Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 août 1864 01 août 1864
Description : 1864/08/01 (A9,N195)-1864/08/03. 1864/08/01 (A9,N195)-1864/08/03.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203326w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
328 L'ISTHME DE SUEZ,
l'eau nous suivait, et que dans deux jours elle pour-
rait s'abreuver à volonté. Vous jugerez ce que vaut
la présence de l'eau douce à Suez, quand vous ap-
prendrez que le jour même de notre arrivée une outre
remplie d'eau s'est vendue 5 francs, et que quand le
canal est alimenté, elle ne coûte rien à ceux qui vien-
nent la puiser.
» M. le président, après avoir visité les différents
travaux qui s'exécutent à Suez, partit pour le Caire
où il arrivait le 15 à 8 heures du soir, et le 19, il s'em-
barquait pour la France, après avoir étudié et constaté
l'état d'avancement des travaux. Le consul général
de France et ses officiers, le commandant de la sta-
tion navale et ses officiers, ainsi que l'administration
de l'isthme, l'accompagnèrent à bord du itom.»
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
SERVICE DE SANTÉ.
RAPPORT ANNUEL
Sur l'état sanitaire des travailleurs et des
établissements du canal maritime de i ia-
thme de Suez,
PAR LE DOCTEUR AUBERT-ROCIIE,
Médecin en chef de la Compagnie.
A JI. de Lesseps, président-fondateur de la Compagnie
universelle du canal maritime de l'isthme de Suez.
1863-1864.
Alexandrie, 1er juillet 1864.
Monsieur le Président,
La salubrité de l'isthme de Suez est aujourd'hui
un fait incontestable; il n'y a plus à en fournir la
preuve, mais seulement à relater les faits qui vien-
nent corroborer cette vérité. Il n'y a plus à discuter
sur la salubrité du sol et du climat en présence des
travaux effectués, des terres remuées dans des lo-
calités sèches ou humides, en présence d'une popu-
lation permanente de vingt-quatre à vingt-cinq
mille personnes occupées les unes aux terrassements,
les autres dans les chantiers et les ateliers. L'expé-
rience dure depuis bientôt cinq années, et l'expé-
rience dit que parmi les Européens la mortalité est
moindre qu'en France, que parmi les Egyptiens
souvent elle n'atteint pas le quart de la mortalité
des villes d'Alexandrie et du Caire.
Les travaux de l'isthme entrent cette année dans
une phase nouvelle. La Compagnie renonce au tra-
vail par les contingents égyptiens, les remplaçant
par des machines et des ouvriers libres. Depuis le
1" juin 1864 il n'y a plus de contingents sur les
chantiers; cette détermination, au point de vue de
la santé, n'aura probablement aucune influence. Déjà
cette année il y avait plus de deux mille Européens,
Grecs, Maltais et Italiens travaillant comme les
Arabes aux remblais de Port-Saïd, aux différentes
carrières et aux terrassements. Non - seulement la
santé générale n'a pas été atteinte, mais le chiffre
de la mortalité est moindre que celui de l'année
dernière.
Ce qui vient de se passer dans l'isthme permet
d'en affirmer plus hautement encore la salubrité.
Nous avons eu cependant à lutter contre des in-
fluences climatologiques exceptionnelles, contre les
résultats d'une épizootie, contre une épidémie géné-
rale de typhus, et contre des fatigues qui tendaient
à augmenter la mortalité des travailleurs. Malgré
ces fâcheuses circonstances, la santé de l'isthme
s'est maintenue.
* Voici les faits principaux relatifs à la santé qui
ont eu lieu du Ilf juin 1863 au 1er juin 1864.
ÉTAT SANITAIRE DES ÉTABLISSEMENTS.
Canal d'eau douce. — Ce travail a été le plus im-
portant de l'année.
Le canal d'eau douce s'embranche à Néfiche sur
le canal d'Ismaïlia ; sa longueur, de Néfiche à Suez,
est de 89 kilomètres sur une largeur de 12 mètres
à la ligne d'eau, et de lm,50 à 2 mètres de profon-
deur. Jamais, ni du temps des Pharaons, ni du
temps des Ptolémées ou des califes, l'eau du Nil
n'avait été amenée jusqu'à Suez. Le canal des Pha-
raons ou de Nécos se jetait dans les lacs Amers qui
communiquaient avec la mer Rouge par un canal
d'eau salée assez bien conservé pour que nous
ayons pu en employer quelques kilomètres.
Les terrains qu'il a fallu traverser sont sablonneux
et argileux ; on a rencontré quelques bancs de
pierre. Le travail entier a duré de novembre 1862
à décembre 1863 ; 93,187 hommes ont été successi-
vement employés à remuer un cube de terre de
3,300,085 mètres.
Dans mon rapport de l'année dernière, j'ai rendu
compte des travaux effectués, jusqu'au mois de juin
1863, sur le canal d'eau douce, et de la santé flo-
rissante des travailleurs. De juin en décembre, 55,231
Arabes ont été employés : la mortalité a été de 60,
proportion 1.30 pour cent(l) ; la moyenne des Euro-
(1) Les contingents arabes se renouvelant chaque mois, pour
établir les proportions de la mortalité, nous avons dû les ramener
à l'état de population permanente en divisant le chiffre total par
12. Ainsi le chiffre de Î>5,'i31 a été divisé par 12, ce qui donne
une population permanente de 4,603 ; partageant sur cette popula-
tion le chiffre de la mortalité, 60, on trouve que la proportion est
de 1.30 pour cent.
l'eau nous suivait, et que dans deux jours elle pour-
rait s'abreuver à volonté. Vous jugerez ce que vaut
la présence de l'eau douce à Suez, quand vous ap-
prendrez que le jour même de notre arrivée une outre
remplie d'eau s'est vendue 5 francs, et que quand le
canal est alimenté, elle ne coûte rien à ceux qui vien-
nent la puiser.
» M. le président, après avoir visité les différents
travaux qui s'exécutent à Suez, partit pour le Caire
où il arrivait le 15 à 8 heures du soir, et le 19, il s'em-
barquait pour la France, après avoir étudié et constaté
l'état d'avancement des travaux. Le consul général
de France et ses officiers, le commandant de la sta-
tion navale et ses officiers, ainsi que l'administration
de l'isthme, l'accompagnèrent à bord du itom.»
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
SERVICE DE SANTÉ.
RAPPORT ANNUEL
Sur l'état sanitaire des travailleurs et des
établissements du canal maritime de i ia-
thme de Suez,
PAR LE DOCTEUR AUBERT-ROCIIE,
Médecin en chef de la Compagnie.
A JI. de Lesseps, président-fondateur de la Compagnie
universelle du canal maritime de l'isthme de Suez.
1863-1864.
Alexandrie, 1er juillet 1864.
Monsieur le Président,
La salubrité de l'isthme de Suez est aujourd'hui
un fait incontestable; il n'y a plus à en fournir la
preuve, mais seulement à relater les faits qui vien-
nent corroborer cette vérité. Il n'y a plus à discuter
sur la salubrité du sol et du climat en présence des
travaux effectués, des terres remuées dans des lo-
calités sèches ou humides, en présence d'une popu-
lation permanente de vingt-quatre à vingt-cinq
mille personnes occupées les unes aux terrassements,
les autres dans les chantiers et les ateliers. L'expé-
rience dure depuis bientôt cinq années, et l'expé-
rience dit que parmi les Européens la mortalité est
moindre qu'en France, que parmi les Egyptiens
souvent elle n'atteint pas le quart de la mortalité
des villes d'Alexandrie et du Caire.
Les travaux de l'isthme entrent cette année dans
une phase nouvelle. La Compagnie renonce au tra-
vail par les contingents égyptiens, les remplaçant
par des machines et des ouvriers libres. Depuis le
1" juin 1864 il n'y a plus de contingents sur les
chantiers; cette détermination, au point de vue de
la santé, n'aura probablement aucune influence. Déjà
cette année il y avait plus de deux mille Européens,
Grecs, Maltais et Italiens travaillant comme les
Arabes aux remblais de Port-Saïd, aux différentes
carrières et aux terrassements. Non - seulement la
santé générale n'a pas été atteinte, mais le chiffre
de la mortalité est moindre que celui de l'année
dernière.
Ce qui vient de se passer dans l'isthme permet
d'en affirmer plus hautement encore la salubrité.
Nous avons eu cependant à lutter contre des in-
fluences climatologiques exceptionnelles, contre les
résultats d'une épizootie, contre une épidémie géné-
rale de typhus, et contre des fatigues qui tendaient
à augmenter la mortalité des travailleurs. Malgré
ces fâcheuses circonstances, la santé de l'isthme
s'est maintenue.
* Voici les faits principaux relatifs à la santé qui
ont eu lieu du Ilf juin 1863 au 1er juin 1864.
ÉTAT SANITAIRE DES ÉTABLISSEMENTS.
Canal d'eau douce. — Ce travail a été le plus im-
portant de l'année.
Le canal d'eau douce s'embranche à Néfiche sur
le canal d'Ismaïlia ; sa longueur, de Néfiche à Suez,
est de 89 kilomètres sur une largeur de 12 mètres
à la ligne d'eau, et de lm,50 à 2 mètres de profon-
deur. Jamais, ni du temps des Pharaons, ni du
temps des Ptolémées ou des califes, l'eau du Nil
n'avait été amenée jusqu'à Suez. Le canal des Pha-
raons ou de Nécos se jetait dans les lacs Amers qui
communiquaient avec la mer Rouge par un canal
d'eau salée assez bien conservé pour que nous
ayons pu en employer quelques kilomètres.
Les terrains qu'il a fallu traverser sont sablonneux
et argileux ; on a rencontré quelques bancs de
pierre. Le travail entier a duré de novembre 1862
à décembre 1863 ; 93,187 hommes ont été successi-
vement employés à remuer un cube de terre de
3,300,085 mètres.
Dans mon rapport de l'année dernière, j'ai rendu
compte des travaux effectués, jusqu'au mois de juin
1863, sur le canal d'eau douce, et de la santé flo-
rissante des travailleurs. De juin en décembre, 55,231
Arabes ont été employés : la mortalité a été de 60,
proportion 1.30 pour cent(l) ; la moyenne des Euro-
(1) Les contingents arabes se renouvelant chaque mois, pour
établir les proportions de la mortalité, nous avons dû les ramener
à l'état de population permanente en divisant le chiffre total par
12. Ainsi le chiffre de Î>5,'i31 a été divisé par 12, ce qui donne
une population permanente de 4,603 ; partageant sur cette popula-
tion le chiffre de la mortalité, 60, on trouve que la proportion est
de 1.30 pour cent.
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