Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1861-05-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mai 1861 15 mai 1861
Description : 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18. 1861/05/15 (A6,N118)-1861/05/18.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203271c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/06/2012
166 L'ISTHME DE SUEZ,
qu'il s'agit d'ouvrir ce passage qui doit être l'instru-
ment d'une révolution maritime et commerciale dans
les deux mondes. Tous les organes de l'opinion,
quelle que soit leur couleur et quelles que soient
leurs préférences, viennent se ranger avec un accord
unanime autour de cette entreprise, du moment
qu'ils la croient menacée ou accusée.
Le compte rendu de la séance de l'assemblée gé-
nérale des actionnaires que nous publions en tête de
ce numéro est le témoignage éclatant de l'harmonie
et de la persistance régnant parmi tous les membres
de la Compagnie pour suivre inébranlablement le
travail.
La revue de la presse à laquelle nous allons pro-
céder attestera avec non moins de force la profondeur
des convictions et de la résolution qui unissent notre
pays tout entier à l'action de la Compagnie univer-
selle.
On sait qu'au dehors de la France les sympathies
ne sont pas moins générales, et tous les jours les
journaux continentaux enregistrent avec un joyeux
empressement les progrès successifs de l'entreprise.
Les bornes de notre feuille ne nous permettraient point
de recueillir tout ce que contiennent à cet égard les
journaux de l'Europe Nous sommes contraints de nous
limiter, et aujourd'hui nous nous contenterons de
soumettre à nos lecteurs un tableau très raccourci,
malgré son étendue, de l'effet produit sur la presse
française par la séance du 6 mai à la Chambre des
lords :
MONITEUR UNIVERSEL.
« Les débats sur la question de l'isthme de Suez,
dont nous avons dit un mot hier, se sont terminés
par le retrait de la motion du comte de Carnarvon, qui
avait pris prétexte d'une demande de communication
de papiers pour amener cette conversation. On sait
qu'en Angleterre c'est une idée arrêtée que l'exécution
du canal de Suez est impossible, et les nobles lords
qui ont pris successivement la parole se sont évertués
à prouver que les actionnaires de l'entreprise avaient
fait une affaire détestable. Mais la question du succès
ne regarde que les intéressés, et lord Wodehouse,
après s'être apitoyé sur le sort du vice-roi, qui perdia
infailliblement tout l'argent qu'il a engagé dans cette
entreprise, a dû arriver à admettre que ce canal im
possible pourrait se réaliser, et, dans ce cas, il a déclaré,
ce qu'on ne saurait contester, qu'il devrait être pris
des garanties pour la sécurité de l'empire ottoman et
pour empêcher qu'aucune des puissances intéressées
dans cette voie de communication soit privée, particu-
lièrement en cas de guerre, des avantages dont joui-
raient d'autres puissances. »
CONSTITUTIONNEL
8 mai.
« La question du percement de l'isthme de Suez,
qui reste pour le cabinet anglais l'ombre d'Hamlet,
a été portée de nouveau lundi soir à la Chambre des
lords. Un discours de lord Wodehouse est venu satis-
faire la noble assemblée. Le ministre anglais a déclaré
que le canal de Suez était une « impossibilité. » Le mot
a déjà servi, mais il n'en reste pas moins curieux. On
se demande seulement comment une « impossibilité »
arrive à tant passionner des esprits aussi positifs que
les esprits anglais. Les promoteurs de l'œuvre savent
d'ailleurs eux-mêmes que ce qu'ils font est impossible,
et c'est pourquoi l'Europe entière les seconde dans leur
audacieuse entreprise.
» EnNEST DRÉOLLE. »
MÊME JOURNAL.
9 mai.
« On a vu que, dans la dernière séance de la Chambre
des lords, le comte Carnarvon avait interpellé le mi-
nistère sur la question du canal de Suez, et demandé
le dépôt de la correspondance échangée à ce sujet
entre le gouvernement britannique et le gouvernement
français. Un des ministres, lord Wodehouse, a refusé
toute production de pièces, et, comme il était dans
son droit constitutionnel, la motion a été retirée.
» Il ne resterait de cet incident que l'exposé des sen-
timents avec lesquels les nobles interlocuteurs envisa-
gent les travaux du canal, si lord Wodehouse n'avait
pas fait une déclaration dont nous devons prendre acte.
Cette déclaration est très-importante, car elle est de
nature à mettre d'accord sur le principe et les consé-
quences du percement de l'isthme, les intérêts de l'Eu-
rope et ceux de la Grande-Bretagne.
» Nous voulons citer textuellement ce passage remar-
quable de la réponse du ministre :
« J'ai la confiance, a dit lord Wodehouse, que cette
» entreprise que je crois impraticable, sera ou aban-
» donnée, ou du moins qu'on insistera pour obte-
» nir des garanties qui donnent sécurité à la Porte et
» à toutes les puissances européennes qui ont des inté-
» rêts dans cette partie du monde, garanties desquelles
» il résultera que la voie de communication proposée
« ne pourra porter atteinte à ces intérêts, et qu'aucune
» des puissauces ne sera privée des avantages dont
» jouira un Etat quelconque, spécialement en cas d'hos-
» tilités. )
» La portée de cette déclaration est très-grande et
nous l'accueillons avec plaisir,car elle fait espérer que
le gouvernement anglais, écoutant enfin sur ce point
la voix de la raison et de la justice, est disposée à ré-
pondre à l'appel de la Porte Ottomane. On sait en effet
que celle-ci, après avoir déclaré qu'aucun de ses intérêts
ne serait lésé par le percement de l'isthme de Suez, a
renvoyé à ses alliés, et particulièrement à l'Angleterre
et à la France, le soin de régler entre elles les ques-
tions internationales que soulève l'exécution de cette
grande entreprise.
» La France est prête depuis longtemps à aborder-
les négociations à ce sujet avec cette loyauté, cette
bonne foi et ce désintéressement qui caractérisent
sa politique. Le gouvernement de lord Palmerston,
au contraire, a éludé jusqu'ici les conséquences de l'in-
vitation de négocier qui lui a été adressée par la Porte.
Cependant ce gouvernement est sincère, sans doute, et
dans ce cas tout ce qu'il veut, ce qu'il a le droit de
vouloir, c'est uniquement de sauvegarder par un règle-
qu'il s'agit d'ouvrir ce passage qui doit être l'instru-
ment d'une révolution maritime et commerciale dans
les deux mondes. Tous les organes de l'opinion,
quelle que soit leur couleur et quelles que soient
leurs préférences, viennent se ranger avec un accord
unanime autour de cette entreprise, du moment
qu'ils la croient menacée ou accusée.
Le compte rendu de la séance de l'assemblée gé-
nérale des actionnaires que nous publions en tête de
ce numéro est le témoignage éclatant de l'harmonie
et de la persistance régnant parmi tous les membres
de la Compagnie pour suivre inébranlablement le
travail.
La revue de la presse à laquelle nous allons pro-
céder attestera avec non moins de force la profondeur
des convictions et de la résolution qui unissent notre
pays tout entier à l'action de la Compagnie univer-
selle.
On sait qu'au dehors de la France les sympathies
ne sont pas moins générales, et tous les jours les
journaux continentaux enregistrent avec un joyeux
empressement les progrès successifs de l'entreprise.
Les bornes de notre feuille ne nous permettraient point
de recueillir tout ce que contiennent à cet égard les
journaux de l'Europe Nous sommes contraints de nous
limiter, et aujourd'hui nous nous contenterons de
soumettre à nos lecteurs un tableau très raccourci,
malgré son étendue, de l'effet produit sur la presse
française par la séance du 6 mai à la Chambre des
lords :
MONITEUR UNIVERSEL.
« Les débats sur la question de l'isthme de Suez,
dont nous avons dit un mot hier, se sont terminés
par le retrait de la motion du comte de Carnarvon, qui
avait pris prétexte d'une demande de communication
de papiers pour amener cette conversation. On sait
qu'en Angleterre c'est une idée arrêtée que l'exécution
du canal de Suez est impossible, et les nobles lords
qui ont pris successivement la parole se sont évertués
à prouver que les actionnaires de l'entreprise avaient
fait une affaire détestable. Mais la question du succès
ne regarde que les intéressés, et lord Wodehouse,
après s'être apitoyé sur le sort du vice-roi, qui perdia
infailliblement tout l'argent qu'il a engagé dans cette
entreprise, a dû arriver à admettre que ce canal im
possible pourrait se réaliser, et, dans ce cas, il a déclaré,
ce qu'on ne saurait contester, qu'il devrait être pris
des garanties pour la sécurité de l'empire ottoman et
pour empêcher qu'aucune des puissances intéressées
dans cette voie de communication soit privée, particu-
lièrement en cas de guerre, des avantages dont joui-
raient d'autres puissances. »
CONSTITUTIONNEL
8 mai.
« La question du percement de l'isthme de Suez,
qui reste pour le cabinet anglais l'ombre d'Hamlet,
a été portée de nouveau lundi soir à la Chambre des
lords. Un discours de lord Wodehouse est venu satis-
faire la noble assemblée. Le ministre anglais a déclaré
que le canal de Suez était une « impossibilité. » Le mot
a déjà servi, mais il n'en reste pas moins curieux. On
se demande seulement comment une « impossibilité »
arrive à tant passionner des esprits aussi positifs que
les esprits anglais. Les promoteurs de l'œuvre savent
d'ailleurs eux-mêmes que ce qu'ils font est impossible,
et c'est pourquoi l'Europe entière les seconde dans leur
audacieuse entreprise.
» EnNEST DRÉOLLE. »
MÊME JOURNAL.
9 mai.
« On a vu que, dans la dernière séance de la Chambre
des lords, le comte Carnarvon avait interpellé le mi-
nistère sur la question du canal de Suez, et demandé
le dépôt de la correspondance échangée à ce sujet
entre le gouvernement britannique et le gouvernement
français. Un des ministres, lord Wodehouse, a refusé
toute production de pièces, et, comme il était dans
son droit constitutionnel, la motion a été retirée.
» Il ne resterait de cet incident que l'exposé des sen-
timents avec lesquels les nobles interlocuteurs envisa-
gent les travaux du canal, si lord Wodehouse n'avait
pas fait une déclaration dont nous devons prendre acte.
Cette déclaration est très-importante, car elle est de
nature à mettre d'accord sur le principe et les consé-
quences du percement de l'isthme, les intérêts de l'Eu-
rope et ceux de la Grande-Bretagne.
» Nous voulons citer textuellement ce passage remar-
quable de la réponse du ministre :
« J'ai la confiance, a dit lord Wodehouse, que cette
» entreprise que je crois impraticable, sera ou aban-
» donnée, ou du moins qu'on insistera pour obte-
» nir des garanties qui donnent sécurité à la Porte et
» à toutes les puissances européennes qui ont des inté-
» rêts dans cette partie du monde, garanties desquelles
» il résultera que la voie de communication proposée
« ne pourra porter atteinte à ces intérêts, et qu'aucune
» des puissauces ne sera privée des avantages dont
» jouira un Etat quelconque, spécialement en cas d'hos-
» tilités. )
» La portée de cette déclaration est très-grande et
nous l'accueillons avec plaisir,car elle fait espérer que
le gouvernement anglais, écoutant enfin sur ce point
la voix de la raison et de la justice, est disposée à ré-
pondre à l'appel de la Porte Ottomane. On sait en effet
que celle-ci, après avoir déclaré qu'aucun de ses intérêts
ne serait lésé par le percement de l'isthme de Suez, a
renvoyé à ses alliés, et particulièrement à l'Angleterre
et à la France, le soin de régler entre elles les ques-
tions internationales que soulève l'exécution de cette
grande entreprise.
» La France est prête depuis longtemps à aborder-
les négociations à ce sujet avec cette loyauté, cette
bonne foi et ce désintéressement qui caractérisent
sa politique. Le gouvernement de lord Palmerston,
au contraire, a éludé jusqu'ici les conséquences de l'in-
vitation de négocier qui lui a été adressée par la Porte.
Cependant ce gouvernement est sincère, sans doute, et
dans ce cas tout ce qu'il veut, ce qu'il a le droit de
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