Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1859-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1859 15 décembre 1859
Description : 1859/12/15 (A4,N84). 1859/12/15 (A4,N84).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6529519k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/07/2013
378 L'ISTHME DE SUEZ.
de son avortement, en restant parfaitement tran-
quilles
» Comme opinion privée et en tant qu'il a examiné
la question, l'écrivain de cet article incline à être
d'accord avec ceux qui ne croient pas le projet exé-
cutable, au moins par les moyens et les fonds pré-
parés. Notre gouvernement ne doit pas regarder
qu'il lui appartienne en aucune manière d'empêcher
des individus, même fussent-ils Anglais, d'engager
leur argent dans des spéculations malheureuses,
quand même elles ne présenteraient pas de perspective
d'une grande utilité publique en cas de succès. Mais
si, au prix de leur fortune, ils peuvent agir comme
des pionniers pour d'autres, et si le projet, quoiqu'a-
menant des pertes pour ceux qui l'ont le premier entre-
pris, devait, dans les mêmes ou dans d'autres mains,
réaliser pleinement la somme attendue de bénéfices
définitifs pour le monde entier, ce ne serait ni la
première ni la centième fois qu'une entreprise sans
profit aurait eu ce résultat final. »
JOHN STUART MILL.
LETTRE DE M. GRIFFITH.
Le Daily-News du 10 décembre publie la commu-
nication suivante qui lui est adressée par M. Darby
Griffith, membre de la Chambre des communes :
» M. Darby Griffith présente ses compliments à l'édi-
teur du Daily-News ; il lui communique la copie d'une
lettre dont le Times sans doute considère la publication
comme préjudiciable aux associations du moment, quel
que puisse être l'intérêt de la vérité sur ce sujet.
» Devizes, 8 décembre. »
« A l'éditeur du Times.
» Monsieur,
a Votre appréciation sur les bénéfices probables d'un
canal à travers l'isthme de Suez est aussi la mienne et
je l'ai exprimée en public.
Mais quand vous parlez de l'animadversion de la
presse française envers nous sur ce sujet, vous parais-
sez oublier que c'est la déclaration de lord Palmerston
dans le Parlement qui a donné lieu à ce sentiment de
la part des Français, que nous nous opposons au projet
par des motifs égoïstes et exclusifs ; car lord Palmer-
ston, admettant qu'un gouvernement n'avait rien à voir
dans le côté commercial de la question, a toujours fondé
son opposition sur la prétendue « politique permanente
» de l'Angleterre dans l'Orient pendant les quinze an-
a nées dernières, » et a déclaré qu'il donnerait à la
France un avantage impolitique sur notre pays en
la plaçant plus près que nous de l'Inde.
» C'est la doctrine avouée que je me suis souvent
permis de combattre et contre laquelle j'ai eu l'honneur
de voter avec lord John Russell, M. Gladstone, M. Sydney
Herbert et M. Milner Gibson, membres du cabinet ac-
tuel, doctrine qui a fourni au public français l'oppor-
tunité de nous imputer une politique égoïste dont je
vous demande la permission d'indiquer le vrai remède ;
ce serait le désaveu de lord Palmerston s'il continuait à
persévérer dans ces opinions.
» Je ne sais si vous serez disposé à publier une lettre
attaquant sur ce sujet les vues politiques d'un homme
d'Etat avec lequel vous paraissez sympathiser plus que
parfois vous ne vous accordez ; mais je suis certain que
si vous ne la publiez pas, vous n'offrirez à vos lecteurs
qu'un côté de la cause réelle ayant amené contre nous
une ébullition occasionnelle du sentiment public en
France et dans la presse française.
» Je suis, etc.
» DARBY GRIFFITH.
» Devizes, 5 décembre. »
LE SIÈCLE ET L'OPPOSITION ANGLAISE.
On lit dans le Siècle du 13 décembre :
a Tant que lestravauxdu percement de l'isthmede Suez
ne seront pas sérieusement commencés, tant que cette
grande entreprise ne sera pas en voie d'exécution, tant
qu'elle aura à redouter le veto d'une puissance euro-
péenne quelconque, il sera de notre devoir de tenir en
éveil l'opinion publique sur l'importance de cette œuvre
civilisatrice.
» Nous ne faillirons pas à ce devoir.
D Le cabinet anglais jusqu'ici, cédant à une mauvaise
inspiration, avait pesé sur les résolutions de la Sublime
Porte; c'est lui qui avait provoqué l'ordre de suspendre
les travaux préparatoires et de disperser les ouvriers
réunis à Port-Saïd, ordre dont notre consul à Alexandrie
se fit si malheureusement l'interprète.
« Aujourd'hui, l'aspect des choses paraît être changé.
Une dépêche télégraphique de Constantinople nous aprend
que Fuad-Pacha est seul, dans le cabinet ottoman, opposé
au canal de Suez, et que cet homme d'Etatdoit quitter le
ministère; que les ambassadeurs de France et d'Autriche
font des démarches combinées en faveur de M. de Lesseps,
et que les adhésions des autres puissances continentales
sont prochainement attendues, le langage des ambassa
deurs étant hautement favorable à l'entreprise.
» Faut-il conclure de là que l'Angleterre a compris le
danger ou l'inutilité de ses résistances, et qu'elle con-
sent au percement de l'isthme?
» Nous l'espérons et nous le désirons de toutes nos for-
ces. Toutefois, nous devons faire remarquer que l'atti-
tude et le langage des journaux anglais contrastent
assez étrangement avec le texte de la dépêche que nous
venons de résumer. Il est donc nécessaire d'insister sur
le caractère odieux que revêtirait l'opposition de l'An-
gleterre à l'exécution d'une œuvre si éminemment utile,
sur la responsabilité que lui ferait encourir aux yeux du
monde entier ce crime de lèse-civilisation, et sur le rôle
réservé à la France dans le cas où le gouvernement an-
glais maintiendrait cette funeste opposition, aussi bien
que dans celui où il s'associerait aux vœux de toutes les
nations européennes.
» Nous ne voulons pas revenir sur la question techni-
de son avortement, en restant parfaitement tran-
quilles
» Comme opinion privée et en tant qu'il a examiné
la question, l'écrivain de cet article incline à être
d'accord avec ceux qui ne croient pas le projet exé-
cutable, au moins par les moyens et les fonds pré-
parés. Notre gouvernement ne doit pas regarder
qu'il lui appartienne en aucune manière d'empêcher
des individus, même fussent-ils Anglais, d'engager
leur argent dans des spéculations malheureuses,
quand même elles ne présenteraient pas de perspective
d'une grande utilité publique en cas de succès. Mais
si, au prix de leur fortune, ils peuvent agir comme
des pionniers pour d'autres, et si le projet, quoiqu'a-
menant des pertes pour ceux qui l'ont le premier entre-
pris, devait, dans les mêmes ou dans d'autres mains,
réaliser pleinement la somme attendue de bénéfices
définitifs pour le monde entier, ce ne serait ni la
première ni la centième fois qu'une entreprise sans
profit aurait eu ce résultat final. »
JOHN STUART MILL.
LETTRE DE M. GRIFFITH.
Le Daily-News du 10 décembre publie la commu-
nication suivante qui lui est adressée par M. Darby
Griffith, membre de la Chambre des communes :
» M. Darby Griffith présente ses compliments à l'édi-
teur du Daily-News ; il lui communique la copie d'une
lettre dont le Times sans doute considère la publication
comme préjudiciable aux associations du moment, quel
que puisse être l'intérêt de la vérité sur ce sujet.
» Devizes, 8 décembre. »
« A l'éditeur du Times.
» Monsieur,
a Votre appréciation sur les bénéfices probables d'un
canal à travers l'isthme de Suez est aussi la mienne et
je l'ai exprimée en public.
Mais quand vous parlez de l'animadversion de la
presse française envers nous sur ce sujet, vous parais-
sez oublier que c'est la déclaration de lord Palmerston
dans le Parlement qui a donné lieu à ce sentiment de
la part des Français, que nous nous opposons au projet
par des motifs égoïstes et exclusifs ; car lord Palmer-
ston, admettant qu'un gouvernement n'avait rien à voir
dans le côté commercial de la question, a toujours fondé
son opposition sur la prétendue « politique permanente
» de l'Angleterre dans l'Orient pendant les quinze an-
a nées dernières, » et a déclaré qu'il donnerait à la
France un avantage impolitique sur notre pays en
la plaçant plus près que nous de l'Inde.
» C'est la doctrine avouée que je me suis souvent
permis de combattre et contre laquelle j'ai eu l'honneur
de voter avec lord John Russell, M. Gladstone, M. Sydney
Herbert et M. Milner Gibson, membres du cabinet ac-
tuel, doctrine qui a fourni au public français l'oppor-
tunité de nous imputer une politique égoïste dont je
vous demande la permission d'indiquer le vrai remède ;
ce serait le désaveu de lord Palmerston s'il continuait à
persévérer dans ces opinions.
» Je ne sais si vous serez disposé à publier une lettre
attaquant sur ce sujet les vues politiques d'un homme
d'Etat avec lequel vous paraissez sympathiser plus que
parfois vous ne vous accordez ; mais je suis certain que
si vous ne la publiez pas, vous n'offrirez à vos lecteurs
qu'un côté de la cause réelle ayant amené contre nous
une ébullition occasionnelle du sentiment public en
France et dans la presse française.
» Je suis, etc.
» DARBY GRIFFITH.
» Devizes, 5 décembre. »
LE SIÈCLE ET L'OPPOSITION ANGLAISE.
On lit dans le Siècle du 13 décembre :
a Tant que lestravauxdu percement de l'isthmede Suez
ne seront pas sérieusement commencés, tant que cette
grande entreprise ne sera pas en voie d'exécution, tant
qu'elle aura à redouter le veto d'une puissance euro-
péenne quelconque, il sera de notre devoir de tenir en
éveil l'opinion publique sur l'importance de cette œuvre
civilisatrice.
» Nous ne faillirons pas à ce devoir.
D Le cabinet anglais jusqu'ici, cédant à une mauvaise
inspiration, avait pesé sur les résolutions de la Sublime
Porte; c'est lui qui avait provoqué l'ordre de suspendre
les travaux préparatoires et de disperser les ouvriers
réunis à Port-Saïd, ordre dont notre consul à Alexandrie
se fit si malheureusement l'interprète.
« Aujourd'hui, l'aspect des choses paraît être changé.
Une dépêche télégraphique de Constantinople nous aprend
que Fuad-Pacha est seul, dans le cabinet ottoman, opposé
au canal de Suez, et que cet homme d'Etatdoit quitter le
ministère; que les ambassadeurs de France et d'Autriche
font des démarches combinées en faveur de M. de Lesseps,
et que les adhésions des autres puissances continentales
sont prochainement attendues, le langage des ambassa
deurs étant hautement favorable à l'entreprise.
» Faut-il conclure de là que l'Angleterre a compris le
danger ou l'inutilité de ses résistances, et qu'elle con-
sent au percement de l'isthme?
» Nous l'espérons et nous le désirons de toutes nos for-
ces. Toutefois, nous devons faire remarquer que l'atti-
tude et le langage des journaux anglais contrastent
assez étrangement avec le texte de la dépêche que nous
venons de résumer. Il est donc nécessaire d'insister sur
le caractère odieux que revêtirait l'opposition de l'An-
gleterre à l'exécution d'une œuvre si éminemment utile,
sur la responsabilité que lui ferait encourir aux yeux du
monde entier ce crime de lèse-civilisation, et sur le rôle
réservé à la France dans le cas où le gouvernement an-
glais maintiendrait cette funeste opposition, aussi bien
que dans celui où il s'associerait aux vœux de toutes les
nations européennes.
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