Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 25
la majorité, et à coup sûr dans cette majorité ceux qui
emploient le plus de travail, pourront non-seulement
résister à cette crise , mais encore contribuer libé-
ralement , comme ils le font toujours , à alléger les
souffrances de leur monde. Les plus pauvres et ceux
qui se soutiennent par des capitaux empruntés seront,
nous le craignons, abattus pour la plupart, mais ceux
qui pourraient se tenir debout trouveront leurs créan-
ciers en état et probablement en disposition plus encore
que d'habitude d'être généreux et tolérants. La pro-
priété manufacturière se vendra si mal, que personne
ne sera tenté de la forclore ou de la réaliser, et, d'un
autre côté, le numéraire est si extraordinairement
abondant ou à bas prix que les lettres de change
pourront être renouvelées sans difficulté et les engage-
ments facilement couverts. L'abondance de l'argent
qui provient en partie de nos désastres fera beaucoup
pour les mitiger.
» Quant à la population ouvrière, il est peu douteux,
pensons-nous , que le gouvernement, c'est- à-dire le
pays, ne vienne au secours des taxes locales et de la
charité privée, comme il l'a fait pendant la famine ir-
landaise. D'après nous, il ne doit pas hésiter à le faire.
Trois millions d'individus seront privés, en totalité ou
en partie, de leur pain quotidien : la conjoncture excède
évidemment la puissance des ressources personnelles ou
paroissiales. Cette calamité pèse sur les victimes, non
par la faute des localités, non par accident local, mais
par un fait étranger et par une décision nationale.
» Elle est directement et presque uniquement impu-
table à notre nationale et juste détermination de respec-
ter le blocus. Une guerre avec les États-Unis aurait,
certes, porté au Lancashire une assistance et une pros-
périté comparatives. Mais une guerre nous aurait coûté
probablement 40 ou 50 millions sterling par an (un
milliard ou 1,250 millions de francs), pendant toute sa
durée. Nous pouvons bien consentir à dépenser au
moins une portion considérable de cette somme écono-
misée pour secourir cette population affamée, affamée
parce que nous avons été mis à même de faire cette économie.
Il sera meilleur marché, plus sage, plus digne d'une
nation civilisée de nourrir gratuitement le Lancashire,
s'il le faut, que de nous mettre en guerre pour lui pro-
curer du coton au moyen duquel il puisse acheter des
aliments.
» Il est assez évident qu'avec de telles perspectives
devant ses yeux, le chancelier de l'Échiquier doit être
très-modéré dans ses estimations du revenu. Les
douanes et l'excise produiront beaucoup moins qu'elles
n'ont accoutumé dans les années ordinaires. Une popiu
lation appauvrie et affamée dans les districts cotonniers
consommera fort peu de bière, de tabac, de sucre, de
thé, de fruits, et, nous l'espérons, beaucoup moins de
liqueurs spiritueuses. Les impôts directs seront légère-
ment affectés.
» Pour tenir tête aux calamités du Lancashire, du
Chedshire et du Lancashire, nous pouvons toutefois
concevoir l'espoir confiant que l'industrie du Yorksliire
et du Glocestershire sera exceptionnellement active et
profitable. Le haut prix et la rareté des tissus de coton
augmenteront fortement la demande et la consommation
des étoffes de lin et de laine. Les importateurs de lin
de Russie et de laine d'Australie et d'Allemagne feront
de larges gains. Malgré tout, en tenant compte de
toutes les circonstances mitigatrices, nous craignons
fort que l'année prochaine ne soit à coup sûr une an-
née désastreuse pour les ouvriers, les capitalistes et les
financiers de la Grande-Bretagne.
» P.-S. — Quelque inquiétude et une considérable
irritation naturelle ont été exprimées à propos des ex-
péditions de coton et laine qui s'opèrent à Liverpool pour
Boston et New-York, et qui ont en ce moment une cer-
taine importance. Il est monstrueux, dit-on, de permettre
aux États du Nord à la fois de nous empêcher de rece-
voir du coton et de nous le soutirer pour nous obliger
à réduire la durée du travail de nos fabriques, en obte-
nant de nous la matière première qui doit tenir les
leurs en pleine activité , de nous interdire d'acheter un
article par l'effet du blocus et d'en vendre un autre par
l'effet du tarif Morrill. Cela certainement semble étrange
à première vue, mais il n'y a pas de remède et jus-
qu'ici le mal n'est pas grand. Les demandes énormes
du gouvernement des Étas-Unis aidées par ses lois pro-
tectionistes permettent aux manufacturiers de Lowell
de fabriquer encore avec bénéfice et de payer presque
ii tout prix la matière première.
» Le coton qui vaut aujourd'hui 12 pence la livre à
Liverpool, vaut 18 pence à New-York, et la plus grosse
part de ce bénéfice est empochée par le négociant an-
glais. Malgré cela, 16,000 balles seulement ont été ex-
pédiées pour l'Amérique, jusqu'à la fin de 1861, quoi-
qu'on ce moment les quantités qu'on embarque soient
plus considérables. D (Economist.)
RÉVOLUTION EN CHINE.
On écrit de Pékin, au Moniteur universel, sous la
date du 9 novembre :
« Bien que le gouvernement chinois, cédant à la su-
périorité de nos armes, ait été contraint de se confor.
mer aux stipulations des traités récemment conclus
avec lesjpuissances européennes, on était cependant au-
torisé à craindre que, pendant longtemps encore, il se
montrât peu disposé à en adopter l'esprit et les consé-
quences pratiques. Retiré à Jeho, en Mongolie, l'empe-
reur Hien-Fung était mort sans avoir revu les murs de
sa capitale, souillée par la présence des barbares, et, tout
aussitôt, ses conseillers préférés, qui appartenaient au
parti le plus hostile au progrès, s'étaient constitués en
conseil de régence, s'emparant ainsi de la direction des
affaires, à l'exclusion du prince Kong, considéré
comme le représentant des idées européennes. La cour,
dès lors, sembla plus que jamais fixée à Jeho, tandis
que, rélégué à Pékin dans un isolement profond, le mi-
nistre des affaires étrangères se trouvait en butte à une
malveillance obstinée.
» Cet état d'incertitude pesait lourdement sur la situa
tion et arrêtait le développement des avantages qui
devaient découler du traité. Pénétré du danger qui
la majorité, et à coup sûr dans cette majorité ceux qui
emploient le plus de travail, pourront non-seulement
résister à cette crise , mais encore contribuer libé-
ralement , comme ils le font toujours , à alléger les
souffrances de leur monde. Les plus pauvres et ceux
qui se soutiennent par des capitaux empruntés seront,
nous le craignons, abattus pour la plupart, mais ceux
qui pourraient se tenir debout trouveront leurs créan-
ciers en état et probablement en disposition plus encore
que d'habitude d'être généreux et tolérants. La pro-
priété manufacturière se vendra si mal, que personne
ne sera tenté de la forclore ou de la réaliser, et, d'un
autre côté, le numéraire est si extraordinairement
abondant ou à bas prix que les lettres de change
pourront être renouvelées sans difficulté et les engage-
ments facilement couverts. L'abondance de l'argent
qui provient en partie de nos désastres fera beaucoup
pour les mitiger.
» Quant à la population ouvrière, il est peu douteux,
pensons-nous , que le gouvernement, c'est- à-dire le
pays, ne vienne au secours des taxes locales et de la
charité privée, comme il l'a fait pendant la famine ir-
landaise. D'après nous, il ne doit pas hésiter à le faire.
Trois millions d'individus seront privés, en totalité ou
en partie, de leur pain quotidien : la conjoncture excède
évidemment la puissance des ressources personnelles ou
paroissiales. Cette calamité pèse sur les victimes, non
par la faute des localités, non par accident local, mais
par un fait étranger et par une décision nationale.
» Elle est directement et presque uniquement impu-
table à notre nationale et juste détermination de respec-
ter le blocus. Une guerre avec les États-Unis aurait,
certes, porté au Lancashire une assistance et une pros-
périté comparatives. Mais une guerre nous aurait coûté
probablement 40 ou 50 millions sterling par an (un
milliard ou 1,250 millions de francs), pendant toute sa
durée. Nous pouvons bien consentir à dépenser au
moins une portion considérable de cette somme écono-
misée pour secourir cette population affamée, affamée
parce que nous avons été mis à même de faire cette économie.
Il sera meilleur marché, plus sage, plus digne d'une
nation civilisée de nourrir gratuitement le Lancashire,
s'il le faut, que de nous mettre en guerre pour lui pro-
curer du coton au moyen duquel il puisse acheter des
aliments.
» Il est assez évident qu'avec de telles perspectives
devant ses yeux, le chancelier de l'Échiquier doit être
très-modéré dans ses estimations du revenu. Les
douanes et l'excise produiront beaucoup moins qu'elles
n'ont accoutumé dans les années ordinaires. Une popiu
lation appauvrie et affamée dans les districts cotonniers
consommera fort peu de bière, de tabac, de sucre, de
thé, de fruits, et, nous l'espérons, beaucoup moins de
liqueurs spiritueuses. Les impôts directs seront légère-
ment affectés.
» Pour tenir tête aux calamités du Lancashire, du
Chedshire et du Lancashire, nous pouvons toutefois
concevoir l'espoir confiant que l'industrie du Yorksliire
et du Glocestershire sera exceptionnellement active et
profitable. Le haut prix et la rareté des tissus de coton
augmenteront fortement la demande et la consommation
des étoffes de lin et de laine. Les importateurs de lin
de Russie et de laine d'Australie et d'Allemagne feront
de larges gains. Malgré tout, en tenant compte de
toutes les circonstances mitigatrices, nous craignons
fort que l'année prochaine ne soit à coup sûr une an-
née désastreuse pour les ouvriers, les capitalistes et les
financiers de la Grande-Bretagne.
» P.-S. — Quelque inquiétude et une considérable
irritation naturelle ont été exprimées à propos des ex-
péditions de coton et laine qui s'opèrent à Liverpool pour
Boston et New-York, et qui ont en ce moment une cer-
taine importance. Il est monstrueux, dit-on, de permettre
aux États du Nord à la fois de nous empêcher de rece-
voir du coton et de nous le soutirer pour nous obliger
à réduire la durée du travail de nos fabriques, en obte-
nant de nous la matière première qui doit tenir les
leurs en pleine activité , de nous interdire d'acheter un
article par l'effet du blocus et d'en vendre un autre par
l'effet du tarif Morrill. Cela certainement semble étrange
à première vue, mais il n'y a pas de remède et jus-
qu'ici le mal n'est pas grand. Les demandes énormes
du gouvernement des Étas-Unis aidées par ses lois pro-
tectionistes permettent aux manufacturiers de Lowell
de fabriquer encore avec bénéfice et de payer presque
ii tout prix la matière première.
» Le coton qui vaut aujourd'hui 12 pence la livre à
Liverpool, vaut 18 pence à New-York, et la plus grosse
part de ce bénéfice est empochée par le négociant an-
glais. Malgré cela, 16,000 balles seulement ont été ex-
pédiées pour l'Amérique, jusqu'à la fin de 1861, quoi-
qu'on ce moment les quantités qu'on embarque soient
plus considérables. D (Economist.)
RÉVOLUTION EN CHINE.
On écrit de Pékin, au Moniteur universel, sous la
date du 9 novembre :
« Bien que le gouvernement chinois, cédant à la su-
périorité de nos armes, ait été contraint de se confor.
mer aux stipulations des traités récemment conclus
avec lesjpuissances européennes, on était cependant au-
torisé à craindre que, pendant longtemps encore, il se
montrât peu disposé à en adopter l'esprit et les consé-
quences pratiques. Retiré à Jeho, en Mongolie, l'empe-
reur Hien-Fung était mort sans avoir revu les murs de
sa capitale, souillée par la présence des barbares, et, tout
aussitôt, ses conseillers préférés, qui appartenaient au
parti le plus hostile au progrès, s'étaient constitués en
conseil de régence, s'emparant ainsi de la direction des
affaires, à l'exclusion du prince Kong, considéré
comme le représentant des idées européennes. La cour,
dès lors, sembla plus que jamais fixée à Jeho, tandis
que, rélégué à Pékin dans un isolement profond, le mi-
nistre des affaires étrangères se trouvait en butte à une
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» Cet état d'incertitude pesait lourdement sur la situa
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