Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1861 01 octobre 1861
Description : 1861/10/01 (A6,N127). 1861/10/01 (A6,N127).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203280b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 319
15° El-Choheïb, dont le morbeth appartient aux Beni-
Souith, des Dzofir ;
16° El-Tharifia, dont le morbeth appartient aux Tha-
rif, des Anézé;
17° El-Çouitïa, dont le morbeth appartient aux Çouiti,
des Fodhoul ;
180 El-Mâfakia-Hadargia, dont le morbeth appartient
aux Hadargi, des Beni-Salem ;
-19° Hamdania- Semeria, dont le morbeth appartient
aux Semri, des Fodhoul;
20° Hadba - Mechithebi, dont le morbeth appartient
aux Mechitheb, des Sebeâ, fraction de la grande tribu
des Anézé.
Ce sont là les principales et anciennes familles de
chevaux, ainsi que l'indication des tribus dans les pâ-
turages desquelles ils se trouvent. Depuis, les généra-
tions de ces chevaux types se sont répandues dans
toutes les contrées, et, de nos jours encore, on re-
monte jusqu'à la famille mère pour la constatation des
filiations. Dans le vrai, les chevaux arabes (e'-Khaïl,
el-Arabia) descendent de la lignée de Dahiss, de Kera,
de el-Ghabera, de el-Aoudjia, et autres chevaux renom-
més des anciens Arabes (1). Depuis, leurs descendants
reçurent les noms et dénominations de leurs nouveaux
et modernes propriétaires. Tels sont, par exemple, ceux
reconnus pour appartenir à la famille de Kohilet-el-
Adjouz. Voici l'origine de cette appellation : « Une ju-
ment mit bas, avant terme, d'une pouliche de race,
dont une vieille femme prit soin espérant que cette
bonne œuvre lui serait comptée et lui porterait bon-
heur. La vieille femme (Adjouza) vécut longtemps, et
chacun des produits de la pouliche recueillie reçut de-
puis le nom de Kohilet-el-Adjouz. Il en fut de même
de ceux qui possédèrent autrefois des juments célèbres
et aux générations desquelles on imposa leur propre
nom, ainsi que cela résulte de l'énumération qui pré-
cède. »
Ici s'arrêtent les informations que m'a adressées
S. Exc. le grand chérif Abdallah-Pacha.
La chose que l'Arabe du désert aime le plus au
monde, vous le savez, c'est son cheval, et, dans l'ordre
de mérite de ses affections personnelles, celui-ci tient
le premier rang. En effet, ces affections de tous les
instants de sa vie et auxquelles il est le plus attaché
sont : son cheval d'abord, ses armes ensuite, puis enfin sa
femme.
Comment, d'ailleurs, le cheval ne serait-il pas cher
aux-Arabes, comment la possession de ce noble animal,
(1) Dahiss, cheval renommé ayant appartenu: à Kaïss-Ibn-Zobair,
prince des Beni-Abs. Dahiss fut la cause d'une longue guerre qui
dura quarante ans entre les Abs et les Dobian, 568-608 de J.-C.
(Voir Causâin de Perceval, II, page 424 et suiv. — Voir aussi Per-
ron, page 330 et suiv., et 393.)
Ghabara, jument fameuse qui courut avec le non moins fameux
Dahiss. C'est cette course qui donna lieu à la guerre dont il vient
d'être fait mention. Ghabera appartenait à Hodeïfa, frère du prince
Kaîss-Ibn-Zobaïr. (Voir Caussin de Perceval et Perron, comme des-
sus ; en outre, voir ce d rnier, page 413.)
A oudjia ou Aoudj, nom d'un fameux cheval de la tribu des Beni-
Hila1. (Voir Perron, page 389.)
Kerâ, nom d'un cheval célèbre des temps arabes antéislamiques.
(Voir Perron, page 407.)
dont Buffon a dit qu'il était la plus belle conquête que
l'homme ait faite, ne serait-elle pas pour eux un trésor
inappréciable quand, dans leur vie nomade, sans cesse
sur le qui-vive et toujours prêts aux combats, il leur
rend de si grands et de si précieux services. Quand
leur prophète bien-aimé l'affectionnait si grandement
et en avait fait si souvent l'éloge mérité, quand, enfin,
il est devenu, en quelque sorte, sacré à leurs yeux par
la mention que Dieu lui-même en fait dans le Coran,
au centième chapitre, lorsqu'il jure à cinq reprises diffé-
rentes : « Par les coursiers qui courent à perte d'ha-
leine, — par les coursiers qui, frappant la terre du
pied, en fait jaillir des étincelles, — par ceux qui atta-
quent les ennemis au matin, — par ceux qui font voler
la poussière sous leurs pas, — par ceux, enfin, qui se
frayent un chemin à travers les cohortes ennemies (1)..
Il faut lire le remarquable travail de M. Perron que
j'ai déjà cité, et qui, je le répète, renferme une foule
de détails d'un intérêt sans cesse renouvelé, pour se
faire une idée de l'attachement, de la passion même
des Arabes pour leurs chevaux. M. Perron, qui s'est li-
vré à cet égard à de nombreuses investigations dans
les ouvrages d'auteurs arabes, et qui, en outre, donne
dans son prodrome précité le riche résultat de ses ob-
servations personnelles, n'a presque rien laissé à dire
après lui sur cette question qu'il a si bien étudiée en
Egypte même, où il a longtemps résidé. Parler aujour-
d'hui des chevaux arabes d'après les historiens indi-
gènes, les traditions, les légendes, voire même d'après
les observations faites sur les lieux, c'est s'exposer à
tomber presque toujours dans des redites. Je préfère
donc vous engager purement et simplement à lire l'in-
téressant ouvrage de notre habile orientaliste. Il serait
difficile, selon moi, de produire une meilleure étude sur
le cheval arabe.
Cependant, j'ose me permettre de vous envoyer les
renseignements ci-après, que m'a fournis un Arabe du
Nedjed dans une longue conversation que j'ai eue ces
jours-ci avec lui sur les chevaux de son pays. Ces ren-
seignements, puisés à une bonne source, auront, si ce
n'est le mérite de la nouveauté, du moins celui de con-
firmer, en partie, ceux donnés par M. Perron.
A. Roux.
(La suite au prochain numéro.)
(1) Traduction de M. Kazimirski.
AVIS
Les personnes dont l'abonnement
eacpire prochainement sont priées de
le renouveler de suite, si elles ne ven-
tent éprouver die retartM clttns l'etèvoi
du Journal*
Le Gérant : ERNEST DESPLACES.
15° El-Choheïb, dont le morbeth appartient aux Beni-
Souith, des Dzofir ;
16° El-Tharifia, dont le morbeth appartient aux Tha-
rif, des Anézé;
17° El-Çouitïa, dont le morbeth appartient aux Çouiti,
des Fodhoul ;
180 El-Mâfakia-Hadargia, dont le morbeth appartient
aux Hadargi, des Beni-Salem ;
-19° Hamdania- Semeria, dont le morbeth appartient
aux Semri, des Fodhoul;
20° Hadba - Mechithebi, dont le morbeth appartient
aux Mechitheb, des Sebeâ, fraction de la grande tribu
des Anézé.
Ce sont là les principales et anciennes familles de
chevaux, ainsi que l'indication des tribus dans les pâ-
turages desquelles ils se trouvent. Depuis, les généra-
tions de ces chevaux types se sont répandues dans
toutes les contrées, et, de nos jours encore, on re-
monte jusqu'à la famille mère pour la constatation des
filiations. Dans le vrai, les chevaux arabes (e'-Khaïl,
el-Arabia) descendent de la lignée de Dahiss, de Kera,
de el-Ghabera, de el-Aoudjia, et autres chevaux renom-
més des anciens Arabes (1). Depuis, leurs descendants
reçurent les noms et dénominations de leurs nouveaux
et modernes propriétaires. Tels sont, par exemple, ceux
reconnus pour appartenir à la famille de Kohilet-el-
Adjouz. Voici l'origine de cette appellation : « Une ju-
ment mit bas, avant terme, d'une pouliche de race,
dont une vieille femme prit soin espérant que cette
bonne œuvre lui serait comptée et lui porterait bon-
heur. La vieille femme (Adjouza) vécut longtemps, et
chacun des produits de la pouliche recueillie reçut de-
puis le nom de Kohilet-el-Adjouz. Il en fut de même
de ceux qui possédèrent autrefois des juments célèbres
et aux générations desquelles on imposa leur propre
nom, ainsi que cela résulte de l'énumération qui pré-
cède. »
Ici s'arrêtent les informations que m'a adressées
S. Exc. le grand chérif Abdallah-Pacha.
La chose que l'Arabe du désert aime le plus au
monde, vous le savez, c'est son cheval, et, dans l'ordre
de mérite de ses affections personnelles, celui-ci tient
le premier rang. En effet, ces affections de tous les
instants de sa vie et auxquelles il est le plus attaché
sont : son cheval d'abord, ses armes ensuite, puis enfin sa
femme.
Comment, d'ailleurs, le cheval ne serait-il pas cher
aux-Arabes, comment la possession de ce noble animal,
(1) Dahiss, cheval renommé ayant appartenu: à Kaïss-Ibn-Zobair,
prince des Beni-Abs. Dahiss fut la cause d'une longue guerre qui
dura quarante ans entre les Abs et les Dobian, 568-608 de J.-C.
(Voir Causâin de Perceval, II, page 424 et suiv. — Voir aussi Per-
ron, page 330 et suiv., et 393.)
Ghabara, jument fameuse qui courut avec le non moins fameux
Dahiss. C'est cette course qui donna lieu à la guerre dont il vient
d'être fait mention. Ghabera appartenait à Hodeïfa, frère du prince
Kaîss-Ibn-Zobaïr. (Voir Caussin de Perceval et Perron, comme des-
sus ; en outre, voir ce d rnier, page 413.)
A oudjia ou Aoudj, nom d'un fameux cheval de la tribu des Beni-
Hila1. (Voir Perron, page 389.)
Kerâ, nom d'un cheval célèbre des temps arabes antéislamiques.
(Voir Perron, page 407.)
dont Buffon a dit qu'il était la plus belle conquête que
l'homme ait faite, ne serait-elle pas pour eux un trésor
inappréciable quand, dans leur vie nomade, sans cesse
sur le qui-vive et toujours prêts aux combats, il leur
rend de si grands et de si précieux services. Quand
leur prophète bien-aimé l'affectionnait si grandement
et en avait fait si souvent l'éloge mérité, quand, enfin,
il est devenu, en quelque sorte, sacré à leurs yeux par
la mention que Dieu lui-même en fait dans le Coran,
au centième chapitre, lorsqu'il jure à cinq reprises diffé-
rentes : « Par les coursiers qui courent à perte d'ha-
leine, — par les coursiers qui, frappant la terre du
pied, en fait jaillir des étincelles, — par ceux qui atta-
quent les ennemis au matin, — par ceux qui font voler
la poussière sous leurs pas, — par ceux, enfin, qui se
frayent un chemin à travers les cohortes ennemies (1)..
Il faut lire le remarquable travail de M. Perron que
j'ai déjà cité, et qui, je le répète, renferme une foule
de détails d'un intérêt sans cesse renouvelé, pour se
faire une idée de l'attachement, de la passion même
des Arabes pour leurs chevaux. M. Perron, qui s'est li-
vré à cet égard à de nombreuses investigations dans
les ouvrages d'auteurs arabes, et qui, en outre, donne
dans son prodrome précité le riche résultat de ses ob-
servations personnelles, n'a presque rien laissé à dire
après lui sur cette question qu'il a si bien étudiée en
Egypte même, où il a longtemps résidé. Parler aujour-
d'hui des chevaux arabes d'après les historiens indi-
gènes, les traditions, les légendes, voire même d'après
les observations faites sur les lieux, c'est s'exposer à
tomber presque toujours dans des redites. Je préfère
donc vous engager purement et simplement à lire l'in-
téressant ouvrage de notre habile orientaliste. Il serait
difficile, selon moi, de produire une meilleure étude sur
le cheval arabe.
Cependant, j'ose me permettre de vous envoyer les
renseignements ci-après, que m'a fournis un Arabe du
Nedjed dans une longue conversation que j'ai eue ces
jours-ci avec lui sur les chevaux de son pays. Ces ren-
seignements, puisés à une bonne source, auront, si ce
n'est le mérite de la nouveauté, du moins celui de con-
firmer, en partie, ceux donnés par M. Perron.
A. Roux.
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