Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1862 15 décembre 1862
Description : 1862/12/15 (A7,N156). 1862/12/15 (A7,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033101
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
JÔÛRNAL DE L'UNION DES DEUX MËRS. 381
A M. le président de la Compagnie universelle
du canal maritime de Suez.
« Monsieur le président,
» M. le chef du service agricole vient de m'a-
dresser son rapport de fin d'année (année cophte),
dans lequel se trouvent résumées les opérations re-
latives au domaine de l'Ouady.
» Je pourrais me borner à placer sous vos yeux
ce travail tel que M. Guichard l'a rédigé, car il re-
trace de la façon la plus complète les résultats sa-
tisfaisants acquis à la Compagnie, grâce aux soins
dévoués et intelligents de notre régisseur.
» Toutefois, ce travail, rédigé au point de vue des
usages locaux, véritable journal des opérations de
l'année, me paraît avoir besoin de quelques explica-
tions pour les personnes étrangères au pays, et j'ai
pensé devoir vous en présenter moi-même une ana-
Jyse qui réponde, à première vue, à toutes les exi-
gences.
» Je disais en commençant que la période com-
prise dans le rapport, laquelle s'étend du 9 septem-
bre 1861 au 30 septembre 1862, correspond, avec
vingt jours complémentaires, à l'année cophte. C'est
qu'en effet, ayant reconnu la nécessité impérieuse
de maintenir l'état des choses existant au moment
de notre prise de possession, en ce qui concerne la
comptabilité arabe agricole, j'ai cru devoir soumettre
à l'usage local qui a fixé aux dates que je viens
d'indiquer, le commencement et la fin de notre an-
née agricole et l'établissement de nos inventaires.
» Du rapport et des livres de M. Guichard, livres
tenus avec la plus grande régularité, et dont cha-
que article d'écritures est appuyé de sa pièce justi-
ficative élémentaire, il résulte un produit net de
147,906 fr. 54 c. de revenu, représentant, par rap-
port au capital engagé, soit environ 2 millions,
plus de 7 0/0, chiffre de revenu annoncé à l'avance
par vous, monsieur le président, au moment de l'or-
ganisation de l'Ouady.
» Ce résultat, aussi heureux qu'on pouvait le dé-
sirer, suffirait à la rigueur, quant à présent, pour
constater la bonne gestion de M. Guichard. Il est
cependant essentiel d'ajouter quelques explications
sur le mécanisme de ses opérations, très-simple au
reste, ainsi que vous vous en convaincrez.
» Il convient, avant tout, de ne pas perdre de vue
que, tout en exerçant sur la gestion des employés
indigènes, chargés de percevoir nos revenus, le con-
trôle le plus sévère et le plus rigoureux, on ne pou-
vait pas songer à introduire parmi eux le système
de comptabilité que nous imposons dans les autres
branches du service de la Compagnie ; car, sans au-
cun doute, nos formes, nos exigences administrati
ves, si difficiles à faire pratiquer par nos agents
d'exécution, ainsi que j'ai pu le constater maintes et
maintes fois, eussent éloigné les fellahs en rapport
direct avec nous, alors que notre premier intérêt
était de les conserver et même d'en augmenter le
nombre.
» Un grand et salutaire exemple de cette adop-
tion des formes indigènes nous avait été donné dans
ce pays même à l'époque de l'expédition d'Egypte.
Le général Bonaparte ne parvint, comme vous le sa -
vez, monsieur le président, à assurer le recouvre-
ment facile et exact de l'impôt que par l'adoption
des comptables cophtes et de leur manière de faire,
dont les beys et les mamelucks profitaient pour
leurs extorsions, et dont l'occupation française pro-
fita pour la bonne administration du pays.
» Ce qui fut pratiqué en grand en Egypte, en 1798,
a été pratiqué sur une plus petite échelle dans le
domaine de l'Ouady, habité par plus de 10,000
indigènes, occupant un espace de plus de 75 kilo-
mètres carrés.
» D'ailleurs, la Compagnie ayant écarté le sys-
tème d'exploitation par elle-même, du moment où
nous nous trouvons simplement en présence de baux
dont le chiffre ne varie qu'annuellement, il est fa-
cile de comprendre combien la simplification est
grande et le contrôle plus aisé à exercer sur des
sommes d'ensemble qui sont déterminées par le nom-
bre des feddans loués dans chaque division ou sub-
division, multiplié par le chiffre de la location.
» Le régisseur se trouvant à son tour placé sous
l'autorité directe de l'agence supérieure avec laquelle
il est en compte courant, et à qui il expédie men-
suellement copie de son journal, le contrôle vrai de
l'administration sera permanent, sans même parler
des inspections spéciales qui peuvent avoir lieu à
des époques variables et imprévues dans le courant
de l'année.
» Il résulte des chiffres placés en tête de ce rap-
port, que la rentrée de nos revenus s'est effectuée
avec la plus grande ponctualité, puisqu'au 30 sep-
tembre il ne restait à recouvrer que P. T. 23,479 25
(environ 6,000 francs), et que,. depuis cette époque,
M. le régisseur m'a informé que cet arriéré se ré-
duisait à un chiffre tout à fait insignifiant.
» Cela seul me paraît devoir établir d'une ma-
nière irréfutable la bonté du système adopté.
» Est-ce à dire pour cela que, dans un temps plus
ou moins rapproché, nous n'arriverons pas à modi- ,
fier, dans le sens de nos écritures, notre système agri-
cole? Non, sans doute; mais nous ne devons tendre à
ce but qu'après des transitions longuement mûries et
avec une prudente circonspection,
A M. le président de la Compagnie universelle
du canal maritime de Suez.
« Monsieur le président,
» M. le chef du service agricole vient de m'a-
dresser son rapport de fin d'année (année cophte),
dans lequel se trouvent résumées les opérations re-
latives au domaine de l'Ouady.
» Je pourrais me borner à placer sous vos yeux
ce travail tel que M. Guichard l'a rédigé, car il re-
trace de la façon la plus complète les résultats sa-
tisfaisants acquis à la Compagnie, grâce aux soins
dévoués et intelligents de notre régisseur.
» Toutefois, ce travail, rédigé au point de vue des
usages locaux, véritable journal des opérations de
l'année, me paraît avoir besoin de quelques explica-
tions pour les personnes étrangères au pays, et j'ai
pensé devoir vous en présenter moi-même une ana-
Jyse qui réponde, à première vue, à toutes les exi-
gences.
» Je disais en commençant que la période com-
prise dans le rapport, laquelle s'étend du 9 septem-
bre 1861 au 30 septembre 1862, correspond, avec
vingt jours complémentaires, à l'année cophte. C'est
qu'en effet, ayant reconnu la nécessité impérieuse
de maintenir l'état des choses existant au moment
de notre prise de possession, en ce qui concerne la
comptabilité arabe agricole, j'ai cru devoir soumettre
à l'usage local qui a fixé aux dates que je viens
d'indiquer, le commencement et la fin de notre an-
née agricole et l'établissement de nos inventaires.
» Du rapport et des livres de M. Guichard, livres
tenus avec la plus grande régularité, et dont cha-
que article d'écritures est appuyé de sa pièce justi-
ficative élémentaire, il résulte un produit net de
147,906 fr. 54 c. de revenu, représentant, par rap-
port au capital engagé, soit environ 2 millions,
plus de 7 0/0, chiffre de revenu annoncé à l'avance
par vous, monsieur le président, au moment de l'or-
ganisation de l'Ouady.
» Ce résultat, aussi heureux qu'on pouvait le dé-
sirer, suffirait à la rigueur, quant à présent, pour
constater la bonne gestion de M. Guichard. Il est
cependant essentiel d'ajouter quelques explications
sur le mécanisme de ses opérations, très-simple au
reste, ainsi que vous vous en convaincrez.
» Il convient, avant tout, de ne pas perdre de vue
que, tout en exerçant sur la gestion des employés
indigènes, chargés de percevoir nos revenus, le con-
trôle le plus sévère et le plus rigoureux, on ne pou-
vait pas songer à introduire parmi eux le système
de comptabilité que nous imposons dans les autres
branches du service de la Compagnie ; car, sans au-
cun doute, nos formes, nos exigences administrati
ves, si difficiles à faire pratiquer par nos agents
d'exécution, ainsi que j'ai pu le constater maintes et
maintes fois, eussent éloigné les fellahs en rapport
direct avec nous, alors que notre premier intérêt
était de les conserver et même d'en augmenter le
nombre.
» Un grand et salutaire exemple de cette adop-
tion des formes indigènes nous avait été donné dans
ce pays même à l'époque de l'expédition d'Egypte.
Le général Bonaparte ne parvint, comme vous le sa -
vez, monsieur le président, à assurer le recouvre-
ment facile et exact de l'impôt que par l'adoption
des comptables cophtes et de leur manière de faire,
dont les beys et les mamelucks profitaient pour
leurs extorsions, et dont l'occupation française pro-
fita pour la bonne administration du pays.
» Ce qui fut pratiqué en grand en Egypte, en 1798,
a été pratiqué sur une plus petite échelle dans le
domaine de l'Ouady, habité par plus de 10,000
indigènes, occupant un espace de plus de 75 kilo-
mètres carrés.
» D'ailleurs, la Compagnie ayant écarté le sys-
tème d'exploitation par elle-même, du moment où
nous nous trouvons simplement en présence de baux
dont le chiffre ne varie qu'annuellement, il est fa-
cile de comprendre combien la simplification est
grande et le contrôle plus aisé à exercer sur des
sommes d'ensemble qui sont déterminées par le nom-
bre des feddans loués dans chaque division ou sub-
division, multiplié par le chiffre de la location.
» Le régisseur se trouvant à son tour placé sous
l'autorité directe de l'agence supérieure avec laquelle
il est en compte courant, et à qui il expédie men-
suellement copie de son journal, le contrôle vrai de
l'administration sera permanent, sans même parler
des inspections spéciales qui peuvent avoir lieu à
des époques variables et imprévues dans le courant
de l'année.
» Il résulte des chiffres placés en tête de ce rap-
port, que la rentrée de nos revenus s'est effectuée
avec la plus grande ponctualité, puisqu'au 30 sep-
tembre il ne restait à recouvrer que P. T. 23,479 25
(environ 6,000 francs), et que,. depuis cette époque,
M. le régisseur m'a informé que cet arriéré se ré-
duisait à un chiffre tout à fait insignifiant.
» Cela seul me paraît devoir établir d'une ma-
nière irréfutable la bonté du système adopté.
» Est-ce à dire pour cela que, dans un temps plus
ou moins rapproché, nous n'arriverons pas à modi- ,
fier, dans le sens de nos écritures, notre système agri-
cole? Non, sans doute; mais nous ne devons tendre à
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