Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1860 15 décembre 1860
Description : 1860/12/15 (A5,N108). 1860/12/15 (A5,N108).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299745
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 391
tance économique, est d'origine essentiellement lyon-
naise. En effet, c'est dans notre ville qu'a été construite
la machine-spécimen qui est à Paris, c'est à Lyon
qu'elle a été essayée tout d'abord, et qu'un assez bon
nombre de notabilités la connaissent sous le nom de
gazo-moteur.
» Cette découverte va être immédiatement appliquée
à la marine impériale. Nous tenons de bonne source
qu'on termine en ce moment au Havre une machine
de ce système, destinée à une chaloupe-canonnière d'un
nouveau genre, construite à Bordeaux. Cette canon-
nière, qu'on dirige sur Paris par le Rhône et la Saône,
doit traverser Lyon, dimanche ou lundi prochain, à l'aide
d'un remorqueur qui doit la prendre à l'embouchure
même de la Saône. Son passage sera salué des vœux
de tous nos concitoyens; on ne peut, en effet, que sou-
haiter vivement le succès de cette invention, appelée à
procurer une gloire de plus à notre industrieuse cité. »
CONSIDÉRATIONS
Sur les awantageN du canal de Suez pour le
commerce du nord de l'Europe.
Deuxième article (voir le n° du 1er décembre.)
Voyages par Suez avec les moussons farorables. -
Voyages d'aller. Mousson du S. 0.
Du cap Lézard à Port-Saïd , nous supposerons,
comme l'a fait la Commission, que le trajet s'effec-
tuera par navires à voiles en 32 j. et par bâtiments
mixtes en 20 j. 5, dont 10 j. à la vapeur. La traversée
du canal prendra 1 j. 5. La Compagnie a reçu des
propositions de plusieurs entreprises de touage se
chargeant de faire passer les bâtiments en 24 heures.
Nous avons ajouté 12 heures pour les délais que peut
subir le bâtiment à son arrivée.
De Suez à Bab-el-Mandeb, suivant la Commission,
les bâtiments mettraient 12 j. Ce chiffre est trop
fort pour la saison d'été, où les vents soufflent frais
dans toute l'étendue de la mer Rouge, surtout pen-
dant les mois de juin, juillet et août. La distance est
de 410 lieues.
Le bâtiment à voiles fera 290 1. à 7 nœuds en 5 j. 3
120 » à 5 » en 3 »
De Suez à Bab-el-Mandeb 410 1. à 5 nœuds en 8 j. 3
La même distance sera parcourue par bateaux
mixtes avec vitesse de 7 nœuds en 7 j. 3, dont
12 heures à la vapeur.
De Bab el-Mandeb à Ceylan, les bâtiments trouve-
ront la mousson du S. O. ; ils parcourront cette dis-
tance de 743 lieues en 13 j. 5 javec une vitesse de
7 nœuds.
De Ceylan au méridien d'Achem, la distance est
de 300 lieues ; elle sera parcourue à l'aide des vents
S. O., avec une vitesse de 7 nœuds en 5 j. 4.
Du méridien d'Achem à Singapour, les vents sont
un peu moins favorables ; ils soufflent dans cette sai-
son du N. O. au S. S. O. et même au S.
D'après les instructions d'Hoisboung et la relation
de l'amiral Bougainville (1838), la navigation du dé-
troit de Malacca n'est pas dangereuse quand on la
connaît un peu. En partant d'Achem, les bâtiments
rallieront Pu-lo-Penang, sur la côte Halage ; ils fe-
ront encore cette traversée avec les vents de S. O.
La traversée s'effectuera ainsi :
D'Achem à Pu-lo-Penang 85 1. à 5 nœuds 2 j. 1
De Pu-lo-Penang à Singapour 140» à 2 » 7 j.
D'Achem à Singapour 9 j. 1
Les bâtiments mixtes parcourront la même dis-
tance en 4 j., dont 2 j. 5 à la vapeur.
De Bab-el-Mandeb au détroit de la Sonde, sui-
vant le rapport de la Commission, la distance sera
parcourue en 35 j.; les bâtiments mixtes mettront
24 j. 5, dont 6 j. 5 à la vapeur. Nous pouvons ainsi
comparer les voyages par Suez et par le Cap pen-
dant cette saison.
Pour évaluer la dépense du charbon sur les bâti-
ments mixtes, nous supposerons une consommation
de vingt tonneaux par jour de chauffe; nous admet-
trons que les excédants de charbon, dans la compa-
raison des deux routes, seront payés au prix (1) de
30 francs par tonne pour la route de Suez, et 45 francs
par tonne pour la route du Cap.
( Voir le tableau ci-contre.)
On voit par ces tableaux que pendant cette saison ,
tous les bâtiments tant à voiles qu'à vapeur pren-
dront la route de Suez pour se rendre du cap Lézard
aux Indes ou en Chine ou à la côte N. de Sumatra;
ils y trouveront un avantage de rapidité et d'écono-
mie. Il en sera de même pour les bâtiments à voiles
se rendant à Batavia. Quant aux bâtiments mixtes,
ils gagneraient plus de dix-sept jours ; mais la quan-
tité de charbon dépensée et les droits payés au canal
font croire qu'ils perdraient 0 fr. 40 c. par tonneau
environ. Dans bien des circonstances cette raison ne
sera pas suffisante pour les empêcher de prendre la
route de Suez, beaucoup plus courte que celle du Cap.
Voyage de retour. Mousson du N. E. dans la mer des
Indes et dans la mer de Chine.
De Port-Saïd au cap Lézard, la Commission sup-
pose que les bâtiments à voiles mettront 49 jours ; ce
chiffre nous paraît trop élevé. Il est difficile aujour-
d'hui de le rectifier, car les bâtiments qui font ces
(1) La Compagnie a déjà obtenu des charbons d'Angleterre à
33 fr. le tonneau, rendus à Port-Saïd. Ce prix baissera certainement
encore quand tous les bâtiments qui viennent sur lest en tgypto
pourront apporter du charbon.
tance économique, est d'origine essentiellement lyon-
naise. En effet, c'est dans notre ville qu'a été construite
la machine-spécimen qui est à Paris, c'est à Lyon
qu'elle a été essayée tout d'abord, et qu'un assez bon
nombre de notabilités la connaissent sous le nom de
gazo-moteur.
» Cette découverte va être immédiatement appliquée
à la marine impériale. Nous tenons de bonne source
qu'on termine en ce moment au Havre une machine
de ce système, destinée à une chaloupe-canonnière d'un
nouveau genre, construite à Bordeaux. Cette canon-
nière, qu'on dirige sur Paris par le Rhône et la Saône,
doit traverser Lyon, dimanche ou lundi prochain, à l'aide
d'un remorqueur qui doit la prendre à l'embouchure
même de la Saône. Son passage sera salué des vœux
de tous nos concitoyens; on ne peut, en effet, que sou-
haiter vivement le succès de cette invention, appelée à
procurer une gloire de plus à notre industrieuse cité. »
CONSIDÉRATIONS
Sur les awantageN du canal de Suez pour le
commerce du nord de l'Europe.
Deuxième article (voir le n° du 1er décembre.)
Voyages par Suez avec les moussons farorables. -
Voyages d'aller. Mousson du S. 0.
Du cap Lézard à Port-Saïd , nous supposerons,
comme l'a fait la Commission, que le trajet s'effec-
tuera par navires à voiles en 32 j. et par bâtiments
mixtes en 20 j. 5, dont 10 j. à la vapeur. La traversée
du canal prendra 1 j. 5. La Compagnie a reçu des
propositions de plusieurs entreprises de touage se
chargeant de faire passer les bâtiments en 24 heures.
Nous avons ajouté 12 heures pour les délais que peut
subir le bâtiment à son arrivée.
De Suez à Bab-el-Mandeb, suivant la Commission,
les bâtiments mettraient 12 j. Ce chiffre est trop
fort pour la saison d'été, où les vents soufflent frais
dans toute l'étendue de la mer Rouge, surtout pen-
dant les mois de juin, juillet et août. La distance est
de 410 lieues.
Le bâtiment à voiles fera 290 1. à 7 nœuds en 5 j. 3
120 » à 5 » en 3 »
De Suez à Bab-el-Mandeb 410 1. à 5 nœuds en 8 j. 3
La même distance sera parcourue par bateaux
mixtes avec vitesse de 7 nœuds en 7 j. 3, dont
12 heures à la vapeur.
De Bab el-Mandeb à Ceylan, les bâtiments trouve-
ront la mousson du S. O. ; ils parcourront cette dis-
tance de 743 lieues en 13 j. 5 javec une vitesse de
7 nœuds.
De Ceylan au méridien d'Achem, la distance est
de 300 lieues ; elle sera parcourue à l'aide des vents
S. O., avec une vitesse de 7 nœuds en 5 j. 4.
Du méridien d'Achem à Singapour, les vents sont
un peu moins favorables ; ils soufflent dans cette sai-
son du N. O. au S. S. O. et même au S.
D'après les instructions d'Hoisboung et la relation
de l'amiral Bougainville (1838), la navigation du dé-
troit de Malacca n'est pas dangereuse quand on la
connaît un peu. En partant d'Achem, les bâtiments
rallieront Pu-lo-Penang, sur la côte Halage ; ils fe-
ront encore cette traversée avec les vents de S. O.
La traversée s'effectuera ainsi :
D'Achem à Pu-lo-Penang 85 1. à 5 nœuds 2 j. 1
De Pu-lo-Penang à Singapour 140» à 2 » 7 j.
D'Achem à Singapour 9 j. 1
Les bâtiments mixtes parcourront la même dis-
tance en 4 j., dont 2 j. 5 à la vapeur.
De Bab-el-Mandeb au détroit de la Sonde, sui-
vant le rapport de la Commission, la distance sera
parcourue en 35 j.; les bâtiments mixtes mettront
24 j. 5, dont 6 j. 5 à la vapeur. Nous pouvons ainsi
comparer les voyages par Suez et par le Cap pen-
dant cette saison.
Pour évaluer la dépense du charbon sur les bâti-
ments mixtes, nous supposerons une consommation
de vingt tonneaux par jour de chauffe; nous admet-
trons que les excédants de charbon, dans la compa-
raison des deux routes, seront payés au prix (1) de
30 francs par tonne pour la route de Suez, et 45 francs
par tonne pour la route du Cap.
( Voir le tableau ci-contre.)
On voit par ces tableaux que pendant cette saison ,
tous les bâtiments tant à voiles qu'à vapeur pren-
dront la route de Suez pour se rendre du cap Lézard
aux Indes ou en Chine ou à la côte N. de Sumatra;
ils y trouveront un avantage de rapidité et d'écono-
mie. Il en sera de même pour les bâtiments à voiles
se rendant à Batavia. Quant aux bâtiments mixtes,
ils gagneraient plus de dix-sept jours ; mais la quan-
tité de charbon dépensée et les droits payés au canal
font croire qu'ils perdraient 0 fr. 40 c. par tonneau
environ. Dans bien des circonstances cette raison ne
sera pas suffisante pour les empêcher de prendre la
route de Suez, beaucoup plus courte que celle du Cap.
Voyage de retour. Mousson du N. E. dans la mer des
Indes et dans la mer de Chine.
De Port-Saïd au cap Lézard, la Commission sup-
pose que les bâtiments à voiles mettront 49 jours ; ce
chiffre nous paraît trop élevé. Il est difficile aujour-
d'hui de le rectifier, car les bâtiments qui font ces
(1) La Compagnie a déjà obtenu des charbons d'Angleterre à
33 fr. le tonneau, rendus à Port-Saïd. Ce prix baissera certainement
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