Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1860 15 mai 1860
Description : 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18. 1860/05/15 (A5,N94)-1860/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k65299604
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 1*2
blissement, nécessitées par les circonstances tout ex-
ceptionnelles dans lesquelles les opérations se sont
effectuées, l'exécution parfaite et entière du canal
maritime de Suez présentera d'importantes écono-
mies.
Les prix du devis, que les ennemis du canal trou-
vaient chimériques et trop bas, se trouvent donc pour
la plupart bien plus élevés que la réalité.
Ainsi se trouve justifié le système d'entreprise qui,
adopté pour la première fois et inauguré pour ainsi
dire par la Compagnie, pouvait faire naître dans
& certains esprits des doutes sur son efficacité et sur
ses résultats définitifs.
Mais notre expérience d'une année de travaux en-
trepris dans des circonstances pénibles et défavora-
bles ont fourni des résultats tels que ce système, où
toutes les capacités, tous les amours-propres sont
mis en jeu à la fois, et où chacun s'efforce de contri-
buer à l'intérêt et à l'économie de la cause commune,
nous paraît réaliser à la fois tous les avantages qu'of-
frent des entreprises ordinaires sous le rapport de la
bonne exécution des travaux, et, de plus, offrir à la
Compagnie des garanties sévères d'économie.
Nous ne douions pas qu'il n'en résulte dans l'ave-
nir une heureuse transformation dans l'exécution des
grands travaux d'utilité publique.
VIngénieur en chef, directeur général des
travaux du canal maritime de Suez,
* MOUGEL-BEY.
USE LETTRE ANGLAISE.
Le représentant de la Compagnie universelle du ca-
Dal de Suez, en Angleterre, M. Daniel Lange, a
adressé au président de la Compagnie une lettre pour
lui exprimer ses regrets de ne pouvoir assister à
l'assemblée générale convoquée pour le 15 mai. Cette
lettre nous est communiquée, et après l'avoir lue on
comprendra tous les motifs qui nous invitent à sa
publication. Disons seulement que sans l'avoir connu,
l'assemblée générale a dignement répondu de Paris
à l'appel qui lui vient de Londres.
J. MONGIN.
« Londres, 14 mai 1860.
» Monsieur,
» Je n'ai pas besoin de vous dire combien e suis
contrarié de ne pouvoir, par suite d'une indisposition
imprévue, réaliser mon vif et ardent désir d'être pré-
sent demain à -l'assemblée générale des actionnaires
de la Compagnie universelle du canal maritime de
Suez. Mon intention, en assistant à cette importante
réunion, était de confirmer ce que j'ai dit'si souvent
en public, à savoir que l'opposition, aujourd'hui bien
modifiée, faite ici à ce projet, n'a jamais été partagée
par la mnjeure partie de la nation ni par le com-
merce anglais ; que cette opposition,au contraire, n'é-
mane que de préjugés jaloux contre un peuple au-
quel ils laisseront la gloire d'avoir détruit la barrière
fermant la route maritime des Indes et de la Chine
que les flottes unies des deux pays se préparent en
ce moment à ouvrir au commerce du monde. -
» Les résultats de l'assemblée générale qui se tien-
dra demain sont attendus avec un profond intérêt :
ils diront si on se laissera vaincre par des passions
qui ne sont ni anglaises ni françaises, car je main-
tiens et je maintiendrai toujours que les intérêts des
deux nations dans cette entreprise sont identiques, et
qu'elle ne peut être combattue que par un ennemi
de ces deux grandes nations; ou si, par la fermeté
et la résolution de son attitude, l'assemblée générale
persistera dans l'accomplissement d'une œuvre qui
sera l'honneur de tous ceux qui y auront concouru.
» J'ai tout lieu de croire que les opinions généreuses
et éclairées prévaudront dans cette assemblée, et que
les adversaires systématiques, s'il s'en présente, n'y
trouveront que la confusion. Je ne saurais trop met-
tre sous vos yeux que le point d'honneur de la France
sera demain en jeu, et ici nous attendons le résultat
avec impatience. :
» N'oubliez pas tout l'appui moral que vous avez
rencontré dans notre pays en 1857 ; les déclarations
explicites de quatre des ministres du cabinet actuel,
r'
les manifestations des membres du parlement et
l'accueil que vous avez reçu dans la Grande-Breta-
gne. Le temps n'a pas modifié les sentiments de 1857.
Si quelques journaux ont voulu faire croire à un
changement en ce point, si quelques personnes, pen-
sant obtenir de la popularité par leur opposition, sont
tombées dans cette erreur, nos sentiments, quoiqu'au-
jourd'hui silencieux, sont restés les mêmes, et j'at-
teste que dans mon opinion exprimée à plusieurs
époques, l'argent anglais s'associerà largement à
votre projet qu'on a forcé à devenir dans sa majeure
partie la gloire de la nation française.
» Je ne veux pas supposer que vos adversaires aient
réussi à semer la discorde ou l'inquiétude parmi vous,
dans le but de faire renoncer la Compagnie au pri-
vilège d'une concession dont la valeur est incalcu-
lable et d'obtenir pour eux-mêmes l'entreprise du ca-
nal, qui deviendrait dès lors parfaitement facile à
exécuter.
» Les yeux de l'Angleterre et du monde sont fixés
sur les actes de l'assemblée générale. Ou l'on mépri-
sera le manque de fermeté et d'intelligence dont je
ne crains pas qu'elle fasse preuve, ou l'on admirera -
le courage, le bon sens et le jugement sage avec les-
quels elle votera pour la contjjaw i^ vigoureuse
d'une œuvre dont le succès s s
» Je - vous prie d'agréer,
blissement, nécessitées par les circonstances tout ex-
ceptionnelles dans lesquelles les opérations se sont
effectuées, l'exécution parfaite et entière du canal
maritime de Suez présentera d'importantes écono-
mies.
Les prix du devis, que les ennemis du canal trou-
vaient chimériques et trop bas, se trouvent donc pour
la plupart bien plus élevés que la réalité.
Ainsi se trouve justifié le système d'entreprise qui,
adopté pour la première fois et inauguré pour ainsi
dire par la Compagnie, pouvait faire naître dans
& certains esprits des doutes sur son efficacité et sur
ses résultats définitifs.
Mais notre expérience d'une année de travaux en-
trepris dans des circonstances pénibles et défavora-
bles ont fourni des résultats tels que ce système, où
toutes les capacités, tous les amours-propres sont
mis en jeu à la fois, et où chacun s'efforce de contri-
buer à l'intérêt et à l'économie de la cause commune,
nous paraît réaliser à la fois tous les avantages qu'of-
frent des entreprises ordinaires sous le rapport de la
bonne exécution des travaux, et, de plus, offrir à la
Compagnie des garanties sévères d'économie.
Nous ne douions pas qu'il n'en résulte dans l'ave-
nir une heureuse transformation dans l'exécution des
grands travaux d'utilité publique.
VIngénieur en chef, directeur général des
travaux du canal maritime de Suez,
* MOUGEL-BEY.
USE LETTRE ANGLAISE.
Le représentant de la Compagnie universelle du ca-
Dal de Suez, en Angleterre, M. Daniel Lange, a
adressé au président de la Compagnie une lettre pour
lui exprimer ses regrets de ne pouvoir assister à
l'assemblée générale convoquée pour le 15 mai. Cette
lettre nous est communiquée, et après l'avoir lue on
comprendra tous les motifs qui nous invitent à sa
publication. Disons seulement que sans l'avoir connu,
l'assemblée générale a dignement répondu de Paris
à l'appel qui lui vient de Londres.
J. MONGIN.
« Londres, 14 mai 1860.
» Monsieur,
» Je n'ai pas besoin de vous dire combien e suis
contrarié de ne pouvoir, par suite d'une indisposition
imprévue, réaliser mon vif et ardent désir d'être pré-
sent demain à -l'assemblée générale des actionnaires
de la Compagnie universelle du canal maritime de
Suez. Mon intention, en assistant à cette importante
réunion, était de confirmer ce que j'ai dit'si souvent
en public, à savoir que l'opposition, aujourd'hui bien
modifiée, faite ici à ce projet, n'a jamais été partagée
par la mnjeure partie de la nation ni par le com-
merce anglais ; que cette opposition,au contraire, n'é-
mane que de préjugés jaloux contre un peuple au-
quel ils laisseront la gloire d'avoir détruit la barrière
fermant la route maritime des Indes et de la Chine
que les flottes unies des deux pays se préparent en
ce moment à ouvrir au commerce du monde. -
» Les résultats de l'assemblée générale qui se tien-
dra demain sont attendus avec un profond intérêt :
ils diront si on se laissera vaincre par des passions
qui ne sont ni anglaises ni françaises, car je main-
tiens et je maintiendrai toujours que les intérêts des
deux nations dans cette entreprise sont identiques, et
qu'elle ne peut être combattue que par un ennemi
de ces deux grandes nations; ou si, par la fermeté
et la résolution de son attitude, l'assemblée générale
persistera dans l'accomplissement d'une œuvre qui
sera l'honneur de tous ceux qui y auront concouru.
» J'ai tout lieu de croire que les opinions généreuses
et éclairées prévaudront dans cette assemblée, et que
les adversaires systématiques, s'il s'en présente, n'y
trouveront que la confusion. Je ne saurais trop met-
tre sous vos yeux que le point d'honneur de la France
sera demain en jeu, et ici nous attendons le résultat
avec impatience. :
» N'oubliez pas tout l'appui moral que vous avez
rencontré dans notre pays en 1857 ; les déclarations
explicites de quatre des ministres du cabinet actuel,
r'
les manifestations des membres du parlement et
l'accueil que vous avez reçu dans la Grande-Breta-
gne. Le temps n'a pas modifié les sentiments de 1857.
Si quelques journaux ont voulu faire croire à un
changement en ce point, si quelques personnes, pen-
sant obtenir de la popularité par leur opposition, sont
tombées dans cette erreur, nos sentiments, quoiqu'au-
jourd'hui silencieux, sont restés les mêmes, et j'at-
teste que dans mon opinion exprimée à plusieurs
époques, l'argent anglais s'associerà largement à
votre projet qu'on a forcé à devenir dans sa majeure
partie la gloire de la nation française.
» Je ne veux pas supposer que vos adversaires aient
réussi à semer la discorde ou l'inquiétude parmi vous,
dans le but de faire renoncer la Compagnie au pri-
vilège d'une concession dont la valeur est incalcu-
lable et d'obtenir pour eux-mêmes l'entreprise du ca-
nal, qui deviendrait dès lors parfaitement facile à
exécuter.
» Les yeux de l'Angleterre et du monde sont fixés
sur les actes de l'assemblée générale. Ou l'on mépri-
sera le manque de fermeté et d'intelligence dont je
ne crains pas qu'elle fasse preuve, ou l'on admirera -
le courage, le bon sens et le jugement sage avec les-
quels elle votera pour la contjjaw i^ vigoureuse
d'une œuvre dont le succès s s
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