Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1862 15 février 1862
Description : 1862/02/15 (A7,N136). 1862/02/15 (A7,N136).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203290q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 51
est, le problème contesté de la possibilité du canal
maritime est résolu entre Port-Saïd et Ferdane sur
une étendue de 60 à 65 kilomètres.
Le problème, sur une autre surface à peu près égale,
estaussi résolu, comme nous l'avons dit si souvent, entre
le lac Timsah et Suez, puisque ce parcours est celui
qu'a suivi quatre fois l'ancien canal qui, dérivé du
Nil, comme notre canal d'eau douce, allait aboutir à
la mer Rouge.
La seule difficulté donc qui maintenant reste inex-
périmentée, c'est la tranchée du seuil d'El-Guisr. Ce
seuil est un plateau ondulé d'environ 8 à 9 kilomètres
d'étendue, dont la plus grande hauteur s'élève en un
seul point à 19 mètres au-dessus du niveau de la mer
et qui descend dans certaines parties jusqu'à moins de
4 à 5 mètres au-dessus de ce même niveau. Voilà le der-
nier obstacle qu'il y ait à franchir pour prouver matériel-
lement que l'union des deux mers est infailliblement
réalisable. Or, c'est contre cet obstacle que sont au
jourd'hui destinées à opérer les doubles influences de
la rigole maritime et du canal d'eau douce. Désor-
mais c'est sur ce point que peut et va se concentrer
tout l'effort des travailleurs. Du côté de Port-Saïd,
ils recevront de la Méditerranée et des populations
adjacentes au lac Menzaleh tous les instruments, toute
l'assistance que l'Europe peut mettre à leur disposition,
tous les moyens d'alimentation qu'offrent les ressour-
ces locales. Du côté du lac Timsah, ils seront en com-
munication avec toute l'Egypte. Le canal d'eau douce
porte déjà l'eau du Nil jusqu'au premier de ces ate-
liers. Une autre conduite amène à Kantarah de Tell-
el-Deffné l'eau de la branche pélusiaque, et le service
est maintenant organisé de façon à pouvoir abreuver
au besoin jusqu'à 40 ou 50,000 ouvriers.
Les provisions alimentaires par ailleurs étant déjà
assurées, au moyen de la rigole maritime d'une part,
au moyen du canal d'eau douce de l'autre, tout est
donc disposé pour qu'une masse de bras puisse
attaquer en tête et en queue cette position d'El-Guisr
qui, en tombant, proclamera à la face du monde que
le canal de Suez a désormais sa solution pratique.
On sait que notre réserve nous interdit toute anti-
cipation prématurée sur les événements ; mais nous
croyons savoir que, à l'heure qu'il est, les travaux
du seuil sont vigoureusement poursuivis. En même
temps nous ne nous dissimulons point que ce n'est
pas en quelques jours qu'on peut effectuer ce dé-
blai de 3 millions de mètres cubes qui constitue
cette opération. Sa plus ou moins grande rapidité
consiste naturellement dans la plus ou moins grande
quantité d'ouvriers qu'on y réunira. Sous ce rapport
nos correspondances sont déjà très-satisfaisantes.
Elles nous attestent le concours que fournit avec em-
pressement à Fœuvre la population égyptienne. C'est
ainsi qu'un de nos correspondants nous mande avoir
vu de ses yeux l'arrivée de 500 fellahs qui, après être
retournés dans leurs villages le mois précédent, sont
revenus spontanément offrir de nouveau leurs services
au chef de ce chantier. Ils avaient immédiatement
entrepris la tàche d'un déblai de 30,000 mètres cubes
à laquelle ils travaillaient avec une grande ardeur.
Plus loin, une troupe de 1,500 terrassiers fournis par
plusieurs villages de la province de Zagazig', avait exé-
cuté en dix-huit jours une tàche de 60 mètres cubes
par homme ou plus de 3 mètres cubes par jour et par
homme. Dans ce groupe on remarquait un grand
nombre d'enfants de douze à quinze ans, travaillant
avec zèle et suppliant à la force par l'adresse et l'agilité.
Aussi ont-ils reçu un salaire égal à celui des hommes
faits , et ce traitement n'a pas manqué de produire
la meilleure impression sur le groupe tout entier.
Au total, nous avons lieu de compter sur une fin
de la campagne d'hiver au moins aussi bonne que
ses commencements, le mois de février étant le mois
le plus favorable aux travaux, et tout étant disposé
pour leur donner la plus énergique impulsion.
ERNEST DESPLACES.
FINANCES ÉGYPTIENNES.
On lit dans le Constitutionnel:
« On annonce que le gouvernement égyptien a re-
fusé provisoirement l'offre d'un prêt de 20 millions qui
lui avait été proposé par des banquiers allemands ,
avec l'assentiment de la Porte-Ottomane. Ces finan-
ciers étaient disposés, dit-on, à souscrire en faveur du
vice-roi un emprunt beaucoup plus considérable. Mais
l'opération aurait été au moins ajournée par le veto du
divan de Constantinople. Les traités de 1841 donnent-ils
au gouvernement du sultan un tel privilège ? C'est le
côté politique de la question, et nous ne voulons pas
l'examiner aujourd'hui. Il s'agit de savoir si le hatti-
schériff par lequel le gouvernement et l'administration
de l'Egypte sont assurés héréditairement à la famille
de Mehemet-Ali n'implique pas le droit de se procurer
les moyens d'assurer la marche régulière de cette ad-
ministration. Or le principal est l'argent, rouage indis-
pensable de toute machine gouvernementale.
» La question de droit écartée, reste la question de
fait.
» Le gouvernement égyptien est-il dans la nécessité
de recourir à l'emprunt? Quelle est la situation finan-
cière du pays ? quelles sont ses ressources?
» On évalue les revenus annuels de l'Egypte à qua-
tre-vingt-dix millions. Les dépenses ordinaires de l'Etat
ne dépassent pas cinquante millions. Ainsi les revenus
réguliers présentent un excédant de quarante millions
sur les dépenses normales : situation qui serait certes
fort satisfaisante si elle n'avait été modifiée par les
frais extraordinaires de la guerre de Crimée, de cer-
tains travaux publics, tels que les chemins de fer, et
sans doute aussi, car il faut tout dire, par un excès de
générosité quelquefois obligée, quelquefois volontaire.
est, le problème contesté de la possibilité du canal
maritime est résolu entre Port-Saïd et Ferdane sur
une étendue de 60 à 65 kilomètres.
Le problème, sur une autre surface à peu près égale,
estaussi résolu, comme nous l'avons dit si souvent, entre
le lac Timsah et Suez, puisque ce parcours est celui
qu'a suivi quatre fois l'ancien canal qui, dérivé du
Nil, comme notre canal d'eau douce, allait aboutir à
la mer Rouge.
La seule difficulté donc qui maintenant reste inex-
périmentée, c'est la tranchée du seuil d'El-Guisr. Ce
seuil est un plateau ondulé d'environ 8 à 9 kilomètres
d'étendue, dont la plus grande hauteur s'élève en un
seul point à 19 mètres au-dessus du niveau de la mer
et qui descend dans certaines parties jusqu'à moins de
4 à 5 mètres au-dessus de ce même niveau. Voilà le der-
nier obstacle qu'il y ait à franchir pour prouver matériel-
lement que l'union des deux mers est infailliblement
réalisable. Or, c'est contre cet obstacle que sont au
jourd'hui destinées à opérer les doubles influences de
la rigole maritime et du canal d'eau douce. Désor-
mais c'est sur ce point que peut et va se concentrer
tout l'effort des travailleurs. Du côté de Port-Saïd,
ils recevront de la Méditerranée et des populations
adjacentes au lac Menzaleh tous les instruments, toute
l'assistance que l'Europe peut mettre à leur disposition,
tous les moyens d'alimentation qu'offrent les ressour-
ces locales. Du côté du lac Timsah, ils seront en com-
munication avec toute l'Egypte. Le canal d'eau douce
porte déjà l'eau du Nil jusqu'au premier de ces ate-
liers. Une autre conduite amène à Kantarah de Tell-
el-Deffné l'eau de la branche pélusiaque, et le service
est maintenant organisé de façon à pouvoir abreuver
au besoin jusqu'à 40 ou 50,000 ouvriers.
Les provisions alimentaires par ailleurs étant déjà
assurées, au moyen de la rigole maritime d'une part,
au moyen du canal d'eau douce de l'autre, tout est
donc disposé pour qu'une masse de bras puisse
attaquer en tête et en queue cette position d'El-Guisr
qui, en tombant, proclamera à la face du monde que
le canal de Suez a désormais sa solution pratique.
On sait que notre réserve nous interdit toute anti-
cipation prématurée sur les événements ; mais nous
croyons savoir que, à l'heure qu'il est, les travaux
du seuil sont vigoureusement poursuivis. En même
temps nous ne nous dissimulons point que ce n'est
pas en quelques jours qu'on peut effectuer ce dé-
blai de 3 millions de mètres cubes qui constitue
cette opération. Sa plus ou moins grande rapidité
consiste naturellement dans la plus ou moins grande
quantité d'ouvriers qu'on y réunira. Sous ce rapport
nos correspondances sont déjà très-satisfaisantes.
Elles nous attestent le concours que fournit avec em-
pressement à Fœuvre la population égyptienne. C'est
ainsi qu'un de nos correspondants nous mande avoir
vu de ses yeux l'arrivée de 500 fellahs qui, après être
retournés dans leurs villages le mois précédent, sont
revenus spontanément offrir de nouveau leurs services
au chef de ce chantier. Ils avaient immédiatement
entrepris la tàche d'un déblai de 30,000 mètres cubes
à laquelle ils travaillaient avec une grande ardeur.
Plus loin, une troupe de 1,500 terrassiers fournis par
plusieurs villages de la province de Zagazig', avait exé-
cuté en dix-huit jours une tàche de 60 mètres cubes
par homme ou plus de 3 mètres cubes par jour et par
homme. Dans ce groupe on remarquait un grand
nombre d'enfants de douze à quinze ans, travaillant
avec zèle et suppliant à la force par l'adresse et l'agilité.
Aussi ont-ils reçu un salaire égal à celui des hommes
faits , et ce traitement n'a pas manqué de produire
la meilleure impression sur le groupe tout entier.
Au total, nous avons lieu de compter sur une fin
de la campagne d'hiver au moins aussi bonne que
ses commencements, le mois de février étant le mois
le plus favorable aux travaux, et tout étant disposé
pour leur donner la plus énergique impulsion.
ERNEST DESPLACES.
FINANCES ÉGYPTIENNES.
On lit dans le Constitutionnel:
« On annonce que le gouvernement égyptien a re-
fusé provisoirement l'offre d'un prêt de 20 millions qui
lui avait été proposé par des banquiers allemands ,
avec l'assentiment de la Porte-Ottomane. Ces finan-
ciers étaient disposés, dit-on, à souscrire en faveur du
vice-roi un emprunt beaucoup plus considérable. Mais
l'opération aurait été au moins ajournée par le veto du
divan de Constantinople. Les traités de 1841 donnent-ils
au gouvernement du sultan un tel privilège ? C'est le
côté politique de la question, et nous ne voulons pas
l'examiner aujourd'hui. Il s'agit de savoir si le hatti-
schériff par lequel le gouvernement et l'administration
de l'Egypte sont assurés héréditairement à la famille
de Mehemet-Ali n'implique pas le droit de se procurer
les moyens d'assurer la marche régulière de cette ad-
ministration. Or le principal est l'argent, rouage indis-
pensable de toute machine gouvernementale.
» La question de droit écartée, reste la question de
fait.
» Le gouvernement égyptien est-il dans la nécessité
de recourir à l'emprunt? Quelle est la situation finan-
cière du pays ? quelles sont ses ressources?
» On évalue les revenus annuels de l'Egypte à qua-
tre-vingt-dix millions. Les dépenses ordinaires de l'Etat
ne dépassent pas cinquante millions. Ainsi les revenus
réguliers présentent un excédant de quarante millions
sur les dépenses normales : situation qui serait certes
fort satisfaisante si elle n'avait été modifiée par les
frais extraordinaires de la guerre de Crimée, de cer-
tains travaux publics, tels que les chemins de fer, et
sans doute aussi, car il faut tout dire, par un excès de
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