Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 septembre 1864 15 septembre 1864
Description : 1864/09/15 (A9,N198). 1864/09/15 (A9,N198).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033294
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 391
» d'un élément de prospérité et de civilisation dont
» la portée serait incalculable. » On peut lire au sur-
plus le résumé de ma conversation dans l'ouvrage
cité plus haut, page 363.
» A cette même époque, Linant-Bey m'avait aussi
fait l'honneur de me montrer de magnifiques plans ;
il m'avait parlé de ses études sur le terrain même,
et d'un projet de canal aboutissant, si je ne me trompe,
à l'ancien port de Péluse. J'avais parcouru moi-
même et en plusieurs sens le désert qui sépare l'E-
gypte de la Syrie, et j'avais retrouvé de nombreux
et intéressants vestiges de l'antique Péluse; j'avais,
en outre, doublé à plusieurs reprises le cap de Bonne-
Espérance ; j'ai donc pu, en 1854, saluer avec un
légitime enthousiasme et en toute connaissance de
cause, le premier appel fait à l'opinion publique par
M. Ferdinand de Lesseps. Depuis lors, je n'ai cessé
de suivre jour par jour les progrès laborieux de la
vaste entreprise dont la réalisation sera un bienfait
pour l'humanité et un grand honneur pour la France
et pour celui qui y a attaché son nom.
» Pendant le cours d'un long et lointain voyage
(1857 à 1859), j'appris la constitution d'une société
sérieuse et la réalisation d'un capital formidable ; à
mon retour de Chine et traversant de nouveau l'E-
gypte, je rencontrai à Alexandrie M. Ferdinand de
Lesseps lui-même, et la commission qui allait pren-
dre possession des terrains que devait traverser le
canal ; je les accompagnai de tous mes vœux. J'ai
successivement examiné avec la plus grande atten-
tion tous les documents publiés sur la question, soit
par la Compagnie, soit par ses partisans, soit par
ses adversaires ; quant à la consultation surprise,
dans ma pensée, à trois éminents jurisconsultes, elle
n'aurait jamais été délibérée, si ses auteurs avaient
eu sous les yeux les véritables éléments de la cause
qu'ils entreprenaient de défendre.
» C'est ainsi préparé, armé de toutes pièces ,
pourrais je dire, bourré de plans, de mémoires, de
rapports d'ingénieurs français et anglais, de comp-
tes rendus , que je suis de nouveau parti pour
l'Egypte, sans mission officielle ou officieuse, sans
préoccupation d'argent, en simple promeneur bien
décidé à avoir une opinion à lui, pour sa propre
satisfaction, et à se la créer en dehors de toute in-
fluence intéressée.
» Je crois avoir réussi en ce qui me concerne ;
ma conviction est fermement établie maintenant :
elle est basée sur des faits que je tiens pour incon-
testables, et, si ce qu'on me dit est vrai, si j'étais
assez heureux pour que le simple récit de ce que
j'ai vu, senti et apprécié à ma manière, pût con-
tribuer, même pour une faible part, à propager la
vérité, à raffermir des espérances légitimes, à pré-
venir des défaillances fâcheuses, à conjurer de mal-
veillantes dispositions, je me croirais trop payé de
mes peines, et je ne regretterais pas d'être sorti un
moment d'une obscurité pleine de charmes, pour
affronter le grand jour de la publicité et le terrain
brûlant de la polémique.
» Parti de France pour l'Italie au mois de décem-
bre 1863, je ne suis arrivé à Alexandrie qu'au mois
de janvier 1864, et, après m'être assuré du con-
cours des principaux employés de la Compagnie
de Suez, concours qui m'a été accordé de la
manière la plus gracieuse, je me suis immédia-
tement rendu à Zagazig, où se trouve, sur la
branche tanitique du Nil, la prise d'eau du canal
d'eau douce, destinée a porter la fécondité dans le
désert et à pourvoir à l'un des besoins les plus im-
portants du canal maritime. »
Voici maintenant la conclusion finale de l'ouvrage
où nos lecteurs trouveront, et c'est pour nous une
vive satisfaction, l'expression des convictions qui
n'ont cessé de nous animer nous-mêmes sur l'entre-
prise dont la réussite est à ses yeux comme aux nô-
tres, désormais assurée plus que jamais.
Conclusion.
a J'ai raconté simplement ce que j'avais vu, et
l'impression exercée sur moi par ce beau spectacle
d'une entreprise gigantesque commencée au milieu
d'un désert, sans ressource aucune ni pour le tra-
vail, ni pour l'alimentation, ni pour l'abri, ni pour
l'hygiène.
» Je l'ai raconté sans passion, j'en suis certain, et
même sans enthousiasme, je le crois, car j'ai tou-
jours senti la nécessité de conserver la liberté de mon
jugement.
» Mais comment contempler froidement, cependant,
les résultats importants déjà obtenus, résultats qui
ont pour conséquences logiques et rigoureuses de
donner la foi au succès définitif? Je crois donc en
toute sûreté de conscience pouvoir le déclarer ici :
Oui, je voudrais posséder une voix assez autorisée
pour porter dans les esprits incertains encore la
conviction qui m'anime. Je suis retourné dans l'isth-
me de Suez avec l'espérance, une espérance mêlée
de bien des craintes, il faut le dire; eh bien! j'en re-
viens avec la foi, et j'ajoute, certain de ne pas être
démenti, que l'effet produit sur moi l'a été sur toutes
les personnes que j'ai rencontrées sur les lieux.
» Je n'hésite donc plus à le dire, oui le canal de
Suez se fera ; et il se fera à l'honneur de la France
et de ceux de ses braves enfants dont l'énergie n'a
jamais faibli et aura triomphé de tous les obsta-
cles.
» Mais qu'ils seraient coupables ceux qui, dans des
» d'un élément de prospérité et de civilisation dont
» la portée serait incalculable. » On peut lire au sur-
plus le résumé de ma conversation dans l'ouvrage
cité plus haut, page 363.
» A cette même époque, Linant-Bey m'avait aussi
fait l'honneur de me montrer de magnifiques plans ;
il m'avait parlé de ses études sur le terrain même,
et d'un projet de canal aboutissant, si je ne me trompe,
à l'ancien port de Péluse. J'avais parcouru moi-
même et en plusieurs sens le désert qui sépare l'E-
gypte de la Syrie, et j'avais retrouvé de nombreux
et intéressants vestiges de l'antique Péluse; j'avais,
en outre, doublé à plusieurs reprises le cap de Bonne-
Espérance ; j'ai donc pu, en 1854, saluer avec un
légitime enthousiasme et en toute connaissance de
cause, le premier appel fait à l'opinion publique par
M. Ferdinand de Lesseps. Depuis lors, je n'ai cessé
de suivre jour par jour les progrès laborieux de la
vaste entreprise dont la réalisation sera un bienfait
pour l'humanité et un grand honneur pour la France
et pour celui qui y a attaché son nom.
» Pendant le cours d'un long et lointain voyage
(1857 à 1859), j'appris la constitution d'une société
sérieuse et la réalisation d'un capital formidable ; à
mon retour de Chine et traversant de nouveau l'E-
gypte, je rencontrai à Alexandrie M. Ferdinand de
Lesseps lui-même, et la commission qui allait pren-
dre possession des terrains que devait traverser le
canal ; je les accompagnai de tous mes vœux. J'ai
successivement examiné avec la plus grande atten-
tion tous les documents publiés sur la question, soit
par la Compagnie, soit par ses partisans, soit par
ses adversaires ; quant à la consultation surprise,
dans ma pensée, à trois éminents jurisconsultes, elle
n'aurait jamais été délibérée, si ses auteurs avaient
eu sous les yeux les véritables éléments de la cause
qu'ils entreprenaient de défendre.
» C'est ainsi préparé, armé de toutes pièces ,
pourrais je dire, bourré de plans, de mémoires, de
rapports d'ingénieurs français et anglais, de comp-
tes rendus , que je suis de nouveau parti pour
l'Egypte, sans mission officielle ou officieuse, sans
préoccupation d'argent, en simple promeneur bien
décidé à avoir une opinion à lui, pour sa propre
satisfaction, et à se la créer en dehors de toute in-
fluence intéressée.
» Je crois avoir réussi en ce qui me concerne ;
ma conviction est fermement établie maintenant :
elle est basée sur des faits que je tiens pour incon-
testables, et, si ce qu'on me dit est vrai, si j'étais
assez heureux pour que le simple récit de ce que
j'ai vu, senti et apprécié à ma manière, pût con-
tribuer, même pour une faible part, à propager la
vérité, à raffermir des espérances légitimes, à pré-
venir des défaillances fâcheuses, à conjurer de mal-
veillantes dispositions, je me croirais trop payé de
mes peines, et je ne regretterais pas d'être sorti un
moment d'une obscurité pleine de charmes, pour
affronter le grand jour de la publicité et le terrain
brûlant de la polémique.
» Parti de France pour l'Italie au mois de décem-
bre 1863, je ne suis arrivé à Alexandrie qu'au mois
de janvier 1864, et, après m'être assuré du con-
cours des principaux employés de la Compagnie
de Suez, concours qui m'a été accordé de la
manière la plus gracieuse, je me suis immédia-
tement rendu à Zagazig, où se trouve, sur la
branche tanitique du Nil, la prise d'eau du canal
d'eau douce, destinée a porter la fécondité dans le
désert et à pourvoir à l'un des besoins les plus im-
portants du canal maritime. »
Voici maintenant la conclusion finale de l'ouvrage
où nos lecteurs trouveront, et c'est pour nous une
vive satisfaction, l'expression des convictions qui
n'ont cessé de nous animer nous-mêmes sur l'entre-
prise dont la réussite est à ses yeux comme aux nô-
tres, désormais assurée plus que jamais.
Conclusion.
a J'ai raconté simplement ce que j'avais vu, et
l'impression exercée sur moi par ce beau spectacle
d'une entreprise gigantesque commencée au milieu
d'un désert, sans ressource aucune ni pour le tra-
vail, ni pour l'alimentation, ni pour l'abri, ni pour
l'hygiène.
» Je l'ai raconté sans passion, j'en suis certain, et
même sans enthousiasme, je le crois, car j'ai tou-
jours senti la nécessité de conserver la liberté de mon
jugement.
» Mais comment contempler froidement, cependant,
les résultats importants déjà obtenus, résultats qui
ont pour conséquences logiques et rigoureuses de
donner la foi au succès définitif? Je crois donc en
toute sûreté de conscience pouvoir le déclarer ici :
Oui, je voudrais posséder une voix assez autorisée
pour porter dans les esprits incertains encore la
conviction qui m'anime. Je suis retourné dans l'isth-
me de Suez avec l'espérance, une espérance mêlée
de bien des craintes, il faut le dire; eh bien! j'en re-
viens avec la foi, et j'ajoute, certain de ne pas être
démenti, que l'effet produit sur moi l'a été sur toutes
les personnes que j'ai rencontrées sur les lieux.
» Je n'hésite donc plus à le dire, oui le canal de
Suez se fera ; et il se fera à l'honneur de la France
et de ceux de ses braves enfants dont l'énergie n'a
jamais faibli et aura triomphé de tous les obsta-
cles.
» Mais qu'ils seraient coupables ceux qui, dans des
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