Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1862 15 janvier 1862
Description : 1862/01/15 (A7,N134). 1862/01/15 (A7,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203288n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 23
» cette paix d autrefois, fille de l'orgueil et de la ser-
» vilité. »
« Une politique anathématisée entre toutes par
M. Wendell Philipps, est celle qui tendrait à un com-
promis, c'est-à-dire à une « reconstruction » de l'Union
sur ses bases d'autrefois. 11 la croit parfaitement chimé-
rique, et, dans tous les cas, dangereuse au premier
chef. Ce serait — telle est l'image qu'il emploie —
replacer dans le même canon, après en avoir solidement
fermé la gueule, une bonne quantité de poudre et une
mèche allumée, en se donnant pour problème d'éteindre
ensuite cette mèche. Ainsi ont fait, sans s'en douter,
les fondateurs de l'Union. Or, le canon a éclaté; ses dé-
bris jonchent le sol. Triste épreuve à ne pas renou-
veler ! « Toute reconstruction » met le Nord dans la
dépendance du Sud, et fait revivre ce cancer, qui se ré-
vélant tout à coup aux yeux de l'étranger — de l'An-
gleterre plus particulièrement — lui a donné le cou-
rage de prendre vis-à-vis de l'Amérique le ton protec-
teur et hautain d'un pédagogue parlant à un écolier mal
appris. « A ses menaces, poursuit l'orateur, il n'est
» qu'une réponse, la seule que John Bull puisse com-
» prendre : c'est le succès, c'est la victoire, c'est la
» conquête du Sud par le Nord, au nom du principe qui
» doit affranchir quatre millions d'êtres humains, et de
» par la force qu'ils peuvent prêter, comme auxiliaires,
» aux soldats citoyens accourus pour briser leurs
» chaînes. »
« Comme tous les partis pris absolus, celui que pro-
pose l'éloquent :abolitioniste peut soulever bien des ob-
jections. Nous laisserons à d'autres le soin de les indi-
quer. Il nous suffisait de constater que de telles paroles,
accueillies avec enthousiasme par l'élite des habitants
de New-York, indiquent nettement la marche de l'opi-
nion, la direction dans laquelle, de gré ou de force, et
sous peine de succomber, le gouvernement fédéral va
être, d'ici à peu, tenu d'employer les immenses res-
sources que le pays a mises à sa disposition. Les idées
qu'il a réprimées quand elles avaient le général Fre-
mont pour interprète, — tolérées en grondant sous la
plume de M. Cameron, — acceptées en silence quand il
les a vu émettre dans la proclamation du général
Phelps, — et qu'il laisse applaudir librement par les
nombreux auditeurs de M. Wendell Phillips, — il devra,
sous très-peu de temps, les adopter ou périr.
» E.-D. FOUGUES. »
LES MENACES DE LA. CRISE DU COTON EN ANGLETERRE.
Nous avons mentionné un article de YEconomist
duquel nous avons tiré cette conclusion, que l'Angle-
terre, sous peine du plus orageux avenir, était
obligée de renoncer pour longtemps, sinon pour tou-
jours, à compter sur l'Amérique pour ses approvi-
sionnements de coton. Les réflexions de YEconomiat
sont des plus graves et ses prévisions des moins
souriantes. Il voit le moment où l'Angleterre, privée
de la matière première qui met en activité les plus
importantes de ses fabriques devra nourrir, pour des
années peut-être, aux dépens du trésor public, toute
la population ouvrière de ses plus industrieuses pro-
vinces. Nous aimons à croire que ce tableau est exa-
géré; mais l'Angleterre doit certes chercher énergi.
quement les moyens de se soustraire pour jamais à
des périls aussi formidables, et c'est évidemment
dans l'établissement de ses communications les plus
rapides et les plus faciles possibles avec les Indes,
seules capables aujourd'hui de remplacer la produc-
tion américaine, qu'elle les trouvera.
Comme on va le voir, Y Economist n'attend pas de
meilleurs résultats pour les fabriques anglaises, dans
leurs rapports avec les Etats-Unis et la question du
coton, de la paix que de la guerre :
FLEURY.
« La semaine dernière, nous examinions les effets
probables que produirait la guerre avec les Etats-Unis
sur les intérêts commerciaux et manufacturiers de
l'Angleterre. Aujourd'hui la teneur des dépêches arri-
vées d'Amérique est si soudainement pacifique que
nous devons nous occuper de la tàche beaucoup plus
agréable d'envisager les effets probables de la paix
sur le commerce et les manufactures. La perspective
que nous avons à considérer est certainement moins
inquiétante et moins sombre, mais elle est loin encore
d'être brillante ou satisfaisante. Nous devons donc la
regarder en face et chercher à la dépouiller de toute
dimension exagérée comme de toute fausse couleur.
D En premier lieu, la paix entre l'Auglerre et l'Amé-
rique signifie trop sûrement, nous le craignons, la con-
tinuation de la guerre civile entre le Nord et le Sud.
Nous ne pouvons douter que le désir de précipiter cette
guerre vers sa triomphante issue ne soit, pour le gou-
vernement de Washington, le plus énergique motif de
son accession à nos justes demandes. Nous ne doutons
pas que son consentement à nous faire une prompte et
convenable réparation ne doive être accepté comme si-
gnifiant qu'il est toujours résolu à réduire le Sud et
qu'il a encore l'espoir d'y réussir. Que cet espoir soit
complètement vain, c'est, nos lecteurs le savent, notre
conviction confiante et invariable. Mais aussi longtemps
que cet espoir existera, notre commerce avec le Sud
sera interrompu par le blocus, et notre commerce avec
le Nord, déjà grièvement atteint par l'absurde et vi-
cieux tarif Morrill, sera tenu en confusion et même, dans
une grande mesure, en échec par la suspension du
crédit commercial et par la réduction de la consomma-
tion intérieure, toujours occasionnée par la guerre, et
que doit porter au plus haut point la guerre terrible,
vaste et acharnée que les Américains se font en ce
moment. Nos importations des Etats-Unis (Nord et Sud)
ont cette année été, à la vérité, aussi grandes que ja-
mais; mais cela vient de ce que, prévoyant les événe-
ments qui sont depuis intervenus, les Etats du Sud ont
expédié, dès les commencements de l'année, jusqu'à la
dernière livre de tabac et de coton qu'ils ont pu réu-
nir. Depuis lors, ces arrivages ont presque entièrement
» cette paix d autrefois, fille de l'orgueil et de la ser-
» vilité. »
« Une politique anathématisée entre toutes par
M. Wendell Philipps, est celle qui tendrait à un com-
promis, c'est-à-dire à une « reconstruction » de l'Union
sur ses bases d'autrefois. 11 la croit parfaitement chimé-
rique, et, dans tous les cas, dangereuse au premier
chef. Ce serait — telle est l'image qu'il emploie —
replacer dans le même canon, après en avoir solidement
fermé la gueule, une bonne quantité de poudre et une
mèche allumée, en se donnant pour problème d'éteindre
ensuite cette mèche. Ainsi ont fait, sans s'en douter,
les fondateurs de l'Union. Or, le canon a éclaté; ses dé-
bris jonchent le sol. Triste épreuve à ne pas renou-
veler ! « Toute reconstruction » met le Nord dans la
dépendance du Sud, et fait revivre ce cancer, qui se ré-
vélant tout à coup aux yeux de l'étranger — de l'An-
gleterre plus particulièrement — lui a donné le cou-
rage de prendre vis-à-vis de l'Amérique le ton protec-
teur et hautain d'un pédagogue parlant à un écolier mal
appris. « A ses menaces, poursuit l'orateur, il n'est
» qu'une réponse, la seule que John Bull puisse com-
» prendre : c'est le succès, c'est la victoire, c'est la
» conquête du Sud par le Nord, au nom du principe qui
» doit affranchir quatre millions d'êtres humains, et de
» par la force qu'ils peuvent prêter, comme auxiliaires,
» aux soldats citoyens accourus pour briser leurs
» chaînes. »
« Comme tous les partis pris absolus, celui que pro-
pose l'éloquent :abolitioniste peut soulever bien des ob-
jections. Nous laisserons à d'autres le soin de les indi-
quer. Il nous suffisait de constater que de telles paroles,
accueillies avec enthousiasme par l'élite des habitants
de New-York, indiquent nettement la marche de l'opi-
nion, la direction dans laquelle, de gré ou de force, et
sous peine de succomber, le gouvernement fédéral va
être, d'ici à peu, tenu d'employer les immenses res-
sources que le pays a mises à sa disposition. Les idées
qu'il a réprimées quand elles avaient le général Fre-
mont pour interprète, — tolérées en grondant sous la
plume de M. Cameron, — acceptées en silence quand il
les a vu émettre dans la proclamation du général
Phelps, — et qu'il laisse applaudir librement par les
nombreux auditeurs de M. Wendell Phillips, — il devra,
sous très-peu de temps, les adopter ou périr.
» E.-D. FOUGUES. »
LES MENACES DE LA. CRISE DU COTON EN ANGLETERRE.
Nous avons mentionné un article de YEconomist
duquel nous avons tiré cette conclusion, que l'Angle-
terre, sous peine du plus orageux avenir, était
obligée de renoncer pour longtemps, sinon pour tou-
jours, à compter sur l'Amérique pour ses approvi-
sionnements de coton. Les réflexions de YEconomiat
sont des plus graves et ses prévisions des moins
souriantes. Il voit le moment où l'Angleterre, privée
de la matière première qui met en activité les plus
importantes de ses fabriques devra nourrir, pour des
années peut-être, aux dépens du trésor public, toute
la population ouvrière de ses plus industrieuses pro-
vinces. Nous aimons à croire que ce tableau est exa-
géré; mais l'Angleterre doit certes chercher énergi.
quement les moyens de se soustraire pour jamais à
des périls aussi formidables, et c'est évidemment
dans l'établissement de ses communications les plus
rapides et les plus faciles possibles avec les Indes,
seules capables aujourd'hui de remplacer la produc-
tion américaine, qu'elle les trouvera.
Comme on va le voir, Y Economist n'attend pas de
meilleurs résultats pour les fabriques anglaises, dans
leurs rapports avec les Etats-Unis et la question du
coton, de la paix que de la guerre :
FLEURY.
« La semaine dernière, nous examinions les effets
probables que produirait la guerre avec les Etats-Unis
sur les intérêts commerciaux et manufacturiers de
l'Angleterre. Aujourd'hui la teneur des dépêches arri-
vées d'Amérique est si soudainement pacifique que
nous devons nous occuper de la tàche beaucoup plus
agréable d'envisager les effets probables de la paix
sur le commerce et les manufactures. La perspective
que nous avons à considérer est certainement moins
inquiétante et moins sombre, mais elle est loin encore
d'être brillante ou satisfaisante. Nous devons donc la
regarder en face et chercher à la dépouiller de toute
dimension exagérée comme de toute fausse couleur.
D En premier lieu, la paix entre l'Auglerre et l'Amé-
rique signifie trop sûrement, nous le craignons, la con-
tinuation de la guerre civile entre le Nord et le Sud.
Nous ne pouvons douter que le désir de précipiter cette
guerre vers sa triomphante issue ne soit, pour le gou-
vernement de Washington, le plus énergique motif de
son accession à nos justes demandes. Nous ne doutons
pas que son consentement à nous faire une prompte et
convenable réparation ne doive être accepté comme si-
gnifiant qu'il est toujours résolu à réduire le Sud et
qu'il a encore l'espoir d'y réussir. Que cet espoir soit
complètement vain, c'est, nos lecteurs le savent, notre
conviction confiante et invariable. Mais aussi longtemps
que cet espoir existera, notre commerce avec le Sud
sera interrompu par le blocus, et notre commerce avec
le Nord, déjà grièvement atteint par l'absurde et vi-
cieux tarif Morrill, sera tenu en confusion et même, dans
une grande mesure, en échec par la suspension du
crédit commercial et par la réduction de la consomma-
tion intérieure, toujours occasionnée par la guerre, et
que doit porter au plus haut point la guerre terrible,
vaste et acharnée que les Américains se font en ce
moment. Nos importations des Etats-Unis (Nord et Sud)
ont cette année été, à la vérité, aussi grandes que ja-
mais; mais cela vient de ce que, prévoyant les événe-
ments qui sont depuis intervenus, les Etats du Sud ont
expédié, dès les commencements de l'année, jusqu'à la
dernière livre de tabac et de coton qu'ils ont pu réu-
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