Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1864 15 janvier 1864
Description : 1864/01/15 (A9,N182). 1864/01/15 (A9,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033138
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
34 L'ISTHME DE SUEZ,
la Compagnie en France et à l'étranger, de leurs
titres libérés de 300 francs.
Cette justification doit être faite au moins cinq
jours avant la réunion. Cette disposition est de ri-
gueur.
Paris, le 24 décembre 1863.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRTJAU.
COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ.
Paiement du semestre d'intérêts.
MM. les actionnaires sont prévenus que le dixième
coupon d'intérêts échéant le 1er janvier 1864 leur
est payé, à partir du samedi 2 janvier 1884, de
10 heures à 3 heures, au domicile administratif de
la Compagnie, place Vendôme, 12, à Paris, et
dans les départements et à l'étranger, chez MM. les
correspondants de la Compagnie.
MM. les actionnaires trouveront dans les bureaux
de la division des titres les bordereaux qui peuvent
leur être nécessaires.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRUAU.
INAUGURATION DU CANAL D'EAU DOUCE A SUEZ.
Notre dernier numéro a communiqué à nos lec-
teurs le télégramme annonçant l'inauguration du
canal d'eau douce achevé jusqu'à Suez et l'entrée du
Nil dans la mer Rouge. Ils savent toute l'importance
de cet événement pour Suez, pour l'Egypte, pour le
désert qu'il arrache à sa stérilité séculaire, pour la
Compagnie dont le capital va s'augmenter de la
plus-value considérable des terrains fécondés par
cette opération. Nous nous étions engagés à publier,
dès qu'elle nous serait parvenue, la relation de cette
solennité. Elle nous a été transmise par le dernier
courrier, et nous nous empressons de remplir notre
promesse.
« Suez, 29 décembre 1863.
» Je viens de voir s'achever simplement et dignement
un des grands événements de ce siècle : l'entrée du
Nil dans la mer Rouge, la première communication
établie entre les deux mers par le canal d'eau douce ;
ce qui rend désormais incontestable et facile l'exé-
cution finale du passage maritime pour la grande
navigation. Cette solennité s'est célébrée en présence
de la population européenne et arabe de toute la
ville de Suez, des spectateurs venus d'Alexandrie et
Caire; en présencee des officiers français de la
marine impériale, des employés de tout grade des
messageries, et des officiers de notre armée de terre
se rendant en Cochinchine; ils étaient nombreux.
Les consuls de toutes les nations assistaient à cette
inauguration et avaient arboré leurs pavillons.
» Bien que vivant au milieu de l'atmosphère orien-
tale et témoins des progrès précédemment réalisés
par le canal de Suez, nous avons été vivement im-
pressionnés à l'aspect du Nil précipitant ses eaux écu-
mantes à travers le dernier barrage qui venait d'être
abattu. Le Nil! le Nil ! s'écriait la population de
Suez, couvrant les berges, et l'eau s'avançait aux sons
joyeux d'une musique faisant entendre des fanfares
arabes et européennes. La joie animait tous les
visages, tous sans exception ; chacun sentait la fé-
condité et la grandeur de cette sorte d'avénement
du fleuve sur ces plages stériles. Aussi l'enthou-
siasme était-il à son comble lorsque l'on vit se rem-
plir le dernier bassin du canal, et l'eau, par son
ascension successive, se déverser dans la mer Rouge.
La foulé éclatait en acclamations, c'était un hourrah
général.
» Le Nil à Suez, le désert abreuvé, c'est une mer-
veille, un bonheur que l'on peut difficilement com-
prendre en Europe. Il faut avoir été comme nous
privé d'eau, il faut comme la ville de Suez avoir été
pendant des siècles mis au régime malsain d'une eau
presque saumâtre, avoir été rationné dans l'u-
sage de cette triste boisson, avoir assisté aux scènes
violentes qui chaque année ensanglantaient la ville,
lors du pèlerinage, pour se faire une idée de la,
puissante allégresse de ce cri : le Nil! le Nil!
» Le Nil à Suez c'est la civilisation portée au cœur
de l'Arabie, dans les pays baignés par la mer Rouge.
Ce sont des infidèles, c'est le nom qu'on nous donne
ici, affranchissant du fléau de la soif les fi-
dèles, les pèlerins qui se rendent aux cités saintes.
Aussi ai-je vu un des plus vieux habitants de Suez,
né dans cette ville, un musulman dans toute la force
du terme, demander à serrer la main de l'ingénieur
de la division, M. Cazeaux; il se courbait jusqu'à
terre et avait presque l'air de l'adorer. Hier encore,
cet homme niait la possibilité de conduire le Nil à
la mer Rouge, il prétendait que Dieu seul, Allah,
pouvait opérer ce miracle ; des chrétiens l'ont exé-
cuté et Dieu le leur a permis ; ils sont donc aussi des
enfants d'Allah.
» Le canal qui vient d'être terminé a, d'Ismaïlia à
Suez, 89 kilomètres de longueur; sa largeur est
de 15 mètres à la ligne d'eau, sa profondeur est de
lm,50 cent. à l'étiage : il y a juste une année qu'il a
été commencé : c'est une rivière; aussi lorsque
M. Cazeaux, ingénieur de la division, et qui a dirigé
tout ce travail, parut avec sa barque, c'était la pre-
mière, fut-il salué d'un hourrah universel. Une autre
la Compagnie en France et à l'étranger, de leurs
titres libérés de 300 francs.
Cette justification doit être faite au moins cinq
jours avant la réunion. Cette disposition est de ri-
gueur.
Paris, le 24 décembre 1863.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRTJAU.
COMPAGNIE UNIVERSELLE DU CANAL MARITIME DE SUEZ.
Paiement du semestre d'intérêts.
MM. les actionnaires sont prévenus que le dixième
coupon d'intérêts échéant le 1er janvier 1864 leur
est payé, à partir du samedi 2 janvier 1884, de
10 heures à 3 heures, au domicile administratif de
la Compagnie, place Vendôme, 12, à Paris, et
dans les départements et à l'étranger, chez MM. les
correspondants de la Compagnie.
MM. les actionnaires trouveront dans les bureaux
de la division des titres les bordereaux qui peuvent
leur être nécessaires.
Par ordre du Conseil :
Le secrétaire général de la Compagnie,
PAUL MERRUAU.
INAUGURATION DU CANAL D'EAU DOUCE A SUEZ.
Notre dernier numéro a communiqué à nos lec-
teurs le télégramme annonçant l'inauguration du
canal d'eau douce achevé jusqu'à Suez et l'entrée du
Nil dans la mer Rouge. Ils savent toute l'importance
de cet événement pour Suez, pour l'Egypte, pour le
désert qu'il arrache à sa stérilité séculaire, pour la
Compagnie dont le capital va s'augmenter de la
plus-value considérable des terrains fécondés par
cette opération. Nous nous étions engagés à publier,
dès qu'elle nous serait parvenue, la relation de cette
solennité. Elle nous a été transmise par le dernier
courrier, et nous nous empressons de remplir notre
promesse.
« Suez, 29 décembre 1863.
» Je viens de voir s'achever simplement et dignement
un des grands événements de ce siècle : l'entrée du
Nil dans la mer Rouge, la première communication
établie entre les deux mers par le canal d'eau douce ;
ce qui rend désormais incontestable et facile l'exé-
cution finale du passage maritime pour la grande
navigation. Cette solennité s'est célébrée en présence
de la population européenne et arabe de toute la
ville de Suez, des spectateurs venus d'Alexandrie et
Caire; en présencee des officiers français de la
marine impériale, des employés de tout grade des
messageries, et des officiers de notre armée de terre
se rendant en Cochinchine; ils étaient nombreux.
Les consuls de toutes les nations assistaient à cette
inauguration et avaient arboré leurs pavillons.
» Bien que vivant au milieu de l'atmosphère orien-
tale et témoins des progrès précédemment réalisés
par le canal de Suez, nous avons été vivement im-
pressionnés à l'aspect du Nil précipitant ses eaux écu-
mantes à travers le dernier barrage qui venait d'être
abattu. Le Nil! le Nil ! s'écriait la population de
Suez, couvrant les berges, et l'eau s'avançait aux sons
joyeux d'une musique faisant entendre des fanfares
arabes et européennes. La joie animait tous les
visages, tous sans exception ; chacun sentait la fé-
condité et la grandeur de cette sorte d'avénement
du fleuve sur ces plages stériles. Aussi l'enthou-
siasme était-il à son comble lorsque l'on vit se rem-
plir le dernier bassin du canal, et l'eau, par son
ascension successive, se déverser dans la mer Rouge.
La foulé éclatait en acclamations, c'était un hourrah
général.
» Le Nil à Suez, le désert abreuvé, c'est une mer-
veille, un bonheur que l'on peut difficilement com-
prendre en Europe. Il faut avoir été comme nous
privé d'eau, il faut comme la ville de Suez avoir été
pendant des siècles mis au régime malsain d'une eau
presque saumâtre, avoir été rationné dans l'u-
sage de cette triste boisson, avoir assisté aux scènes
violentes qui chaque année ensanglantaient la ville,
lors du pèlerinage, pour se faire une idée de la,
puissante allégresse de ce cri : le Nil! le Nil!
» Le Nil à Suez c'est la civilisation portée au cœur
de l'Arabie, dans les pays baignés par la mer Rouge.
Ce sont des infidèles, c'est le nom qu'on nous donne
ici, affranchissant du fléau de la soif les fi-
dèles, les pèlerins qui se rendent aux cités saintes.
Aussi ai-je vu un des plus vieux habitants de Suez,
né dans cette ville, un musulman dans toute la force
du terme, demander à serrer la main de l'ingénieur
de la division, M. Cazeaux; il se courbait jusqu'à
terre et avait presque l'air de l'adorer. Hier encore,
cet homme niait la possibilité de conduire le Nil à
la mer Rouge, il prétendait que Dieu seul, Allah,
pouvait opérer ce miracle ; des chrétiens l'ont exé-
cuté et Dieu le leur a permis ; ils sont donc aussi des
enfants d'Allah.
» Le canal qui vient d'être terminé a, d'Ismaïlia à
Suez, 89 kilomètres de longueur; sa largeur est
de 15 mètres à la ligne d'eau, sa profondeur est de
lm,50 cent. à l'étiage : il y a juste une année qu'il a
été commencé : c'est une rivière; aussi lorsque
M. Cazeaux, ingénieur de la division, et qui a dirigé
tout ce travail, parut avec sa barque, c'était la pre-
mière, fut-il salué d'un hourrah universel. Une autre
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