Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
384 L'ISTHME DE SUEZ.
nouvelle. Mais la réalisation lui en semble impossi-
ble.
» Le Times ne réussira pas à faire naître chez ses
lecteurs non prévenus une conviction que, sans doute,
il n'a point. Ce n'est pas l'impraticabilité du projet qui
l'effraie ; les capitaux de l'Angleterre n'y sont pas en-
gagés, et, du reste, dans un pays où l'on immerge des
câbles transatlantiques muets, où l'on fait des tunnels
sous la Tamise, où l'on souscrit pour des chemins de fer
hindous, on ne doit guère hésiter devant une spécula-
tion quelque peu aventureuse. Mais ce qui effraie le
Times et les Anglais, c'est le succès certain de l'entre-
prise ; c'est l'ouverture de cette route qu'elle s'efforce
de fermer à Périm comme à Suez ; c'est l'accès de l'Asie
centrale et des Indes rendu prompt et facile ; c'est le
monopole de l'oppression dans l'Inde et de l'empoison-
nement en Chine compromis. Voilà ce que le Times
devrait dire, et ce qu'il ne dira pas, car ce serait
donner raison à l'accusation d'égoïsme et de jalousie
qu'il s'efforce précisément de réfuter. )
La GAZETTE DU MIDI s'exprime comme suit:
« La dépêche que l'on vient de lire suffirait pour té-
moigner la puissance d'une idée vraie. Cette thèse que
développait naguère dans le Diario de Barcelone un des
meilleurs publicistes de l'Espagne, M. Juan Mané, reçoit
aujourd'hui du langage embarrassé et presque honteux
du Times la plus éclatante confirmation. Voilà donc à
quels arguments en est aujourd'hui réduite l'opposition,
d'abord si fière, si tranchante, contre le canal de Suez !
On n'ose plus invoquer de prétextes politiques et parler
de la volonté de l'Angleterre ; on sent que le terrain di-
plomatique commence à manquer sous les pieds et l'on
n'allègue plus que les raisons financières. Les action-
naires de la Compagnie admireront cet excès de sol-
licitude charitable pour leurs intérêts ; mais c'est trop
de charité. Qu'importe aux ministres anglais ? A-t-on
jamais demandé à un seul gouvernement une garantie
pécuniaire? Et s'il plait aux actionnaires de courir les
chances d'une spéculation hasardeuse, de quel droit les
ministres anglais s'interposeraient-ils dans leurs affaires
de ménage ? Les actionnaires ne pourraient-ils pas leur
répondre comme la femme de Sganarelle : I( Et si je
» veux que l'on me batte, moi ! D
» Mais tandis que ces scrupules de délicatesse retien-
nent encore lord Palmerston et le Times, constatons que
les autres grandes puissances manifestent de plus en
plus leur adhésion morale, la seule qui leur soit de-
mandée.
# L'Invalide russe qui nous arrive aujourd'hui demande
que le congrès s'occupe de la situation de l'empire otto-
man et qu'il examine la question du canal de Suez.
C'est là, suivant ce journal, une question européenne
qui ne saurait dépendre de la décision d'une seule puis-
sance, ni des intrigues d'une autre.
» La Gazette autrichienne, du 2, publie un article égale-
ment favorable à la grandiose entreprise de M. de
Lesseps qui ne peut, à son avis, rencontrer d'opposition
que de la part de l'Angleterre.
» Que l'Angleterre s'abstienne maintenant, si cela lui
convient; mais si elle ne veut pas marcher, qu'elle
n'espère plus empêcher la marche de l'Europe.
» E. Roux. Il
Le Courrier de la Gironde, en citant le Times, fait
observer « que ce journal explique très-bien l'absten-
tion des capitaux anglais, mais n'explique nullement
l'opposition du cabinet de Saint-James au percement
du canal. »
Un grand nombre de journaux des départements
s'approprient en les reproduisant les considérations
que nous avons citées de l'Office correspondance et de
la Correspondance parisienne.
Du reste, les journaux du nord de l'Europe, le bler-
cure de Souabe, la Gazette du peuple de Berlin, la Nou-
velle gazette de Francfort, la Gazette de Cologne, l'Ost-
Deutch-Post de Vienne, le Lloyd de Pesth, l'Indepen-
dance et leLVord de Bruxelles, l'Invalide russe, etc., etc.,
sont d'accord pour présager la prochaine et infaillible
solution de l'affaire de Suez; ils annoncent l'appui
direct et officiel désormais donné auprès du sultan à
l'entreprise par l'ambassadeur de France, appuyé du
chaleureux concours des représentants des puissances
continentales. Ces nouvelles sont confirmées ou répé-
tées avec confiance par les journaux français. Il se-
rait trop long d'en faire l'énumération, d'en citer les
paroles; il nous suffit de dire que leurs espérances
nous semblent parfaitement fondées et que nous les
partageons.
J. MONGIN.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
EN VENTE
Chez J.-B. ALZINE, libraire à Perpignan:
Deux Chansons et deux Lettres au sujet du perce-
ment de l'isthme de Suez, par P. D. (avec cette épi-
graphe : Le rire est si bon que j'en recommande l'usage
à tout le monde).
Prix : 20 cent.
On reçoit en paiement des timbres-poste.
OPUSCLLES DU MÊME AUTEUR :
1° Considérations générales sur la guerre d'Orient;
2° Irrigation roussillonnaise ;
30 Le général d'Orgoni (avec appendice).
PARIS. tMMUMEtHE CliVfBALE DE NAI'OLÉON..CBAIX E: C', BUE BEBGÈnE, 20.
nouvelle. Mais la réalisation lui en semble impossi-
ble.
» Le Times ne réussira pas à faire naître chez ses
lecteurs non prévenus une conviction que, sans doute,
il n'a point. Ce n'est pas l'impraticabilité du projet qui
l'effraie ; les capitaux de l'Angleterre n'y sont pas en-
gagés, et, du reste, dans un pays où l'on immerge des
câbles transatlantiques muets, où l'on fait des tunnels
sous la Tamise, où l'on souscrit pour des chemins de fer
hindous, on ne doit guère hésiter devant une spécula-
tion quelque peu aventureuse. Mais ce qui effraie le
Times et les Anglais, c'est le succès certain de l'entre-
prise ; c'est l'ouverture de cette route qu'elle s'efforce
de fermer à Périm comme à Suez ; c'est l'accès de l'Asie
centrale et des Indes rendu prompt et facile ; c'est le
monopole de l'oppression dans l'Inde et de l'empoison-
nement en Chine compromis. Voilà ce que le Times
devrait dire, et ce qu'il ne dira pas, car ce serait
donner raison à l'accusation d'égoïsme et de jalousie
qu'il s'efforce précisément de réfuter. )
La GAZETTE DU MIDI s'exprime comme suit:
« La dépêche que l'on vient de lire suffirait pour té-
moigner la puissance d'une idée vraie. Cette thèse que
développait naguère dans le Diario de Barcelone un des
meilleurs publicistes de l'Espagne, M. Juan Mané, reçoit
aujourd'hui du langage embarrassé et presque honteux
du Times la plus éclatante confirmation. Voilà donc à
quels arguments en est aujourd'hui réduite l'opposition,
d'abord si fière, si tranchante, contre le canal de Suez !
On n'ose plus invoquer de prétextes politiques et parler
de la volonté de l'Angleterre ; on sent que le terrain di-
plomatique commence à manquer sous les pieds et l'on
n'allègue plus que les raisons financières. Les action-
naires de la Compagnie admireront cet excès de sol-
licitude charitable pour leurs intérêts ; mais c'est trop
de charité. Qu'importe aux ministres anglais ? A-t-on
jamais demandé à un seul gouvernement une garantie
pécuniaire? Et s'il plait aux actionnaires de courir les
chances d'une spéculation hasardeuse, de quel droit les
ministres anglais s'interposeraient-ils dans leurs affaires
de ménage ? Les actionnaires ne pourraient-ils pas leur
répondre comme la femme de Sganarelle : I( Et si je
» veux que l'on me batte, moi ! D
» Mais tandis que ces scrupules de délicatesse retien-
nent encore lord Palmerston et le Times, constatons que
les autres grandes puissances manifestent de plus en
plus leur adhésion morale, la seule qui leur soit de-
mandée.
# L'Invalide russe qui nous arrive aujourd'hui demande
que le congrès s'occupe de la situation de l'empire otto-
man et qu'il examine la question du canal de Suez.
C'est là, suivant ce journal, une question européenne
qui ne saurait dépendre de la décision d'une seule puis-
sance, ni des intrigues d'une autre.
» La Gazette autrichienne, du 2, publie un article égale-
ment favorable à la grandiose entreprise de M. de
Lesseps qui ne peut, à son avis, rencontrer d'opposition
que de la part de l'Angleterre.
» Que l'Angleterre s'abstienne maintenant, si cela lui
convient; mais si elle ne veut pas marcher, qu'elle
n'espère plus empêcher la marche de l'Europe.
» E. Roux. Il
Le Courrier de la Gironde, en citant le Times, fait
observer « que ce journal explique très-bien l'absten-
tion des capitaux anglais, mais n'explique nullement
l'opposition du cabinet de Saint-James au percement
du canal. »
Un grand nombre de journaux des départements
s'approprient en les reproduisant les considérations
que nous avons citées de l'Office correspondance et de
la Correspondance parisienne.
Du reste, les journaux du nord de l'Europe, le bler-
cure de Souabe, la Gazette du peuple de Berlin, la Nou-
velle gazette de Francfort, la Gazette de Cologne, l'Ost-
Deutch-Post de Vienne, le Lloyd de Pesth, l'Indepen-
dance et leLVord de Bruxelles, l'Invalide russe, etc., etc.,
sont d'accord pour présager la prochaine et infaillible
solution de l'affaire de Suez; ils annoncent l'appui
direct et officiel désormais donné auprès du sultan à
l'entreprise par l'ambassadeur de France, appuyé du
chaleureux concours des représentants des puissances
continentales. Ces nouvelles sont confirmées ou répé-
tées avec confiance par les journaux français. Il se-
rait trop long d'en faire l'énumération, d'en citer les
paroles; il nous suffit de dire que leurs espérances
nous semblent parfaitement fondées et que nous les
partageons.
J. MONGIN.
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
EN VENTE
Chez J.-B. ALZINE, libraire à Perpignan:
Deux Chansons et deux Lettres au sujet du perce-
ment de l'isthme de Suez, par P. D. (avec cette épi-
graphe : Le rire est si bon que j'en recommande l'usage
à tout le monde).
Prix : 20 cent.
On reçoit en paiement des timbres-poste.
OPUSCLLES DU MÊME AUTEUR :
1° Considérations générales sur la guerre d'Orient;
2° Irrigation roussillonnaise ;
30 Le général d'Orgoni (avec appendice).
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