Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
32 L'ISTHME DE SUEZ.
des navires entrés et sortis était, il y a trente ans, de
801,000 tonneaux ; il a été de 3,456,000 tonneaux en 1857,
c'est-à-dire qu'il a plus que quadruplé. Cet accroisse-
ment de prospérité, loin de tendre à se ralentir, n'a fait
que prendre une allure plus vive depuis dix ans, malgré
les événements de 1848 et la longue crise qui les a
suivis. La guerre de Crimée y a sans doute contribué ;
mais cette cause ne paraît pas avoir exercé une in.-
fluence aussi marquée qu'on est disposé à le croire,
puisque le chiffre de 1857 a été supérieur à celui de
1856, et qu'il a dépassé de près de 400,000 celui de 1855.
Et cependant, si grande que soit cette augmentation, il
est évident qu'avec les projets qui vont rendre à la
Méditerranée son ancienne prépondérance, Marseille
peut en espérer une plus grande encore dans un avenir
plus ou moins prochain.
» Il faut donc que nous mettions l'établissement mari-
time de notre premier port en harmonie avec ses nou-
velles destinées. C'est ce que le gouvernement impérial
a compris, avec cette prescience dont il a donné des
preuves en tant d'occasions. Il a commencé par hâter
l'achèvement du bassin de la Joliette, qui avait été dé-
cidé par une loi de 1839. L'ancien bassin présentait au
mouvement de la navigation une surface liquide d'en-
viron 30 hectares, et un développement de quais de
2,100 mètres ; le bassin de la Joliette mit à la disposi-
tion du commerce marseillais une nouvelle surface de
près de 22 hectares et une lopgueur de quais de 2,140
mètres. Les ressources du port étaient donc presque
doublées. Mais le commerce avait marché plus vite que
les travaux. Aussi à peine le bassin de la Joliette a-t-il
été livré qu'il a été reconnu insuffisant. La navigation
s'est tellement accrue, qu'elle se trouve aujourd'hui
plus à l'étroit dans les deux bassins qu'elle ne l'était en
1838, alors qu'on avait ordonné le second bassin. A cette
époque, le mouvement maritime était de 48,000 ton-
neaux par hectare de superficie et 53'7,000 tonneaux par
kilomètre de quais ; aujourd'hui, dans les deux bassins,
il est de 71,000 tonneaux par hectare et de 760,000
tonneaux par kilomètre de quais. De là la nécessité de
donner au port une nouvelle extension.
» Nous devons signaler ici la manière vraiment gran-
diose dont le gouvernement impérial a résolu le pro-
blème qui lui était posé. Il n'avait d'abord été question
que d'ajouter à la suite du bassin de la Joliette un
autre bassin de dimensions réduites auquel on avait
donné le nom de bassin d'Arenc. La construction de ce
bassin avait été ordonnée par un décret en date de
1852. Mais bientôt le gouvernement, voyant la rapidité
des progrès du commerce de Marseille, adopta un plan
d'agrandissement plus en rapport avec ses besoins pré-
sents et à venir. Le bassin Napoléon fut décrété en
1856. Avec ce vaste et superbe bassin, la surface d'eau
du port se trouvera portée à près de 88 hectares, la
longueur des quais accostables à 8,508 mètres. Ainsi le
port de Marseille aura une superficie et un développe-
ment de quais triples de ce qu'il avait il y a une dizaine
d'années.
» A-t-on été trop loin en procédant à une pareille ex-
tension ? On va en juger. La surface d'eau utilisable
pour le stationnement des navires ne sera pas, en
réalité, de 88 hectares, attendu que, Marseille n'ayant
pas d'avant-port, le bassin Napoléon doit lui en servir.
Ce sont donc 78 hectares seulement qui se trouveront
affectés au stationnement. Or, qu'on admette que le
mouvement maritime, continuant à s'accroître dans la
même proportion que durant les derniers temps, attei
gne 5 millions et demi de tonneaux dans sept ou huit
ans, quelle sera, dans cette hypothèse, la situation du
port relativement à ce mouvement de 5 millions et demi
de tonneaux ? Exactement la même qu'aujourd'hui,
c'est-à-dire que le stationnement sera, comme aujour-
d'hui, de 70,000 tonneaux par hectare. On voit donc que
l'agrandissement donné au port, tout considérable qu'il
paraisse à première vue, reste néanmoins dans les limites
d'une sage prévoyance.
Il S'il y avait lieu de se préoccuper d'une chose, ce serait
des moyens de subvenir à l'extension ultérieure qui
pourra devenir nécessaire au bout de ces six ou huit
ans. Mais l'administration a déjà envisagé cette ques-
tion d'avenir. 11 n'y aura qu'à continuer à développer
les établissements maritimes du port le long du littoral,
à la suite du bassin Napoléon, de même que celui-ci a
été créé à la suite du bassin de la Joliette. On pourra,
par conséquent, lorsque la nécessité l'exigera, établir
encore un nouveau bassin, qui se liera d'une manière
heureuse aux anciens et qui présentera les mêmes
conditions.
» Ce qui distingue ces travaux, c'est qu'établis sur la
mer, au moyen de remblais provenant de la côte même
que l'on nivelle, ils donnent lieu à des conquêtes de
terrains qui en paient et bien au delà la dépense. Ainsi,
pour s'en faire une idée, si, aux terrains sur lesquels
s'élevait l'ancien lazaret et qui ont été nivelés, on ajoute
ceux qui ont été conquis sur la mer par la construction
du bassin de la Joliette ou qui le seront par la cons-
truction du bassin Napoléon, on trouve que ces opéra-
tions auront procuré une superficie totale de 811,000
mètres d'une immense valeur.
» Une grande partie de cette superficie doit sans doute
être réservée aux quais et à divers services publics ;
mais il en restera plus de 400,000 mètres, et l'on sait
qu'ils ont été achetés au prix d'environ 20 millions par
la Compagnie Mirès qui en a compris tout l'ave-
nir. Or, par une convention intervenue entre la ville
de Marseille et l'Etat, il a été décidé qu'on en affec-
terait le produit, non-seulement à la création du
bassin Napoléon, mais encore à l'assainissement du
vieux port, à la construction du nouveau Lazaret et à
la construction d'une nouvelle cathédrale. »
J. BURAT.
Avis. — La table des matières du journal pour l'année 1859 sera
terminée et expédiée dans le courant de la semaine prochaine à tous
les abonnés, avec une couverture pour pouvoir réunir en un seul
corps d'ouvrage tous les numéros de l'année.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
PARIS. — IMPRIMERIE CENTRALE DE NAPOLÉON CUAIX El C', RUE BERGÈRE, :W.
des navires entrés et sortis était, il y a trente ans, de
801,000 tonneaux ; il a été de 3,456,000 tonneaux en 1857,
c'est-à-dire qu'il a plus que quadruplé. Cet accroisse-
ment de prospérité, loin de tendre à se ralentir, n'a fait
que prendre une allure plus vive depuis dix ans, malgré
les événements de 1848 et la longue crise qui les a
suivis. La guerre de Crimée y a sans doute contribué ;
mais cette cause ne paraît pas avoir exercé une in.-
fluence aussi marquée qu'on est disposé à le croire,
puisque le chiffre de 1857 a été supérieur à celui de
1856, et qu'il a dépassé de près de 400,000 celui de 1855.
Et cependant, si grande que soit cette augmentation, il
est évident qu'avec les projets qui vont rendre à la
Méditerranée son ancienne prépondérance, Marseille
peut en espérer une plus grande encore dans un avenir
plus ou moins prochain.
» Il faut donc que nous mettions l'établissement mari-
time de notre premier port en harmonie avec ses nou-
velles destinées. C'est ce que le gouvernement impérial
a compris, avec cette prescience dont il a donné des
preuves en tant d'occasions. Il a commencé par hâter
l'achèvement du bassin de la Joliette, qui avait été dé-
cidé par une loi de 1839. L'ancien bassin présentait au
mouvement de la navigation une surface liquide d'en-
viron 30 hectares, et un développement de quais de
2,100 mètres ; le bassin de la Joliette mit à la disposi-
tion du commerce marseillais une nouvelle surface de
près de 22 hectares et une lopgueur de quais de 2,140
mètres. Les ressources du port étaient donc presque
doublées. Mais le commerce avait marché plus vite que
les travaux. Aussi à peine le bassin de la Joliette a-t-il
été livré qu'il a été reconnu insuffisant. La navigation
s'est tellement accrue, qu'elle se trouve aujourd'hui
plus à l'étroit dans les deux bassins qu'elle ne l'était en
1838, alors qu'on avait ordonné le second bassin. A cette
époque, le mouvement maritime était de 48,000 ton-
neaux par hectare de superficie et 53'7,000 tonneaux par
kilomètre de quais ; aujourd'hui, dans les deux bassins,
il est de 71,000 tonneaux par hectare et de 760,000
tonneaux par kilomètre de quais. De là la nécessité de
donner au port une nouvelle extension.
» Nous devons signaler ici la manière vraiment gran-
diose dont le gouvernement impérial a résolu le pro-
blème qui lui était posé. Il n'avait d'abord été question
que d'ajouter à la suite du bassin de la Joliette un
autre bassin de dimensions réduites auquel on avait
donné le nom de bassin d'Arenc. La construction de ce
bassin avait été ordonnée par un décret en date de
1852. Mais bientôt le gouvernement, voyant la rapidité
des progrès du commerce de Marseille, adopta un plan
d'agrandissement plus en rapport avec ses besoins pré-
sents et à venir. Le bassin Napoléon fut décrété en
1856. Avec ce vaste et superbe bassin, la surface d'eau
du port se trouvera portée à près de 88 hectares, la
longueur des quais accostables à 8,508 mètres. Ainsi le
port de Marseille aura une superficie et un développe-
ment de quais triples de ce qu'il avait il y a une dizaine
d'années.
» A-t-on été trop loin en procédant à une pareille ex-
tension ? On va en juger. La surface d'eau utilisable
pour le stationnement des navires ne sera pas, en
réalité, de 88 hectares, attendu que, Marseille n'ayant
pas d'avant-port, le bassin Napoléon doit lui en servir.
Ce sont donc 78 hectares seulement qui se trouveront
affectés au stationnement. Or, qu'on admette que le
mouvement maritime, continuant à s'accroître dans la
même proportion que durant les derniers temps, attei
gne 5 millions et demi de tonneaux dans sept ou huit
ans, quelle sera, dans cette hypothèse, la situation du
port relativement à ce mouvement de 5 millions et demi
de tonneaux ? Exactement la même qu'aujourd'hui,
c'est-à-dire que le stationnement sera, comme aujour-
d'hui, de 70,000 tonneaux par hectare. On voit donc que
l'agrandissement donné au port, tout considérable qu'il
paraisse à première vue, reste néanmoins dans les limites
d'une sage prévoyance.
Il S'il y avait lieu de se préoccuper d'une chose, ce serait
des moyens de subvenir à l'extension ultérieure qui
pourra devenir nécessaire au bout de ces six ou huit
ans. Mais l'administration a déjà envisagé cette ques-
tion d'avenir. 11 n'y aura qu'à continuer à développer
les établissements maritimes du port le long du littoral,
à la suite du bassin Napoléon, de même que celui-ci a
été créé à la suite du bassin de la Joliette. On pourra,
par conséquent, lorsque la nécessité l'exigera, établir
encore un nouveau bassin, qui se liera d'une manière
heureuse aux anciens et qui présentera les mêmes
conditions.
» Ce qui distingue ces travaux, c'est qu'établis sur la
mer, au moyen de remblais provenant de la côte même
que l'on nivelle, ils donnent lieu à des conquêtes de
terrains qui en paient et bien au delà la dépense. Ainsi,
pour s'en faire une idée, si, aux terrains sur lesquels
s'élevait l'ancien lazaret et qui ont été nivelés, on ajoute
ceux qui ont été conquis sur la mer par la construction
du bassin de la Joliette ou qui le seront par la cons-
truction du bassin Napoléon, on trouve que ces opéra-
tions auront procuré une superficie totale de 811,000
mètres d'une immense valeur.
» Une grande partie de cette superficie doit sans doute
être réservée aux quais et à divers services publics ;
mais il en restera plus de 400,000 mètres, et l'on sait
qu'ils ont été achetés au prix d'environ 20 millions par
la Compagnie Mirès qui en a compris tout l'ave-
nir. Or, par une convention intervenue entre la ville
de Marseille et l'Etat, il a été décidé qu'on en affec-
terait le produit, non-seulement à la création du
bassin Napoléon, mais encore à l'assainissement du
vieux port, à la construction du nouveau Lazaret et à
la construction d'une nouvelle cathédrale. »
J. BURAT.
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