Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1862 15 décembre 1862
Description : 1862/12/15 (A7,N156). 1862/12/15 (A7,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033101
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 389
On comprend bien que, après toutes les explica-
tions que nous avons données, après toutes les ga-
ranties qu'offre l'acte de concession, après toutes
celies que n'ont cessé de proposer et que sont tou-
jours prêts à accorder à l'Angleterre, qui fait la
sourde oreille, et le vice-roi et la Compagnie elle-
même, nous ne pouvons voir dans cette tactique
qu'une conviction mal dissimulée de la réussite dé-
sormais démontrée du canal, et un dernier moyen,
déjà usé, d'agiter contre lui l'opinion de l'Angle-
terre. Toutes ces variations nous paraissent pou-
oir se résumer ainsi : le l'int"S s' é lève contre les
lenteurs des progrès du canal quand il croit qu'il ne
marche pas ; mais il déclame contre lui quand il le
voit marcher.
Deux mots pourtant sur cette ritournelle oblitérée.
Tout récemment le Times faisait un grand et juste
éloge du général Durando, ministre des affaires
étrangères d'Italie, et du discours qu'il avait pro-
noncé pour exposer au parlement italien sa politique
extérieure. Dans ce discours, ce ministre déclarait
que, dans presque toutes les questions, il était d'ac-
cord avec l'Angleterre, mais qu'il en était une sur la-
quelle il lui avait toujours résisté et lui résisterait tou-
jours, c'était sa répugnance contre le percement de
l'isthme de Suez. Le général Durando si estimé par le
Times, conspire-t-il aussi contrela cuirasse de l'Angle-
terre?
L'Espagne, dans toutes les circonstances, a déployé
en faveur de l'entreprise les plus actives sympa-
thies. A Constantinople comme à Alexandrie, son con-
cours n'a jamais fait défaut au canal. L'Espagne cons-
pire-t elle aussi contre la cuirasse de l'Angleterre?
L'Autriche est la vieille alliée de la Grande-Bretagne,
et dernièrement encore lord Palmerston vantait les
avantages d'une alliance intime entre ces deux pays.
C'est le prince de Metternich qui, dès 1846, pressait
Méhémet-Ali d'ouvrir l'isthme aux deux mers. Dans
la cérémonie du 18 novembre, le consul général
d'Autriche a donné, par sa présence à cetto inaugu-
ration, une nouvelle preuve de l'intérêt que sa nation
et son gouvernement portent à la prompte réalisa-
tion du projet. L'Autriche conspire-t-elle aussi
contre la cuirasse de l'Angleterre?
Enfin, à cette même inauguration, un grand nom-
bre d'Anglais ont salué de leurs hourrahs et de l'é-
clat de leur enthousiasme le spectacle de la Méditer-
ranée se précipitant dans le bassin de Timsah.
Quelques heures après, au banquet qui couronnait la
journée, un des officiers les plus considérés de la ma-
rine de la Reine, a porté un toast brillant à la réussite
du canal de Suez. Ces Anglais distingués, le com-
mandant Mansell, les officiers de son équipage qui
l'entouraient et l'applaudissaient, conspirent-ils aussi
contre la cuirasse de l'Angleterre?
M. Colqhoun, consul général de la Grande-Bretagne
à Alexandrie, dont on connaît les manifestations lors
de sa visite aux travaux ; M. Gladstone, chancelier
de FEchiquier; le comte Russel, ministre des affaires
étrangères ; M. Milner-Gibson, ministre du commerce,
qui au Parlement ont appuyé de leurs paroles l'œu-
vre du canal de Suez, les vingt-deux meetings qui
l'ont reconnu hautement avantageux aux intérêts
de l'Angleterre, sont-ils des conspirateurs "contre la
cuirasse de l'Angleterre?
Non, ces défaillantes tentatives du Times n'auront
aucune action, même en Angleterre. Les faits sont
aujourd'hui trop connus. Il n'y a ni arrière-pensée,
ni calcul politique dans l'entreprise de Suez; il y a
une affaire industrielle conçue au bénéfice de tous les
peuples, avec l'égalité de tous pour drapeau , avec
l'intérêt universel pour loi. Cette conviction, elle
est maintenant passée dans la conscience du monde,
et si les insinuations, du Times ont eu peu d'écho,
même en Angleterre, elles sont restées ou inaperçues
ou non écoutées dans le reste de l'Europe. Seulement,
on y a souri de l'à-propos avec lequel le Times venait
déclarer le problème insoluble au moment même où
il venait d'être résolu. On a souri de cette argumen-
tation bariolée qui saute de question en question
comme l'oiseau de branche en branche, parce qu'à
mesure qu'elle s'y pose, elle sent ses pieds chance-
ler sur chacune d'elles; et s'il faut dire au Times
toute la vérité, on s'est dit, après l'avoir lu:, ce que
se disait Gil-Blas des homélies séniles de l'arche-
vêque de Grenade.
ERNEST DESPLACES.
LE MONITEUR ET LA GAZETTE OFFICIELLE D'ITALIE
Sur l'inauguration de Timsah.
Le Moniteur et la Gazette officielle du royaume d'Italie
ont tous les deux publié une relation de la solennité
du 18 novembre, à Timsah. Cet exemple a été imité
par presque tous les journaux de Paris et des dépar-
tements, et partout l'opinion publique a accueilli avec
joie et confiance ce premier acte de l'union des deux
mers. Nous reproduisons nous-mêmes les deux ar-
ticles du Moniteur et de la Gazette officielle d'Italie,
et nous commençons par celui de la Gazette officielle
comme formant une seconde réponse à ces supposi-
tions du Times, prétendant que c'est la France qui,
seule, par hostilité pour l'Angleterre, s'intéresse au
canal de Suez et aspire à son achèvement.
On lit dans la Gazette officielle d'Italie sous la date
du 6 de ce mois :
« Le télégramme qui a annoncé l'entrée des eaux de
la mer Ronge dans le lac Timsah, au centre de l'isthme,
a fait le tour du globe, et doit avoir convaincu pour
oujours les plus obstinés, que le grand problème de
On comprend bien que, après toutes les explica-
tions que nous avons données, après toutes les ga-
ranties qu'offre l'acte de concession, après toutes
celies que n'ont cessé de proposer et que sont tou-
jours prêts à accorder à l'Angleterre, qui fait la
sourde oreille, et le vice-roi et la Compagnie elle-
même, nous ne pouvons voir dans cette tactique
qu'une conviction mal dissimulée de la réussite dé-
sormais démontrée du canal, et un dernier moyen,
déjà usé, d'agiter contre lui l'opinion de l'Angle-
terre. Toutes ces variations nous paraissent pou-
oir se résumer ainsi : le l'int"S s' é lève contre les
lenteurs des progrès du canal quand il croit qu'il ne
marche pas ; mais il déclame contre lui quand il le
voit marcher.
Deux mots pourtant sur cette ritournelle oblitérée.
Tout récemment le Times faisait un grand et juste
éloge du général Durando, ministre des affaires
étrangères d'Italie, et du discours qu'il avait pro-
noncé pour exposer au parlement italien sa politique
extérieure. Dans ce discours, ce ministre déclarait
que, dans presque toutes les questions, il était d'ac-
cord avec l'Angleterre, mais qu'il en était une sur la-
quelle il lui avait toujours résisté et lui résisterait tou-
jours, c'était sa répugnance contre le percement de
l'isthme de Suez. Le général Durando si estimé par le
Times, conspire-t-il aussi contrela cuirasse de l'Angle-
terre?
L'Espagne, dans toutes les circonstances, a déployé
en faveur de l'entreprise les plus actives sympa-
thies. A Constantinople comme à Alexandrie, son con-
cours n'a jamais fait défaut au canal. L'Espagne cons-
pire-t elle aussi contre la cuirasse de l'Angleterre?
L'Autriche est la vieille alliée de la Grande-Bretagne,
et dernièrement encore lord Palmerston vantait les
avantages d'une alliance intime entre ces deux pays.
C'est le prince de Metternich qui, dès 1846, pressait
Méhémet-Ali d'ouvrir l'isthme aux deux mers. Dans
la cérémonie du 18 novembre, le consul général
d'Autriche a donné, par sa présence à cetto inaugu-
ration, une nouvelle preuve de l'intérêt que sa nation
et son gouvernement portent à la prompte réalisa-
tion du projet. L'Autriche conspire-t-elle aussi
contre la cuirasse de l'Angleterre?
Enfin, à cette même inauguration, un grand nom-
bre d'Anglais ont salué de leurs hourrahs et de l'é-
clat de leur enthousiasme le spectacle de la Méditer-
ranée se précipitant dans le bassin de Timsah.
Quelques heures après, au banquet qui couronnait la
journée, un des officiers les plus considérés de la ma-
rine de la Reine, a porté un toast brillant à la réussite
du canal de Suez. Ces Anglais distingués, le com-
mandant Mansell, les officiers de son équipage qui
l'entouraient et l'applaudissaient, conspirent-ils aussi
contre la cuirasse de l'Angleterre?
M. Colqhoun, consul général de la Grande-Bretagne
à Alexandrie, dont on connaît les manifestations lors
de sa visite aux travaux ; M. Gladstone, chancelier
de FEchiquier; le comte Russel, ministre des affaires
étrangères ; M. Milner-Gibson, ministre du commerce,
qui au Parlement ont appuyé de leurs paroles l'œu-
vre du canal de Suez, les vingt-deux meetings qui
l'ont reconnu hautement avantageux aux intérêts
de l'Angleterre, sont-ils des conspirateurs "contre la
cuirasse de l'Angleterre?
Non, ces défaillantes tentatives du Times n'auront
aucune action, même en Angleterre. Les faits sont
aujourd'hui trop connus. Il n'y a ni arrière-pensée,
ni calcul politique dans l'entreprise de Suez; il y a
une affaire industrielle conçue au bénéfice de tous les
peuples, avec l'égalité de tous pour drapeau , avec
l'intérêt universel pour loi. Cette conviction, elle
est maintenant passée dans la conscience du monde,
et si les insinuations, du Times ont eu peu d'écho,
même en Angleterre, elles sont restées ou inaperçues
ou non écoutées dans le reste de l'Europe. Seulement,
on y a souri de l'à-propos avec lequel le Times venait
déclarer le problème insoluble au moment même où
il venait d'être résolu. On a souri de cette argumen-
tation bariolée qui saute de question en question
comme l'oiseau de branche en branche, parce qu'à
mesure qu'elle s'y pose, elle sent ses pieds chance-
ler sur chacune d'elles; et s'il faut dire au Times
toute la vérité, on s'est dit, après l'avoir lu:, ce que
se disait Gil-Blas des homélies séniles de l'arche-
vêque de Grenade.
ERNEST DESPLACES.
LE MONITEUR ET LA GAZETTE OFFICIELLE D'ITALIE
Sur l'inauguration de Timsah.
Le Moniteur et la Gazette officielle du royaume d'Italie
ont tous les deux publié une relation de la solennité
du 18 novembre, à Timsah. Cet exemple a été imité
par presque tous les journaux de Paris et des dépar-
tements, et partout l'opinion publique a accueilli avec
joie et confiance ce premier acte de l'union des deux
mers. Nous reproduisons nous-mêmes les deux ar-
ticles du Moniteur et de la Gazette officielle d'Italie,
et nous commençons par celui de la Gazette officielle
comme formant une seconde réponse à ces supposi-
tions du Times, prétendant que c'est la France qui,
seule, par hostilité pour l'Angleterre, s'intéresse au
canal de Suez et aspire à son achèvement.
On lit dans la Gazette officielle d'Italie sous la date
du 6 de ce mois :
« Le télégramme qui a annoncé l'entrée des eaux de
la mer Ronge dans le lac Timsah, au centre de l'isthme,
a fait le tour du globe, et doit avoir convaincu pour
oujours les plus obstinés, que le grand problème de
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