Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1861 15 décembre 1861
Description : 1861/12/15 (A6,N132). 1861/12/15 (A6,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203285d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
398 L'ISTHME DE SUEZ,
et que les moyens de transport permettront d'amener,
sur ce point, le complément des matériaux nécessai-
res pour les constructions ; je dis le complément,
car surplace nous trouvons déjà les éléments indis-
pensables.
« La première section du canal d'eau douce est
inaugurée à l'heure qu'il est, et va de Zagazig à
Rhamsès. On espère, fin décembre et peut être avant,
inaugurer la deuxième section jusqu'au lac Timsah.
Tu peux, dès à présent, comprendre toute l'impor-
tance de cette voie de communication, qui va per
mettre de transporter à peu de frais toute espèce
d'approvisionnement du Caire et d'Alexandrie, en
trois jours au plus, au centre de l'isthme. De Timsah
au seuil d'El-Guisr, le trajet est peu de chose : il se
fera par chameaux ou par charrettes, attelées de
bœufs, selon la nature des objets et selon les besoins.
Je te parle sans ce?se du seuil d'El-Guisr, et je ne t'ai
pas dit ce que c'est que le seuil. C'est à peu près le
point central de l'isthme, et c'est aussi le point le
plus élevé. De là son nom El-Guisr (élévation, col-
line, montagne, terre élevée plutôt). Nous l'appelons
seuil d'El-Guisr, c'est un pléonasme, et nous avons
tort de lui conserver cette dénomination. El-Guisr est
donc le point central de l'isthme, à égale distance,
à peu près de Suez et de Port-Saïd. En raison de l'é-
lévation des terrains au-dessus du niveau de la mer,
c'est le point où les déblais devront être le plus con
sidérables : ils varient entre 4m,32 et 27m,10, en pas-
sant par un très-grand nombre d'intermédiaires,
comme tu pourras le voir en jetant les yeux sur
la magnifique carte qui accompagne le cinquième
volume des documents, publié en 1860 par M. de
Lesseps. Du seuil au lac Timsah, il n'y a qu'un pas,
mais ce pas est difficile à franchir, et le seuil est con-
sidéré comme le travail le plus dur à enlever : c'est
la clef de la position. Le seuil traversé, et cela sera
fait, je l'espère, bientôt, nous sommes maîtres de la
ligne.
» Ce n'est, à tout prendre, qu'une question d'hom-
mes et de machines ; or nous avons et hommes et
machines. J'oubliais de te dire, car il est facile d'oublier
quelque chose en parlant d'une affaire qui embrasse
tant de détails, qu'on allait poser une voie ferrée
de Timsah à El-Guisr, qui facilitera encore le trans-
port et complétera le canal d'eau douce. {;
» Dans ma lettre je vous parlais de Port-Saïd ; je
l'ai revu en mai ; mais quel changement ! c'est pres-
que une ville, et une ville industrielle dont l'impor-
tance s'accroît chaque jour. La jetée marche, les dra-
gues fonctionnent dans le lac Menzaleh, et Port-Saïd
est relié aujourd'hui à Kantara par un chenal où de
grandes barques et un petit bateau à vapeur fonc-
tionnent très-bien : Kantara, lui-même, va sous peu
de jours être relié à El-Ferdane par un canal qui
traverse le lac Ballah, qui sera terminé fin d'octobre
et poussé d'El-Ferdane au pied du seuil d'El-Guisr, et
le problème de la communication sera résolu.
» Port-Saïd, lorsque je vous ai écrit, n'avait pas
d'eau douce ; l'eau lui était fournie par deux machines
distillatoires qui, prenant l'eau de la mer la trans-
formaient en eau potable, on pourrait dire passable;
aujourd'hui Port-Saïd est fourni d'eau du Nil qu'on
y apporte par barques, et, en ce moment on étudie
un projet pour y amener directement l'eau douce du
Nil, en rétablissant l'ancienne branche Pélusiaque,
dont le nom t'indique que l'embouchure devait être
près de Péluse. En te parlant des canaux de Zagazig
et de l'Ouadée j'aurais pu te parler de cette branche
Pélusiaque qui n'est autre chose qu'une dérivation et
dont le cours s'est en partie perdu, soit que des allu-
vions aient rempli son lit, soit que les habitants, en se
retirant à la suite des révolutions qui ont détruit Péluse,
n'aient plus déblayé les canaux que cette branche
alimentait : quoi qu'il en soit, la branche Pélusiaque
n'existe plus que comme souvenir ; à partir d'un
certain point, elle part de Zagazig, arrose toutes
les terres qui s'étendent jusqu'à Fakous, marche de là
vers Salhieh ou Salayet, dont je vous ai parlé, vient
aboutir à El-Menaïeh par un canal assez grand, et
de là à Gousnai : elle aboutit ensuite à Tel-el-Daphné
ou Tel-Déffenieh de l'itinéraire d'Antonin, remonte
vers le nord, se répand pour former une grande fla-
que d'eau dont le volume est très-variable et qui s'é-
tend vers Tel-el-Schérig (ruines de Sethrum) : de là
la branche Pélusiaque se dirigeait vers Tel-el-iMarein,
où sont les ruines de Péluse et de Faramah, laissant
à gauche et à droite de grandes plaines, autrefois
cultivées, couvertes depuis par les inondations suc-
cessives et n'offrant pas la moindre trace de végéta-
tion.
» La Compagnie fait faire des études qui ont pour
but de rétablir cette branche Pélusiaque : déjà Kan-
tara s'alimente de l'eau de Tel-el-Daphné; c'est aussi
l'eau de cette branche qui, selon toute probabilité,
viendra jusqu'à Port-Saïd sous peu.
» Indépendamment de ces avantages, déjà fort
grands, le rétablissement de l'antique branche Pélu-
siaque aurait pour effet de rendre à la culture d'im-
menses étendues de terrains cultivés, où l'on aper-
çoit à n'en pouvoir douter des traces de culture, et
qui se reposent depuis des siècles : tu vois que rien
n'est négligé, et que tout en s'occupant du canal
maritime, but important spécial, essentiel, de nos
travaux, on ne néglige pas les accessoires, comme
complément de l'œuvre de civilisation que nous
avons entreprise dans ce beau pays.
» La branche Pélusiaque rétablie, le désert dispa-
raît sur ce point, et dans quelques années, à partir
et que les moyens de transport permettront d'amener,
sur ce point, le complément des matériaux nécessai-
res pour les constructions ; je dis le complément,
car surplace nous trouvons déjà les éléments indis-
pensables.
« La première section du canal d'eau douce est
inaugurée à l'heure qu'il est, et va de Zagazig à
Rhamsès. On espère, fin décembre et peut être avant,
inaugurer la deuxième section jusqu'au lac Timsah.
Tu peux, dès à présent, comprendre toute l'impor-
tance de cette voie de communication, qui va per
mettre de transporter à peu de frais toute espèce
d'approvisionnement du Caire et d'Alexandrie, en
trois jours au plus, au centre de l'isthme. De Timsah
au seuil d'El-Guisr, le trajet est peu de chose : il se
fera par chameaux ou par charrettes, attelées de
bœufs, selon la nature des objets et selon les besoins.
Je te parle sans ce?se du seuil d'El-Guisr, et je ne t'ai
pas dit ce que c'est que le seuil. C'est à peu près le
point central de l'isthme, et c'est aussi le point le
plus élevé. De là son nom El-Guisr (élévation, col-
line, montagne, terre élevée plutôt). Nous l'appelons
seuil d'El-Guisr, c'est un pléonasme, et nous avons
tort de lui conserver cette dénomination. El-Guisr est
donc le point central de l'isthme, à égale distance,
à peu près de Suez et de Port-Saïd. En raison de l'é-
lévation des terrains au-dessus du niveau de la mer,
c'est le point où les déblais devront être le plus con
sidérables : ils varient entre 4m,32 et 27m,10, en pas-
sant par un très-grand nombre d'intermédiaires,
comme tu pourras le voir en jetant les yeux sur
la magnifique carte qui accompagne le cinquième
volume des documents, publié en 1860 par M. de
Lesseps. Du seuil au lac Timsah, il n'y a qu'un pas,
mais ce pas est difficile à franchir, et le seuil est con-
sidéré comme le travail le plus dur à enlever : c'est
la clef de la position. Le seuil traversé, et cela sera
fait, je l'espère, bientôt, nous sommes maîtres de la
ligne.
» Ce n'est, à tout prendre, qu'une question d'hom-
mes et de machines ; or nous avons et hommes et
machines. J'oubliais de te dire, car il est facile d'oublier
quelque chose en parlant d'une affaire qui embrasse
tant de détails, qu'on allait poser une voie ferrée
de Timsah à El-Guisr, qui facilitera encore le trans-
port et complétera le canal d'eau douce. {;
» Dans ma lettre je vous parlais de Port-Saïd ; je
l'ai revu en mai ; mais quel changement ! c'est pres-
que une ville, et une ville industrielle dont l'impor-
tance s'accroît chaque jour. La jetée marche, les dra-
gues fonctionnent dans le lac Menzaleh, et Port-Saïd
est relié aujourd'hui à Kantara par un chenal où de
grandes barques et un petit bateau à vapeur fonc-
tionnent très-bien : Kantara, lui-même, va sous peu
de jours être relié à El-Ferdane par un canal qui
traverse le lac Ballah, qui sera terminé fin d'octobre
et poussé d'El-Ferdane au pied du seuil d'El-Guisr, et
le problème de la communication sera résolu.
» Port-Saïd, lorsque je vous ai écrit, n'avait pas
d'eau douce ; l'eau lui était fournie par deux machines
distillatoires qui, prenant l'eau de la mer la trans-
formaient en eau potable, on pourrait dire passable;
aujourd'hui Port-Saïd est fourni d'eau du Nil qu'on
y apporte par barques, et, en ce moment on étudie
un projet pour y amener directement l'eau douce du
Nil, en rétablissant l'ancienne branche Pélusiaque,
dont le nom t'indique que l'embouchure devait être
près de Péluse. En te parlant des canaux de Zagazig
et de l'Ouadée j'aurais pu te parler de cette branche
Pélusiaque qui n'est autre chose qu'une dérivation et
dont le cours s'est en partie perdu, soit que des allu-
vions aient rempli son lit, soit que les habitants, en se
retirant à la suite des révolutions qui ont détruit Péluse,
n'aient plus déblayé les canaux que cette branche
alimentait : quoi qu'il en soit, la branche Pélusiaque
n'existe plus que comme souvenir ; à partir d'un
certain point, elle part de Zagazig, arrose toutes
les terres qui s'étendent jusqu'à Fakous, marche de là
vers Salhieh ou Salayet, dont je vous ai parlé, vient
aboutir à El-Menaïeh par un canal assez grand, et
de là à Gousnai : elle aboutit ensuite à Tel-el-Daphné
ou Tel-Déffenieh de l'itinéraire d'Antonin, remonte
vers le nord, se répand pour former une grande fla-
que d'eau dont le volume est très-variable et qui s'é-
tend vers Tel-el-Schérig (ruines de Sethrum) : de là
la branche Pélusiaque se dirigeait vers Tel-el-iMarein,
où sont les ruines de Péluse et de Faramah, laissant
à gauche et à droite de grandes plaines, autrefois
cultivées, couvertes depuis par les inondations suc-
cessives et n'offrant pas la moindre trace de végéta-
tion.
» La Compagnie fait faire des études qui ont pour
but de rétablir cette branche Pélusiaque : déjà Kan-
tara s'alimente de l'eau de Tel-el-Daphné; c'est aussi
l'eau de cette branche qui, selon toute probabilité,
viendra jusqu'à Port-Saïd sous peu.
» Indépendamment de ces avantages, déjà fort
grands, le rétablissement de l'antique branche Pélu-
siaque aurait pour effet de rendre à la culture d'im-
menses étendues de terrains cultivés, où l'on aper-
çoit à n'en pouvoir douter des traces de culture, et
qui se reposent depuis des siècles : tu vois que rien
n'est négligé, et que tout en s'occupant du canal
maritime, but important spécial, essentiel, de nos
travaux, on ne néglige pas les accessoires, comme
complément de l'œuvre de civilisation que nous
avons entreprise dans ce beau pays.
» La branche Pélusiaque rétablie, le désert dispa-
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