Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1860-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 janvier 1860 15 janvier 1860
Description : 1860/01/15 (A5,N86). 1860/01/15 (A5,N86).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529952k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 31
lement la fin. Après avoir rappelé le nom des anciens
élèves du lycée Napoléon qui se sont distingués dans
la dernière campagne d'Italie, M. Geoffroy-Saint-Hilaire
a continué ainsi :
« Il est d'autres champs de bataille qui, pour n'être
jamais ensanglantés, n'en ont pas moins leurs périls.
Dans les luttes pacifiques des lettres, dans celles plus
ardentes du théâtre, que de blessés, que de vaincus,
pour quelques rares vainqueurs ! L'éclatant succès
du Duc Job vient de placer au nombre de ces heureux
triomphateurs l'héritier d'un nom dont notre lycée pou-
vait déjà s'honorer à double titre. L'Ami des Lois fut, en
1793, un acte énergique, une protestation généreuse,
en même temps qu'une œuvre littérairement remarqua-
ble ; et Laya, devenu notre professeur, avait le droit
de nous donner des leçons de courage civique aussi
bien que de goût. Applaudissons au brillant succès que
vient d'obtenir son digne fils. Et dans nos applau-
dissements faisons une juste part à notre autre ca-
marade Provost, interprète si savamment naturel et si
justement admiré d'une des parties les plus difficiles de
l'œuvre nouvelle. Le succès du Duc Job ajoute donc à la
fois deux fleurons à la couronne de notre lycée.
D Pourquoi Laya n'est-il pas un de nos fidèles? Pour-
quoi n'est-il pas ici? Je regrette son absence pour nous,
et je la regrette aussi pour lui. Quelque habitué qu'on
puisse être aux applaudissemenis du public, ceux des
camarades et des amis doivent être doux à recevoir.
D Il est un autre de nos camarades qui manque à notre
réunion; mais celui-ci, je crois pouvoir le dire, y tient,
quoique absent, la première place. Lequel de nous n'a
pas pensé, en arrivant ici, que Ferdinand de Lesseps
était, l'an dernier, notre président ? et qui ne s'est pas
souvenu de l'exposé qu'il faisait, au milieu de nos plus
vives sympathies, de sa grande entreprise internatio-
nale? Lequel d'entre nous ne l'a pas suivi, ne le suit pas
dans chacune des phases de cette lutte soutenue par lui
avec une persévérance, avec une énergie sans égale,
contre de déplorables préjugés, contre de déplorables et
aveugles passions; aveugles au point de ne pas voir
qu'elles combattent au nom de leur intérêt, contre leur
intérêt même !
» Quand sera venu pour Lesseps le jour de la victoire,
on pourra regretter, pour le bien public, qu'elle ait
coûté tant d'efforts et de temps ; on ne le regrettera pas
pour la gloire de notre illustre camarade. On mesurera
la grandeur de son œuvre par la grandeur des difficul-
tés vaincues, en attendant qu'on la mesure par la gran-
deur du bienfait.
» Félicitons Lesseps de toutes les victoires partielles
qu'il a déjà remportées : d'une idée qui était celle de quel-
ques hommes avancés, il a fait une idée française; d'une
idée française, il vient de faire une idée européenne, plus
qu'européenne : hors uneseule nation, Lesseps adésormais
le monde avec lui. Et bientôt de cette idée, il fera un pro-
grès accompli, et un des plus grands, sans nul doute, d'un
siècle si fécond en grandes choses. La carte du monde
sera refaite ; cette loi imposée à la mer : Tu viendras
jusqu'ici et tu n'iras pas plus loin ; cette loi qui semblait
enchaîner à jamais les flots dans leur lit, cédera elle-
même à la toute-puissance de la science; et les peuples
se donneront la main par-dessus les éternelles bar-
rières.
» Puisse Lesseps triompher bientôt des derniers ob-
stacles qu'il combat en ce moment même à Constanti-
nople ! En attendant, que son digne frère Théodore, qui
porte si bien aussi un nom depuis si longtemps
honoré, fasse parvenir à Ferdinand l'expression des
vives sympathies de tous ses camarades ! Et qu'il lui
fasse savoir que vous avez tous accueilli le toast que je
vous propose
» A notre président de l'an dernier, Ferdinand de Les-
seps ! - Au président de la Compagnie de l'isthme de
Suez ! - Au prochain succès de sa persévérance, de son
énergie et de son amour du bien public ! — A la réu-
nion des deux mers ! »
Ainsi s'est exprimé le savant académicien au sujet de
la grande œuvre entreprise par M. de Lesseps. De longs
et sympathiqués applaudissements lui ont répondu. Ce
concours moral, parti d'une réunion où toutes les
classes élevées de la société française se trouvaient re-
présentées. n'est-il pas le présage du triomphe de M. de
Lesseps et de la réussite de son projet si éminemment
européen et civilisateur ?
ACHILLE JUBINAL,
Député au Corps législatif.
LES PROGRÈS DE MARSEILLE.
On lit dans le Constitutionnel :
« La Méditerranée, qui aété, pendant toute l'antiquité
et tout le moyen âge, le centre du commerce du monde,
semble appelée à ressaisir son ancien rôle ; les relations
avec l'Inde tendent, en effet, à reprendre la direction
qu'elles avaient suivie jusqu'au xv8 siècle avant la
découverte du cap de Bonne-Espérance, et le percement
de l'isthme de Suez, qui s'exécutera en dépit des op-
positions, quelles qu'elles soient, doit consommer cette
révolution ou plutôt cette contre-révolution qui aura
des conséquences incalculables au triple point de vue
du commerce, de la politique et de la civilisation.
« Il est probable qu'alors une lutte s'engagera de nou-
veau entre les différents ports de la Méditerranée et de
l'Océan. Chacun cherchera à profiter de ce grand chan-
gement dans les voies commerciales pour attirer la
plus forte masse d'affaires. Il s'établira une rivalité
analogue à celle que présentait le moyen âge, alors
qu'Amalfi, Pise, Gênes, Venise se disputaient une pré-
éminence que l'Espagne et le Portugal devaient leur
enlever, pour se la voir à leur tour ravir par la Hol-
lande et l'Angleterre. Il n'y aura plus, nous l'espérons
du moins, de monopole obtenu par la force et au prix
de guerres sanglantes ; mais chaque ville maritime
aura une part d'autant plus considérable qu'à des
avantages naturels elle aura su joindre tous ceux que
l'art peut donner.
» Quel sera le lot de Marseille dans cet immense mou-
vement? On peut déjà s'en faire une idée approximative
par l'extension inouïe de son commerce pendant les
dernières années. Il faut citer les chiffres. Le nombre
lement la fin. Après avoir rappelé le nom des anciens
élèves du lycée Napoléon qui se sont distingués dans
la dernière campagne d'Italie, M. Geoffroy-Saint-Hilaire
a continué ainsi :
« Il est d'autres champs de bataille qui, pour n'être
jamais ensanglantés, n'en ont pas moins leurs périls.
Dans les luttes pacifiques des lettres, dans celles plus
ardentes du théâtre, que de blessés, que de vaincus,
pour quelques rares vainqueurs ! L'éclatant succès
du Duc Job vient de placer au nombre de ces heureux
triomphateurs l'héritier d'un nom dont notre lycée pou-
vait déjà s'honorer à double titre. L'Ami des Lois fut, en
1793, un acte énergique, une protestation généreuse,
en même temps qu'une œuvre littérairement remarqua-
ble ; et Laya, devenu notre professeur, avait le droit
de nous donner des leçons de courage civique aussi
bien que de goût. Applaudissons au brillant succès que
vient d'obtenir son digne fils. Et dans nos applau-
dissements faisons une juste part à notre autre ca-
marade Provost, interprète si savamment naturel et si
justement admiré d'une des parties les plus difficiles de
l'œuvre nouvelle. Le succès du Duc Job ajoute donc à la
fois deux fleurons à la couronne de notre lycée.
D Pourquoi Laya n'est-il pas un de nos fidèles? Pour-
quoi n'est-il pas ici? Je regrette son absence pour nous,
et je la regrette aussi pour lui. Quelque habitué qu'on
puisse être aux applaudissemenis du public, ceux des
camarades et des amis doivent être doux à recevoir.
D Il est un autre de nos camarades qui manque à notre
réunion; mais celui-ci, je crois pouvoir le dire, y tient,
quoique absent, la première place. Lequel de nous n'a
pas pensé, en arrivant ici, que Ferdinand de Lesseps
était, l'an dernier, notre président ? et qui ne s'est pas
souvenu de l'exposé qu'il faisait, au milieu de nos plus
vives sympathies, de sa grande entreprise internatio-
nale? Lequel d'entre nous ne l'a pas suivi, ne le suit pas
dans chacune des phases de cette lutte soutenue par lui
avec une persévérance, avec une énergie sans égale,
contre de déplorables préjugés, contre de déplorables et
aveugles passions; aveugles au point de ne pas voir
qu'elles combattent au nom de leur intérêt, contre leur
intérêt même !
» Quand sera venu pour Lesseps le jour de la victoire,
on pourra regretter, pour le bien public, qu'elle ait
coûté tant d'efforts et de temps ; on ne le regrettera pas
pour la gloire de notre illustre camarade. On mesurera
la grandeur de son œuvre par la grandeur des difficul-
tés vaincues, en attendant qu'on la mesure par la gran-
deur du bienfait.
» Félicitons Lesseps de toutes les victoires partielles
qu'il a déjà remportées : d'une idée qui était celle de quel-
ques hommes avancés, il a fait une idée française; d'une
idée française, il vient de faire une idée européenne, plus
qu'européenne : hors uneseule nation, Lesseps adésormais
le monde avec lui. Et bientôt de cette idée, il fera un pro-
grès accompli, et un des plus grands, sans nul doute, d'un
siècle si fécond en grandes choses. La carte du monde
sera refaite ; cette loi imposée à la mer : Tu viendras
jusqu'ici et tu n'iras pas plus loin ; cette loi qui semblait
enchaîner à jamais les flots dans leur lit, cédera elle-
même à la toute-puissance de la science; et les peuples
se donneront la main par-dessus les éternelles bar-
rières.
» Puisse Lesseps triompher bientôt des derniers ob-
stacles qu'il combat en ce moment même à Constanti-
nople ! En attendant, que son digne frère Théodore, qui
porte si bien aussi un nom depuis si longtemps
honoré, fasse parvenir à Ferdinand l'expression des
vives sympathies de tous ses camarades ! Et qu'il lui
fasse savoir que vous avez tous accueilli le toast que je
vous propose
» A notre président de l'an dernier, Ferdinand de Les-
seps ! - Au président de la Compagnie de l'isthme de
Suez ! - Au prochain succès de sa persévérance, de son
énergie et de son amour du bien public ! — A la réu-
nion des deux mers ! »
Ainsi s'est exprimé le savant académicien au sujet de
la grande œuvre entreprise par M. de Lesseps. De longs
et sympathiqués applaudissements lui ont répondu. Ce
concours moral, parti d'une réunion où toutes les
classes élevées de la société française se trouvaient re-
présentées. n'est-il pas le présage du triomphe de M. de
Lesseps et de la réussite de son projet si éminemment
européen et civilisateur ?
ACHILLE JUBINAL,
Député au Corps législatif.
LES PROGRÈS DE MARSEILLE.
On lit dans le Constitutionnel :
« La Méditerranée, qui aété, pendant toute l'antiquité
et tout le moyen âge, le centre du commerce du monde,
semble appelée à ressaisir son ancien rôle ; les relations
avec l'Inde tendent, en effet, à reprendre la direction
qu'elles avaient suivie jusqu'au xv8 siècle avant la
découverte du cap de Bonne-Espérance, et le percement
de l'isthme de Suez, qui s'exécutera en dépit des op-
positions, quelles qu'elles soient, doit consommer cette
révolution ou plutôt cette contre-révolution qui aura
des conséquences incalculables au triple point de vue
du commerce, de la politique et de la civilisation.
« Il est probable qu'alors une lutte s'engagera de nou-
veau entre les différents ports de la Méditerranée et de
l'Océan. Chacun cherchera à profiter de ce grand chan-
gement dans les voies commerciales pour attirer la
plus forte masse d'affaires. Il s'établira une rivalité
analogue à celle que présentait le moyen âge, alors
qu'Amalfi, Pise, Gênes, Venise se disputaient une pré-
éminence que l'Espagne et le Portugal devaient leur
enlever, pour se la voir à leur tour ravir par la Hol-
lande et l'Angleterre. Il n'y aura plus, nous l'espérons
du moins, de monopole obtenu par la force et au prix
de guerres sanglantes ; mais chaque ville maritime
aura une part d'autant plus considérable qu'à des
avantages naturels elle aura su joindre tous ceux que
l'art peut donner.
» Quel sera le lot de Marseille dans cet immense mou-
vement? On peut déjà s'en faire une idée approximative
par l'extension inouïe de son commerce pendant les
dernières années. Il faut citer les chiffres. Le nombre
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