Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1857-01-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 janvier 1857 25 janvier 1857
Description : 1857/01/25 (A2,N15). 1857/01/25 (A2,N15).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530614b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
32 L'ISTHME DE SUEZ.
pauvreté qui contraste avec la richesse des mosaïques. En tra-
versant ensuite les couloirs du couvent pour nous rendre au
réfectoire, où le déjeuner nous attendait, nous fûmes assaillis
par une nuée d'individus qui nous offraient une foule d'objets
travaillés en nacre de la mer Rouge, en ébène, en olivier,
ouvrages des chrétiens du pays. Mais ce fut encore bien pis
devant le réfectoire : tout le parquet du vestibule était couvert
de ces-objets, de chapelets et de croix; que ces braves gens
étalaient sur des serviettes ; il fallut se frayer un passage à
travers cette foule, non sans y laisser quelques piastres, et
nous dûmes barricader la porte du réfectoire.
Après le déjeuner, accompagné d'une longue conversation
avec les Pères, sur l'état du christianisme dans ces pays, nous
allâmes visiter la chapelle ou grotte du Lait. Elle est à une
centaine de mètres du couvent : c'est là, dit-on, que, pendant
la persécution d'Hérode, la Vierge se cacha quelques jours, y
allaitant son enfant. Cependant le temps se passait ; les deux
hommes que notre cheik nous avait promis étaient là, nous
pressant de partir; nous étions désormais à leur. discrétion,
sous leur sauvegarde. Un trot de vingt minutes nous amena
près d'un champ clos d'un petit mur en pierre sèche; nous
mîmes pied à terre, et, descendant par un escalier pratiqué
au milieu du champ, nous pénétrâmes dans une chapelle con-
sacrée au culte grec. C'est la chapelle des Bergers : elle occupe
l'endroit où l'ange leur apparut et leur annonça la naissance
du Christ. Elle est fort simple; peu ou point d'ornements; le
pavé, en mosaïques, s'en va de plus en plus sous les pas des
visiteurs et par l'envie que chacun a d'en emporter un mor-
ceau. Cette grotte est, du reste, ouverte à tout venant ; elle
n'est point gardée, c'est un prêtre grec de Bethléhem qui la
dessert.
Après la visite de la grotte des Bergers, nous prîmes à
droite; et, en peu d'instants, toute trace de terre cultivée eut
disparu à nos yeux; nous pénétrions dans le désert, mais
dans un désert fort accidenté. Les collines se succédaient les
unes aux autres et nous dérobaient continuellement l'horizon.
Nous cheminâmes ainsi quelques heures sans rencontre au-
cune; de temps à autre apparaissait, au sommet lointain
d'une colline, l'ombre d'un Bédouin, le fusil sur l'épaule;
mais elle disparaissait aussitôt : notre voyage se faisait silen-
cieusement, à travers ces mamelons aux flancs dénudés, entre
nos deux guides-bandits, l'un en avant, l'autre en arrière, qui
nous recommandaient la plus grande vigilance.
Enfin, au coucher du soleil, nous arrivions au sommet
d'une petite montagne : un cri d'admiration s'échappa simul-
tanément de nos poitrines. Le regard, glissant sur la crête
aride et crayeuse de quelques hauteurs, tombait tout à coup
sur la mer Morte, qui brillait dans l'ombre du crépuscule,
tandis que la cime des montagnes qui l'entourent était colorée
d'un beau pourpre, sous la puissance des chauds rayons du
soleil oriental descendant à l'horizon. Ce spectacle, d'un calme
grandiose, nous frappa; et nous ne pûmes nous en détacher
qu'au bout de quelques moments, cédant aux instances de
nos deux guides.
Quelques minutes après, une tour apparaissait à nos yeux :
c'était le couvent grec de Saint-Sabas, où nous devions passer
la nuilo Nous fûmes bientôt au pied de ses murs. Ce couvent
est en même temps une forteresse à peu près imprenable ; en
partie dans le roc, il occupe l'angle formé par le torrent de
Cédron avec un torrent affluent ; et le roc, taillé à pic à une
• profondeur de quatre à cinq cents pieds, fait sa principale
défense. Du côté où on l'aborde, des murs, remarquables par
leur construction et leur épaisseur se relient au rocher de ma-
nière à rendre nécessaire, pour les abattre, de la grosse artil-
lerie; si l'on joint à cela-une garde de trois cents hommes
que le couvent entretient, on verra que les moines grecs se
sont mis complétement à l'abri des Arabes, et que le voya-
geur peut dormir en paix dans ce couvent, quand toutefois
il y est reçu. Il faut pour cela être muni d'une lettre du pa-
triarche grec de Jérusalem : nous en avions une. A nos cris,
on ouvrit, à environ 20 mètres, dans un rocher au-dessus de
nos têtes, une petite fenêtre grillée à travers laquelle on laissa
tomber une corde; nous y fixâmes la lettre, et, au bout
d'un quart d'heure, un moine, accompagné d'un garde le fusil
à la main, ouvrit une petite porte et nous introduisit dans le
couvent. Ici, nous dûmes parcourir une interminable série
de couloirs, d'escaliers, monlant et descendant sans cesse, eL
dans lesquels on perd tout sentiment de direction ; enfin nous
arrivâmes dans la cour centrale, et l'on nous fit entrer dans
une petite pièce fort propre, dont les murs étaient blanchis à
la chaux.
La situation du couvent de Saint-Sabas est des plus pitto-
resques , au milieu de tous ces rochers nus et profondément
ravinés par les eaux ; le silence de îoort qui y règne ajoute à
la sévérité du tableau ; il y a quelque chose d'imposant dans
cette solitude absolue. De tous côtés les rochers ont été cre.u-
sés, et l'on aperçoit les ouvertures de nombreuses grottes qui
ont servi de retraite à des anachorètes lors de la conquête et de
la persécution des Turcs.
On nous fit ensuite visiter la chapelle du couvent, qui est
d'une richesse étonnante pour des lieux si reculés ; on y re-
marque surtout plusieurs beaux lustres en argent massif, dbnt
la plupart sont des présents de la Russie. La chaire attire les
regards par son élégance et sa légèreté ; nous y vîmes aussi
plusieurs beaux tableaux, entre autres une magnifique tête de
saint Pierre, due au pinceau d'un moine grec. Le chœur est
une véritable collection de marbres précieux. Si l'or de la
Russie n'était derrière toutes ces magnificences, on ne pour-
rait concevoir comment elles ont pu être réunies dans ce dé-
sert. Je dirai ici /en passant, que les sanctuaires des églises
grecques ne sont pas tout à fait comme les nôtres. Un peu
avant le fond du chœur, se trouve une grande cloison, cou-
verte de tableaux, dorée du haut en bas, et incrustée de pierres
précieuses; au milieu, une ouverture derrière laquelle est l'au-
tel, et, de chaque côté, une autre ouverture par où circulent
les prêtres. Par suite de cette disposition, les assistants ne
voient l'officiant que de loin et à travers cette ouverture, con-
tinuellement envahie par des nuages d'encens ; cette perspec-
tive est d'un bel effet.
On nous montra ensuite, dans un caveau fermé d'une
grille, les ossements de quatorze mille chrétiens martyrs,
égorgés en ce lieu, dit-on, par les Turcs. Nous fimes ensuite,
à travers un labyrinthe d'escaliers et de couloirs, le tour du
couvent. A la nuit, on nous offrit une collation, et nous nous
étendimes sur des coussins où nous aurions dormi de bon
cœur, sans les hurlements des hyènes et des loups qui pre-
naient leurs ébats près du couvent, et sans les moustiques sur-
tout, cette plaie de l'Orient.
ERNEST JACQUESSON.
Le Gérant, ERNEST DESPLACËS.
PARIS. TTPCORAPRU DE HENRI PI.ON, IMPRIMEUR DE LBUTEREUR, RUE GARANCIHRE, 8.
pauvreté qui contraste avec la richesse des mosaïques. En tra-
versant ensuite les couloirs du couvent pour nous rendre au
réfectoire, où le déjeuner nous attendait, nous fûmes assaillis
par une nuée d'individus qui nous offraient une foule d'objets
travaillés en nacre de la mer Rouge, en ébène, en olivier,
ouvrages des chrétiens du pays. Mais ce fut encore bien pis
devant le réfectoire : tout le parquet du vestibule était couvert
de ces-objets, de chapelets et de croix; que ces braves gens
étalaient sur des serviettes ; il fallut se frayer un passage à
travers cette foule, non sans y laisser quelques piastres, et
nous dûmes barricader la porte du réfectoire.
Après le déjeuner, accompagné d'une longue conversation
avec les Pères, sur l'état du christianisme dans ces pays, nous
allâmes visiter la chapelle ou grotte du Lait. Elle est à une
centaine de mètres du couvent : c'est là, dit-on, que, pendant
la persécution d'Hérode, la Vierge se cacha quelques jours, y
allaitant son enfant. Cependant le temps se passait ; les deux
hommes que notre cheik nous avait promis étaient là, nous
pressant de partir; nous étions désormais à leur. discrétion,
sous leur sauvegarde. Un trot de vingt minutes nous amena
près d'un champ clos d'un petit mur en pierre sèche; nous
mîmes pied à terre, et, descendant par un escalier pratiqué
au milieu du champ, nous pénétrâmes dans une chapelle con-
sacrée au culte grec. C'est la chapelle des Bergers : elle occupe
l'endroit où l'ange leur apparut et leur annonça la naissance
du Christ. Elle est fort simple; peu ou point d'ornements; le
pavé, en mosaïques, s'en va de plus en plus sous les pas des
visiteurs et par l'envie que chacun a d'en emporter un mor-
ceau. Cette grotte est, du reste, ouverte à tout venant ; elle
n'est point gardée, c'est un prêtre grec de Bethléhem qui la
dessert.
Après la visite de la grotte des Bergers, nous prîmes à
droite; et, en peu d'instants, toute trace de terre cultivée eut
disparu à nos yeux; nous pénétrions dans le désert, mais
dans un désert fort accidenté. Les collines se succédaient les
unes aux autres et nous dérobaient continuellement l'horizon.
Nous cheminâmes ainsi quelques heures sans rencontre au-
cune; de temps à autre apparaissait, au sommet lointain
d'une colline, l'ombre d'un Bédouin, le fusil sur l'épaule;
mais elle disparaissait aussitôt : notre voyage se faisait silen-
cieusement, à travers ces mamelons aux flancs dénudés, entre
nos deux guides-bandits, l'un en avant, l'autre en arrière, qui
nous recommandaient la plus grande vigilance.
Enfin, au coucher du soleil, nous arrivions au sommet
d'une petite montagne : un cri d'admiration s'échappa simul-
tanément de nos poitrines. Le regard, glissant sur la crête
aride et crayeuse de quelques hauteurs, tombait tout à coup
sur la mer Morte, qui brillait dans l'ombre du crépuscule,
tandis que la cime des montagnes qui l'entourent était colorée
d'un beau pourpre, sous la puissance des chauds rayons du
soleil oriental descendant à l'horizon. Ce spectacle, d'un calme
grandiose, nous frappa; et nous ne pûmes nous en détacher
qu'au bout de quelques moments, cédant aux instances de
nos deux guides.
Quelques minutes après, une tour apparaissait à nos yeux :
c'était le couvent grec de Saint-Sabas, où nous devions passer
la nuilo Nous fûmes bientôt au pied de ses murs. Ce couvent
est en même temps une forteresse à peu près imprenable ; en
partie dans le roc, il occupe l'angle formé par le torrent de
Cédron avec un torrent affluent ; et le roc, taillé à pic à une
• profondeur de quatre à cinq cents pieds, fait sa principale
défense. Du côté où on l'aborde, des murs, remarquables par
leur construction et leur épaisseur se relient au rocher de ma-
nière à rendre nécessaire, pour les abattre, de la grosse artil-
lerie; si l'on joint à cela-une garde de trois cents hommes
que le couvent entretient, on verra que les moines grecs se
sont mis complétement à l'abri des Arabes, et que le voya-
geur peut dormir en paix dans ce couvent, quand toutefois
il y est reçu. Il faut pour cela être muni d'une lettre du pa-
triarche grec de Jérusalem : nous en avions une. A nos cris,
on ouvrit, à environ 20 mètres, dans un rocher au-dessus de
nos têtes, une petite fenêtre grillée à travers laquelle on laissa
tomber une corde; nous y fixâmes la lettre, et, au bout
d'un quart d'heure, un moine, accompagné d'un garde le fusil
à la main, ouvrit une petite porte et nous introduisit dans le
couvent. Ici, nous dûmes parcourir une interminable série
de couloirs, d'escaliers, monlant et descendant sans cesse, eL
dans lesquels on perd tout sentiment de direction ; enfin nous
arrivâmes dans la cour centrale, et l'on nous fit entrer dans
une petite pièce fort propre, dont les murs étaient blanchis à
la chaux.
La situation du couvent de Saint-Sabas est des plus pitto-
resques , au milieu de tous ces rochers nus et profondément
ravinés par les eaux ; le silence de îoort qui y règne ajoute à
la sévérité du tableau ; il y a quelque chose d'imposant dans
cette solitude absolue. De tous côtés les rochers ont été cre.u-
sés, et l'on aperçoit les ouvertures de nombreuses grottes qui
ont servi de retraite à des anachorètes lors de la conquête et de
la persécution des Turcs.
On nous fit ensuite visiter la chapelle du couvent, qui est
d'une richesse étonnante pour des lieux si reculés ; on y re-
marque surtout plusieurs beaux lustres en argent massif, dbnt
la plupart sont des présents de la Russie. La chaire attire les
regards par son élégance et sa légèreté ; nous y vîmes aussi
plusieurs beaux tableaux, entre autres une magnifique tête de
saint Pierre, due au pinceau d'un moine grec. Le chœur est
une véritable collection de marbres précieux. Si l'or de la
Russie n'était derrière toutes ces magnificences, on ne pour-
rait concevoir comment elles ont pu être réunies dans ce dé-
sert. Je dirai ici /en passant, que les sanctuaires des églises
grecques ne sont pas tout à fait comme les nôtres. Un peu
avant le fond du chœur, se trouve une grande cloison, cou-
verte de tableaux, dorée du haut en bas, et incrustée de pierres
précieuses; au milieu, une ouverture derrière laquelle est l'au-
tel, et, de chaque côté, une autre ouverture par où circulent
les prêtres. Par suite de cette disposition, les assistants ne
voient l'officiant que de loin et à travers cette ouverture, con-
tinuellement envahie par des nuages d'encens ; cette perspec-
tive est d'un bel effet.
On nous montra ensuite, dans un caveau fermé d'une
grille, les ossements de quatorze mille chrétiens martyrs,
égorgés en ce lieu, dit-on, par les Turcs. Nous fimes ensuite,
à travers un labyrinthe d'escaliers et de couloirs, le tour du
couvent. A la nuit, on nous offrit une collation, et nous nous
étendimes sur des coussins où nous aurions dormi de bon
cœur, sans les hurlements des hyènes et des loups qui pre-
naient leurs ébats près du couvent, et sans les moustiques sur-
tout, cette plaie de l'Orient.
ERNEST JACQUESSON.
Le Gérant, ERNEST DESPLACËS.
PARIS. TTPCORAPRU DE HENRI PI.ON, IMPRIMEUR DE LBUTEREUR, RUE GARANCIHRE, 8.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 16/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6530614b/f16.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6530614b/f16.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6530614b/f16.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6530614b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6530614b
Facebook
Twitter