Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 août 1864 01 août 1864
Description : 1864/08/01 (A9,N195)-1864/08/03. 1864/08/01 (A9,N195)-1864/08/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203326w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
336 L'ISTHME DE SUEZ,
présentée par le chiffre de mortalité de 1.32 0/0;
celui de la France est de 2.38 0/0.
Dans l'armée française, population jeune et choisie,
la mortalité est de 1.94 0/0.
Dans l'isthme, le chiffre de la mortalité des tra-
vailleurs européens est de 1.36 0/0 ; l'année dernière
il était de 1,40 0/0, il y a donc eu une amélioration
dans la santé.
Quant à la mortalité chez les Arabes sur nos
chantiers, bien qu'il soit difficile de l'établir compa-
rativement avec celle de l'Egypte, on peut pres-
que assurer que la mortalité chez les adultes dépasse
2.50 0/0. Or la mortalité parmi les contingents n'a
été que de 1.88 0/0, et parmi les Arabes sédentaires
de 1.64 0/0.
Nous pouvons donc affirmer que, malgré les cir-
constances fâcheuses où nous nous sommes trouvés,
la santé dans l'isthme a été et est meilleure que
dans le reste de l'Egypte et même qu'en France.
OUADY, ALEXANDRIE, CAIRE.
La conclusion que nous venons de donner indique
d'une manière exacte quel est l'état de la santé des
travailleurs dans l'isthme, quelle est la salubrité de
nos établissements sur la ligne des canaux mari-
time et d'eau douce; il nous reste à dire quelques
mots sur l'Ouady, Alexandrie et le Caire, dont les
conditions se trouvent différentes de celles que l'on
rencontre dans l'isthme.
Ouady. — Cette magnifique propriété de la Com-
pagnie, de 10,000 hectares environ, contient une po-
pulation de 11,000 âmes, partie fellahs on Egyp-
tiens, partie Arabes cultivateurs. Un médecin est
chargé de la santé des habitants et de veiller à la sa-
lubrité. En parlant de l'épizootie, j'ai dit les efforts
qui avaient été faits pour empêcher l'eau du canal
d'être empoisonnée par les cadavres des animaux
que l'on y jetait dans la partie supérieure ; lorsque
la maladie s'est déclarée dans l'Ouady, le chef du
service agricole, d'accord avec le médecin, a eu
assez d'influence pour faire enterrer tous les ani-
maux ; aussi tandis que partout ailleurs l'épizootie a
enlevé la presque totalité des animaux, il en est
resté le quart environ dans l'Ouady.
Malgré toutes les précautions prises, l'Ouady n'a
pas été exempt de typhus et de fièvres typhoïdes,
les cas ont été isolés ; toutefois le nombre des victi-
mes n'a pas influé sur le chiffre général de la mor-
talité. La population est de 11,000 individus, hom-
mes, femmes et enfants ; les cheiks dressent un état
civil sous la direction du médecin; la mortalité a été
de 287, soit 2.60 0/0.
D'après les renseignements les plus positifs, la
mortalité ordinaire dans les campagnes en Egypte
est de 3 0/0 au minimum. Cette année elle a
dû être supérieure par rapport au typhus et à la
mauvaise alimentation.
Pourquoi cette différence en faveur de FOuady ?
Faut il l'attribuer à la position de la propriété en-
tourée par le désert, ou bien à l'état particulier dans
lequel se trouvent nos cultivateurs? Il est certain
que depuis l'acquisition de la propriété par la Com-
pagnie la salubrité et le bien être ont fait un grand
progrès; partout on veille à ce que la propreté
règne, à ce que les causes d'insalubrité disparaissent ;
le régime des eaux mieux entendu et mieux compris,
l'extension des cultures, ont eu pour résultat de faire
disparaître les eaux croupissantes.
L'Ouady est un chifflik, ce qui a beaucoup d'ana-
logie avec les anciennes terres seigneuriales de
France ; tous les habitants sont fermiers de la Com-
pagnie; elle ne cultive rien, elle loue seulement les
terres et à des conditions très-favorables. Nos culti-
vateurs sont assurés de jouir des fruits de leur tra-
vail. La Compagnie répond de ses fermiers pour
l'impôt qu'elle paye directement. Cette sécurité,
jointe à la richesse due à la culture du coton, qui a
donné cette année environ 3 millions de francs de bé-
néfice à nos fermiers, a porté le bien-être des habi-
tants de l'Ouady à un degré jusqu'alors inconnu;
aussi je considère la santé dont ils jouissent et le
chiffre de la mortalité comme le résultat non-seule-
ment de la position topographique, mais surtout
comme la conséquence de la sécurité et du bien-
être.
Quant aux Européens qui résident dans l'Ouady,
leur santé est remarquable; ils sejportent là comme
en France.
Alexandrie, Caire. — Je cite ces deux villes pour
mémoire et comme complément du service de santé;
elles n'ont aucun rapport avec la santé des travail-
leurs dans l'isthme, si ce n'est comme lieu de con-
valescence. A Alexandrie et au Caire la Compagnie
donne les soins médicaux aux employés des admi-
nistrations qui y résident et aux malades que les
médecins du désert y envoient, soit pour changer
d'air, soit pour obtenir la guérison de certaines ma-
ladies, surtout des dyssenteries et des hépatites.
Nous avons obtenu d'excellents résultats; l'hôpital
européen d'Alexandrie, qui est fort bien organisé,
nous est dans ce dernier cas d'un très-grand se-
cours.
Je n'ai rien à dire sur la santé des employés qui
résident dans ces deux villes; ils subissent les condi-
tions de ces résidences ; l'on ne peut donc en tirer
aucune conséquence par rapport aux travaux, à la
santé et à la salubrité dans l'isthme.
présentée par le chiffre de mortalité de 1.32 0/0;
celui de la France est de 2.38 0/0.
Dans l'armée française, population jeune et choisie,
la mortalité est de 1.94 0/0.
Dans l'isthme, le chiffre de la mortalité des tra-
vailleurs européens est de 1.36 0/0 ; l'année dernière
il était de 1,40 0/0, il y a donc eu une amélioration
dans la santé.
Quant à la mortalité chez les Arabes sur nos
chantiers, bien qu'il soit difficile de l'établir compa-
rativement avec celle de l'Egypte, on peut pres-
que assurer que la mortalité chez les adultes dépasse
2.50 0/0. Or la mortalité parmi les contingents n'a
été que de 1.88 0/0, et parmi les Arabes sédentaires
de 1.64 0/0.
Nous pouvons donc affirmer que, malgré les cir-
constances fâcheuses où nous nous sommes trouvés,
la santé dans l'isthme a été et est meilleure que
dans le reste de l'Egypte et même qu'en France.
OUADY, ALEXANDRIE, CAIRE.
La conclusion que nous venons de donner indique
d'une manière exacte quel est l'état de la santé des
travailleurs dans l'isthme, quelle est la salubrité de
nos établissements sur la ligne des canaux mari-
time et d'eau douce; il nous reste à dire quelques
mots sur l'Ouady, Alexandrie et le Caire, dont les
conditions se trouvent différentes de celles que l'on
rencontre dans l'isthme.
Ouady. — Cette magnifique propriété de la Com-
pagnie, de 10,000 hectares environ, contient une po-
pulation de 11,000 âmes, partie fellahs on Egyp-
tiens, partie Arabes cultivateurs. Un médecin est
chargé de la santé des habitants et de veiller à la sa-
lubrité. En parlant de l'épizootie, j'ai dit les efforts
qui avaient été faits pour empêcher l'eau du canal
d'être empoisonnée par les cadavres des animaux
que l'on y jetait dans la partie supérieure ; lorsque
la maladie s'est déclarée dans l'Ouady, le chef du
service agricole, d'accord avec le médecin, a eu
assez d'influence pour faire enterrer tous les ani-
maux ; aussi tandis que partout ailleurs l'épizootie a
enlevé la presque totalité des animaux, il en est
resté le quart environ dans l'Ouady.
Malgré toutes les précautions prises, l'Ouady n'a
pas été exempt de typhus et de fièvres typhoïdes,
les cas ont été isolés ; toutefois le nombre des victi-
mes n'a pas influé sur le chiffre général de la mor-
talité. La population est de 11,000 individus, hom-
mes, femmes et enfants ; les cheiks dressent un état
civil sous la direction du médecin; la mortalité a été
de 287, soit 2.60 0/0.
D'après les renseignements les plus positifs, la
mortalité ordinaire dans les campagnes en Egypte
est de 3 0/0 au minimum. Cette année elle a
dû être supérieure par rapport au typhus et à la
mauvaise alimentation.
Pourquoi cette différence en faveur de FOuady ?
Faut il l'attribuer à la position de la propriété en-
tourée par le désert, ou bien à l'état particulier dans
lequel se trouvent nos cultivateurs? Il est certain
que depuis l'acquisition de la propriété par la Com-
pagnie la salubrité et le bien être ont fait un grand
progrès; partout on veille à ce que la propreté
règne, à ce que les causes d'insalubrité disparaissent ;
le régime des eaux mieux entendu et mieux compris,
l'extension des cultures, ont eu pour résultat de faire
disparaître les eaux croupissantes.
L'Ouady est un chifflik, ce qui a beaucoup d'ana-
logie avec les anciennes terres seigneuriales de
France ; tous les habitants sont fermiers de la Com-
pagnie; elle ne cultive rien, elle loue seulement les
terres et à des conditions très-favorables. Nos culti-
vateurs sont assurés de jouir des fruits de leur tra-
vail. La Compagnie répond de ses fermiers pour
l'impôt qu'elle paye directement. Cette sécurité,
jointe à la richesse due à la culture du coton, qui a
donné cette année environ 3 millions de francs de bé-
néfice à nos fermiers, a porté le bien-être des habi-
tants de l'Ouady à un degré jusqu'alors inconnu;
aussi je considère la santé dont ils jouissent et le
chiffre de la mortalité comme le résultat non-seule-
ment de la position topographique, mais surtout
comme la conséquence de la sécurité et du bien-
être.
Quant aux Européens qui résident dans l'Ouady,
leur santé est remarquable; ils sejportent là comme
en France.
Alexandrie, Caire. — Je cite ces deux villes pour
mémoire et comme complément du service de santé;
elles n'ont aucun rapport avec la santé des travail-
leurs dans l'isthme, si ce n'est comme lieu de con-
valescence. A Alexandrie et au Caire la Compagnie
donne les soins médicaux aux employés des admi-
nistrations qui y résident et aux malades que les
médecins du désert y envoient, soit pour changer
d'air, soit pour obtenir la guérison de certaines ma-
ladies, surtout des dyssenteries et des hépatites.
Nous avons obtenu d'excellents résultats; l'hôpital
européen d'Alexandrie, qui est fort bien organisé,
nous est dans ce dernier cas d'un très-grand se-
cours.
Je n'ai rien à dire sur la santé des employés qui
résident dans ces deux villes; ils subissent les condi-
tions de ces résidences ; l'on ne peut donc en tirer
aucune conséquence par rapport aux travaux, à la
santé et à la salubrité dans l'isthme.
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