Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1861 15 décembre 1861
Description : 1861/12/15 (A6,N132). 1861/12/15 (A6,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203285d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
386 L'ISTHME DE SUEZ,
AVIS AUX ACTIONNAIRES.
Compagnie nniverttelle du Canal maritime de Suez.
Paiement du semestre d'intérêts.
MM. les actionnaires sent prévenus que le sixième
coupon d'intérêts échéant le 1er janvier 1862 leur
sera payé, à-partir du jeudi 2 janvier 1882, de
10 heures à 3 heures, au domicile administratif de
la Compagnie, place Vendôme, 12, à Paris, et,
dans les départements et à l'étranger, cliez MM. les
correspondants de la Compagnie.
MM. les actionnaires trouveront, dans les bureaux
de la division des titres, les bordereaux qui peuvent
leur être nécessaires.
Par ordre du conseil:
Le secrétaire général,
PAUL MERRUAU.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
14 décembre.
Une dépêche télégraphique d'Alexandrie publiée
dès hier par les journaux du soir, annonce que S. A.
Mohammed-Saïd pacha, vice-roi d'Egypte, vient de
partir pour visiter l'isthme de Suez.
Le paquebot qui nous portait nos dernières corres-
pondances étant arrivé hier à Marseille, nous ne les
avons reçues que [ce matin. Elles confirment de tout
point la dépêche ci-dessus. Son Altesse a passé par
Zagazig et Tel-el-Kébir où elle était attendue par le
président de la Compagnie universelle, M. Ferdinand
de Lesseps, qui devait avoir l'honneur de l'accom-
pagner. Nos avis d'Alexandrie nous apprennent que
l'illustre voyageur était arrivé le 5 décembre au
seuil d'El-Guisr.
Comme on peut en juger par cet itinéraire, Son
Altesse a pu inspecter personnellement les travaux
du canal d'eau douce et ceux qui sont en cours de
préparation au seuil d'El-Guisr.
Nos lecteurs, comme nous, apprécieront dans cette
circonstance un nouveau témoignage de la sollici-
tude de Son Altesse pour une œuvre à l'achèvement
de laquelle aspire tout le monde civilisé.
Nos lettres, d'ailleurs, ne nous fournissent que d'ex-
cellents renseignements. La rigole de service est main-
tenant terminée sur toute la traversée du Jac Ballah;
elle s'étend donc Eans interruption de Port-Saïd
jusqu'au seuil de Ferdane, sur un parcours de 52 ki-
lomètres. On sait que la distance à parcourir pour
la jonction des deux mers est d'un peu moins de
150 kilomètres.
Les travaux du canal d'eau douce avancent tou-
jours très-activement, et nos derniers avis nous don-
nent à ce sujet les assurances les plus satisfaisantes.
Ce même avis nous avait été transmis par nos
lettres antérieures à la date de la fin de novembre.
Une masse d'ouvriers était concentrée sur cette
ligne, et y travaillait avec ardeur. Dans les deux
derniers mois, nous écrit-on, les fellahs étaient payés
individuellement, et non par l'intermédiaire des
cheiks, comme on l'a prétendu. Les fellahs, en exé-
cutant leurs tâches, ne cessent de chanter. Le plus
grand ordre et la plus grande concorde règnent dans
les ateliers, et la mission des cawas ou surveillants
est presque une sinécure, tant il est peu besoin de
recourir à leur ministère.
D'un autre côté, le chemin de fer du Caire à Suez
est entièrement rétabli. Cette communication était
trop nécessaire à l'Angleterre pour que ses agents
n'employassent pas toute leur influence auprès du
gouvernement égyptien, afin d'en obtenir la prompte
réparation. Ce résultat a été acquis grâce à la forte
levée d'ouvriers que l'on a immédiatement dirigés
sur ces travaux. Nous n'avons pas entendu dire que
les Anglais aient fait la moindre objaction à ce mode
de procédé, qu'ils appellent le travail forcé, et contre
lequel ils s'élèvent quand il s'agit de l'isthme de Suez,
quoique les travailleurs employés par la Compagnie
soient dans une position bien plus douce et bien plus
favorable. On nous mande même que ce sont eux qui
ont insisté pour que, par tous les moyens possibles,
une très-grande quantité de travailleurs fût assemblée
sans retard sur la ligne du chemin de fer à réparer.
Nous ne signalons ces faits que pour indiquer
quelles sont, pour tous, les conditions du travail en
Egypte, et pour exprimer l'espoir que de l'autre côté
de la Manche on ne se montrera pas beaucoup plus
susceptible pour les travaux du canal, œuvre d'uti-
lité universelle, que pour le chemin de fer de Suez,
œuvre d'une utilité plus spécialement anglaise.
Nous attendons avec impatience nos correspon-
dances prochaines qui, sous plus d'un rapport, nous
avons des raisons de le croire, offriront un vif inté-
rêt.
ERNEST DESPLACES.
LA LEÇON DES ÉVÉNEMENTS.
Depuis que le percement de l'isthme de Suez, sor-
tant du vague des aspirations, est devenu une entre-
prise substantielle et consistante, les événements qui
se succèdent semblent se faire un système d'attester
combien est fausse l'appréciation qu'ont portée de ses
conséquences, au point de vue de l'Angleterre, un
petit nombre de ses hommes d'État, et combien était
imprévoyante la résistance qu'ils ont opposée à son
exécution !
AVIS AUX ACTIONNAIRES.
Compagnie nniverttelle du Canal maritime de Suez.
Paiement du semestre d'intérêts.
MM. les actionnaires sent prévenus que le sixième
coupon d'intérêts échéant le 1er janvier 1862 leur
sera payé, à-partir du jeudi 2 janvier 1882, de
10 heures à 3 heures, au domicile administratif de
la Compagnie, place Vendôme, 12, à Paris, et,
dans les départements et à l'étranger, cliez MM. les
correspondants de la Compagnie.
MM. les actionnaires trouveront, dans les bureaux
de la division des titres, les bordereaux qui peuvent
leur être nécessaires.
Par ordre du conseil:
Le secrétaire général,
PAUL MERRUAU.
CHRONIQUE DE L'ISTHME.
14 décembre.
Une dépêche télégraphique d'Alexandrie publiée
dès hier par les journaux du soir, annonce que S. A.
Mohammed-Saïd pacha, vice-roi d'Egypte, vient de
partir pour visiter l'isthme de Suez.
Le paquebot qui nous portait nos dernières corres-
pondances étant arrivé hier à Marseille, nous ne les
avons reçues que [ce matin. Elles confirment de tout
point la dépêche ci-dessus. Son Altesse a passé par
Zagazig et Tel-el-Kébir où elle était attendue par le
président de la Compagnie universelle, M. Ferdinand
de Lesseps, qui devait avoir l'honneur de l'accom-
pagner. Nos avis d'Alexandrie nous apprennent que
l'illustre voyageur était arrivé le 5 décembre au
seuil d'El-Guisr.
Comme on peut en juger par cet itinéraire, Son
Altesse a pu inspecter personnellement les travaux
du canal d'eau douce et ceux qui sont en cours de
préparation au seuil d'El-Guisr.
Nos lecteurs, comme nous, apprécieront dans cette
circonstance un nouveau témoignage de la sollici-
tude de Son Altesse pour une œuvre à l'achèvement
de laquelle aspire tout le monde civilisé.
Nos lettres, d'ailleurs, ne nous fournissent que d'ex-
cellents renseignements. La rigole de service est main-
tenant terminée sur toute la traversée du Jac Ballah;
elle s'étend donc Eans interruption de Port-Saïd
jusqu'au seuil de Ferdane, sur un parcours de 52 ki-
lomètres. On sait que la distance à parcourir pour
la jonction des deux mers est d'un peu moins de
150 kilomètres.
Les travaux du canal d'eau douce avancent tou-
jours très-activement, et nos derniers avis nous don-
nent à ce sujet les assurances les plus satisfaisantes.
Ce même avis nous avait été transmis par nos
lettres antérieures à la date de la fin de novembre.
Une masse d'ouvriers était concentrée sur cette
ligne, et y travaillait avec ardeur. Dans les deux
derniers mois, nous écrit-on, les fellahs étaient payés
individuellement, et non par l'intermédiaire des
cheiks, comme on l'a prétendu. Les fellahs, en exé-
cutant leurs tâches, ne cessent de chanter. Le plus
grand ordre et la plus grande concorde règnent dans
les ateliers, et la mission des cawas ou surveillants
est presque une sinécure, tant il est peu besoin de
recourir à leur ministère.
D'un autre côté, le chemin de fer du Caire à Suez
est entièrement rétabli. Cette communication était
trop nécessaire à l'Angleterre pour que ses agents
n'employassent pas toute leur influence auprès du
gouvernement égyptien, afin d'en obtenir la prompte
réparation. Ce résultat a été acquis grâce à la forte
levée d'ouvriers que l'on a immédiatement dirigés
sur ces travaux. Nous n'avons pas entendu dire que
les Anglais aient fait la moindre objaction à ce mode
de procédé, qu'ils appellent le travail forcé, et contre
lequel ils s'élèvent quand il s'agit de l'isthme de Suez,
quoique les travailleurs employés par la Compagnie
soient dans une position bien plus douce et bien plus
favorable. On nous mande même que ce sont eux qui
ont insisté pour que, par tous les moyens possibles,
une très-grande quantité de travailleurs fût assemblée
sans retard sur la ligne du chemin de fer à réparer.
Nous ne signalons ces faits que pour indiquer
quelles sont, pour tous, les conditions du travail en
Egypte, et pour exprimer l'espoir que de l'autre côté
de la Manche on ne se montrera pas beaucoup plus
susceptible pour les travaux du canal, œuvre d'uti-
lité universelle, que pour le chemin de fer de Suez,
œuvre d'une utilité plus spécialement anglaise.
Nous attendons avec impatience nos correspon-
dances prochaines qui, sous plus d'un rapport, nous
avons des raisons de le croire, offriront un vif inté-
rêt.
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LA LEÇON DES ÉVÉNEMENTS.
Depuis que le percement de l'isthme de Suez, sor-
tant du vague des aspirations, est devenu une entre-
prise substantielle et consistante, les événements qui
se succèdent semblent se faire un système d'attester
combien est fausse l'appréciation qu'ont portée de ses
conséquences, au point de vue de l'Angleterre, un
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