Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1864 15 octobre 1864
Description : 1864/10/15 (A9,N200). 1864/10/15 (A9,N200).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033316
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
420 L'ISTHME DE SUEZ,
Quant aux développements de l'Egypte, ils sui-
vent une marche ascendante dont on pourra se faire
une idée par une remarque que nous trouvons dans
notre correspondance particulière. Depuis l'année
dernière la population européenne d'Alexandrie se
serait accrue de 16,000 individus. Que sera-ce donc
lorsque, par l'achèvement du canal de Suez, l'É-
gypte sera devenue la route de tout le transit com-
mercial entre l'Orient et l'Occident ?
Nos lettres particulières nous ont appris aussi que
l'émission de l'emprunt égyptien de 125 millions a
été décidée, et qu'elle a été confiée aux soins des
deux maisons Dervieux et Ce, et H. Oppenheim et Ce,
d'Alexandrie.
ERNEST DKSPLACES.
LE PAVILLON ANGLAIS ET LA TRAITE
Dans l'Afrique orientale.
A côté des détails qu'on vient de lire sur le rôle
que joue le pavillon anglais dans la traite au Sou-
dan, il n'est pas inopportun d'ajouter l'article sui-
vant que nous empruntons au Pays :
« On n'a pas oublié le rôle actif que l'anglica-
nisme a joué dans la dernière révolution malga-
che, révolution qui s'est terminée dans le sang et
dans le crime. Le nom de M. Elliot, missionnaire
anglais, a acquis dans les sombres incidents qui ont
marqué ce drame, mystérieux une assez triste célé-
brité, pour qu'on se souvienne de sa participation à
la lutte ardente que l'influence britannique a enga-
gée dans ces contrées contre l'influence française.
Mais on se tromperait étrangement si l'on ne voyait
au fond de cette lutte qu'une question de prosély-
tisme religieux et de prépondérance politique.
D Un recueil qu'on ne lit pas assez, le Tour du
Monde, publie un piquant récit de voyage qui donne,
à ce sujet, des renseignements aussi instructifs que
curieux : ces renseignements, que l'auteur de ce ré-
cit, M. Charnay, a puisés sur les lieux mêmes,
prouvent que les spéculateurs anglais ne sont pas
tellement absorbés par les intérêts de la religion et
les soucis de la politique, qu'ils ne trouvent moyen
de faire tourner la propagande évangélique au pro-
fit de leur fortune commerciale ; leur esprit pratique
ne se refuse même pas à concilier le mérite des
prédications philantropiques avec le bénéfice de tra-
fics inhumains.
» Mais nous allons laisser parler M. Charnay, bien
convaincus que le gouvernement britannique est
dans la plus complète ignorance des faits que ce
voyageur signale. Ces faits ne suffiraient-ils pas à
justifier une enquête parlementaire? On va en juger.
» A. DE CESENA. »
« Comme Sainte-Marie, Nossi-beh n'est qu'une dé-
pendance de Madag ascar ; la prise de possession de
l'île peut n'être également considérée que comme
un acheminement à l'occupation de la grande terre.
» Nossi-beh présente l'aspect dénudé des îles mal-
gaches, le premier soin des noirs étant d'incendier
les forêts pour planter le riz et créer des pâturages
à leur bestiaux. L'administration a dû prendre les
mesures les plus sévères pour garantir la forêt de
Lucubé des mêmes dévastations.
» Le sol de l'île est volcanique pour la plus grande
partie, et de nombreux cratères éteints, aujour-
d'hui remplis d'eau, attestent l'ancienne action des
feux souterrains. La rade d'Elsville est fort belle.
Protégée des vents du nord et des vents d'est par
l'île même , par celle de Nossi-Fali et de Nossi-
Cumba, la mer y est unie comme une glace. Le pay-
sage est gracieux et animé, le rivage se découpe en
petites baies, au fond desquelles reposent, à l'abri des
palmiers, deux ou trois villages malgaches, et plus
loin une petite ville arabe.
» Comme à Sainte-Marie la population s'est grou-
pée sur cette partie de la côte ; le reste de l'île
est presque désert ; on n'y rencontre presque pas de
Malgaches. Chassés de leurs domaines par l'envahis-
sement des blancs concessionnaires, ils émigrent à
Madagascar où viennent s'étioler dans la misère aux
environs d'Elsville. On ne peut les astreindre à un
travail quelconque et l'on ne s'en rend maître que
par un engagement toujours forcé.
» Les planteurs n'emploient comme travailleurs
que des Mocoas ou des Cafres ; c'est la race la plus
résistante aux travaux des champs; ils sont amenés
par des Arabes qui pratiquent avec audace ce petit
commerce de chair humaine.
» Ils ont à cet effet des établissements sur la côte
d'Afrique d'où ils rayonnent pour exploiter les vil-
lages avoisinants. Tout moyen leur est bon pour
s'emparer des noirs ; ils les achètent, les attirent et
les enlèvent.
» Quelquefois, à l'aide de verroteries ou de pièces
de cotonnades aux couleurs éclatantes, ils séduisent
de pauvres filles, les entraînent par l'appât loin du
village, et là, ils s'en emparent, les enchaînent et
les transportent dans leurs enclos. Je dis enclos, car
ils n'ont même point d'abri à leur offrir ; ils les
parquent, comme des bœufs ou des bêtes fauves, en-
tre de hautes palissades, et jettent à ces malheu-
reuses, comme à des animaux immondes, la nourri-
ture de chaque jour.
» Pour les transports, les Arabes n'ont à leur dis-
position que des boutres, petits navires d'un tonnage
de cinquante à quatre-vingts tonneaux, munis de
fortes voilures, très-légers et fort rapides, de ma-
Quant aux développements de l'Egypte, ils sui-
vent une marche ascendante dont on pourra se faire
une idée par une remarque que nous trouvons dans
notre correspondance particulière. Depuis l'année
dernière la population européenne d'Alexandrie se
serait accrue de 16,000 individus. Que sera-ce donc
lorsque, par l'achèvement du canal de Suez, l'É-
gypte sera devenue la route de tout le transit com-
mercial entre l'Orient et l'Occident ?
Nos lettres particulières nous ont appris aussi que
l'émission de l'emprunt égyptien de 125 millions a
été décidée, et qu'elle a été confiée aux soins des
deux maisons Dervieux et Ce, et H. Oppenheim et Ce,
d'Alexandrie.
ERNEST DKSPLACES.
LE PAVILLON ANGLAIS ET LA TRAITE
Dans l'Afrique orientale.
A côté des détails qu'on vient de lire sur le rôle
que joue le pavillon anglais dans la traite au Sou-
dan, il n'est pas inopportun d'ajouter l'article sui-
vant que nous empruntons au Pays :
« On n'a pas oublié le rôle actif que l'anglica-
nisme a joué dans la dernière révolution malga-
che, révolution qui s'est terminée dans le sang et
dans le crime. Le nom de M. Elliot, missionnaire
anglais, a acquis dans les sombres incidents qui ont
marqué ce drame, mystérieux une assez triste célé-
brité, pour qu'on se souvienne de sa participation à
la lutte ardente que l'influence britannique a enga-
gée dans ces contrées contre l'influence française.
Mais on se tromperait étrangement si l'on ne voyait
au fond de cette lutte qu'une question de prosély-
tisme religieux et de prépondérance politique.
D Un recueil qu'on ne lit pas assez, le Tour du
Monde, publie un piquant récit de voyage qui donne,
à ce sujet, des renseignements aussi instructifs que
curieux : ces renseignements, que l'auteur de ce ré-
cit, M. Charnay, a puisés sur les lieux mêmes,
prouvent que les spéculateurs anglais ne sont pas
tellement absorbés par les intérêts de la religion et
les soucis de la politique, qu'ils ne trouvent moyen
de faire tourner la propagande évangélique au pro-
fit de leur fortune commerciale ; leur esprit pratique
ne se refuse même pas à concilier le mérite des
prédications philantropiques avec le bénéfice de tra-
fics inhumains.
» Mais nous allons laisser parler M. Charnay, bien
convaincus que le gouvernement britannique est
dans la plus complète ignorance des faits que ce
voyageur signale. Ces faits ne suffiraient-ils pas à
justifier une enquête parlementaire? On va en juger.
» A. DE CESENA. »
« Comme Sainte-Marie, Nossi-beh n'est qu'une dé-
pendance de Madag ascar ; la prise de possession de
l'île peut n'être également considérée que comme
un acheminement à l'occupation de la grande terre.
» Nossi-beh présente l'aspect dénudé des îles mal-
gaches, le premier soin des noirs étant d'incendier
les forêts pour planter le riz et créer des pâturages
à leur bestiaux. L'administration a dû prendre les
mesures les plus sévères pour garantir la forêt de
Lucubé des mêmes dévastations.
» Le sol de l'île est volcanique pour la plus grande
partie, et de nombreux cratères éteints, aujour-
d'hui remplis d'eau, attestent l'ancienne action des
feux souterrains. La rade d'Elsville est fort belle.
Protégée des vents du nord et des vents d'est par
l'île même , par celle de Nossi-Fali et de Nossi-
Cumba, la mer y est unie comme une glace. Le pay-
sage est gracieux et animé, le rivage se découpe en
petites baies, au fond desquelles reposent, à l'abri des
palmiers, deux ou trois villages malgaches, et plus
loin une petite ville arabe.
» Comme à Sainte-Marie la population s'est grou-
pée sur cette partie de la côte ; le reste de l'île
est presque désert ; on n'y rencontre presque pas de
Malgaches. Chassés de leurs domaines par l'envahis-
sement des blancs concessionnaires, ils émigrent à
Madagascar où viennent s'étioler dans la misère aux
environs d'Elsville. On ne peut les astreindre à un
travail quelconque et l'on ne s'en rend maître que
par un engagement toujours forcé.
» Les planteurs n'emploient comme travailleurs
que des Mocoas ou des Cafres ; c'est la race la plus
résistante aux travaux des champs; ils sont amenés
par des Arabes qui pratiquent avec audace ce petit
commerce de chair humaine.
» Ils ont à cet effet des établissements sur la côte
d'Afrique d'où ils rayonnent pour exploiter les vil-
lages avoisinants. Tout moyen leur est bon pour
s'emparer des noirs ; ils les achètent, les attirent et
les enlèvent.
» Quelquefois, à l'aide de verroteries ou de pièces
de cotonnades aux couleurs éclatantes, ils séduisent
de pauvres filles, les entraînent par l'appât loin du
village, et là, ils s'en emparent, les enchaînent et
les transportent dans leurs enclos. Je dis enclos, car
ils n'ont même point d'abri à leur offrir ; ils les
parquent, comme des bœufs ou des bêtes fauves, en-
tre de hautes palissades, et jettent à ces malheu-
reuses, comme à des animaux immondes, la nourri-
ture de chaque jour.
» Pour les transports, les Arabes n'ont à leur dis-
position que des boutres, petits navires d'un tonnage
de cinquante à quatre-vingts tonneaux, munis de
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