Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-02-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 février 1857 25 février 1857
Description : 1857/02/25 (A2,N17). 1857/02/25 (A2,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65306165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
66 - L'ISTHME DE SUEZ,
180 kilogrammes. En 1855, notre commerce national a puisé
tous ses approvisionnements dans le nord de l' Europe, depuis
longtemps en possession de cette branche importante de trafic.
En établissant aujourd'hui des relations directes avec le pays
même de production, notre industrie y trouvera des avan-
tages réels, et cessera d'être tributaire d'aucune autre place
de l'Europe.
Le prix actuel du raisin noir à Smyrne est à peu près de
42 fr. les 100 kilogrammes rendus à bord. Les 40,000 barils,
à 175 kilogrammes, représentent donc une valeur de
2,940,000 fr., et, en admettant même qu'avec des récoltes
plus favorables en France , nous n'ayons plus à exporter que
la moitié de cette quantité soit pour deux années, 20,000 ba-
rils , ce serait encore une valeur de 1,470,000 francs qui
viendrait enrichir le commerce de cette ville avec la France.
Cet article offre en même temps au pavillon national un
précieux élément de transport maritime. La Compagnie des
Messageries impériales s'est déjà mise en mesure d'en profiter
sur une large échelle. Dans le double but de satisfaire aux
intérêts du commerce national et en même temps à ceux de
son exploitation particulière, elle vient d'abaisser son tarif,
de Smyrne à Marseille, de 11 fr. à 6 fr. les 100 kilogrammes.
De son côté, l'administration du chemin de fer de Paris à
Lyon, ayant reconnu que cette denrée concourait à l'ali-
mentation publique, a réduit au prix de 4 fr. 50 cent,
les. 100 kilogrammes les envois qui sont faits de cette der-
nière ville.
Des évaluations à peu près certaines démontrent déjà que
les deux tiers de la récolte sont destinés pour la France, tan-
dis que l'Allemagne du nord el l'Angleterre n'ont plus à dis-
poser que du tiers restant.
Outre ce premier produit d'exportation , il en est encore
un autre, naguère sans valeur pour la France, mais qui
semble devoir acquérir aujourd'hui un intérêt véritable : je
veux parler des alizaris ou racines de garance. Par suite des
inondations qui ont eu lieu dernièrement dans le midi de la
France, la plupart des garancières qui alimentaient nos mar-
chés ont été en partie détruites, et n'ont plus été en état de
suffire aux besoins 'ordinaires de la consommation. Des de-
mandes nombreuses ont donc été faites à Smyrne. Recherché
aussi par l'Angleterre, cet article a rapidement atteint. des
prix très-élevés, qu'il n'avait jamais connus auparavant. Il en
est résulté que l'attention de beaucoup de cultivateurs s'est
portée sur cette racine, et que les produits de cette année dé-
passent déjà de beaucoup tous ceux des années précédentes.
Le plus grand obstacle que rencontre aujourd'hui le com-
merce de l'Anatolie consiste principalement dans la difficulté
des transports et dans la cherté toujours croissante des seuls
moyens en pratique. Enrichis par les mouvements extraordi-
naires qu'ont produits dans l'intérieur les derniers événements
de la guerre, les propriétaires de chameaux et autres bêtes
de somme semblent s'être entendus pour exiger opiniâlrémenl
du commerce des loyers doubles, et au delà, de ceux qui étaient
antérieurement" en usage. Il en est résulté pour certains arti-
cles uhe perturbation véritable.
Pour ne citer que l'article des figues, digne du plus grand
intérêt pour le pays, par suite des capitaux considérables quê
sa manutention répand dans les classes les plus pauvres , les
frais, de transport depuis Aïdin, lieu d'expédition, jusqu'à
Smyrne, lieu de destination, égalent aiïmoins le prix d'achat.
Il peut en résulter cette conséquence, que, si les prix de vente
à Smyrne n'atteignent pas un certain taux, les expéditions de
l'Intérieur sont obligées de s'arrêter, et de priver le commerce
local d'un de ses plus précieux éléments.
Les céréales se ressentent aussi très-vivement de cette cherté 1
excessive des transports. Il est certain que si l'Asie Mineure
seule, sans parler de la haute Asie, avait à sa disposition des .,
voies, faciles et peu coûteuses pour déverser le trop plein de
ses récoltes de céréales dans les ports de la Turquie qui ser-
vent d'échelle à son exportation, le commerce général de
l'Europe en retirerait un immense avantage, et pourrait,
dans certains cas donnés, se passer en partie des comes-
tibles qu'il tire, à beaucoup plus grands frais, de la mer
Noire. *
VaUention du gouvernement de la Porte a été, dans ces
derniers temps, appelée sérieusement sur la question si im-
portante des voies de communication, et l'on a lieu d'espérer
qu'il ne refusera pas ses encouragements aux initiatives étran-
gères qui se présentent de toutes parts. iOn regarde déjà
comme décidé en principe le chemin de fer de Smyrne à
Aïdin.
Une des causes encore qui entretiennent le commerce de ce
pays dans un état permanent de gêne et d'incertitude est, sans
contredit, le système monétaire en usage.
Le cours officiel des monnaies n'est, en réalité, que nomi-
nal; il ne devient obligatoire pour le commerce que dans les
redevances qu'il doit payer au fisc. Hors de là , le système
monétaire en Turquie offre un spectacle de confusion et d'ar-
bitraire dont on ne saurait se faire une idée en Europe.
Chaque place de commerce a ses cours particuliers ; la place
de Smyrne en a pour sa part quatre différents. Il résulte de
ce pêle-mêle de monnaies un système compliqué d'entraves et
de difficultés dont le commerce honnête et loyal et surtout le
-petit commerce ont le plus à souffrir. L'agiotage en a même
été poussé à des limites si extrêmes que l'on a vu, sur cer-
taines places, telles ou telles espèces monter ou descendre, en
un seul jour, à trois ou quatre cours différents, et la diffé-
rence entre chaque cours s'élever de 3 à 5 pour 100.
Il est incontestable que le gouvernement ottoman se préoc-
cupe sérieusement de la question si importante du système
monétaire, sans la solution de laquelle il est impossible de.
consolider le crédit public et de songer à une réforme sé-
rieuse.
L'établissement de la banque anglo-ottomane à Constanti-
nople, dont une succursale fonctionne déjà à Smyrne, témoigne
assez des efforts qui sont tentés à Cet effet. Quant à la succur-
sale de Smyrne, l'opinion à son égard paraît encore incer-
taine. Toutefois, si elle est fidèle à son programme, il est
hors de doute que cette banque, agissant dans un intérêt
général, peut rendre de grands services au commerce de la
ville, soitgen régularisant les changes sur l'Europe, soit en
offrant aux spéculations de la place des ressources toujours
présentes.
Pour extrait : G. LOTHES.
REVUE DE LA PRESSE.
Nous avons déjà analysé plus haut quelques-uns des prin-
cipaux articles qu'a produits la presse française et étrangère
sur le canal de Suez durant la quinzaine qui vient définir.
Nous donnons maintenant quelques extraits moins développés
des autres journaux pendant le même intervalle de temps.
Le Railway-Times du 7 février a été frappé comme nous
du mérite de l'article de la lIlontltly-Review, et il en a fait un
grand éloge en même temps qu'il en a cité les principaux pas-
180 kilogrammes. En 1855, notre commerce national a puisé
tous ses approvisionnements dans le nord de l' Europe, depuis
longtemps en possession de cette branche importante de trafic.
En établissant aujourd'hui des relations directes avec le pays
même de production, notre industrie y trouvera des avan-
tages réels, et cessera d'être tributaire d'aucune autre place
de l'Europe.
Le prix actuel du raisin noir à Smyrne est à peu près de
42 fr. les 100 kilogrammes rendus à bord. Les 40,000 barils,
à 175 kilogrammes, représentent donc une valeur de
2,940,000 fr., et, en admettant même qu'avec des récoltes
plus favorables en France , nous n'ayons plus à exporter que
la moitié de cette quantité soit pour deux années, 20,000 ba-
rils , ce serait encore une valeur de 1,470,000 francs qui
viendrait enrichir le commerce de cette ville avec la France.
Cet article offre en même temps au pavillon national un
précieux élément de transport maritime. La Compagnie des
Messageries impériales s'est déjà mise en mesure d'en profiter
sur une large échelle. Dans le double but de satisfaire aux
intérêts du commerce national et en même temps à ceux de
son exploitation particulière, elle vient d'abaisser son tarif,
de Smyrne à Marseille, de 11 fr. à 6 fr. les 100 kilogrammes.
De son côté, l'administration du chemin de fer de Paris à
Lyon, ayant reconnu que cette denrée concourait à l'ali-
mentation publique, a réduit au prix de 4 fr. 50 cent,
les. 100 kilogrammes les envois qui sont faits de cette der-
nière ville.
Des évaluations à peu près certaines démontrent déjà que
les deux tiers de la récolte sont destinés pour la France, tan-
dis que l'Allemagne du nord el l'Angleterre n'ont plus à dis-
poser que du tiers restant.
Outre ce premier produit d'exportation , il en est encore
un autre, naguère sans valeur pour la France, mais qui
semble devoir acquérir aujourd'hui un intérêt véritable : je
veux parler des alizaris ou racines de garance. Par suite des
inondations qui ont eu lieu dernièrement dans le midi de la
France, la plupart des garancières qui alimentaient nos mar-
chés ont été en partie détruites, et n'ont plus été en état de
suffire aux besoins 'ordinaires de la consommation. Des de-
mandes nombreuses ont donc été faites à Smyrne. Recherché
aussi par l'Angleterre, cet article a rapidement atteint. des
prix très-élevés, qu'il n'avait jamais connus auparavant. Il en
est résulté que l'attention de beaucoup de cultivateurs s'est
portée sur cette racine, et que les produits de cette année dé-
passent déjà de beaucoup tous ceux des années précédentes.
Le plus grand obstacle que rencontre aujourd'hui le com-
merce de l'Anatolie consiste principalement dans la difficulté
des transports et dans la cherté toujours croissante des seuls
moyens en pratique. Enrichis par les mouvements extraordi-
naires qu'ont produits dans l'intérieur les derniers événements
de la guerre, les propriétaires de chameaux et autres bêtes
de somme semblent s'être entendus pour exiger opiniâlrémenl
du commerce des loyers doubles, et au delà, de ceux qui étaient
antérieurement" en usage. Il en est résulté pour certains arti-
cles uhe perturbation véritable.
Pour ne citer que l'article des figues, digne du plus grand
intérêt pour le pays, par suite des capitaux considérables quê
sa manutention répand dans les classes les plus pauvres , les
frais, de transport depuis Aïdin, lieu d'expédition, jusqu'à
Smyrne, lieu de destination, égalent aiïmoins le prix d'achat.
Il peut en résulter cette conséquence, que, si les prix de vente
à Smyrne n'atteignent pas un certain taux, les expéditions de
l'Intérieur sont obligées de s'arrêter, et de priver le commerce
local d'un de ses plus précieux éléments.
Les céréales se ressentent aussi très-vivement de cette cherté 1
excessive des transports. Il est certain que si l'Asie Mineure
seule, sans parler de la haute Asie, avait à sa disposition des .,
voies, faciles et peu coûteuses pour déverser le trop plein de
ses récoltes de céréales dans les ports de la Turquie qui ser-
vent d'échelle à son exportation, le commerce général de
l'Europe en retirerait un immense avantage, et pourrait,
dans certains cas donnés, se passer en partie des comes-
tibles qu'il tire, à beaucoup plus grands frais, de la mer
Noire. *
VaUention du gouvernement de la Porte a été, dans ces
derniers temps, appelée sérieusement sur la question si im-
portante des voies de communication, et l'on a lieu d'espérer
qu'il ne refusera pas ses encouragements aux initiatives étran-
gères qui se présentent de toutes parts. iOn regarde déjà
comme décidé en principe le chemin de fer de Smyrne à
Aïdin.
Une des causes encore qui entretiennent le commerce de ce
pays dans un état permanent de gêne et d'incertitude est, sans
contredit, le système monétaire en usage.
Le cours officiel des monnaies n'est, en réalité, que nomi-
nal; il ne devient obligatoire pour le commerce que dans les
redevances qu'il doit payer au fisc. Hors de là , le système
monétaire en Turquie offre un spectacle de confusion et d'ar-
bitraire dont on ne saurait se faire une idée en Europe.
Chaque place de commerce a ses cours particuliers ; la place
de Smyrne en a pour sa part quatre différents. Il résulte de
ce pêle-mêle de monnaies un système compliqué d'entraves et
de difficultés dont le commerce honnête et loyal et surtout le
-petit commerce ont le plus à souffrir. L'agiotage en a même
été poussé à des limites si extrêmes que l'on a vu, sur cer-
taines places, telles ou telles espèces monter ou descendre, en
un seul jour, à trois ou quatre cours différents, et la diffé-
rence entre chaque cours s'élever de 3 à 5 pour 100.
Il est incontestable que le gouvernement ottoman se préoc-
cupe sérieusement de la question si importante du système
monétaire, sans la solution de laquelle il est impossible de.
consolider le crédit public et de songer à une réforme sé-
rieuse.
L'établissement de la banque anglo-ottomane à Constanti-
nople, dont une succursale fonctionne déjà à Smyrne, témoigne
assez des efforts qui sont tentés à Cet effet. Quant à la succur-
sale de Smyrne, l'opinion à son égard paraît encore incer-
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général, peut rendre de grands services au commerce de la
ville, soitgen régularisant les changes sur l'Europe, soit en
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