religieusement suivi, c'est le
choix que Son Altesse vient de faire, laissant comme gouver-
neur du Sennaar, résidence à Kartoum, Arakel-Bey, son
premier secrétaire interprète, chrétien et élevé en Europe,
qui l'avait accompagné au Soudan.
Le caractère honorable du nouveau gouverneur est si bien
connu de tous, que chacun a applaudi à une pareille nomi-
nation ; et comme c'est la première fois que le gouvernement
confie à un chrétien un poste aussi éminent et qui réunit le
commandement militaire au commandement civil, on re-
trouve encore là une preuve nouvelle de l'esprit libéral et
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